TW : Maltraitance infantile

Yamato est né sur une petite île au Sud de Kyoto : O-shima, dont la ville principale et seul centre peuplé est composé quasi exclusivement de sa famille et des serviteurs de son père, ou employés. A hauteur d’une centaine de personnes qui y vivent à l’année et y font tourner l’économie, O-Shima est un petit coin sorcier isolé mais tranquille. Bien sûr, si on ne vient pas fouiller de trop prêt la communauté de pêche qui ramène régulièrement des proies illégales, ou les cave de certains pleines d’animaux importés d’une manière pas très autorisée.

Yamato est le fils du chef de toute cette petite communauté, il a grandi considéré comme une sorte de petit prince, chouchouté mais préparé à reprendre la suite familiale, la gestion de tout ce microcosme à cheval sur la frontière ténue entre l’interdit et le légal.

Lui, ça le tentait pas. Dès tout petit, il a été fasciné par les récits de pêcheurs. La mer le fascine, il veut partir l’explorer, il veut s’évader et faire l’aventure ! Il adore les récit mythologique mettant en scène des animaux puissants ou des changeformes ce qui le mena, très petit, à souvent prendre des attribut animaux pour jouer au Lion mythique ou au Loup gardien de l’île. Au grand damn de son père, seul à l’élever depuis la mort de sa femme alors que Yamato était bambin. Fichue dragoncelle fulgurante, ils n’ont rien pu y faire. Yamato ne se souvient pas de sa mère. Mais il voit son père comme un être sévère, parfois cruel, mais aussi sécurisant. Une sorte de relation à moitié toxique entre le fils et le père qui s’installe de plus en plus au fil des ans.

Pourtant, le jour où Yamato, huit ans, alors « fille » est venu le voir pour lui dire qu’il était un garçon, chose qu’il avait réfléchit depuis des années, ne se sentant pas correspondre à ce qu’on attendait de lui en tant que fille, son père lui a juste dit : « okay ». Le mot est passé, et dès lors, personne sur l’Ile ne l’a jamais mégenré. Yamato n’avait donc connu que des gens qui l’acceptent tel qu’il est avant d’arriver à Ilukaan. La désillusion fut brutale pour lui. C’est un lieu très tolérant, mais on y échappe pas à l’ignorance, l’incompréhension et la connerie humaine malheureusement.

Il produisit sa première magie après un passage des autorités venues vérifier les bateaux de pêche. Curieux, il avait suivi tout le monde et entendu les règles êtres énoncées. Alors quand un bateau revint quelques semaine plus tard avec des poissons interdit de pêcher, il s’énerva et en fit pourrir la proue par magie accidentelle. Ce qui mena à la plus grosse punition qu’il eut jamais de la part de son père : ivre de rage, celui-ci emmena le petit Yamato dans la cave, l’y attacha avec des chaînes et le laissa là, avec à peine assez d’eau pour tenir trois jours, sans manger. Un vrai traumatisme pour le petit garçon qui ne descendit plus jamais à la cave tout seul après ça.

L’arrivée à Ilukaan fut à la fois un moment génial dans sa vie, vu qu’il voulait découvrir le monde, et aussi un peu compliqué, comme expliqué précédemment. Il entra comme un fou dans sa maison, trop content de partager un dortoir avec d’autres personnes. Franchement, il sentait qu’il allait se plaire ici. Et se faire plein d’amis de son âge. Tout ceux qu’il avait à O-Shima étant partis à Mahoutokoro, eux, alors que son père a préféré privilégier Ilukaan : d’une part parce que la première magie hors métamorphomagie de Yamato fut tardive, à ses 9 ans et qu’il faut entrer à Mahoutokoro à 7 ans ; d’autre part parce qu’en tant que fils d’une personne gérant des activités à moitié légales, c’était préférable d’éviter les uniformes de l’école japonaise.

La plupart du temps, il restait avec son corps normal, juste des cheveux de couleur différente, et plutôt que de porter des cornes en serre-tête comme il le faisait avant quand son père lui demandait de faire un effort, il pouvait les faire pousser ! Et ça, c’était cool ! Et après avoir découvert son patronus, il s’amusa à se composer des formes avec attributs de loup comme pour s’aligner sur lui plus naturelles que celles qu’il faisait étant enfant. Il s’amusait bien !

Ça a pu aussi l’aider quand il découvrit que tout le monde ne comprenait pas son ressenti personnel vis à vis de son genre. Certains jours, quand c’était trop dur de garder l’assurance et la confiance envers son corps féminin que son enfance lui avait donné, il changeait simplement de genre physique, pour paraître masculin et se rassurer. Les gens peinaient moins à le genrer correctement quand il était ainsi… mais d’un autre côté, il se sentait aussi moins lui-même quand il faisait ça, comme s’il mentait. C’était un peu compliqué dans sa tête, et ça n’est toujours pas réglé. Disons qu’il cherche encore son équilibre par rapport à tout ça. Ayant toujours eu la liberté d’être ce qu’il voulait, tel qu’il était, se contraindre par le regard des autres le perturbait beaucoup.

M’enfin, ça ne l’empêchait pas d’être un garçon exubérant et malin, avide de découvertes, curieux, et un peu téméraire.

(c) Ilukaan