Physique
Je suis beau. Ce n'est pas un compliment, mais surtout un constat. Les cheveux noirs sur des yeux noirs, ça s'épouse forcément. Pour le reste, c'est une question d'hygiène et de respect. J'ai des besoins, comme tout le monde, et je les comble de la bonne façon. C'est par mon éducation que j'ai obtenu cette volonté qui, selon moi, reste négligée par nombreuses familles. Les vêtements délavés, la dentition bâclée et les odeurs désagréables, ça ne rime pas avec ma famille. Mes parents sont beaux. Je le serai donc, tout au long de ma vie. D'ailleurs, je ressemble énormément à ma mère. Mes traits sont assez fins. Mon regard, pour sa part, est celui d'un enfant. Mes prunelles sont grandes et mes cils sont épais. Quand je fixe quelque chose, j'ai parfois l'air innocent. Enfin, ça ne m'empêche pas de lancer de mauvais regards et de crever les prunelles des autres. Ma chevelure ébène est mi-longue. Quand j'étais gamin, ma mère tirait les mèches à mon derrière de tête. Elle maintenait le tout en hauteur, avec du gel de moldu. Elle trouvait ça mignon. Cette fameuse coupe de canard, je l'ai adapté par amour envers elle. Après, avec mon style vestimentaire plutôt edgy, disons que ça m'ajoute un certain charme.

Bref, mon physique plaît plus que le contraire. Je ne suis pas franchement musclé, mais je suis loin d'atteindre la maigreur. Mon teint est assez pâle et peut-être trop pâle, surtout l'hiver. J'ai des grains de beauté ici et là. Quand l'été arrive, je dois me recouvrir de crème de toutes sortes pour éviter de faire concurrence aux crabes. Côté santé, tout le monde sait que je suis sensible aux maladies saisonnières. Mon système immunitaire est quelque peu faible et mes allergies se multiplient. Aussi, quand je me blesse, l'ecchymose est là pour longtemps. J'ai une grande sensibilité corporelle qui, en toute matière confondue, me gêne énormément. Alors, faut éviter les commentaires.    

Caractère
Ce serait mentir de dire que j'ai bon caractère. Je ne suis pas particulièrement mauvais, mais je ne suis pas sympathique, loin de là. En général, on me prend pour quelqu'un de mystérieux, quelqu'un qui se croit trop. C'est peut-être vrai. Je ne me débats pas sur ces conneries. Je manque d’intérêt envers ce que les autres pensent. On peut donc m'attribuer autant de qualités que de défauts, ça ne me gêne pas, tant qu'il n'y a pas de fausses histoires qui en ressortent. Si j'ai à définir ma personnalité, je parlerai d'abord de ce que je n'aime pas. Non pas en matière de goût, mais simplement de me traits particuliers. Je suis foncièrement jaloux, rancunier et particulièrement irritable. Je ne supporte pas l'échec, la médiocrité et je suis incapable de me laisser surpasser par les autres. Je suis à la rechercher de la perfection, sans me poser de limites. Je suis avide du savoir. J'essaie, au quotidien, d’atténuer ce désir insatiable de connaissances, sans succès. Il y aura toujours quelqu'un pour être meilleur et cela m'empêche d'être satisfait. Alors oui, je suis hautain et la stupidité m’écœure. Si j'ajoute à cela ma franchise, car je ne suis pas hypocrite, vous déduirez qu'il m'arrive parfois d'être très arrogant. Je reste poli envers mes aînés, mais mes cadets et camarades ne sont que très rarement épargnés de ma mauvaise humeur. Mauvaise humeur généralisée, comme un cancer en phase terminale. Mon irritabilité vient du fait que je suis constamment en colère contre moi-même, pour le peu d'honneur que je me donne. Je suis silencieux, parce que je pense constamment. Les discussions internes, vous connaissez ça. J'écoute de la musique non pas pour mieux ignorer les autres, mais surtout pour me faire taire.    

Que ce soit envers moi-même ou ceux qui m'entourent, je dis ce que j'ai à dire. La théorie de ne pas faire aux autres ce qu'on ne veut pas subir vient à perdre de son sens, avec moi. Sans surprise, la manière dont je traite mon prochain reflète la façon dont j'agis envers ma propre personne. Alors pour ceux qui pensent que les déteste, vous avez sans doute raison. Bref... Je n'évolue pas dans la volonté de plaire, mais bien dans celle d'être le plus doué. J'aime me divertir, me surpasser et atteindre des objectifs. Le reste est éphémère. Je ne m'attarde que très peu sur mes relations interpersonnelles et supporte très mal l'amitié. Le monde m'exaspère et je ne tiens pas à ce que l'on m'éloigne de mes repères ou de mes buts.

Histoire
Je suis obsédé par mon frère. C'est étrange de commencer une histoire ainsi, mais je dois admettre que ce ne serait pas honnête de débuter autrement. Lorsque j'étais petit, j'étais fasciné par Itachi, par son talent et sa façon d’analyser ce qui m'était encore imperceptible. Les liens familiaux sont forts, chez les Uchiha. Toutefois, quelque chose traîne dans notre sang, et ce, depuis des générations. Nous nous haïssons. Cette rumeur vient du plus lointain de nos ancêtres. Mon père parlait souvent de nos histoires, de nos valeurs et aptitudes tel que celui du fourchelang. Il répétait que notre amour ne pouvait venir sans haine, car c'était d'abord dans la haine qu'il nous était possible d'aimer. Je n'ai rien compris, à l'époque. Étant enfant, il m'arrivait de remercier la vie pour sa beauté et la douceur du temps. Je n'étais pas brusqué par maintes responsabilités. J'ai eu droit à mon innocence. Je devais avoir 7 ou 8 ans, la première fois que j'ai su ce qu'était l'envie. Nous étions à table pour le dîner, en famille, comme à nos habitudes. Les elfes de maison venaient de disposer sous l'ordre de mon père qui, en me jetant un regard plus indifférent, me demanda de plus déranger Itachi, lorsque celui-ci étudiait. J'étais alors très proche de mon grand-frère. J'ai hoché la tête et cette nuit-là, j'ai mal dormi.

J'avais gardé en tête que je dérangeais. Étais-je de trop ? Les activités avec mon frère cessèrent. Il devint de plus en plus occupé. Il me repoussait en me donnant, de son index et du majeur, un léger coup sur le front. Il m'avisait alors que nous nous reprendrions, une prochaine fois. Ce n'était pas lui que j’enviais, à ce moment-là, mais bien tout ce qui l'entourait. Je voulais être sa seule préoccupation. Les dîners devinrent de plus en plus lourds. À 9 ans, je n'avais plus l'impression de déranger, mais plutôt celle de ne pas être digne de mon sang. L'absence d'Itachi m'avait mené à me comparer à lui. Moi qui pleurais encore pour les oiseaux que nous avions perdus, je m'étais aperçu que je n'étais pas à sa hauteur. Alors, j'ai appris à le haïr.

Quand je suis rentré à l'école de magie, j'étais très excité. Je suivais les pas d'Itachi à la trace, car il avait aussi été admis à Ilukaan. Ma première année s'est bien déroulée, mais je n'étais déjà plus l'enfant souriant et charmant de mon enfance. Au contraire, j'étais antipathique et pragmatique avec mes camarades. Cependant, je n'ai jamais cherché à dévaloriser les autres. Je me moquais de ce que les gamins pouvaient faire. Tout ce qui comptait, c'était mon but, celui de surpasser mon frère, d'être à l’honneur de mon nom et de recevoir la reconnaissance de mon père. Puis, j'ai rencontré Naruto Uzumaki. Son imbécillité était des plus intolérables. Je ne m'entendais pas du tout avec lui. J'avais l'impression qu'il retardait nos apprentissages. Mais, quelque chose nous lia l'un à l'autre : la solitude. Je me souviens d'une fois où j'étais assis dehors... Il est passé derrière moi et bien que je l'avais boudé au contact de nos regards, je m'étais ensuite surpris à sourire. Je crois que je suis tombé amoureux, ce jour-là. Je lui ai écrit une lettre que j'ai cachée dans un petit coffre que j’enterrais devant le plus haut sapin du jardin, lors des vacances. Mais, j'eus nombreux problèmes avec mon père qui, malgré mes bonnes notes, me fit sentir que mon talent était insuffisant face à ceux de mon frère.

Ma haine s'agrandit. Toutefois, j'avais tenu Naruto responsable de mon échec. Après tout, je lui avais indirectement accordé une importance. J'eus envie de l'anéantir. Avant la rentrée, j'ai pris ma boîte et je lui ai mis feu. C'est mon plus grand regret. Et ce fut à cet événement que j'ai, pour la première fois, entendu et déchiffré la voix d'un serpent. Les histoires de mon père me revinrent en tête. Les Uchiha, tout comme les Kirkland, nos cousins éloignés, ont un ancêtre commun : Salazar Slytherin. Cela faisait nombreuses générations que le fourchelang n'avait pas refait surface. Pourtant, certains membres de notre sang possédait un serpent, pour honorer le passé en cette simple symbolique. Ma mère avait hérité d'un cobra indien, de la part de son grand-père. Je ne m'étais jamais approché du reptile, avant cette nuit-là. Il marmonnait des mots que je n'avais pas envie d'entendre, une phrase venimeuse qui me fit faire des cauchemars; "Tu le regretteras, Sasuke... Tu le regretteras, Sasuke...".

Ma famille fut charmé par mon don. Je venais de prendre de la valeur. Ils fêtèrent, mais je ne comprenais pas pourquoi. C'était inné. Je n'avais aucun mérite. La nuit suivante, mon père décida de faire déplacer le plat du serpent dans ma chambre. Je me sentais maudit... C'est là que je me suis mis à écouter de la musique. Enfin... Lors des années qui suivirent, malgré tout ça, je me suis approché de Naruto. Aujourd'hui, c'est mon meilleur ami. Je ne l'admettrai jamais de vive voix, mais je suis heureux, en sa présence. Il est la seule chose qui me rappelle que surpasser mon frère et avoir la reconnaissance de mon père ne sont pas les seules choses qui comptent. Je sais que je suis amoureux de cet idiot, mais jamais il ne le saura.