TW Drogue/Maltraitance infantile

Notre cher Blitzø commence sa vie dans une ville du Nouveau Mexique. C’est ici qu’un beau matin de mars, cet enfant bourré de vivacité a poussé son premier cri. Quelques instants après lui, un autre cri a retentit, celui de sa sœur jumelle Barbie-Wire. Ses parents Tilla et Cash Buckzo étaient ravis de cette progéniture qui venait agrandir les rangs de leur petit cirque itinérant, le Cash Buckzo circus.

Blitzø a donc grandi dans cette vaste famille pleine de joie et d’originalité qu’est le cirque. Avec ses problèmes d’argent aussi, d’exploitation des enfants pour les show et des risque de bides oppressants face à un public qui en attend beaucoup des artistes parce qu’ils ont payé une place deux dollars. C’est là qu’il a commencé à faire le clown, vers l’âge de cinq ans. Le public à ce moment-là était plus permissif envers un enfant tout petit, et le simple fait de se prendre les pieds dans ses chaussures trop grandes les faisait rire aux éclats. Lui, sa sœur et Fizzarolli, son meilleur ami et fils d’un autre artiste du cirque, ils faisaient de leur mieux pour combler l’attente entre les divers numéros d’acrobatie proposés. Il assurait ses spectacle et suivait en parallèle l’école à la maison, sa mère étant la « prof » de la troupe.

C’est en grandissant que c’est devenu plus compliqué, Blitzø manquait du « truc » qui faisait se tordre de rire les gens. Il ne pouvait pas encore utiliser la magie, et s’en fichait, il voulait juste réussir autant que Fizz, même Barbie Wire et ses numéros de jongleuses plaisait plus que ce qu’il tentait de faire avec son maquillage de clown. Et avec les échecs sur la piste de cirque vinrent les reproches de son père, les punitions, les moqueries, les critiques et les humiliations. Heureusement, il avait encore sa mère qui le défendait, et même sa sœur et Fizz qui le soutenaient autant que d’autres enfants du même âge le pouvaient.

Résultat, dès que son père pouvait s’en débarrasser le temps d’une journée, il n’hésitait pas à le louer en tant que « guide » de foire pour les visiteurs ou autre clients un peu fortunés qui pouvaient allonger la monnaie. Il avait d’ailleurs pour mission de les plumer au maximum dans la Fête foraine qui entourait le cirque, afin que son père puisse récupérer autant de bénéfices que possible de la « location » de son fils. Que ce soit aux stands ou en prenant directement dans les poches des clients.

C’est vers ses seize ans que sa vie bascula. Une erreur d’inattention mena à un feu qui engloba le cirque entier. Malheureusement, il prit dans la zone du chapiteau principal, où étaient entreposés les feux d’artifices. Ce qui devait arriver, arriva. Le chapiteau explosa. Blitzø ainsi que de nombreux membres du cirque étaient dessous à essayer d’échapper aux flammes. Il y perdit sa mère, et de nombreux artistes du cirque furent grièvement blessés, dont sa sœur, son meilleur ami et lui-même.

Plutôt que d’avoir le droit à une convalescence calme et entourée… Il fut accusé d’être responsable du départ de feu, et fut rejeté de tous. Traumatisé et se sentant coupable de l’accident, sans plus personne vers qui se tourner, il demanda donc à s’émanciper dans l’indifférence la plus totale. Sa sœur était la seule à le soutenir un peu, mais elle préférait rester discrète pour ne pas récupérer la mauvaise réputation de son frère.

Il obtint sa liberté après quelques mois à vivoter en marge du cirque, défait par le deuil et souffrant de ses blessures mal soignées. Il quitta donc la troupe. Faute de savoir quoi faire, il s’engagea dans un parc d’attraction nommé LooLoo Land. Un endroit qui avait certainement eu son heure de gloire une quinzaine d’années en arrière et qui désormais flirtait dangereusement avec le parc creepy où les adolescents vont pour se faire peur. Bien sûr, il y avait encore nombre de familles qui venaient s’y amuser, faute de moyens pour aller à Misney Land ou Orlando Park… mais ça restait assez compliqué. D’autant que comme au cirque avant, Blitzø ne brillait pas par son talent d’artiste circassien.

Il resta quand même travailler quelques années à LooLoo Land avant de claquer la porte, lassé des enfants courant partout, des clients mécontents et des managers qui le harcelaient pour obtenir de lui plus de travail qu’il ne leur en devait. Il avait aussi développé une forte angoisse et traumatisme à propos du milieu du spectacle qu’il ne supportait plus même si, à l’âge où il eut la possibilité de commencer à utiliser la magie en secret pour améliorer ses spectacles, il se découvrit un petit talent pour le spectaculaire et les sorts extravagants. Il ne retrouva pas de travail tout de suite après être parti et vécu quelques mois à la rue. Il se tourna vers les milieux un peu limites et se mit à vendre de la drogue pour survivre avant de se lasser de voir des camés tourner autour de son spot de couchage, la nuit.

Il abandonna donc le trafic de drogue, et réussit à trouver une association chrétienne évangéliste qui accepta de le soutenir dans ses projets. Il ne croyait pas un pèt en Dieu, mais si ceux qui y croyaient voulaient lui offrir un toit, de quoi manger et de quoi rebondir sur ses pieds, il était prêt à faire tout les « Ave Maria » de la Terre ! Grâce à leur support, il réussit à trouver un petit boulot dans une supérette, à louer un minuscule appartement et à monter un projet d’entreprise. Il voulait jouer sur les deux tableaux : magiques et moldus mais dû vite se résoudre à rester sur un seul des deux mondes. Par chance, il réussit à cacher ses pouvoirs à ses bienfaiteurs assez longtemps pour pouvoir se barrer à l’autre bout du pays, un jour avant qu’on le foute à la porte pour avoir détourné une partie des caisse de dons de l’église, dans un autre état, avec un portoloin qui lui coûta la peau des fesses.

Au début, il voulait faire de la production et de la vente de tabac, notamment à chiqué, ce qui se faisait beaucoup dans la région du Texas où il avait atterri. Cependant, il s’est fait marché dessus immédiatement par les gros vendeurs du secteur. Il décida donc de se tourner vers un autre type de drogue légale : l’alcool. Plus précisément, le vin. Il voulait taper dans une clique haut de gamme et se mit donc à chercher des contacts en s’immisçant dans des bals et soirées de nantis. Il en repartait rarement les poches vides et utilisait l’argent récolté pour se faire un pécule. Il y rencontra d’ailleurs un riche, nommé Stolas, qui le surpris alors qu’il essayait de recopier une signature d’un des membres du bal pour s’aider dans des futures démarches qu’il voulait entreprendre. Par exemple… l’adoption ? Il réussit à monnayer son silence, heureusement.

C’est grâce à ce carnet d’adresse gratté par audace, et sa petite épargne mal obtenue que les banques lui permirent le prêt qui allait changer sa vie… Jusqu’à ce qu’un incendie d’été ruine les quelques plantations qu’il avait réussi à acheter et ne ruine son commerce qui commençait tout juste à fleurir. Pas de chance.

Plutôt que de simplement mettre la clé sous la porte, il utilisa l’argent qu’il lui restait du prêt et de la revente de ses biens de viticulteur pour se payer une licence de détective privé. Ça lui permit de réussir à survivre chaque jour qui passait, mais sans réussir à emmagasiner assez pour rebondir correctement. Pourtant, il s’amusa beaucoup avec ce boulot, à stalker, fouiner, déterrer les pires atrocités de l’humanité. Ça le satisfaisait beaucoup de se prouver qu’il avait raison de croire que l’humain était une merde, et qu’il ne valait de toute façon pas mieux que lui. Il utilisa son réseau pour obtenir quelques demandes et contrats, essaya de jouer sur le marketing agressif, placarda partout ses services, alla jusqu’à supplier quelques anciens partenaires d’affaires à parler de lui, histoire de boucler les fins de mois.

Il réussissait à peine à sortir la tête de l’eau qu’il décida qu’il était temps d’adopter un enfant. Il voulait se sentir capable d’aider quelqu’un ou prouver à ceux qui lui chiaient dessus qu’il savait s’occuper d’un autre être que lui. Un chien, ça le tentait pas, mais un gosse… C’était aussi un moyen de faire un gros fuck à ses anciennes relations qui l’avaient jeté.e.s en lui assénant des atrocités. Pas qu’il ne soit pas coupable dans l’échec de ces couples, mais… bah. Il assumait, il rejetait les gens avant que ça devienne trop sérieux, et encore plus quand ça l’était. Il décida donc qu’il aimerait cet enfant, et qu’il ne le rejetterait pas, qu’il serait un excellent papa, et au diable les autres ! Il n’était pas un saint et ne comptait pas s’empêcher de côtoyer des gens pour autant, juste… pas de couples. Importance en avant à sa ou son gamin.e.

Son entreprise de détective commençait à marcher assez pour rassurer les gens. De plus, son historique prouvait aussi qu’il savait se débrouiller… Et la signature d’honneur d’un noble anglais aida beaucoup à la décision de l’administration. Étonnamment, c’était un projet qui lui tenait à cœur. Étant un homme seul, sorcier, certes, mais seul, il obtint seulement le droit d’avoir un enfant plus âgé, pas un bébé. Ce qui lui convenait, il se voyait mal changer les couches d’une mauviette morvée. Il récupéra donc Loona la veille de ses dix ans et mit un point d’honneur à lui offrir le meilleur anniversaire qu’il était possible. Il brava même sa hantise des parcs d’attractions pour l’amener à Misney Land. Imaginez l’effort.

Il se révéla un très bon papa, un peu collant peut-être, et très soucieux du bien être de sa petite perle de ses jours. Il était complètement gâteau et économisa toute l’année de ses dix ans pour pouvoir l’envoyer dans une bonne école de magie, ce qu’il n’avait jamais pu faire. Il voulait lui offrir tout ce qu’il n’avait pas eu : une bonne éducation, une chance dans la vie. Il se saigna en prenant des tonnes de contrats pour pouvoir payer Ilukaan, qu’il considérait comme la meilleure. Ilvermorny lui plaisait moins, il n’aimait pas le principe des bêtes fantastiques comme maison. Nul.

Lorsqu’elle le quitta pour de longs mois loin de lui, dans cette super école qui allait faire d’elle la meilleure des magiciennes qui existe… Il pleura de longues heures, détestant retrouver sa solitude. Il s’était habitué à avoir cette gamine dans les pattes, il la regrettait, mais c’était pour son bien. Alors il prit sur lui et retourna bosser. Les affaires avaient d’ailleurs commencer à péricliter, sans qu’il n’en trouva de raison précise. La vie était injuste, c’était tout.

Lorsqu’il devint évident qu’il n’arriverait plus à payer le loyer, la scolarité de sa fille et sa vie de tout les jours, il chercha un petit boulot, histoire de joindre les deux bouts. Il s’acharna jusqu’à ce que ça ne fonctionne plus… Il acheta donc une licence de chasseur de prime, se disant que ce serait plus lucratif. Il se fit connaître des aurors américains et commença à travailler avec eux pour retrouver des criminels.

Il réussit à tenir le rythme quelques années, appréciant ce nouveau taff même s’il lui permettait à peine de vivre et rembourser ses dettes. En vérité, il augmenta ses dettes en le faisant mais au moins sa fille vivait confortablement. Même s’il faisait en sorte qu’elle reste à l’école pendant les vacances. Ça lui bouffait le cœur de le faire, mais il vivait alors dans un trou à rat où il ne voulait pas la voir entrer. Il vint la voir quelques fois à Bloombury pour profiter de quelques moments pères filles malgré sa tendance à le rejeter en façade, et sa crise d’ado.

Ça fonctionna quelques années jusqu’à ce que l’amont de dettes qu’il se traînait aux fesses poussent les aurors à lui interdire de pratiquer avant d’avoir repris un niveau de vie healthy. C’était trop risqué d’avoir un chasseur de prime adjuvant qui pouvait craquer par besoin d’argent. C’est donc ainsi qu’il finit par postuler à Ilukaan, espérant obtenir ainsi un logement de fonction de manière à être moins sur le fil à la fin du moi. Il veut obtenir un moyen de se remettre à flot pour recommencer ce taff qui payait malgré tout suffisamment. Il est donc prêt à débarquer, lui, ses valises et sa collection de statuettes de cheval.

(c) Ilukaan