ILUKAAN est un forum MULTIFANDOM dans l'univers d'Harry Potter. Ilukaan est une école de magie internationale se situant en Nouvelle-Écosse au Canada. L'histoire se déroule en 2024, mélangeant magie et technologie. Vous pouvez jouer des personnages de manga/anime, jeux vidéos, films d'animation, dessins animés, romans jeunesse ou encore un OC. L'intrigue se fait à la fois en RPCB et RP-POST.
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Sujet: [Station de ski][16.02.2022] 노래해 (Sing) ft. Anqiu Zheng Mer 9 Fév 2022 - 17:55
노래해
- Sing your own song -
Le ski, ce n’était pas vraiment ce qu’Aaron préférait. Oh, bien sûr, il aimait la neige - comme tout le monde, il était assez sensible au spectacle des flocons qui tombaient sans bruit sur le sol jusqu’à former de légères plaques gelées, à la blancheur immaculée qui recouvrait tout, au crissement qui se produisait à chacun de ses pas lorsqu’il était le premier à fouler la poudreuse. Mais la neige avait aussi le désavantage de se salir extrêmement vite, et la boue glacée était sans doute l’une des choses qui le dégoûtait le plus. Il n’appréciait pas vraiment le froid, non plus - originaire de Busan, et malgré le fait qu’il résidait depuis plus d’une décennie à Ilukaan, il restait bien plus habitué aux chaudes pluies de la mousson qu’aux jours d’hiver enneigés.
Alors qu’il buvait tranquillement un chocolat chaud - ayant troqué son habituel café pour une boisson un peu plus sucrée - son regard se posa sur Anqiu, plus loin dans la pièce. Il la salua d’un simple geste de tête, petite inclinaison typique de leurs pays respectifs, mais n’en fit pas davantage. Il n’avait pas pour habitude d’interpeller les autres à moins d’avoir expressément quelque chose à leur dire, et ce n’était pas le cas pour le moment. Il se demandait comment il allait occuper son après-midi - Carmin allait sans doute sortir faire du ski de fond ou des raquettes avec Simeon et Scott, alors il allait rester seul. Ça ne le dérangeait pas outre mesure. Il allait sûrement s’occuper de son nail-art ou en profiter pour ouvrir un nouveau livre. Ce n’était pas parce qu’ils avaient le droit à des vacances qu’il devait arrêter de travailler.
Ou peut-être que si, finalement… Ca ne faisait pas de mal de prendre une pause, et avec son alternance au Ministère de la Magie, il frôlait constamment le burn-out (s’il en avait conscience, il ne le montrait cependant pas, pas même à son fiancé). Il se leva une fois sa tasse finie, et se dirigea donc directement vers Anqiu pour prendre place auprès d’elle. Il aurait aimé que Clémentine soit là aussi, car elle avait toujours eu plus de facilité à discuter avec les autres que lui, mais il ferait comme il pouvait. Il y eut un instant de silence avant qu’il ne se décide à parler.
- J’ai vu un karaoké quand on est arrivés à la station. Tu voudrais y aller avec moi ? Il s’interrompit un instant avant de reprendre, comme s’il devait se justifier. Je veux dire. Tu n’es pas obligée. C’est juste que je n’ai rien à faire cet après-midi, mais si tu es occupée, ce n’est pas grave.
Aaron savait qu’il pouvait parfois être compliqué à lire, comme il restait presque toujours impassible (même si ça s’améliorait un peu avec le temps) alors il prenait chaque fois le temps de s’expliquer pour qu’il n’y ait pas de malentendus. Et surtout, il ne voulait obliger personne - lui saurait toujours s’occuper différemment, alors si l’on refusait ses propositions, il ne s’en formalisait jamais.
L'on pouvait souvent séparer le monde en deux parties, selon les préférences de chacun. Les questions les plus récurrentes étaient souvent été ou hiver ? Ou plage ou montagne ?
Et souvent, la réponse venait directement, prenait clairement parti pour l'un des deux choix et l'on ne chipotait aucunement.
Or, ce n'était pas le cas d'Anqiu. Native de Hangzhou, elle répondrait "lacs", à la première question, bien qu'appréciant les montagnes couvertes de brume du Sichuan quand elle allait dans la contrée d'où sa famille maternelle était native, au climat doux. Et à la seconde, elle établissait fermement préférer les mi-saisons, au cours desquelles la nature éclatait de couleurs et de joie.
Alors que faisait-elle au fin fon de l'Alberta, dans la neige, sous des températures bien en deçà de zéro alors que les fêtes printanières battaient leur plein à Hangzhou ou à Chengdu et qu'elle aurait pu être auprès de sa famille, laquelle lui était particulièrement chère ?
Une envie de se changer les idées, et surtout de ne pas vouloir se retrouver face à ses propres faiblesses au pays, alors que les lanternes rouges annonceraient la fin du Festival du Printemps. Quoique, se retrouver au milieu de tous les couples roucoulant les uns à côté des autres comme une nuée de pigeons attirés par des graines semées par quelque vieille personne ne sachant pas quoi faire de ses journées était une situation à peine plus enviable.
Qu'elle fût présente dans cette station ou non, cela ne changeait pas grand chose. La Zhejiangnaise n'était pas férue de sports d'extérieur, ni de ceux extrêmes. Elle avait bien fait du patin à glace, c'était là la seule activité qui l'intéressait dans le panel d'activités proposé, sinon, elle avait pris des photos et avait embarqué dans ses bagages son pipa, ayant profité du vide laissé par ses colocataires pour jouer un peu.
Assise en tailleur sur un fauteuil dans le hall de l'hôtel qui accueillait l'ensemble des élèves d'Ilukaan pour cette virée hivernale, son téléphone vibra dans le creux de sa main
佳颖 - Si on le croise, t'inquiète pas, on lui casse les genoux, il culminera moins au-dessus des autres et sera obligé de ramper comme l'insecte qu'il est.
Les lèvres soigneusement peintes d'un rouge vif et satiné ne manquèrent pas de s'étirer en un rictus amusé au message. Ah, si Anqiu la chariait souvent, elle adorait sa meilleure amie. Pragmatique, loyale et surtout têtue comme une mule.
Concentrée à répondre, ses doigts manucurés avec soin se déplaçaient avec vitesse et agilité sur l'écran, l'Ursirre ne remarqua pas la silhouette qui l'avait approchée et qui s'était posée à côté d'elle ; elle n'était pas omnisciente après tout. Ce fut quand la voix d'Aaron retentit qu'elle releva la tête et remarqua son aîné. La demoiselle observa longuement le Lupy, sans trop réagir, encore la tête dans son message avant qu'elle n'adresse un grand sourire au Coréen.
« Un karaoke ?! »
Comment se faisait-il qu'elle n'avait pas remarqué ça ? C'était un drame.
Les yeux noirs pétillèrent derechef derrière le épais des grosses lunettes rondes et la réponse ne tarda absolument pas à se faire entendre, coupant presque les derniers mots du jeune homme.
« Non je n'ai rien à faire ! On peut y aller ! »
Anqiu bondit du canapé et trépignait debout. Si elle était difficile à cerner, sa joie était perceptible... Et sincère.
Rien de mieux que d'expulser ses émotions à travers des paroles dans un micro. La proposition d'Aaron arrivait à point nommé.
Sujet: Re: [Station de ski][16.02.2022] 노래해 (Sing) ft. Anqiu Zheng Mar 22 Fév 2022 - 20:28
노래해
- Sing your own song -
Lorsqu’il proposa à Anqiu de l’accompagner au karaoké, il s’attendait à une réaction immédiate - à force de la côtoyer, il avait appris à anticiper ses réponses. Pourtant, cette fois-là, elle se contenta de le fixer d’un air vague, et il évalua rapidement la situation avant d’essayer de comprendre. Elle tenait son téléphone - peut-être l’avait-il interrompu alors qu’elle faisait quelque chose d’important ? Il s’apprêtait à s’excuser et repartir, mais la voix de la jeune femme retentit enfin - avec tout l’enthousiasme qu’il avait appris à reconnaître chez elle. Il reprit tout doucement sa respiration, sans s’être rendu compte qu’il l’avait retenue en attente de sa réponse.
- Bien. Je te donne rendez-vous ici dans quinze… non, disons, vingt minutes, alors.
Il devait se recoiffer, et rattraper un peu son maquillage. S’il acceptait que son eyeliner ne soit pas parfait lorsqu’il restait en retrait au chalet sans grand-monde pour le voir (puisqu’ils sortaient presque tous profiter de la neige et des pistes), il était en revanche hors de question de s’en contenter pour sortir. Il allait croiser du monde sur le chemin, peut-être même au karaoké avant d’entrer dans leur compartiment (ne serait-ce qu’à l’accueil). Et puis il n’était pas vraiment habillé comme il le fallait pour sortir. Il portait des vêtements d’intérieur, et puis il aurait de toute façon fallu qu’il aille chercher son manteau - au moins - pour éviter de mourir de froid.
Une fois qu’ils eurent convenu de se retrouver ici-même un peu plus tard, il se hâta d’aller rectifier tout ce qui n’allait pas dans son apparence actuelle. La seule chose à laquelle il ne toucha pas fut son vernis qui commençait à s’écailler, pour la simple et bonne raison qu’il allait porter des gants, comme toujours. Et puis il avait déjà prévu de le refaire le soir-même. Et ça aurait pris trop de temps, là tout de suite. Car s’il y avait bien une chose qu’Aaron ne faisait pas par magie, c’était son nail-art. Il avait déjà tenté, quelques années plus tôt, justement quand il commençait à s’y intéresser. Mais il n’avait pas la satisfaction d’avoir accompli quelque chose par lui-même, alors il avait vite abandonné. Son trait d’eyeliner fut refait correctement, et il passa sa main dans ses cheveux pour leur donner un air “coiffé-décoiffé”. Songeant qu’il allait bientôt devoir les couper… Ils devenaient trop longs.
Il enfila son bonnet, son écharpe et sortit de son chalet pour rejoindre le point de rendez-vous. En attendant la Chinoise, il envoya rapidement un sms à Carmin pour le prévenir qu’il partait au karaoké avec Anqiu. Lorsqu’il la vit arriver, un très fin sourire se dessina sur ses lèvres, avant de disparaître aussi vite qu’il était apparu. Il n’était pas encore très au point sur l’expression de ses émotions.
- Je prie tous les dieux de mes ancêtres ainsi que Le Mien pour que ce soit des salles comme en Asie et pas des scènes ouvertes comme en Europe ou aux Etats-Unis. Le karaoké l’été dernier avec Clémentine a été une torture. Je n’aime vraiment pas chanter devant un… public. A défaut de meilleur mot.
Pour toute réponse, Anqiu opina, sans se départir de son sourire. Commissures relevées, un hochement de tête assuré, elle marqua son approbation de manière simple mais efficace avant de s'éloigner pour s'apprêter un peu également avant de se pointer au KTV (du moins, elle espérait que c'en était un).
Dans sa chambre, elle retoucha son maquillage d'une main experte et avec vivacité, notamment ce qui était au niveau des yeux et de la bouche avant de finir sur un coup de blush pour un effet bonne mine qui pouvait lui donner un petit air doux (facile de faire tomber dans le panneau comme ça) ainsi qu'insuffler un peu de vie sur son minois pâle.
Ceci fait, la Chinoise enfila un gros manteau et une grosse écharpe qui la rendaient encore plus menue qu'elle ne l'était déjà mais qui lui permettraient d'affronter les affres de l'hiver en haute-montagne, avant de se mettre en route d'un pas vif. Quant à ses cheveux, normalement arrivant à ses épaules, elle en fit un faux bob pour les empêcher de s'emmêler ou d'être pris dans le vent avant d'y poser un bonnet.
L'Ursirre sortit rapidement pour être à l'heure afin de retrouver Aaron. Quand elle le distingua au milieu des flocons, elle lui adressa un signe ostensible, sans cesser de s'approcher et glousse en entendant sa remarque. Toutefois, sa bouche et son nez étant cachés par son écharpe épaisse, ses yeux seuls trahissaient son expression satisfaite.
« J'espère bien également ! Sinon on aurait pu se caler dans une chambre et faire ce karaoké, ça en serait revenu au même ! »
Sans que son sourire ne s'évapore comme neige au soleil, enfin toujours derrière son cache-nez, Anqiu détailla le visage de son aîné.
« C'est toutefois regrettable que tu ne partages pas ton talent ! »
Simple boutade, la Zhejiangnaise était toutefois sincère en évoquant le don du Lupy pour le chant. Néanmoins, elle ne voulait pas non plus chanter devant un public. L'art et par ce fait la musique chez elle était quelque chose de privé, qu'elle ne daignait partager qu'avec une poignée d'élus triés sur le volet avec soin.
Après tout, difficile de mentir quand la sensibilité était exacerbée avec ces moyens et permettait l'expression des sentiments.
« Aiya, j'espère que ce sera des salles et que l'on pourra commander à manger et à boire comme au pays, ce sont les ingrédients parfaits pour passer une bonne soirée ! »
Déclara-t-elle dans un soupir avant qu'ils ne découvrent tous deux ce qui les attendait réellement derrière la porte et Anqiu se mouvait avec grâce en fredonnant un air inconnu pour beaucoup, à moins de s'y connaître en chansons classiques de la Chine des années 30.
L'intérieur était plus chaud que l'extérieur, comme l'on pouvait s'en douter et de l'index, la demoiselle relâcha son écharpe pour dégager la moitié basse de son visage dans un nouveau soupir de soulagement, pendant que son regard brillant s'attardait sur les alentours. Personne à l'accueil, comme cela pouvait être parfois le cas dans les commerces magiques, un couloir s'offrait à eux, donnant accès aux salles et leur permettant de payer une fois à l'intérieur de l'une d'entre elles en toute autonomie.
Sans doute, par magie, la nourriture et les boissons apparaîtraient... Le monde non-moldu avait parfois ses avantages indéniables.
Sujet: Re: [Station de ski][16.02.2022] 노래해 (Sing) ft. Anqiu Zheng Ven 13 Jan 2023 - 19:40
노래해
- Sing your own song -
Son écharpe serrée dans son cou, son bonnet enfoncé sur ses oreilles, il attendait son amie dans un silence presque total. Presque, car il entendait au loin les cris de joie des uns, les rires des autres, et lui semblait-il même que quelqu’un pleurait - peut-être cette personne avait-elle eu un accident en faisant du ski. Il ne put que froncer légèrement les sourcils, imaginant que quelque chose puisse arriver à Carmin (à qui il venait d’envoyer un message pour le prévenir de sa sortie), avant qu’ils ne se redressent d’eux-même lorsqu’il vit arriver Anqiu. Aussitôt, il invoqua toutes sortes de divinités pour que sa prière soit exaucée - des salles closes, par pitié. La Chinoise ne manqua pas de renchérir, ajoutant qu’ils auraient trouvé d’autre moyen, sinon, ce à quoi il répondit par un simple hochement de tête, passablement amusé tandis qu’il s’imaginait la scène. Mais il n’était pas sûr que les chambres étaient insonorisées, à vrai dire - et l’idée que certains viennent fourrer leur nez dans ses affaires sous prétexte de “qu’est-ce qu’il se passe ici ?” ne le ravissait pas, loin de là.
La remarque d’Anqiu, cependant, le détourna très vite de ses pensées. Il ne dit rien, pendant un instant, se figea même. S’il rougissait, il pouvait bien accuser le froid - il ne savait pas si elle le connaissait déjà assez bien pour savoir que ce n’était que du vent. Il regarda ailleurs, un peu surpris par le compliment. Bien sûr, il savait qu’il n’était pas un mauvais chanteur, que peut-être, dans une autre vie, s’il l’avait voulu, il aurait pu en faire quelque chose. Mais voilà : ses objectifs, dans cette vie précise, étaient tout autres, et il n’avait pas de temps à perdre à chanter devant d’autres personnes. Et puis… Il y avait une certaine gêne, à être devant un public, qui l’en empêchait de toute façon. Il se souvenait avec horreur d’une journée des talents durant laquelle il avait dû chanter, et vraiment : plus jamais. S’il avait un certain ego, il préférait l’exercer en privé plutôt qu’en sentant une centaine de paires d’yeux rivés sur lui.
Le chemin jusqu’au karaoké s’avéra plutôt rapide. S’il avait eu peur de glisser quelques fois, il s’était toujours rattrapé - bien heureusement. La honte était quelque chose qu’il refusait de ressentir en présence d’autres personnes, soient-elles des personnes qu’il appréciait. C’était peut-être même encore pire, à la réflexion. Il ne put que hocher la tête à la réflexion de sa camarade. “Comme au pays”, en effet. Quand bien même ils ne venaient pas du même endroit, leurs pays partageaient certaines similarités qui les rapprochaient - une certaine culture commune, bien que spécifique à chacune de leurs contrées. Ironique, pourtant, quand on connaissait l’histoire qui liait la Chine, la Corée, et le reste d’une grande partie de l’Asie. Néanmoins, ces maux ne le touchaient plus directement, quand bien même les débats étaient toujours vifs, alors ça n’influait pas sur sa relation avec les autres, ni celle qu’il partageait avec Anqiu, ni celles qu’il partageait avec Clémentine et Yumeko.
Il desserra son écharpe sitôt qu’ils eurent pénétré dans l’établissement, et retira son bonnet par la même occasion. Il passa une main gantée dans ses cheveux, comme pour essayer de leur redonner une forme convenable.
- Il n’y a personne. J’imagine qu’on peut aller choisir une salle…
Car Dieu merci, il s’agissait bien de salles séparées. Il s’avança dans l’allée, observant avec attention les différentes portes, à la recherche d’un quelconque signe pour dire si les salles étaient prises ou libres. Il n’eut cependant pas à attendre longtemps, alors qu’une porte s’ouvrait sur leur passage. Il fit un signe de la main à Anqiu.
- Je crois que celle-ci est libre.
Il entra dans la pièce. Petite, mais assez grande pour deux. Des banquettes entouraient une table rectangulaire, sur laquelle étaient installées quelques cartes proposant diverses boissons et différents snacks. Il jeta un œil aux banquettes pour en jauger la propreté, puis à la table, et une fois satisfait, il finit par s’y installer, abandonnant là son lourd manteau et autres accessoires faits pour contrer le froid de l’hiver. Il allait falloir commander avant de chanter - du moins, c’était toujours ainsi que lui faisait. Il attrape l’une des cartes, claque de la langue d’un air approbateur.
- Il y a du soju. Je ne m’y attendais pas. … et vu le reste de la carte, je pense qu’on est vraiment dans un karaoké asiatique.
Il lui tend une autre carte, pour qu’elle se fasse son propre avis. Mais il aurait presque l’impression d’être vraiment chez lui.
Une fois dans l'atmosphère confortable des boxes de karaoké, Anqiu se débarrasse de toutes les couches superficielles pour se mettre à l'aise.
Elle retire donc sa toque en fourrure crème qui couvrait ses oreilles fines (ce serait dommage de tomber malade), puis ses gants, révélant ses mains rendues nerveuses par la pratique du pipa et du piano, mais d'une grande délicatesse. Ses ongles sont manucurés avec soin, comme à l'accoutumée. Elle porte ce jour-là un vernis bleu clair, froid, qui tranche à peine avec la pâleur presque inquiétante de sa peau.
Puis vient le tour du lourd manteau aux teintes neigeuses, si imposant qu'il semblerait presque qu'elle pouvait tomber sous son poids.
C'est qu'elle était sensible aux basses températures, Hangzhou n'a pas d'hiver si extrême... Et ne parlons pas de Chengdu. Si l'humidité des pays de Shu et de Wu glaçait les os, le mercure ne descendait pas aussi bas qu'au Canada ou à Harbin. Et Anqiu avait toujours évité le froid, elle trouvait son bonheur dans les températures plus chaudes.
Puis c'était difficile de bien s'habiller quand on avait besoin de se couvrir pour être confortable. On finissait bien par ressembler à un bonhomme de neige ou une créature rembourrée... Ce que la demoiselle haïssait. Elle aimait être libre de ses mouvements, se déplacer avec grâce, élégance et aisance dans son environnement, comme une fée.
« Je pense sincèrement que ceux qui tiennent ces lieux sont asiatiques. Tout laisse à penser que... »
Déclare-t-elle, posant ses paumes sur ses genoux, dans une position propre sur elle et docile... Un peu trop, ce qui pouvait paraître étonnant, quand on connaissait le personnage.
Sans être déchaînée ou sans foi ni loi, l'apparence placide d'Anqiu cachait en réalité quelque chose d'inquiétant. Quand on la connaissait peu, on pouvait aisément se sentir mal à l'aise en sa présence, comme si elle attendait patiemment que l'on ait le dos tourné pour frapper...
Un prédateur en somme.
Ses amis n'avaient toutefois pas à s'inquiéter. Ceux qui ne lui avaient jamais causé de tort non plus.
Ses ennemis en revanches...
Ses commissures se relèvent, dans un sourire enjoué alors qu'elle lâche un de ses genoux pour se saisir délicatement de la carte tendue par son ami.
Les yeux noir d'encre parcourent ce qui est écrit.
« Puis... Qui d'autre qu'un asiatique, ou quelqu'un qui ne connaît pas un peu le continent, mettrait des décorations de tigre en adéquation avec cette année, hm ? J'espère que l'offre de chansons est conséquente ! »
La Chinoise laisse échapper un rire clair et plante son regard sur son aîné.
« Que veux-tu boire gege ? Je t'invite ! »
Elle semble hésiter quelques secondes à peine avant de déclarer :
« Je vais partir sur un Gin Tonic me concernant, pour commencer ! »
Il fallait se mettre bien pour faire porter sa voix et extérioriser.
Sujet: Re: [Station de ski][16.02.2022] 노래해 (Sing) ft. Anqiu Zheng Mar 30 Jan 2024 - 0:58
노래해
- Sing your own song -
Son regard vairon se posa sur Anqiu alors qu’elle retirait les couches de vêtements qui la protégeaient du froid jusqu’ici. Il l’avait toujours trouvée très élégante, porteuse de cette beauté froide qu’il retrouvait parfois chez les femmes de sa propre famille. Jugeant au bout de quelques secondes qu’il était inconvenant de la fixer ainsi, il attrapa le menu pour le parcourir. Les noms des boissons lui étaient connus et un léger sourire de satisfaction étira ses lèvres, avant qu’il ne tende la carte à son amie qui en avait fini avec sa tenue, non sans un commentaire sur l’origine supposée des propriétaires. Il hocha la tête lorsqu’elle remarqua les décorations félines. En effet - tout laissait supposer que. Après tout, pourquoi pas. Les différentes diasporas avaient emmené des gens de partout à travers tout le vaste monde.
Le rire de la Chinoise attira son attention, et son regard accrocha le sien. Lui qui ne craignait rien, il était toujours légèrement déconcerté par le noir profond des yeux d’Anqiu, dans lesquels il ne lisait jamais rien. Il n’avait pas l’habitude - c’était plutôt lui, généralement, celui qui ne laissait jamais rien paraître et dont on ne pouvait deviner les pensées. Même parmi son entourage en Corée, il ne connaissait personne dont les iris ne se distinguaient pas au moins un peu de leurs pupilles. Il sortit de sa réflexion quand elle demanda ce qu’il voulait boire. “Gege”. Ce n’était pas la première fois qu’elle l’appelait comme ça, et il avait vite compris qu’il s’agissait d’un équivalent d’Oppa. En tout cas, son choix était déjà tout arrêté.
- Je vais prendre du soju alors, s’il te plaît. Il resta pensif quelques secondes. Avez-vous des appellations en mandarin pour les petits frères et les petites sœurs ? En Corée on les appelle par leurs prénoms, alors je me demandais.
Les honorifiques étaient toujours un sujet complexe, selon lui. Déjà, parce qu’on n’en utilisait pas partout. Ensuite parce qu’il y en avait de toutes sortes, pour codifier chaque relation. En tout cas, en Corée c’était comme ça, et au Japon aussi, pour ce qu’il en savait. Il n’avait pas eu de mal à les apprendre quand il avait plongé dans l’apprentissage du japonais, comme il arrivait très bien à les raccrocher à ce qu’il connaissait dans sa culture ; mais il voyait bien que Carmin, parfois, quand il essayait de lui apprendre sa langue, avait du mal avec tous ces titres. De toute façon il s’était résigné à apprendre le français - il voulait comprendre ce que se disaient Carmin et Clémentine quand ils parlaient cette langue entre eux.
Les boissons apparurent vite, sur leur table directement, comme par enchantement. C’était bien pratique la magie, quand même. Il examina le verre à shot avec attention, traquant la moindre trace, mais quand il fut évident qu’il était propre, cela le rassura un peu et il leva son verre vers celui d’Anqiu, pour trinquer, un léger sourire aux lèvres.
- Geon-bae.
Alors qu’il avalait cul-sec son verre de soju, comme le voulait la tradition, il réfléchissait à ce qu’il allait chanter. Il se demandait ce qu’il allait trouver dans le catalogue du côté coréen et du côté japonais. S’il ne trouvait rien de bien, il finirait par chanter en anglais - ce serait peut-être aussi plus simple pour chanter avec son amie, car il ne parlait pas le mandarin et à sa connaissance, elle ne parlait ni le japonais ni le coréen, ce qui allait rendre les choses difficiles.
- Veux-tu commencer ? Je crois que je vais prendre un autre verre avant de me lancer.
Même s’il avait déjà chanté devant elle, et ce plus d’une fois, il avait toujours un peu de mal à se lancer au début.