1 EXT. ILUKAAN - JOUR
PLAN D’ENSEMBLE. FINNEGAN O’CONNOR, 18 ans, jeune homme Irlandais, vêtu d’un pantalon droit, d’une chemise et d’un veston, dans un style un peu aristocratique, sort du dôme en sortant son téléphone portable de sa poche.
ZOOM (PLAN SERRÉ) sur l’écran où des messages s’affichent. JULIE LEFEVRE, 18 ans, lui a donné un rendez-vous plus tôt dans la semaine.
ZOOM (TRÈS GROS PLAN) sur le dernier message, qui se termine par un “Ne sois pas en retard ;)” avant qu’il ne regarde l’heure.


Il répond en hâte à JULIE avant de partir d’un pas rapide vers la grille de l’école, bien que son chemin soit entravé par de nombreux ÉTUDIANTS (dont les âges varient entre 12 et 25 ans). Il prend garde à ne bousculer personne, et lève une main en signe d’excuse lorsque cela arrive. Il finit par sortir de l’école.

2 EXT. BLOOMBURY - JOUR
PLAN MOYEN. FINNEGAN avance dans la rue, de dos, toujours du même pas pressé. La ville est animée, de nombreuses PERSONNES s’y trouvent. Les magasins sont ouverts, les cafés et les restaurants ont sorti les tables en terrasse. Il continue de marcher, et s’arrête devant la vitrine d’un fleuriste.

3 INT. FLEURISTE - JOUR
PLAN AMÉRICAIN. FINNEGAN s’avance vers LA FLEURISTE (la trentaine). Elle a l’air gentille, et sa tenue de travail est cachée par un tablier sali par de la terre et quelques feuilles.


GROS PLAN. Elle lui tend un joli petit bouquet, composé de lys et de roses oranges, de quelques œillets d’un rouge pâle et quelques feuilles longues ici et là pour habiller le tout.
PLAN AMÉRICAIN. Il hoche la tête et elle l’emballe, accroche un joli ruban et lui tend.


FINNEGAN lui tend les petites pièces dorées, récupère les fleurs et ressort de la boutique.

4 EXT. BLOOMBURY - JOUR
PLAN MOYEN. FINNEGAN continue d’avancer, jusqu’à arriver à une longue rue piétonne, toute droite, permettant d’avoir une bonne vision à l’horizon. JULIE apparaît dans son champ de vision au loin.
ZOOM (PLAN AMÉRICAIN) sur JULIE. C’est une jeune femme de taille moyenne, aux cheveux noirs mi-longs et aux grands yeux noisettes. Elle est habillée de manière bien plus moderne que FINNEGAN, et elle tient une boisson rose à la main. Elle lève le bras pour qu’il la remarque et il s’en approche rapidement.


PLAN RAPPROCHÉ. FINNEGAN embrasse JULIE sur la joue, en prenant sa main, avant de la regarder, d’un air visiblement gêné et les joues rouges.


FINNEGAN tend le bouquet à JULIE, visiblement un peu nerveux.

Salut Julie. Je suis désolé, je suis en retard… Tu ne m’en veux pas trop ? Tu as visiblement déjà une boisson, mais si tu veux quelque chose à manger, je paierai pour me faire pardonner !

Ne t’en fais pas !

Elle lui prend la main.

Tu sais où tu veux aller te balader ? Oh, et tiens, c’est pour toi !

Il lui tend le bouquet.

Merci pour ces jolies fleurs ! Après un temps de réflexion. Je sais pas ! Une idée toi ?

On pourrait se balader, ou peut-être directement aller manger, comme ça on sera tranquille pour le reste de la soirée.

Commençons par manger un bout !

Où voudrais-tu manger ? Tout me va.

Le Poutine King ?

Il grimace.

Le Pasta Kedavra !

Va pour celui-là. J’aime bien ce restaurant.



Acte II, scène 2

A l’intérieur du Pasta Kedavra.

Julie, Finnegan, la serveuse et les autres clients.

Une table pour deux ?

Oui, s’il vous plaît.

A l’intérieur ou à l’extérieur ?

A l’intérieur, je pense ?

Il se tourne vers Julie pour avoir son avis, qui hoche la tête avec enthousiasme.

On a une table du côté de la vitre, ou par ici du côté des cuisines.

Plutôt côté vitre. A Julie. Je préfère être du côté des clients, je pense qu’on s’entendra mieux pour discuter.

La serveuse les mène vers la table libre, déjà prête.

Je vous emmène un pichet d’eau pendant que vous réfléchissez à votre commande. A moins que vous ne vouliez boire quelque chose ?

Julie et Finnegan regardent rapidement la carte des boissons.

Un mojito s’il vous plaît !

Et un verre de vin, pour moi. Un temps de réflexion. Non, plutôt une sangria sans alcool.

La serveuse hoche la tête et part donc chercher tout ça. Elle sort. En attendant, il regarde Julie, avant de lui tendre un menu et d’en prendre un à son tour.

Tu es déjà venue dans ce restaurant ? Moi oui. C’est l’un de mes préférés en ville. Il n’y a pas très longtemps, L- Il s’interrompt, et reprend vite, comme si de rien n’était. Quelqu’un m’a invité au Qilin Doré. Est-ce que tu as déjà mangé avec des baguettes ? Peut-être que c’est là-bas que j’aurais dû t’emmener, j’aurais pu t’apprendre à t’en servir si tu ne sais pas !

Pas vraiment. La seule chose que je sais, c'est que le président bosse ici. J'ai jamais maîtrisé les baguettes mais on aura l'occasion d'essayer une autre fois si tu veux !

Bien sûr. La prochaine fois, je t’emmènerai là-bas.

La serveuse entre. Elle revient vers eux.

Voilà vos boissons. Est-ce que vous avez choisi vos plats ?

Oui, en ce qui me concerne, je voudrais un risotto au poulet et aux champignons. A Julie. Et toi, qu’est-ce que tu voudrais ?

Moi je vais prendre des tagliatelles au pesto !

La serveuse note le tout sur un calepin, et récupère les menus.

C’est noté, je reviens vers vous très vite !

Qu’est-ce que Julie entendait, lorsqu’elle disait « Honnêtement je sais pas ce qu'il se passe entre vous mais j'ai l'impression que ça avance » ? Il laissa sa fourchette en suspens un instant.

- En réalité, ça n’a pas tant changé que ça.

Lélio et Finnegan entretenaient toujours une relation compliquée. Pour autant… La haine qu’ils ressentaient à l’origine se transformait - au moins de son côté. Mais après tout, ne dit-on pas que la haine et l’amour sont deux émotions très proches ? La haine, tout comme l’amour, poussent à des choses inconsidérées, qui sembleraient disproportionnées dans tout autre contexte. La haine, qui pousse à vouloir le malheur de l’autre, peut mener à des actes singuliers - lui, par exemple, ne se rappelait que trop bien des coups les plus improbables de Lélio. Mais lui-même n’était pas en reste ; il était allé puiser au fond de lui-même ce qu’il aurait le plus détesté pour pouvoir l’infliger à cet élève qui accaparait son attention. Le Crache-Limaces était vite devenu son attaque-signature contre lui. Et rapidement… ils n’arrivaient déjà plus à se passer de la présence et du regard l’un de l’autre. S’ils s’étaient depuis rencontrés dans beaucoup d’autres contextes, Lélio semblait continuer de vouer une haine à sa personne. Ou du moins… à cette partie de lui qui le rattachait à sa famille.

Un nom. Un simple nom. S’il n’avait pas été là, sa vie, leur relation, auraient pu être tout à fait différente. Parce que son nom le tenait à des standards. Parce que son nom le rattachait à une identité dont il ne voulait pas forcément. Pourtant, comme le dit Juliette, “Ce que nous appelons une rose / sentirait aussi bon sous un autre nom”. Mais Lélio ne semblait pas le percevoir ainsi. Aussi s’amusait-il à écorcher son nom pour en faire une insulte. Il détestait O’Connor. Mais il aimait Finnegan. Ou du moins, appréciait le découvrir. Il se sentait un peu divisé entre deux identités. Qui était-il ? Comment pouvait-il se définir ? Cette question était l’une de celles qu’il se posait souvent. Il avait l’impression de porter des masques plutôt que d’avoir un “soi” réel. Il avait le rôle de l’enfant qui devait être prodige, le rôle du musicien qu’il voulait devenir, le rôle du frère moins bon, le rôle de celui qui était haï, le rôle de celui qui était aimé.

- Je… Si je te dis un secret, tu ne le répéteras pas, hein ? Si ça arrive aux oreilles de mon frère et de mes parents, je vais être en très mauvaise posture.

L’amour… était-ce vraiment ce qu’il ressentait pour Lélio ? Descartes avait dit “L’amour est une passion qui peut naître en nous sans que nous apercevions en aucune manière si l’objet qui en est la cause est bon ou mauvais”. Et Finnegan devait bien admettre qu’il était d’accord avec ça. Une passion ? Sans doute. Les sentiments qu’il éprouvait envers Lélio étaient toujours aussi forts, mais il y avait effectivement eu un changement. La passion dangereuse, la tension de la haine avait pris un tournant physique et amoureux. Maintenant, dire si Lélio était “un objet bon ou mauvais”, ça il n’aurait su le dire. Tout comme lui, il lui semblait qu’il avait des masques différents, tout du moins avec lui. Le masque qu’il portait en temps normal, pour que personne ne soupçonne le moindre lien positif entre eux - il continuait à l’embêter, à lui faire des coups bas ; et celui qu’il avait (ou alors enlevait-il simplement le premier ? était-il sincère) quand il était avec lui, quand ils étaient seuls tous les deux, quand ils se taquinaient toujours car c’était leur manière de fonctionner, mais qu’ils parlaient, qu’ils s’embrassaient, qu’ils imitaient à la perfection un amour sincère et réciproque ?

- Je crois que je l’aime bien, en fait.

Simple Balade (rp, mai 2023), post n° 8

Simple Balade est un rp-post en dix posts, écrit par Ashu et Pripri, écrit en mai 2023, mettant en scène les personnages Julie Lefevre et Finnegan O’Connor. Il est publié sur le site ilukaan.forumactif.com.

L’histoire se déroule à Bloombury. Finnegan, étudiant à Ilukaan, tout comme Julie, retrouve cette dernière en ville où leur discussion va prendre un tournant auquel il ne s’attendait pas…

Synopsis
(Cet article concerne le huitième post. Pour les précédents, voir ces articles : post 1, post 2, post 3, post 4, post 5, post 6, post 7.)

Au restaurant, Julie et Finnegan discutent jusqu’à ce la jeune femme mette le doigt sur une question qui la taraude visiblement depuis un moment - la relation que Finnegan entretient avec Lélio. Il finit par admettre qu’il “l’aime bien”, sans pour autant aller plus loin. Mais visiblement, pour Julie, c’est comme s’il venait d’admettre son amour pour lui. La discussion prend un nouveau tournant alors qu’elle le questionne davantage - à quel point aime-t-il le Lupy, s’est-il passé quelque chose entre eux ? Il ne répond pas à ses questions, mais il repense au rêve qu’il a fait (Rp-post Lélio & Finnegan).

Citation :

“Contente-toi de savoir que je l’aime bien.” Finnegan à Julie.

Ils finissent de manger, et sortent du restaurant avant de se promener un peu dans Bloombury, comme ils l’avaient prévu à la base. Bien sûr, Julie continue de le questionner, et à force d’insistance, Finnegan finit par lui avouer qu’ils se voient quelques fois, en cachette, sans pour autant lui révéler la nature de leurs rencontres. Il ne tient pas à trop en dire, car même s’il fait confiance à Julie, il n’est pas sans savoir que les rumeurs vont vite à Ilukaan,et il suffit qu’un élève de l’école passe par là pour que son secret soit éventé.

Citation :

“Promets-moi que tu vas garder ça pour toi.” Finnegan à Julie.

Ils se promènent sur la plage. Finnegan essaye de changer de conversation parce qu’il n’est pas vraiment prêt à se livrer à qui que ce soit. Il a déjà du mal à démêler lui-même ses pensées. Il finit par proposer à Julie d’aller à l’auberge après la fin de leur balade. A la base, il comptait rentrer à Ilukaan, mais quand il est avec elle ça finit toujours comme ça. Il aime bien être dans ses bras, même si ça ne va pas plus loin. Le post s’arrête quand ils entrent dans l’auberge.

Personnages
Finnegan O’Connor : étudiant à Ilukaan, de la maison Ursirre. C’est quelqu’un de plutôt émotif, mais qui essaie d’être discret. En conflit avec ses parents, il essaie pourtant toujours de les rendre fiers, sans vraiment y arriver. Il joue du violon, et entretient une relation cachée avec Lélio Murphy.
Julie Lefevre : étudiante à Ilukaan, également Ursirre. Jeune fille positive, elle croque la vie à pleine dents. Elle est très présente sur les réseaux sociaux, et rêve de devenir mannequin.

Fiche technique
Scénario : Ashu & Pripri
Pays de production : France
Langue : Français
Date de sortie : 26 mai 2023

Cher Finnegan,
Je commencerai par dire que c’est vraiment bizarre de s’écrire une lettre à soi-même, mais je crois que tu as besoin de ça aujourd’hui. Notamment parce que tes précédents brouillons ne seront jamais quelque chose que tu pourras envoyer, ni à Lélio, ni à Julie. Tu devrais les jeter et même ranger ton bureau d’ailleurs - mais arrête de procrastiner, et essayes de démêler tout ce qu’il y a dans ta tête. Si tu avais parlé un peu plus à Julie, elle aurait peut-être pu t’aider, en plus, mais tu t’obstines à garder ça secret. Cela dit, vous vous êtes fait la promesse de ne rien dire à personne, avec Lélio, alors tu as déjà un peu exagéré en lui disant que vous voyiez de temps en temps, même sans rien dire de plus.

Posons les choses clairement.
- Quand est-ce que tu as commencé à voir Lélio après les cours, déjà ? Une semaine après ton anniversaire. Tu as commencé à l’entraîner dans des salles de classe pour l’embrasser. (Et tu rêvais de lui bien avant ça, même quand tu t’acharnais à essayer de te cacher la vérité et te dire qu’il s’agissait de cauchemars.) Lélio n’a même pas essayé de se débattre et il a même fini par t’accompagner volontairement en te voyant à la sortie des cours, sans que tu ne viennes le chercher.
- Quand est-ce que tu as commencé à te demander ce que tu éprouvais pour Lélio ? Déjà, qu’est-ce que j’ai éprouvé pour Lélio, depuis le début ? Je l’admire Il m’impressionne depuis la première année. Depuis qu’il s’est rebellé contre mon frère et qu’il l’a frappé. Oh, je suis passé au “je”. Alors… tu as commencé par le détester, en réponse à ses propres sentiments, à ce qu’il te renvoyait. Mais cette dernière année, tu as commencé à le désirer, au vu de tes rêves. C’est bizarre d’écrire ça, mais c’est vrai. La tension a changé. Pourquoi ? Aucune idée. Est-ce que ça a changé lors de l’événement de la Saint-Valentin ? Est-ce que c’est à cause de la potion de la passion, qui a changé pendant un instant la haine en amour ?
En tout cas… à partir des moments où tu as embrassé Lélio tu as commencé à te poser des questions. Sur tes sentiments et sur les siens. Tu t’es rappelé que tu ne le détestais pas à la base. Surtout quand vous avez parlé de ce que vous ressentiez, des raisons de vos désaccords. Ça, la discussion, ça t’a un peu retourné, soyons honnêtes. Mais lui aussi, je crois. En tout cas, si vous continuez à vous cherchez des noises en public, vous êtes bien plus posés quand vous êtes juste tous les deux. Toujours à vous taquiner, vous disputer, mais au moins vous ne vous battez plus avec vos poings. Et en fait… Ça devient même plus tendre, il y a des moments où vous êtes juste Finnegan et Lélio et… Oh mon dieu, je crois que je l’aime.


Je vais aller brûler cette lettre maintenant parce que j’ai fait ma réalisation et c’est tout ce dont j’avais besoin. Je la signe quand même.

Finnegan O’Connor