Il y a toujours eut chez les sorciers de grande familles de sang purs, protégeant consciencieusement la pureté de leur lignée depuis des siècles. Leur ancienneté et leur pureté leur ont permis de se hisser dans la haute société, d’imposer via leur statut d’élite leur supériorité sur les autres. Les Asagiri en font partie et cela leur a permis de devenir une des familles les plus influentes du Japon et d’étendre leur richesse et leur pouvoir à travers leur empire d’entreprises.  Beaucoup d’enfants auraient rêvé de faire partie d’une telle famille. A quel point ça pouvait être cool de naître avec une petite cuillère en argent dans la bouche? De passer sa vie dans la richesse et l’opulence sans avoir à faire le moindre effort parce qu’on a déjà un parfait futur tracé à l’avance pour nous. Gen s’en serait bien passé, d’être un Asagiri. Quand on précipite sa famille dans la honte et que tout le monde nous en veut pour ça, on n’a pas le droit à la petite cuillère dans la bouche. Des efforts, il a passé sa vie à en faire pour tenter de s’en sortir.

Gen a commencé à faire honte à sa famille avant même de commencer à exister. Le deuxième fils des Asagiri a mis enceinte sa secrétaire moldue et c’était sur leur enfant qu’on rejetait la faute. Il était un sang mêlé qui venait souiller leur belle lignée, donc c’était lui la honte de la famille, c’était lui le problème. Pas son père qui avait été irresponsable, lui il s’était racheté, il a dédié le reste de sa vie à l’entreprise, à devenir le parfait salarié, à accroître leur richesse et leur influence, alors on lui avait pardonné. Rien de ce Gen a pu faire dans sa vie de lui a permis d’obtenir leur pardon, apparemment, quand la faute qu’on te reproche est ta propre existence, c’est plus compliqué de te racheter. Oh sa famille a fait de son mieux pour essayer qu’il n’existe pas mais vous vous doutez que s’il y a une histoire à raconter, ça signifie qu’ils n’ont pas réussi. Ils auraient rêvé que sa mère accepte d’avorter mais ce n’est pas arrivé et la pauvre femme qui ne savait pas dans quel genre de famille elle était sur le point de rentrer avait déjà partagé “l’heureuse” nouvelle à tous son entourage. Ils auraient voulu lui forcer la main en lui offrant une grosse somme d’argent ou en faisant pression sur elle pour que cet enfant n’existe pas, mais ça aurait paru trop suspect qu’une femme qui racontait à qui voulait bien l’entendre à quel point elle était ravie d’attendre un bébé décide soudain qu’elle n’en voulait plus. Toute la haute société aurait compris qu’ils étaient responsables de ce changement d’avis et ça faisait moins scandale d’avoir un héritier de sang mêlé que d’être connu pour avoir forcé une femme à avorter. Pour sauver un minimum les apparences un mariage a été organisé pendant la grossesse et tout le monde pria pour qu’un accident fasse qu’elle n’arrive pas à terme. Malheureusement pour eux, tout se passa bien et la honte de la famille naquit le 1er avril 200, une date très approprié pour l’énorme blague qu’était sa vie.

Au Japon, il est courant d’écrire le nom de son enfant avec un kanji symbolisant le futur qu’on souhaite qu’il ait. En choisissant d’appeler leur fils avec un kanji qui peut se traduire par “illusion” ou "fantôme", on voyait bien quel genre de destin ils attendaient pour lui. A la grande déception de toute la famille, Gen était un bébé en parfaite santé qui a grandi sans le moindre problème. C’est sa grand-mère qui s’est occupée de toute son éducation. Depuis la mort de son mari quelques années auparavant, elle était devenue la grande matriarche de la famille et avait pris la responsabilité d’élever leur grosse déception pour tenter d’en faire quelque chose de correct. Elle n’allait pas laisser son incapable de fils s’en occuper, de toute façon il n’était jamais présent, toujours plongé dans son travail, et sa belle-fille n’était qu’une moldue que tout le monde prenait de haut, elle n’avait pas son mot à dire sur comment élever un Asagiri. Gen a donc grandi en recevant une éducation aussi traditionnelle que stricte, dans cette vieille maison de Kawagoe où toutes les générations cohabitaient. En plus de lui, ses parents et sa grand mère, il y avait aussi son oncle, sa tante et ses deux cousins. Gen a toujours eut conscience que dans cette famille, personne à part peut être sa mère ne l’appréciait. Mais si les adultes se contentaient de montrer cette absence d’amour en exprimant à son sujet une indifférence totale, ce n’était pas le cas de ses cousins. Ils ne manquaient jamais une occasion d’être rabaissants ou méchants avec lui. Ils avaient pleinement conscience qu’ils pouvaient le martyriser comme ils voulaient sans en payer les conséquences, ils savaient que si ça finissait dans les coups ou les larmes, ils pouvaient rejeter la faute sur Gen parce qu’on les croirait eux plutôt que lui.

En grandissant, les cousins ont trouvé un nouveau sujet pour leur petit harcèlement: la magie. L’ainée était déjà une brillante élève de Mahoutokoro et le cadet, qui avait un an de plus que Gen, avait déjà manifesté des pouvoirs alors que lui non. Ils ont alors commencé à faire circuler une rumeur comme quoi à cause de son sang mêlé, il ne serait jamais capable de faire de la magie. C’était juste de la provocation de gamin mais oh que ça marchait bien. Gen n’avait pas l’intention de se laisser faire, il allait devenir un grand sorcier, épater tout le monde avec sa magie et gagner l’affection et l’estime de sa famille! Enfin c’était le plan. N’ayant ni internet, ni quelqu’un qui le prendrait au sérieux s’il posait des questions, il décida qu’il allait apprendre la magie dans le lieu de toutes les connaissances: la bibliothèque municipale. Évidemment, dans une ville moldue, les seuls livres de magie qu’il avait trouvé parlaient de lapins dans des chapeaux et de tours de cartes, mais il n’en avait pas réellement conscience à son jeune âge. Il emprunta le livre, passa des semaines à répéter et quand à un repas de famille, il réussit à retrouver la carte qu’avait pioché sa grand-mère, personne ne fut impressionné, certains se moquèrent même de lui. On lui expliqua que ce n’était pas de la vrai magie, juste une activité crée par les moldus et qu’il devait arrêter d’en faire car c’était ridicule. Il refusa de les écouter. Sa magie était beaucoup plus cool que la leur, il avait pas besoin de baguette et il pouvait porter des chapeaux haut de forme rigolos!

Dans sa quête de devenir un grand magicien, Gen avait décidé qu’il lui fallait une assistante, comme les vrais pros! Ou bien un lapin, pour faire des tours avec. Il finit par opter pour une lapine assistante et, son cinquième anniversaire arrivant quelques mois plus tard, il commença à réclamer une lapine comme cadeau. Ce fut un énorme refus. Il avait toujours eut des cadeaux moins biens et moins chers que ses cousins qui étaient les petits favoris alors si eux n’avaient pas d’animaux de compagnie, c’était impossible qu’il en ait un. Il aurait pu en rester là et s’écraser comme il l’avait toujours fait, mais il voulait vraiment ce lapin. Alors il commença à apprendre une compétence qui sera plus tard son principal atout: la manipulation. Il avait passé un temps fou à la bibliothèque, à lire tout ce qui pourrait l’aider à convaincre sa famille, même s’il comprenait le contenu d’un texte sur 10. Il avait tout tenté, être particulièrement sage, faire une présentation orale de 5 minutes avec support visuel (dessiné par ses soins) pour montrer à quel point il serait un super papa de lapin, rien ne marcha jusqu’à ce qu’il trouve la technique qui allait les faire craquer. Chaque fois qu’il croisait un adulte dans la maison, il pleurnichait et répétait en boucle qu’il voulait un lapin, au grand énervement de tout le monde. On essaya de le gronder, de le punir, sans effets, il continuait de passer ses journées à réclamer son lapin, tant et si bien qu’ils finirent par comprendre que le seul moyen de le faire taire, c’était de céder à son caprice. Le jour de ses 5 ans, Gen reçut une adorable petite lapine blanche qu’il nomma Usagi.

Cette lapine était devenue sa meilleure amie, quand il n’était pas à l’école ou à la bibliothèque, il passait tout son temps avec elle. Sa présence lui faisait du bien, il n’avait jamais eu beaucoup d'amis et ses cousins devenaient plus insupportables chaque année. Le temps passait et sa magie ne se manifestait toujours pas, ce qui était une source de moquerie. Les sept ans de Gen étaient arrivés sans qu’on décèle une once de magie en lui et il fut décidé qu’il ne pourrait pas intégrer Mahoutokoro. Il faisait toujours de son mieux pour essayer de plaire à sa famille, pour bien se comporter, pour être l'enfant parfait dont tout le monde rêve. Malheureusement pour lui, tout ce qu'on voulait de lui c'était qu'il ait le sang pur et que ses pouvoirs se réveillent vite et c'était deux choses pour lesquels il ne pouvait rien faire. Pour fuir les reproches et les moqueries de sa famille, Gen passait tout son temps à la bibliothèque, à poursuivre ses recherches sur la magie moldue, qu'il trouvait intéressante peu importe ce que sa famille en pensait, et sur la psychologie. Depuis qu'il avait réussi à avoir son lapin, il avait bien compris que ces livres pouvaient être très utiles pour influencer les autres et obtenir ce qu'il voulait. C'était un sujet très complexe, mais il avait toujours été un enfant très intelligent et arrivait à comprendre et utiliser les bases de ses lectures. Sa famille ne le trouvait pas assez bien? Alors il allait leur montrer qu'il pouvait être plus parfait que ses cousins réunis.

Malheureusement les années s'écoulaient sans que sa magie ne pointe le bout de son nez. Son onzième anniversaire approchait et on commençait, au grand désarroi de tout le monde, à imaginer qu'il pourrait être une déception encore plus immense que ce qu'ils avaient imaginé un cracmol. Pour la première fois de sa vie, Gen réussit à prouver sa valeur et leur prouver à tous qu'ils avaient tort. Sa magie était apparue pour la première fois pendant un de ses tours de magie, ironiquement. Le pinacle de la carrière d'Usagi en tant qu'assistante de magicien devait être le célèbre tour du lapin dans le chapeau. Seulement, dans tous les livres qu'il avait lu, ils précisaient que plus le lapin était gros, plus le tour était réussi, et sa lapine était un tout petit lapin nain. Il était quand même allé jusqu'au bout du tour, quoiqu'un peu dépité à l'idée que ça n'allait pas être aussi grandiose que ce qu'il avait imaginé, et au moment de sortir Usagi du chapeau, elle avait magiquement quadruplé de volume. Il a paniqué, elle a paniqué et dans une tentative de se débattre, elle l'a griffé au visage, lui laissant une cicatrice qu'il a encore. Sa famille aurait pu être soulagée qu'il ait bel et bien des pouvoirs, mais au lieu de ça ils se sont moqués de lui et des circonstances ridicules dans lesquelles il s'était blessé.

Le jour de ses onze ans, un prospectus pour une école de magie internationale était arrivé dans la boîte aux lettres et c'était une fabuleuse aubaine pour les Asagiri. Il était pour eux impossible qu'il rentre à Mahoutokoro en n'ayant pas fait le cursus préliminaire et qu'ils exhibent devant toute la nouvelle génération leur déception au sang impur qui a des pouvoirs plus tard que tout le monde. Ilukaan se situait au Canada, on leur offrait sur un plateau d'argent une occasion d'éloigner d'eux la honte de la famille en l'envoyant à l'autre bout de l'océan, tout en prétendant que c'était pour lui une excellente opportunité de créer des relations à l'étranger tout en étudiant dans un établissement réputé. On lui répétait sans cesse que c'était une grande chance pour lui d'y aller mais Gen avait bien conscience qu'on cherchait à se débarrasser de lui. Tant pis, il allait faire de son mieux et faire ses preuves pour rendre tout le monde fier de lui, même s'il était loin. Ilukaan était différent de tout ce qu'il avait connu, lui qui n'avait jamais quitté sa petite ville si traditionnelle se retrouvait plus que dépaysé. Il se retrouvait à la fois fasciné et perdu devant cette culture dont il ne connaissait rien, vu la famille très conservatrice dans laquelle il avait grandi. Chez lui, l'américanisation était très mal vue alors il n'avait jamais pu s'approcher de trop prêt de tous ces produits venus des États-Unis et c'était un plaisir, maintenant qu'il était loin de la supervision familiale, de goûter aux fastfood et au coca, la meilleure boisson du monde. L'uniforme d'Ilukaan lui changeait beaucoup de ce qu'il avait l'habitude de porter, mais ça l'amusait beaucoup, même s'il n'était pas fan de la couleur. La fontaine dans le dôme l'avait mis dans la maison Ursirre, il aurait préféré être à Strixyst parce que le violet et les illusions, ça avait l'air beaucoup plus cool mais non, c'était pas lui qui décidait.

Gen en première année était à l'opposé de ce qu'il est maintenant. Des années de moqueries en avait fait un enfant très timide, sans aucune confiance en lui, qui avait beaucoup de mal à aller vers les autres. Comme à son habitude, il avait décidé de trouver des solutions à ses problèmes en faisant des recherches sur le sujet. Apparemment, le meilleur moyen de vaincre la timidité et de gagner en confiance, c'était de faire du théâtre, et il avait de la chance: l'école avait justement un club. La technique s'était montrée efficace, au début elle avait surtout servi à lui faire rencontrer du monde, mais au fil des années elle avait réussi à lui faire gagner en confiance, et surtout en excentricité. Lors de sa première année, l'Ursirre s'était montré plus que studieux en cours. Il avait toujours eu des facilités à l'école, mais là il s'était investi plus que jamais, au point de devenir un des meilleurs élèves de sa classe. Il s'était mis en tête que s'il avait des résultats excellents et prouvait qu'il avait le potentiel de devenir un grand sorcier, il gagnerait enfin l'approbation de sa famille, comme si la magie avait été la seule chose qui l'en avait empêché toutes ses années. Lorsqu'il rentra chez lui pour l'été, tout fier de ses résultats, il s'attendait à ce qu'on le traite différemment, peut être même qu'on le félicite un peu. Au lieu de ça il fut accueillit par leur indifférence, même ses cousins avait fini par se désintéresser de lui. Peut-être qu'un an ne suffisait pas à faire ses preuves? Il passa l'année suivante à travailler aussi dur que possible, à ramener à la maison des résultats plus qu'excellents, et il fut récompensé par la même indifférence. C'est alors qu'il dû faire face à cette dure réalisation: tout le monde s'en fichait de lui, et peu importe ses efforts, il ne gagnerait jamais leur affection ou leur fierté.

Après ça, Gen avait arrêté tout effort. En fournissant le minimum syndical en cours, il arrivait à avoir des notes assez bonnes, alors à quoi bon se fatiguer? L'excellence ne l'intéressait plus maintenant qu'il n'avait personne à impressionner, la médiocrité était quelque chose dont il pouvait se satisfaire. Il préférait mettre son énergie dans autre chose. Sa famille ne voulait pas l'aimer? Très bien, dans ce cas il allait faire en sorte que tous les autres l'apprécient. C'est ainsi que commença sa quête de popularité et de perfection. Il avait bien conscience qu'il ne serait jamais assez parfait pour sa famille, mais il pouvait être assez parfait pour les autres et se faire aimer. Les cours de théâtre avaient eut un avantage supplémentaire: lui apprendre à jouer un rôle. Grâce à ça, il pouvait mettre de côté sa timidité et jouer le rôle de son idée d'un mec populaire. Ses progrès en psychologie devenant plus concrets au fil des années, il avait appris à analyser les autres et deviner leur idée du parfait mec populaire afin d'agir en conséquence.

En plus de travailler sur sa personnalité, Gen travaillait aussi sur son physique. Il a commencé à se teindre les cheveux, à faire attention à lui, à son style, et tous ses efforts ont fait qu'il a commencé à être de plus en plus populaire. En 6ème année, il a arrêté le théâtre. Oh il aimait toujours ça, mais il n'avait plus trop de temps à y consacrer. En faisant partie des popular kids, l'Ursirre était un peu devenu l'ami de tous et passait tout son temps libre en soirée ou à des sorties. Monsieur était très demandé, et l'est toujours d'ailleurs. C'est vers cette période qu'il a commencé à fumer, en partie pour faire l'intéressant, mais aussi pour faire chier sa famille. Ils l'avaient toujours traité comme une déception alors il avait décidé d'être une déception jusqu'au bout en prenant toutes les décisions qu'ils désapprouveraient. C'est aussi là qu'il a commencé à être continuellement en couple. Quelqu'un d'aussi populaire se devait d'avoir toujours quelqu'un à son bras non? Par conséquent, il enchaînait les relations sans vraiment avoir de sentiments. Il aimait l'affection et l'attention qu'il recevait, et il aimait beaucoup aller à des rencards. Gen ne se cachait pas de ses conquêtes sur les réseaux sociaux et devant sa famille, surtout s'il sortait avec des hommes, ça l'amusait de faire criser ces homophobes qui perdaient tout pouvoir sur lui.

En parlant de réseaux sociaux, c'est en 7ème année que Gen a commencé à se faire connaître. Au début il se contentait de petites vidéos de tours de magie postées sur Nico Nico. Il préférait rester loin de WitchTube pour ça, laissons la magie moldue aux moldus, ses tours étaient faits à 100% sans réelle magie et il en était très fier. Sans qu'il ne sache comment, ses vidéos ont fait le buzz, le rendant très populaire auprès des ado japonais. Peut-être que s'appeler Asagiri ouvre automatiquement la porte du succès, peut-être que c'était grâce à tous les commentaires qui le trouvaient mignon ou peut-être que les gens étaient sincèrement impressionnés par les tours qu'il préparait depuis l'enfance mais sans qu'il ne le voit venir, Gen était passé des petits tours sur internet à des représentation sur scène et des passages dans des émissions télé. Bien sûr, la petite attention whore qu'il est à tout de suite adoré cette petite célébrité. Enfin on partageait son amour pour la magie moldue, et pour ceux qui ne le regardaient que pour son physique, il prenait un grand plaisir à jouer à l'influencer et poster plein de photos et de messages sur les réseaux sociaux.

Gen avait arrêté il y a bien longtemps de se soucier de ses études et sa récente célébrité n'avait pas aidé. On aurait donc pu penser que quand ses parents lui ont demandé de rejoindre le cursus économie du monde magique pour le préparer à avoir sa place, moins importante que celle des autres, dans l'entreprise familiale, il aurait accepté. Ce n'était pas le cas. L'Ursirre n'avait aucune intention de travailler plus tard. Il allait continuer à faire la starlette et si son succès prenait fin, il trouverait quelqu'un de riche pour l'entretenir. C'était ça son plan d'avenir. Quitte à faire des études pour le plaisir de faire des études, autant faire quelque chose qui l'intéresse au lieu de faire plaisir à sa famille. Faire chier les Asagiri, c'était même un bonus. Qu'est-ce qu'ils allaient faire? Le renier? Arrêtez de lui envoyer des sous? Qu'ils se fassent plaisir, il n'avait plus besoin d'eux. À ses 18 ans, il s'est fait tatouer le visage et c'était un peu la goutte d'eau qui a fait déborder le vase dans ses relations avec sa famille. Ils n'en pouvaient plus de lui, il n'en pouvait plus d'eux, leurs seuls rapports consistaient à se voir quelques jours par an, pendant les vacances d'été, histoire de faire bonne figure devant la société, rien de plus.

À sa rentrée en 8ème année, l'Ursirre a intégré le cursus psychomagie. Ce sujet l'avait toujours passionné donc ce choix n'avait été une surprise pour personne. Avec toutes les connaissances qu'il avait déjà, il pouvait se permettre de se reposer sur ses lauriers tout en ayant de bonnes notes. Ce qu'il ne connaissait pas lui venait presque naturellement, au point qu'il pourrait se vanter d'être un petit génie dans ce domaine. Il avait réussi à devenir populaire, il était célèbre, il était brillant, qu'est ce qu'il pouvait demander de plus? Il avait même réussi à devenir préfet de sa maison, ce qui était un témoignage de son ascension sociale à Ilukaan. Passer du gamin timide qui ne parlait à personne au préfet apprécie de tous qui pue la confiance en lui, c'était une sacré réussite, non?

(c) Ilukaan