Tout le monde ne connaît pas la chance et le bonheur de naître dans une famille aimante, heureuse. Personne n’est égal à la naissance, et certains sont bien mieux loti que d’autres. Certains naissent dans de bonnes familles, riches, et d’emblée, on peut savoir qu'ils ne feront face qu’à peu de difficulté. D’autres naissent dans des foyers où la vie se fait plus compliquée. Certains naissent sans talent. D’autres avec des capacités supérieures. Parfois, une histoire qui débute bien finit mal, et inversement. Fizzarolli, lui, faisait partie des gens pour qui les choses démarraient plutôt mal, mais qui possédait une telle résilience qu’il était capable de s’en sortir pour le mieux.

Le jeune homme vit le monde le vendredi trente-et-un octobre 1986, dans une famille qui n’avait clairement pas les moyens pour subvenir à ses besoins. Abandonné dès son plus jeune âge, il fut alors recueilli par la groupe le plus inattendu possible : le Cash Buckzo Circus, une troupe de cirque itinérant, dans lequel le jeune homme allait développer de nombreux talents et acquérir une certaine notoriété.

C’est dans cet univers, sans avoir conscience d’une quelconque exploitation, recevant toute son éducation de la part des adultes présents, et dans des conditions parfois problématiques dans lesquelles il grandissait, que Fizzarolli a pris goût à la scène. C’est aussi dans ce cirque qu’il rencontra celui qui deviendrait son meilleur ami : Blitzo Buckzo. En compagnie de ce dernier, et d’autres enfants de la troupe, dès leur très jeune âge, il commença à monter sur scène pour combler les vides entre deux spectacles professionnels des autres artistes du cirque. Clownerie, jonglerie, acrobatie, chant… Il expérimenta une quantité d’arts, devenant au fur et à mesure du temps, l’une des figures favorites des spectateurs, et, par là même, le chouchou des adultes, qui voyait en lui une magnifique source d’argent. Il n’en devint pas pour autant arrogant, dédaigneux ou supérieur aux autres. Le cœur sur la main, c’était un enfant doux, adorable et très sociable.

Le monde du spectacle devint très vite son objectif principal et son rêve. Il baignait dedans depuis toujours, mais ce n’était pas suffisant. Il voulait être connu pour ses performances sur scène, pour son humour, pour ses spectacles, ses acrobaties, son humour. Il prenait tout cela très à coeur, et plus encore après avoir eu son idole lors d’un spectacle qu’il donnait, alors qu’il était âge de quinze ou seize ans. C’était tout ce qu’il souhaitait devenir : un artiste capable de tout sur scène, et qui donnerait une nouvelle dimension, une nouvelle notoriété au métier de clowns. Il ne s’agissait pas là de faire un numéro comique classique, mais de donner de l’émotion et du plaisir par le biais d’une quantité d’arts différents. Et son idole pouvait lui en donner la possibilité, puisqu’il annonçait, ce soir même, qu’il organiserait un concours annuel pour dénicher de nouveaux talents. Résolu à y participer, il travailla avec encore plus d’acharnement pour monter ses spectacles.

Pourtant, sa vie prit un véritable tournant alors qu’il avait seize ans. Tout allait se compliquer pour lui, dans un terrible accident, provoqué par son meilleur ami lui-même. Un départ de feu dans la zone pyrotechnique du cirque. Un drame. Un drame qui lui coûta beaucoup. Nombreux étaient les artistes présents lors de celui-ci, et certains perdirent même la vie. Fizzarolli lui ? Il subit des brûlures au troisième degré et y perdit ses bras. Il y perdit aussi son meilleur ami, puisque ce dernier, responsable de l’accident, ne daigna jamais se montrer pendant sa convalescence. Fizzarolli, blessé et perdu et influencé par les adultes présents, rejeta toute la faute sur Blitzo. Ce n’était pas un simple accident. Il était jaloux. Il avait voulu le blesser pour être meilleur que lui.

Fizzarolli mit un certain temps à se rétablir de cet accident lui ayant tant coûté. Alors qu’il n’était encore qu’un adolescent, il dû faire face, tous les matins dans le miroir, à une cicatrice plus que visible au beau milieu du visage. Il fut confronté à de la rééducation. Il dû s'adapter à vivre avec des prothèses plutôt qu’avec ses bras. Comment devenir l’artiste qu’il avait tant souhaité être avec ce visage, avec ce corps ? Sa vie était probablement ruinée maintenant… Pourtant, à force de résilience et de volonté, Fizzarolli finit par s’en remettre, par vivre une vie plus ou moins normale, toujours guidé par son rêve de devenir un artiste reconnu. Et il continua ainsi pendant une dizaine d'années.

Agé de 26 ans, s’étant peu à peu remis de ses blessures, bien que toujours traumatisé, il participa pour la première fois au concours qu’il visait depuis tant d’années. Non seulement il participa, mais il le gagna, devenant reconnu dans tous les Etats-Unis. Il n’était plus juste un clown, il était un véritable performer. Entre la reconnaissance due à son nouveau mentor, sa présence sur les réseaux sociaux, ses spectacles qui en mettaient plein la vue, Fizzarolli devenait ce qu’il avait toujours rêvé d’être, mais avec des répercussions auxquelles il n’aurait jamais pensé. Le monde du show business n’était pas aussi beau et doré qu’il se l’était imaginé, et son “mentor” comptait sur lui pour faire toujours plus d’argent. Sans même le réaliser, le jeune homme était complètement exploité, vendant son image sans en avoir le choix, pour être toujours plus rentable. Ses spectacles devaient être toujours plus parfaits. Il se devait d’être irréprochable et impeccable. De satisfaire toutes les envies du public. La renommée ne venait pas sans contraintes. Et il se mit en tête que sans tout cela, il n’était personne. Qu’il se devait d’être exemplaire dans chacune de ses actions. Mais il avait obtenu la gloire qu’il avait tant cherché, et il aimait toujours autant se donner en spectacle. En parallèle de cela, Fizzarolli commença également à travailler dans le cabarat d’Asmodeus Goetia, en tant qu’artiste, bien entendu.

Sa notoriété toujours grandissante rendait ses fans de plus en plus nombreux, et donc bien entendu, de plus en plus étranges. Sans pour autant mettre fin à sa carrière, il décida qu’il avait besoin d’une pause dans tout cela, après plus de dix ans au top de la scène. Et avec sa renommée, il n’eut aucun mal à trouver un lieu tranquille pour pouvoir aider les plus jeunes à prendre sa suite un jour. C’est donc en 2024 qu’il arriva finalement à l’école de sorcellerie Ilukaan, en tant que professeur des Arts du Spectacle..

(c) Ilukaan