Violet a trois occupations dans la vie pendant ses vacances : s’occuper de sa sœur, s’entraîner, draguer Cait… et okay, quatre occupations : glander. La première est la plus compliquée du lot (même si draguer s’avérait aussi laborieux), en effet sa sœur la bloque une fois par semaine, s’est mise à sortir avec un arriviste de monsieur parfait qui disait la détester deux jours avant, et continue de foutre sa merde partout. Fun. Facile de s’en occuper hein ? La deuxième au contraire, c’est la plus simple : suffit de préparer un terrain d’entraînement et de se lâcher un bon coup contre les mannequins. Rien de bien difficile, pour elle en tout cas. La troisième demande une certaine finesse que Vi, malgré tout ses efforts, n’a toujours pas développé. Donc bah, next, I guess ? Bon et la quatrième implique souvent son ensemble de maillot de bain de sport, une serviette… et le lac.

Actuellement, elle est en phase de deuxième occupation. Elle s’entraîne tout les jours après tout, environ deux heures par jours. Il faut qu’elle garde le niveau vu qu’elle vise les internationales aux prochain championnat. Elle veut être qualifiée non de d’la. Elle sourit avec satisfaction en envoyant valser un autre mannequin. Elle en a plusieurs étalés autour d’elle. C’est satisfaisant, même si pas autant qu’avec des gens concrets.

Mais c’est bon, elle a assez donné pour aujourd’hui donc elle retire ses gants de boxe et s’étire longuement avant de les laisse tomber sur son tas d’affaires. Elle va ensuite redresser et réparer les mannequins qu’elle a amoché, en prenant son temps. Elle est du coup plutôt surprise qu’on lui propose de l’aide. Mais elle ne dit pas non.

« Yo ! Carrément, si t’as ta baguette sur toi, tu veux bien les réparer ? Je m’occupe de les relever, ils pèsent quand même leur poids ces machins. » Elle regarde de bas en haut le gars qui vient de s’approcher, et c’est plutôt une crevette dans son genre. En tout cas, Vi se sent vachement plus mastoc que lui, mais même si on ne les voit pas de fou, elle est très musclées. C’est dingue comme elle arrive pas à prendre de masse sur les bras d’ailleurs, c’est frustrant parce qu’on la sous-estime tout le temps… Et satisfaisant parce qu’elle rétame la plupart des cons qui pensent qu’elle est faiblarde.

Ah parfait, ce gars sera au moins utile. Elle a laissé la sienne dans la tente, et la magie sans baguette n’est pas son fort. Elle lui sourit et s’attelle tranquillement à ce qu’elle a dit, soulevant les mannequins à bout de bras pour les relever pendant que l’autre – dont elle ignore le nom – s’occupe de les réparer. Il fait du bon boulot, ça l’arrange parce que ça lui évite un aller-retour à sa tente, et elle peut potentiellement se refaire une session d’entraînement ensuite du coup.

Elle le rejoint alors qu’il récupère ses gants de boxe, qu’elle avait abandonné sur le sol. Elle tend la main pour récupérer ses possessions et observe le garçon.

« Ouai, je fais de la boxe. C’est ouvert à tous tu sais, si ça te tente, je pourrais t’apprendre deux trois mouvements. »

C’est un asiatique, mais elle en fréquente pas assez pour être capable de dire s’il est chinois, japonais ou autre, alors elle évite les remarques qui pourraient passer pour racistes et lui tend la main.

« Moi c’est Violet Warrick, mais tu peux m’appeler Vi. »

Elle espère que ça le motivera à se présenter aussi et effectivement, il lance son nom. Elle lui fait un sourire en coin, en nouant les lacets de ses gants ensemble avec la force de l’habitude.

« Enchantée. » Elle passe les gants sur son épaules et croise les bras en l’observant. « Qu’est-ce que tu me veux, Amamiya ? On s’connait pas et t’es venu m’aider spontanément, j’apprécie, mais je me doute que c’est pas pour enfiler des perles. »

Elle est loin d’être conne, c’est rare que la gentillesse soit désintéressée, pas comme Cait, ou elle-même qui le ferait – parfois – sans arrière pensées. Elle sourit quand même pour adoucir ses paroles, histoire qu’il se sente pas agressé par la nana qui a défoncé des mannequins de bon matin. On sait jamais comment peuvent réagir les gens à son franc parler. Elle remarque alors le chat qui renifle les mannequin et se penche.

« Il est à toi ce greffier ? Il est beau, il s’appelle comment ? » Elle aime bien les animaux, surtout les chats, même si elle a un lapin, qu’elle adore de tout son cœur. « Il est gentil, je peux le caresser ? » Il a l’air tout doux ce chat, c’est trop chou.

« Je vois pas le rapport entre la chance et le sport, c’est une question de détermination, de travail et de régularité, c’est tout. » Elle hausse les épaules et l’observe alors qu’elle attend une réponse à sa question. Elle est loin d’être con, les gens viennent pas lui parler si facilement sans raison, elle connaît les règles. Et elle sait jouer avec quand le besoin s’en fait sentir. Bon il est un peu mignon avec son air de gamin pris la main dans le sac, mais ça ne la fera pas flancher si c’était dans un but de manipulation. Y’a que sa sœur qui arrive à l’adoucir comme ça.

Chance pour lui, son attention est détournée par une boule de poil adorable, c’est son soft spot… l’un d’entre eux en tout cas. Elle sourit et caresse le chat vu qu’elle a l’autorisation. « Coucou Mona, tu es très beau tu sais ? » Elle continue un peu avant de se relever pour observer le gars du coup, elle l’a coupé dans son explication, et elle veut savoir ce qu’il lui veut.

Elle hoche la tête sèchement quand il lui demande pour Powder. Elle n’aime décidément pas ce nom, Jinx, mais bon, elle commence de plus en plus à s’y habituer envers et contre tout. Tout le monde connaît sa sœur ainsi, quand elle l’appelle par son vrai nom, la plupart regardent Vi bizarrement, comme si elle parlait de quelqu’un d’autre. C’était chiant. Leur parents leurs avaient donné des noms, pourquoi ne pas les utiliser ? Tch. Elle hausse un sourcil quand ça parle d’Akechi… C’est le cas de le dire, « particulier » n’est même pas assez fort. Cependant, elle ne compte pas faciliter les choses au gars. Elle ne sait toujours pas ce qu’il veut.

« Jinx est bien ma sœur, et ouai, je sais pour son couple avec ce gars, là. Pourquoi tu veux savoir ce que je pense de lui ? Moi tant qu’il fait pas de mal à ma petite sœur, j’ai aucune raison de lui défoncer sa tronche de péteux parfait. » Elle réplique franco avec un sourire en coin pour adoucir ses paroles un peu brutasses. « En quoi ça te concerne ? » D’un autre côté, s’il a des infos sur le gars, elle dit pas non, histoire de savoir à quoi s’en tenir pour protéger sa sis.

Okay, bizarre l’histoire d’être maudit du sport, ‘fin en vrai, le chat tu le décales, la machine, tu la répares. Et basta non ? De quoi il se trouve des excuses pour pas en faire, c’est plutôt ça. Il a juste pas envie, faut assumer après d’être une brindille tout juste bonne à se faire casser en deux par quelqu’un de plus fort. Ou en tout cas, de pas avoir assez de muscle pour se la péter un peu, contrairement à Vi, qui, elle, en a à revendre.

« Comme tu dis, des broutilles, donc en fait c’est juste que tu as pas la motivation de surpasser les difficultés. »

Mona est trop mignon, c’est une tuerie, Violet fond complètement devant cette boule de poil adorable et câline. Heureusement que Spittburg est plutôt câlin aussi, elle ne manquait pas de boule de poil à caresser quand elle rentrait à son dortoir. Son lapin tout fluffy là. Aw… Il faut qu’elle se concentre, c’est dur avec le chat qui se roule à ses pieds, mais elle revient dans la conversation avec un regard franc… On ne pense pas au chat qui miaule en bas, il faut se focus sur la discussion. Allez. Tu peux le faire Vi !

Elle hausse les épaules.

« Et sinon ils font comme ils veulent. Honnêtement ma sœur est assez spéciale pour que je ne l’imagine pas dans une relation de couple classique. C’est peut-être tout simplement ça, et Akechi s’adapte, et dans ce cas, c’est un type bien. » De toute façon s’il lui fait du mal, il se fait démonter la tronche par une grande sœur aux aguets. Y’a pas à tortiller du cul pour ça.

Elle le fixe et sourit en coin. « Parce que c’est ce qu’il est non ? Il se la pète souvent, et se donne un air de gars parfait ! Mais je suis sûre que ça cache quelque chose, pas toi ? » Elle voulait avoir l’avis de quelqu’un d’autre sur cette impression. D’expérience, personne n’est parfait, plus tu en donnes l’air, plus tu as de choses à cacher.

« Faut juste pas se laisser abattre à la moindre difficulté. Une machine ça se règle avec les coachs, un chat ça s’éloigne. ‘Fin des trucs comme ça quoi. La motivation, ça se travaille, faut réussir à combattre quand elle est pas là, ça se remplace par la détermination. Celle d’avoir des muscles, d’être en forme, de respecter son engagement pris avec soi-même de faire telle durée de sport chaque jours. Honnêtement, même dix minutes tout les deux jours c’est ça de pris, c’est pas grand-chose mais ça compte. »

Comme si la motivation constante ça existait ? Même pour elle, pour qui le sport est un plaisir, ce n’est pas si simple de rester motivée tout les jours et d’aller à la salle régulièrement. Y’a des jours, elle a pas envie, c’est okay. Mais elle se motive et se force, on obtient pas un titre de championne Etats-uniennes dans sa catégorie sans une bonne dose d’efforts et de sacrifices. Bien sûr que c’est pas simple, mais si on cherche toutes les excuses pour arrêter, on fait jamais rien.

« Parfois faut juste se lancer tu sais. » Et foncer dans le tas, les poings en avant. « Si tu veux, je peux te coacher, mais je préviens, je suis pas une douce nana, avec moi ça sera marche ou crève. C’est un peu comme ça que je fonctionne pour moi-même. Après, j’peux m’adapter mais voilà, mes méthodes sont pas douces, quoi. » Elle hausse les épaules.

Ouai, il met les mots sur ce qui la stresse un peu : ça pourrait être une « pseudo-comédie débile » et dans ce cas, sa sœur va souffrir. Et elle déteste la voir souffrir. Franchement, Powder en a assez bavé, pas besoin d’en rajouter une couche, surtout pour des histoires sentimentales de merde. Sa sœur mérite mieux qu’un charlot pas foutu de lui rendre ses sentiments ou quoi.

Ah, il récupère le chat, c’est peut-être mieux, s’il a l’habitude de se promener pour ramasser des caresses partout où il passe. Raaaahhhh, il est trop mignon ce matou, damn, son regard. Elle détourne les yeux pour ne pas fondre comme une grosse merde. Ils ont une conversation sérieuse là, non mais oh !

Oh, ce qu’il dit ne manque pas d’intérêt. Ça parle pas mal à la nana qui a l’habitude de casser des gueules… pour protéger des gens, et qui est mal vue pour ça. Elle hoche donc la tête et soupire, blasée pas cet étant de fait qu’il raconte si bien. Il manie mieux les mots qu’elle c’est sûr, même si elle se débrouille en général.

« J’suis grave d’accord avec toi, mec, c’est usant de fou les gens comme ça. Et clairement Akechi, c’est un peu son style nan ? » Son discours a la saveur de l’expérience. « Tu parles pour toi ? Pour la mauvaise réputation ? Ecoute, si c’est vrai, moi j’en ai jamais entendu parler et je juge jamais les gens sur une réputation. Mais sur ce que je vois d’eux, et pour l’instant tu m’es plutôt sympathique que l’inverse. »

Elle sourit et lui fait un clin d’oeil. Après tout, un mec qui est aimé d’un chat si sociable peut pas être un mauvais bougre, nan ? C’est vraiment ce genre de chose, les animaux les sentent, c’est plus fiable que n’importe quelle réputation.

« Si t’es prêt à encaisser, moi j’ai pas de soucis alors. Faudra qu’on voie pour un programme et que tu me rejoignes quand je m’entraîne pour le faire avec moi ! »

Elle sourit, elle aime bien faire du sport avec d’autres gens, elle reste sociable la go. Bon, et comme ça ce mec cessera de croire que le sport c’est pas pour lui à cause de son chat. C’est une blague qui a assez duré, si on veut faire du sport, on en fait, c’est tout. D’accord, peut-être qu’elle comprend pas de ouf comment les gens peuvent avoir autant de difficultés, mais parce qu’elle a l’habitude de sortir de sa zone de confort et de se forcer aussi. Et ce gars a l’air motivé, donc ça lui va. Elle va lui en faire baver, c’est certain.

Elle hausse un sourcil. Comment ça il a une réputation de criminel ? C’est une blague ? Ce mec ? Il est pas effrayant du tout ! Elle éclate de rire et lui donne une bourrade dans le dos.

« Tu sais, j’ai volé pour vivre quand j’étais gamine, ça fait pas de moi quelqu’un de criminel ou dangereux. On fait tous des erreurs, c’est sûrement pas moi qui vais t’juger en vrai. » Elle lui fait un clin d’œil. « Ravie que tu m’aimes bien parce que tu vas te coltiner la nana pendant quelque temps en entraînement ! » Elle rit avec bonhommie.

Awww le chat lui fait des gestes de la patte pour qu’elle le caresse. Bon bah, elle obéit volontiers devant tant de douceur et de fluffytude. Elle la grattouille sous le menton et lui prodigue des câlineries douces pour ne pas le faire tomber des épaules de son maître.

« Contente aussi, t’es bien sympa, Ren ! » Sourire en coin au bords des lèvres, elle s’écarte du chat pour aller ranger. « Tu as même pas utilisé, donc non, j’assume mais c’est gentil ! » Elle n’avait pas vu l’heure non plus, trop occupée à discuter avec ce si intéressant personnage. Et son chat.