Meulin Leijon est née le 27 juillet 2000 à Upsal, l'une des plus grandes ville du Royaume de Suède. Ses parents formaient, à cette époque, un couple parfaitement heureux. Sa mère était une sorcière, son père était un moldu, mais apparemment, les contraires s'attirent. Sa petite sœur, Nepeta, naquit deux ans après elle. Si elle n'a pas grand souvenir de ça, on lui rappelle qu'elle a été totalement gaga dès la première fois qu'elle l'a vue – et c'est toujours le cas aujourd'hui : Meulin adore sa sœur et ferait tout pour elle, même si elles se disputent ou se chamaillent parfois. En soi, une relation sororale plutôt normale.
Très rapidement, Meulin se mit à copier sa mère – sa manière de se déplacer, sa manière de se coiffer… Elle jouait même à s'habiller « comme Maman » dès qu'elle pouvait se faufiler dans sa garde-robe. Dès que Nepeta commença à marcher, elle l'entraîna avec elle, dans tous ses jeux et toutes ses bêtises. Elles développèrent une relation très amicale, de par leur âge proche et du fait qu'elles passaient presque tout leur temps ensemble.

C'est quand ses parents se séparent que Meulin se demandera pour la première fois ce qu'est « l'Amour ».

Sa mère décida de quitter la Suède et de déménager au Canada, emmenant avec elle ses deux petites filles. Toutes trois apprirent très vite l'anglais, les deux gamines furent inscrites à l'école sorcière du coin et la petite famille se mit vite à fréquenter une Église proche de leur appartement, qui proposait une religion aux allures chrétiennes pourtant bien plus inclusive que les autres. Ce fut à l'église que les Leijon firent la connaissance des Vantas. Meulin se prit très vite d'affection pour Karkat et surtout pour Kankri. Peut-être était-ce le fait qu'ils aient le même âge, ou peut-être était-ce tout à fait autre chose, mais la gamine surexcitée et le garçon qui parlait tout le temps finirent par devenir de grands amis – puis des frère et sœur, plusieurs longs mois plus tard, lorsque leurs parents se mirent en couple. Cependant, Meulin ne négligeait pas Karkat : elle avait ressenti chez lui quelque chose qui lui rappelait elle, sans qu'elle ne sache vraiment mettre le doigt dessus.

Meulin avait développé un certain amour de la romance en suivant parfois sa mère au travail, elle qui organisait des mariages. Ce fut d'ailleurs l'un de ces jours où elle l'avait accompagné que les pouvoirs de Meulin se déclarèrent, alors qu'elle avait 8 ans : alors que sa mère tentait d'attraper une statuette de mariés un peu trop loin d'elle, l'objet en question lévita quelques instants avant de voler jusqu'à elle. Sorcière elle-même, elle ne s'était pas inquiétée outre mesure ; ce ne fut que lorsque le cas se répéta, avec des objets avec lesquels elle n'avait aucun lien pour le moment, qu'elle considéra le fait qu'il puisse s'agir des pouvoirs de sa fille. Fille qui l'avait bien compris et s'amusait clairement depuis un bon moment.

A partir de ce moment-là, certaines choses changèrent pour elle, notamment par rapport à l'école dans laquelle elle était scolarisée. Pour éviter les fuites quant à d'éventuels cas de magie, les écoles sorcières semblaient plus indiquées, et elle y était déjà. Mais étant donné qu'elle était une sorcière, et qu'il ne lui suffisait plus simplement de ne pas en parler, elle changea de classe. Même si elle savait que sa mère était une sorcière, même si elle savait que la grande majorité des élèves de l'école étaient eux aussi des sorciers, c'était tout de même très bizarre à vivre soi-même. Elle était vraiment très intéressée par tout ça, et même si elle était intenable en temps normal, elle se montrait très calme et très attentive en classe, curieuse et ravie d'apprendre.

Elle ne fut pas la seule à avoir des pouvoirs. Kankri en avait aussi. Ils reçurent tous les deux les prospectus des écoles magiques et ils fut décidé qu'ils allaient être dans la même école – peur de l'inconnu, peut-être, une envie de pouvoir se raccrocher à quelque chose – à quelqu'un – qu'ils connaissaient déjà. Pourtant, une fois à Ilukaan, ils se séparèrent vite. Meulin rencontra, dès la première année, celui qui allait être son meilleur ami pendant les quelques années à suivre : Kurloz Makara. Ils s'entendirent très bien très vite, et ils se mirent à échanger leurs centres d'intérêt. Meulin avait commencé à lire des fanfictions et des romans à l'eau de rose, Kurloz aimait la musique. C'est lui qui l'emmena à son tout premier concert (et à de nombreux autres par la suite, d'ailleurs).

D'ailleurs, c'est en chemin pour un concert, durant les vacances entre la deuxième et la troisième année, alors qu'ils discutaient de manière un peu trop vive, que l'accident arriva. Meulin était montée à l'avant, pour une fois, aux côtés du père Makara. Kurloz avait attiré l'attention sur quelque chose, son père avait été déconcentré, et une voiture était entrée en collision avec la leur.
La première chose qu'elle remarqua quand elle se réveilla, c'est qu'elle n'entendait plus rien. Ni les bip-bip des machines de l'hôpital, ni les bruits des personnes qui s'affairaient autour d'elle. Son dernier souvenir était le son d'un klaxon, trop fort, trop près d'elle. Elle apprit par la suite que ledit klaxon était resté enclenché jusqu'à l'arrivée des secours, et que le choc physique dû à la collision avait ajouté à ce traumatisme. Les Makara s'en étaient mieux sortis. Sur le coup, elle avait trouvé ça injuste, et avait refusé de reparler à Kurloz pendant de longues semaines. Semaines qu'elle employa, entre quelques passages à l'hôpital pour tester toute sorte de choses pour l'aider à retrouver l'ouïe (tout échoua), à apprendre la langue des signes.

Curieuse, et trouvant le bonheur d'apprendre quelque chose dans le malheur d'avoir perdu l'ouïe, elle se révéla encore une fois être une élève attentive et sérieuse, tant et si bien qu'elle réussit à apprendre la majorité des mots utiles très vite. Une fois qu'elle eut pardonné à Kurloz (car elle finit par le faire, c'était son meilleur ami et ce n'était pas de sa faute, même si elle s'en éloigna un peu après ça) ce fut ainsi qu'ils communiquèrent, grâce à la langue des signes. Sa famille apprit également la langue des signes. Elle avait trouvé ça amusant, car elle avait pu leur apprendre plein de signes. Pour une fois que c'était elle qui leur enseignait quelque chose ! Le plus compliqué, en réalité, fut au niveau des cours à Ilukaan. Comment comprendre les cours quand on ne les entend pas ? Heureusement, elle pouvait rattraper grâce aux notes de ses camarades, et comme elle avait parfois cours avec Kurloz et Kankri, ils lui servaient d'interprètes lorsqu'elle ne pouvait pas lire sur les lèvres de ses professeurs, pour une raison ou une autre. Elle avait parfois du mal avec les formules, et elle demandait souvent à ce qu'on lui marque la phonétique de la formule pour la prononcer (dans sa tête, du moins) correctement.

Son premier sortilège informulé la surprit réellement. Elle ne s'était pas attendu à réussir un sort simplement en le répétant dans sa tête et en bougeant correctement sa baguette. Il faut dire que jusqu'ici, ce n'était pas vraiment sa manière de faire – toujours plutôt expressive, se contenter de garder la formule dans sa tête n'avait pas été vraiment instinctif. Mais c'était intéressant. Même si elle continuait de prononcer à voix haute les sorts qu'elle avait appris avant son accident, elle s'employa à ne plus tenter de prononcer ceux qui vinrent après. Rapidement, les sortilèges informulés devinrent une seconde nature, bien plus facile à manier pour elle que les sortilèges formulés. Le reste de ses études finit par devenir plus simple, au fur et à mesure qu'elle continuait de travailler et de vivre avec son handicap.

Petit à petit, elle prit le temps de s'habituer à sa nouvelle vie et à sa vie sorcière. Karkat et Nepeta avaient rejoint les rangs d'Ilukaan, deux ans après son arrivée. Elle se mit vite à écrire des fanfictions (en plus de les lire), nouveau loisir qu'elle appréciait et qui remplaçait une certaine tendance à écouter de la musique et à chanter. En revanche, elle continuait à aller à des concerts – à travers le sol, grâce aux enceintes, elle sentait les vibrations parcourir son corps et elle adorait ça. Elle n'eut pas vraiment de mal à décrocher ses examens, que ce soit les BUSEs ou les ASPICs. Le plus difficile avait été de choisir une spécialisation pour la 8ème année. Elle savait déjà qu'elle voulait œuvrer pour les personnes sourdes et malentendantes, et elle voyait trois choix devant elle : Communication et Littérature Sorcières, pour le côté communication, surtout, qui pouvait lui permettre d'explorer plusieurs voies sur les modes de communication ; Éducation Magique, pour travailler directement avec des enfants qui avaient le même problème qu'elle, mais cela ne permettait pas vraiment d'innover ; et enfin, Technologie et Ingénierie Magiques, qui aurait pu lui permettre des avancées sur des appareils, mais tout ce côté-là ne l'intéressait pas vraiment. Elle choisit donc le premier cursus, car elle aimait également la littérature et les langues. Et elle suit ce cursus depuis, contente de son choix, continuant à bien travailler et à shipper tout le monde durant son temps libre.

(c) Ilukaan