Les yeux fermés, la respiration lente… Tu émerges enfin de tes pensées en ouvrant les yeux. Le temps est doux et rien ne semble te bousculer, si ce n’est un courant d’air dans ta chevelure. C’est en le sentant que tu te rends d’ailleurs enfin compte que tu n’es plus dans ta chambre.

Ce n’est pas la première fois et.. ce ne sera pas la dernière. Tu as l’habitude maintenant, alors tu ne paniques plus. D’un mouvement fin, tu regardes autour de toi en t’installant en tailleur. Tes yeux bleus, à peine entrouvert, te laisse percevoir les innombrables bouquets qui t'entourent et qui protégeaient jusque-là, ton corps endormi.

D’une main lente, tu viens en approcher un pour le saisir et le sentir. Tous, sont composés de rose rouge, d’Anémone et d’Azalée des plus somptueux. Bien sûr, certains sont accompagnés par d’autres fleurs, mais rien ne saurait ruiner la composition de ces merveilleux présents. La plupart des gens ne comprendraient pas leurs présences, mais toi qui es si habitué à cette langue, tu as déjà compris.

Plus que de simples offres, les bouquets t’ont toujours servie de messager, ils ont toujours porté les mots que tu ne savais prononcer et.. encore ici, ils gardent en leur sein, ceux que tu chéris.

Tu te laisses un peu aller à la sensation de chaleur et la bonne odeur qui s’en échappe jusqu'à ce que.. ta tranquillité ne soit enfin rompue. Une voix, presque pleurnicharde, se laisse résonner dans la serre où tu es gardé.

Tu savais qu’elle allait arriver, mais.. tu voulais au moins profiter de ce temps de paix. Alors.. en emportant ce bouquet avec toi, tu te mets doucement en route, effleurant à chacun de tes pas un autre assortiment de fleurs. En les observant, tu ne peux que te souvenir de tout ce bonheur, de tout cet amour qu’ils renferment.

Tout ce passé qui est le tien, toutes ces choses qui font de toi le Tahel que tu es aujourd’hui. Puis.. cela te laisse même l’occasion de te remémorer des plus heureux que tu as connus.
Comme cette fois où avec Maman et Papa, tu as discuté un peu de la façon dont ils étaient tombés amoureux, pour les taquiner. À l’époque, tu pensais sûrement qu’ils n’auraient pas les mots, mais.. tu ne les avais jamais vus aussi attendris en contant une histoire. Alors, au lieu de te moquer comme tu l’avais prévu, tu les laissais te conter.

C’était une drôle d’histoire quand même… Ton père était en vacances en France avec sa famille et.. Il avait trébuché d’un mont tandis qu’il s’avançait tout seul. Un faux mouvement qui lui avait valu de rouler depuis le haut du petit mont jusqu’à se prendre un arbre qui.. par chance, n’était pas trop loin de la maison de ta mère.

En entendant tout ce bruit, elle avait été voir, pensant que ce serait un animal magique qui ferait des siennes et pourtant, voilà que c’était un sorcier de sang pur et plutôt séduisant qui était là, assommé contre un arbre. Normalement, elle n’aurait pas voulu s’en mêler, mais.. Vu les blessures qu’il avait, il valait mieux lui tendre la main.

Elle l’avait mené jusqu’à sa maisonnette, l’avait remis sur pied et pendant les jours où il devait rester alité… Ils tombèrent amoureux un peu plus à chaque minute qui passait. C’était comme un conte d’après eux. Un conte où une belle Vélane rencontrait un sorcier intrépide et finissait par former une belle famille.

C’était une belle histoire et ça t’avait fait espérer qu’au fond, toi aussi, tu es la chance un de ces jours de trouver un amour si vrai. Cependant.. tu savais que ce n’était pas gagné d’avance, vu la difficulté dont tu fais preuve lorsqu’il faut vraiment parler de ce que tu ressens.

Cela n’a jamais été ton fort, à tel point que tu te souviens encore du jour où Papa t’avait invité dans la serre de la maison familiale pour la première fois. Ce n’était pas un endroit où un enfant avait le droit de jouer et néanmoins.. il avait fini par t’en ouvrir les portes, inquiet de voir que tu avais des difficultés pour réellement.. parler de toi.

Il voulait ce qu’il y avait de mieux pour son unique enfant et c’est sûrement dans ce but, qu’il t’a appris à parler via les fleurs, plutôt que via les mots. Tu sais bien que peu de personnes sauraient vraiment dénicher les messages que tu formes, mais… Le plus important, pour toi, c’est au moins que tu arrives à les exprimer. Puis.. user des plantes, c'est bien plus simple que de devoir en parler à vive voix, en ayant la gorge nouée et le trac en prime.

Chaque fleur représente un ressenti et une fois mise en bouquet, elles servent là toute une phrase. Tu peux d’ailleurs apercevoir sur ta route, le premier bouquet que tu avais réalisé, ahah. Il est grossier, peu harmonieux, mais.. il dégouline de ce souvenir heureux où ensemble, vous avez appris, joué et finalement mis en place une passion qui ne saurait se perdre. C'était votre moment à vous et ça le reste jusqu'à aujourd'hui.

Tes parents font partie des rares personnes qui arrivent à vraiment communiquer avec toi et tu le sais. Tu n'as jamais pu leur mentir ou cacher quoi que ce soit et ce même si tu le voulais à certains moments. Finalement, c'est peut-être cette absence de secrets entre vous qui a pu rendre vos années ensemble si heureuse... Ils étaient ton monde, ils te comprenaient et s'adaptait toujours à toi, pour t'éviter de souffrir.

C'est après tout, ce que chaque parent tente de faire, non..? S'occuper de son enfant, en voulant qu'il souffre le moins. Ils t'ont protégé de la meilleure manière qu'ils pouvaient surtout au vu de ta condition... Tu n'es pas comme tout autre sorcier, non. Ton statut d'Hybride avec ton sang de Vélane fait que toute relation sociale est compliqué et ce même si tu ne le comprenais pas encore à l'époque...

Et.. tes parents avaient bel et bien peur que tu ne saches jamais t'en sortir ou que tu en pâtisses. Ils t'ont fait étudier à la maison aussi longtemps qu'ils le pouvaient, faisant régulièrement des sorties en famille et même des voyages pour que ta curiosité et ta soif de contact humain ne les amène pas à t'inscrire dans une école. C'était plus simple.. de te garder vraiment comme un trésor.

Mais.. plus les années défilaient, plus cette cage qu'ils pensaient parfaite te faisait manquer d'air. Tu n'étais pas une perle et peu à peu, le monde que tu avais pu découvrir ne te suffisait plus. Oui, ta vie au Brésil avec tes quelques visites en France, pour voir tes grand-parents vélane étaient source d'amusement. C'est sûr, tu adorais voyager avec tes deux parents, aimant en étant à leurs soins, mais.. il fallait plus. Il fallait quelque chose que tu mènerais de toi-même et.. ça, c'était un besoin que cette cage ne t'offrait pas.

Alors, vers tes 10 ans, tu as décidé de les quitter et de t'éloigner de cette bulle qui était censée te garder. Cette décision, tu l'avais mûrement réfléchi en recevant les fiches d'inscriptions. En tant qu'en partie sorcier, tu avais bien le droit à une éducation dirigée sur tes talents en magie. Et ce ne sont pas les cours de ta mère ou de ton père qui pourrait suffire à partir de maintenant.

Ton choix, pour à la fois t'échapper et apprendre en toute sécurité, s'était alors porté sur Illukaan. Une école de sorcier qui se trouvait en nouvelle écosse et qui était plutôt bien réputée. Généralement, ce ne sont pas aux jeunes étudiants de faire ce choix, mais dans ton cas... Eh bien, tu savais que si tu n'agissais pas, tes parents auraient tenté de te garder là.

C'est pour cette raison que tu avais pris les devants et qu'une fois ton choix fait, tu leur en avais parlé... Tu te souviens, n'est-ce pas ? De leurs visages terrifié, de leurs soudains arrêts dans leurs gestes et de leurs regards inquiets. Toi qui l'avais pourtant annoncé comme une bonne nouvelle, tu te retrouvais à tenter de les raisonner, du mieux que tu le pouvais.

Ils étaient contre le fait que tu partes si loin en étant pourtant si jeune et de cela, une dispute éclata. Tu préfères ne pas y penser, maintenant que c'est régler, surtout au vu du froid que ça avait installé entre toi et tes parents... Et alors que tu tentes d'effacer ces images, tes pas te mènent à sortir du champ de bouquet qui retenait tous tes si beaux souvenirs d'enfance.

Tu ne t'en étais pas rendu compte en te remémorant tout ça, mais tu étais déjà bien loin de là où tu t'étais éveillé. En te retournant, tu ne pouvais même plus voir ce coin, seuls des bouquets par centaine étaient entreposés là. Il semble que tu n'es pas réellement le choix, alors.. tu rediriges ton regard sur le sentier où tu es désormais.

Sous tes pieds, la terre est froide et pourtant nette. Devant toi, le chemin parais s'accompagner de quelques compositions florale à peine, posée dans des vases sur les côtés. Le premier que tu aperçois n'est pas celui dont tu es le plus fier. Il se compose d'asphodèle, de tulipe blanche et enfin de potentille et date de ton arrivée à Ilukaan.

Le matin même, tu avais préparé toutes tes affaires pour ton départ et quittait ta famille dans les larmes et la peine du départ. Dans leurs bras, tu sanglotais de les laisser en sachant pourtant à quel point c'était nécessaire. Tu avais dû tant argumenter pour avoir le droit de partir à cette école et voilà qu'une fois le bus arrivé, tu prenais du temps pour pleurnicher. Cela ne faisait pas bien sérieux, mais qu'importe, c'était un moment important pour toi...

Heureusement, tu avais réussi à te reprendre et à monter pour le grand départ. Dans tes affaires, tu avais déjà tout ce qu'il fallait, puisque tu étais parti avec tes parents au marché magique, pour déjà acheter ta baguette, tes livres et ce qui s'ensuivait. D'ailleurs, dans tes nombreuses affaires, tu avais même la chance de posséder un être qui saurait toujours te réconforter : Estielle.

C'était ta mère qui te l'avait offerte, en croyant qu'il serait bon que tu es un familier pour t'aider, et dès lors, elle ne te quitta plus. Tendre, attentionnée et parfois joueuse, elle tient jusqu'à aujourd'hui une place bien importante dans ton cœur. C'est à elle que revient la tâche de te calmer lorsque ça ne va pas, elle qui surveille tous ceux que tu approches et surtout.. c'est avec elle que tu laisses tes larmes enfin sortir.

Désormais seul, déjà en train de voyager, tu remarquais cependant quelque chose de curieux. Alors qu'une place se trouvait à tes côtés, aucun autre enfant dans le magicobus qui t'avait été envoyé ne désirait s'asseoir là. À vrais dire même.. la plupart te décernaient un regard curieux, tandis que d'autres chuchotait sur ta personne.

C'était étrange et plutôt.. malaisant d'être observé par ses petits yeux et cette attention soudaine, mais tu savais déjà d'où ça venait. C'était ça dont tes parents t'avait toujours parlé, ce genre de moment dont ils voulaient te préserver et tu.. ne pouvait pas simplement faiblir.

Alors, tu avais décidé de les ignorer et de continuer ta route en t'occupant toi-même, mais alors que tu sortais doucement un livret de ton sac, un garçon vint finalement s'asseoir à côté de toi. Presque étonné, tu avais relevé le regard vers lui et tu avais pu le voir pour la première fois...

C'est un souvenir douloureux, de revenir au début, non ? Pourtant, il le faut, pour comprendre, pour avancer. A contre cœur, tu laisses ainsi tes pensées encore dérivées. Tu te souviens que ce garçon était déjà plus grand que toi et qu'il t'avait porté un sourire plus doux. Son regard n'était pas aussi curieux que les autres, pas aussi effrayant que ceux qui murmuraient sur ton dos.

Alors.. tu t'étais finalement mis à discuter avec lui et tu avais appris à le connaître au travers de ton trajet. Son nom était Lucas et il était plutôt impressionnant à tes yeux, puisqu'il en connaissait bien plus sur la magie que toi. Sa mère était Zoologiste magique et son père officiait comme Aurore, ce qui fait qu'il en savait bien plus sur les évènements du moment et les animaux du monde des sorciers que toi, ahah.

La discussion avait bien porté, elle t'avait bien amusé, mais elle finit par s'interrompre lorsque le Magicobus était finalement arrivé à destination. À ce moment, tu ne pensais pas forcément le revoir et vous vous étiez quitté sur un sourire, avant qu'on ne te fasse enfin visiter. Dès le début, on avait pris en charge tes baguages et le petit être que tu étais.

Bien sûr, même au sein des couloirs, tu avais droit à des œillades des plus jeunes, mais au moins, tu étais plus à l'aise en compagnie d'un Professeur, tu devais l'avouer. Tu fus ainsi emmené avec le reste des premières années au sein de la salle du dôme où tu eu droit à ta cérémonie de répartition. Il n'y a pas eu de doute à ton sujet, puisque quand tu t'es penché, l'eau a bien vite formé la silhouette d'un ours avant que son cri ne résonne...

C'est là que le directeur te décerna ton saphir et que tu as pu reprendre ta route jusqu'à ta nouvelle famille. Quel stress c'était, de te sentir épier de cette façon, de devoir t'asseoir au milieu de gens que tu ne connaissais pas, sans pouvoir converser. C'est presque comme si tu n'étais pas à ta place, comme si quelque chose n'allait pas et plus tard, tu as dû t'enfuir de tout ça, tu as te trouver un moment de calme.

Alors.. comme on te l'avait appris, tu t'es réfugié au milieu des plantes. Tu as fui dans cette même serre où tu te revois aujourd'hui pour commencer à former ce bouquet, plein de honte et de peine. Tu ne comprenais pas ce sentiment, tu ne savais pas quoi faire et pour finir, tu as fini par être rejoint, même dans ce moment.

Une main se posa ainsi sur ton épaule en te reconnaissant de dos et c’était là Lucas. Il était venu admirer les lieux avant que d’autres ne débarquent et en voyant tes larmes, il s’était montré vraiment inquiet. C’est en lui expliquant doucement la chose, sans entrer trop dans les détails que tu as pu te calmer et surtout.. trouver du réconfort.

Et il devint ton premier ami, ton premier confident, ton premier tout. Au fil du temps qui passait à Ilukaan, tu trouvais confiance et réconfort en traînant avec lui et d’ailleurs.. tu ne le lâchais plus vraiment. C’est ainsi à ses côtés que ta vie dans l’école s'était entamée, il t’avait permis d’être un peu plus affirmé de ne plus être gêné par les regards et surtout.. il t’aidait au moindre besoin.

Il était comme ta zone de confort et les années se mirent ainsi à défiler à ses côtés, doucement, mais sûrement. Tu grandissais avec lui, tu lui laissais découvrir plus de partie de toi et tu en découvrais toi-même à ses côtés. Puis, au fil du temps, ton don n’était plus un problème, tu vivais parfaitement avec lui et les autres en grandissant, c’était même habitué à toi.

C’est simple, ta vie était devenue plus douce, plus mature et t’étais finement entouré de gens. Il est vrai qu’avec l’âge, tu avais pris en beauté à défaut de ne pas avoir gagné en taille. Tu avais même fini par te rapprocher de Lucas au point où vous n’étiez plus simplement ami. Il était devenu celui qui occupait ton cœur, et ce, alors que vous n’étiez qu’en cinquième année.

Tu pensais sûrement que cette belle vie durerait jusqu’à toujours, non..? Ahah, que tu as été naïf Tahel. Alors que la sixième année arrivait à son milieu, tu as vu ton monde s’écrouler et cela ne sert à rien de le nier. Après tout.. nous sommes dans ta tête pour revivre jusqu’à la dernière seconde de ce sentier.

D’ailleurs.. en parlant de celui-ci, il t’avait finalement mené à son terme. Ainsi, devant toi, une rose rouge prête à se faner se trouve, elle est géante et se glisse jusqu’aux vitres de la serre, prenant tout son fond et l’occupant soigneusement. C’est d’elle qu’émane ce son si prenant, celui de pleure sans fin, elle qui représente la relation que tu as eu avec Lucas.

Tu te souviens, non ? Au début de cette nouvelle année, les gens qui semblaient tant t’aimer s'étaient mis à s’éloigner de toi. Un à un, tes amis t'évitaient ou te délaissaient, comme si tu ne valais rien. Tu ne comprenais pas et ça te peinait au point que tu en parles avec Lucas. Lui au moins, il te rassurait, te gardait dans ses bras et ne quittait pas tes côtés. Le temps passait ainsi, les cours défilaient et les murmures horribles sur ton dos avaient repris, après toutes ses années.

On s'était mis à se moquer de toi, c’était discret, mais tu le sentais et cette fois.. tu n’allais pas juste passer en acceptant les vilains regards, tu t’es mis à fouiller. Tu avais alors découvert que des rumeurs avaient été publiée à ton sujet sur le site de l’école et qu’elles n’étaient clairement pas glorieuses.

Faites pour te rabaisser, pour te faire paraître des plus ridicules, tu n’allais pas simplement laisser la chose se répandre et tu as donc contacté l’administration de l’école pour régler ce problème. En parlant et en sortant de ton silence, tu as pu faire disparaître ces vilaines choses. Bien sûr, pour assurer ton bien-être au sein même de l’école, tu as eu le droit à de l’aide pour démasquer celui qui les avait envoyés.

C’est là que tu as réussi à remonter jusqu’à l’appareil utilisé et que tu as découvert avec effrois que c’était ton doux et tendre qui les avaient mis en ligne… N’est-ce pas comique ? Dire qu’il a ensuite essayé de s’expliquer, en disant à quel point il t’aimait et qu’il devenait fou à chaque fois que tu te faisais accoster. Dire que sa jalousie envers tous ceux avec qui tu sortais l’a mené à être si frustré, pendant si longtemps…

L’as-tu remarqué ? T’en a-t-il parlé ? Sait-il seulement à quel point cela t’a blessé ? Rien de tout ça ne semble vraiment important.. après tout, ce qui est fait, est fait. L’apprendre t’a dévasté, lui qui avait été là depuis le premier jour avait essayé de te ruiner, de te mentir, d’abuser de la confiance que tu avais. Pourtant.. tu te souviens que maman t'avait prévenu, non..?

Les gens ne t'approchent pas seulement parce que tu as l’air sympathique, ils ne viennent pas pour t’apporter de la joie, ils veulent quelque chose de toi et il l’avait confirmé. Tu t’es renfermé alors depuis ce temps, son sort.. tu n’as même pas voulu le connaitre et depuis, tu ne laisses plus personne te connaître à ce point. Tu vis dans la peur, dans la peine et avec un sourire pourtant…

Le reste de ton année, tu n'as pas pu continuer et tu as du te retirer chez tes parents pour la recommencer l'année qui suivis. C'est d'ailleurs au bout de celle-ci que tu as montré tout ce changement, et ce, pour que tu deviennes ce pitre qui charbonne à la potion. De quoi laisser ainsi cette rose qui se morfond, se couvrir derrière un chemin sinueux et lointain… Aujourd'hui tu as atteint l'université, tu n'as pas bougé de cette école qui t'a soutenu dans cette mauvaise passe et qui te voit à nouveau changer. C'est comique comme la tranquillité d'une vie peu être renversée, comment un être qui c'était ouvert au monde se renferme derrière des blagues et des taquineries.

Je me demande bien dans quoi tu vas te lancer par la suite, Tahel. Je me demande quels genre de bouquet tu feras loin de tous et toutes, quels mots tu garderas pour toi et combien de te temps tu laisseras la peine là. Néanmoins, pour le moment, il semble que tu n'ai plus le temps de te questionner face à tout ça : tu dois te réveiller de ce mauvais rêve.

(c) Ilukaan