Les étoiles semblaient toutes se ressembler et pourtant aucune n’était semblable. Le nez en l’air, entouré de sa couverture d’enfant, le petit Senku essayait de voir où pouvait se trouver la station internationale où son père adoptif avait été envoyé pour un an. C’était si long, un an. Trois cent-soixante-cinq jours. Merci l’année bissextile. Heureusement, l’enfant avait eu pour son cinquième anniversaire, un télescope qui lui permettait de trouver l’endroit où logeait son paternel. Il avait eu aussi les coordonnées de la station et dès que l’amarrage avait été effectué, il s’était posé sur le toit de la demeure familiale pour pouvoir chercher ce point précis. Un jour, lui aussi, il irait dans les étoiles et il marcherait sur la lune. Un jour, il poserait un drapeau sur la surface de cet astre si proche et si loin de la Terre. Et sur le drapeau, il y aurait la chose la plus précieuse qu’il aurait à ce moment là. Il en était convaincu.

Depuis aussi loin que le petit Senku se rappelait, il aimait apprendre. Il adorait la science et il l’érigeait en religion tellement tout semblait pouvoir se faire ou s’expliquer par celle-ci. Après tout, l’accident de voiture qui avait coûté la vie à ses parents étaient parfaitement explicable. Le choix de Byakuya comme père adoptif aussi. C’était un homme bon et aimant. Un père parfait pour le surdoué qu’était son filleul. Le garçon ne se rappelait plus de ses parents, il avait tout au plus quelques photos mais les visages ne lui disaient rien. Après tout, il avait deux ans quand ils avaient eu cet accident qui leur avaient coûtés la vie.  Alors, cela ne lui faisait pas grand-chose maintenant. Pas même une sensation de manque, rien, du vide. C’était étrange d’ailleurs. Alors, quand pour la première fois, Byakyua était parti parmi les étoiles, Senku avait eu peur de ne plus le revoir.

C’était la raison pour laquelle son père lui avait offert ce télescope, qu’il lui avait donné les coordonnées de la station et qu’il avait promis de lui faire signe par le hublot tous les jours à la même heure japonaise. Onze heures du soir puis ensuite, il serait temps d’aller au lit. Alors, tous les soirs, pendant un an, il guetta ce fameux signe de la main, le nez dans les étoiles. Si bien que ce fut sa nourrice qui découvrit son premier signe de magie. Des étoiles tout autour de Senku qui dansaient pour former le visage de son père adoptif, de sa seule réelle référence. De cet homme qui occupait le cœur de l’enfant. Il allait forcément revenir, il avait promis. Et Byakyua tenait toujours ses promesses. Toujours.

Et il était revenu comme promis. Avec ce sourire qui rassurait Senku, avec miles projets pour suivre la soif d’apprendre de son petit protéger. Les années défilaient et parfois, l’astronaute partait encore en mission longue mais ils gardaient le rituel du salue journalier malgré la distance. Ça dura jusqu’à ce que le petit homme entre à Ilukaan. Pourquoi Ilukaan, me direz-vous ? Parce que le petit Senku avait bataillé pour y entrer. La seule raison ? Ils avaient visiblement le meilleur cursus scientifique et technologique universitaire. C'était ici ou nul part. Et papa gâteau, Byakuya avait cédé. Mais, son envie de comprendre ne se tarissait jamais. Haut potentiel intellectuel, ils avaient dit. Intéressant. Autant dire que tant qu’il parvenait à satisfaire ses besoins de compréhension, ça ne faisait strictement rien à Senku de savoir ça.

Bon, la magie, c’était cool pour lui hein, vraiment trop bien mais… LA SCIENCE OK ! Il passa toute sa scolarité avec des notes parfaites, un sommeil catastrophique et un cerveau rempli d’idées pour découvrir de nouvelles choses. Vers ses quatorze ans, il avait même envoyé un message à la NASA pour quelques sujets et travaux qu’il effectuait. Et on lui avait répondu !! C’était vraiment incroyable ! Alors, naturellement, il se dirigea vers le cursus de la science et de la technologie moldue pour lier ses deux connaissances ensemble. Il s’y jetait corps et âme, dès qu’un défi intéressant se présentait. Peu d’ami ou de réelles interactions sociales mais tous les soirs à onze heures, il recevait un message de Byakuya qui le saluait et lui disait d’aller se coucher, comme un rappel que la vie suivait son court et que son corps réclamait aussi du repos.
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(c) Ilukaan