La journée avait été d'un banal ! Elle s’était levée à l’heure, avait eut le temps de se préparer sans se presser, n’avait pas prit la peine de faire un maquillage ou une coiffure élaborée. Rien de particulier. Elle aussi était tout à fait banale, aujourd’hui.

C’est aux alentours du repas de midi qu’elle tiqua sur la sortie qu’elle avait promit à son comparse Strixyst, et un sourire avait étiré ses lèvres. Enfin, un peu de chose moins banale pour égayer son quotidien ! Alors, sitôt les cours terminés, elle s’était redirigée vers sa chambre pour se changer. Elle avait tronquée l’uniforme pour quelque chose d'un peu plus habillé, mais pas trop non plus. Après tout, elle sortait avec un ami, et n’avait pas trop envie de le gêner en étant too much.

C’est donc vêtu d’une jupe en velours fendue sur le côté, à motif d’étoiles, et d’une pull décolleté sombre qu’elle avait entreprit de se diriger vers le centre-ville. Oh, et il ne lui avait pas fallu un temps fou pour y arriver.
Les cheveux détachés, lunettes de soleil sur le museau, manteau épais sur le dos, on note sa présence par la mélopée de ses talons sur le sol, sans se soucier des quelques regards curieux qui s’égarent sur elle. Après tout, aux yeux de ceux qui n’avaient pas l’habitude de la croiser tous les jours, elle était relativement remarquable, non ?

Elle grimpa les quelques marches qui la séparait de son ami, le saluant d’un chaleureux signe de la main. Il était arrivé avant elle. Porrim se demanda pendant un instant si elle n’était pas en retard.

« Tu n’as pas attendu trop longtemps, hein ? » Demande t-elle en penchant doucement la tête sur le côté, une moue contrite tirant ses lèvres peintes en rouge.

Elle en profite pour retirer ses lunettes, les fourrer dans sa poche, et pousser doucement son cadet à l’intérieur. Et puis ses grands yeux vert-sauge se posent sur toute l’architecture interne du bâtiment. Les musées, Porrim adore ça, sans doute parce qu’elle a toujours été fascinée par tout ce qui touche de près ou de loin à l’art.

« C’est si beau ! » S’extasie t-elle, les yeux presque brillants. « Tu vois ces colonnes, les moldus s’en sont inspirés lors de l’Antiquité. Les feuilles d’Acanthe sur le chapiteau sont la marque d’un ordre artistique précis, tu vois ? » Elle avait désignée du doigt lesdites feuilles pour qu’il ne s’y perde pas.

Et à nouveau, elle le tire vers la file d’attente pour pouvoir entrer définitivement, ne se doutant pas un seul instant de l’appréhension d’Hajime face à ce qu’elle considère comme une simple sortie entre amis.

Pourquoi n'était-elle jamais venue ici avant ? Hmmm. Elle reste pensive un moment face à la question du Strixyst, une risette au coin des lèvres.

« Je crois que je n’ai jamais vraiment voulu dégager du temps pour y aller. Quand je proposais à des amis de m’accompagner, je me faisais souvent rembarrer alors bon ! Donc je suis vraiment ravie que tu aies accepté d’y venir avec moi ! » Explique t-elle, alors qu’un large sourire se formait sur ses lèvres.

Elle lève à nouveau le nez vers les peintures qui décoraient le plafond, et dés que son attention se porte à nouveau sur Hajime c’est pour le voir sortir de quoi payer l’entrée. Merde. Il était déjà trop tard pour l’en empêcher, le guichetier leur tendait leurs billets. La demoiselle l’attrape avec une moue contrite, et laisse la place à ceux qui attendent derrière eux, entraînant gentiment Hajime avec elle.

« Il ne fallait pas payer je t’assure ! C’est moi qui ai proposé après tout ! » Gronde t-elle un peu, retirant son manteau pour le nicher dans ses bras. Sa colère s’apaise bien vite, alors qu’ils avancent dans le couloir qui les mène à la première salle.

Ses pupilles parcourent la salle avec excitation. Il y a tant et tant à voir ! Elle se promit d’y retourner un jour, peut-être seule, qui sait, mais c’était tout de même moins amusant qu’avec un ami, surtout quand il était aussi néophyte que semblait l’être Hajime.

« Tu visites souvent des musées ? » Demande t-elle en déambulant jusqu’à une première oeuvre, s’attardant d’abord sur le cartel avant d’observer le tableau.

C’était une oeuvre d’art classique, appartenant au monde sorcier, d’un artiste au nom tout à fait imprononçable, mais elle admira le trait délicat et les structures remarquables des points de fuite.

« Je crois qu’il s’agit d’un Enlèvement de Persephone. Le mythe n’es peut-être pas familier, mais l’artiste a représenté le moment où cette petite Déesse du Printemps attire l’attention du Dieu des Enfers. Il l’a enlevé pour l’épouser. D’aucuns trouvent que c’est un sujet extrêmement romantique ! »

Elle désigne du doigts les caractéristiques de la Déesse, totalement absorbée par ce qu’elle raconte, avec un sourire délicat. Oui, les musées, c’était vraiment bien à visiter quand on y allait avec quelqu’un qui n’y connaissait pas grand chose, finalement.

Son regard se perd sur le reste de la salle. Tellement de choses à voir, et si peu de temps ! Elle sortit de sa poche un guide qu’elle avait attrapé à l’entrée et, lâchant le bras du Strixyst pour y chercher plus en détail des éléments qu’elle trouvait intéressant à voir. Le regard accroché à la carte, elle repère quelques tableaux. Des tableaux avec lesquels elle pourrait mettre à profit de quoi débloquer la situation d’Hajime. Enfin, ça c’est ce qu’elle pensait.

« Tu préfères les tableaux ou les sculptures ? Je crois qu’il y a aussi un section art déco’ mais on aura sans doute pas la temps d’y aller. » Si attentive, si attentionnée… Si elle savait que le moindre de ses gestes étaient analysés et calculés…

Elle s’accroche à nouveau à son compagnon de visite pour ne pas le perdre -ce serait embêtant, non ?- et se diriger vers une autre pièce. Le tableau qu’elle cherchait était là. Une immense toile peinte à l’huile, qui avait nécessité des années de travail pour l’artiste.

« Ah, regarde ! C’est un peu le joyau du musée celui-ci, si j’en crois ce qu’ils disent. » Et en effet, on ne pouvait pas cracher sur la beauté de l’oeuvre.

On y voyait un homme éploré sur la forme allongée d’un autre. Des femmes à demi-nues se recueillaient tristement autour du couple, plongeant le spectateur dans le chagrin de leur litanie mortuaire.

« C’est un sujet sorcier, tu sais, la Guerre de Troie. » Commente t-elle en levant ses mirettes vertes vers Hajime. « On voit Achille se recueillant sur la dépouille de Patrocle. Ils étaient amoureux depuis qu’ils étaient enfants. » Elle pousse un léger soupir, toute encline qu’elle était à partager le chagrin des deux amoureux. « Malheureusement, il y a eu la guerre, et Patrocle est mort. »

Elle observe à nouveau les visages éplorés, les muscles tendus. A cette instant, Porrim aussi à l’air grave, comme si toute la violence de la scène lui sautait au visage.

« Je n’peux m’empêcher d’être triste à chaque fois que ce genre de sujet est évoqué. Tu sais, les amours impossibles, ou des amoureux séparés. Et pour les moldus, ce ne sont que des contes, des histoires fantaisistes. »

Elle attend patiemment avant de relever les yeux vers Hajime. Comprenait-il où elle voulait en venir ? Pendant un instant, elle se demanda si elle n’en faisait pas de trop, tient. Ca lui rappelait également la situation délicate dans laquelle elle se trouvait, elle aussi.

« L’amour demande plus de courage que de raison, bien souvent. » Déclare t-elle avec un air pensif, plus pour elle que pour son ami Strixyst.  

La grand tirade du Strixyst tire un sourire à Porrim, qui l’observe en penchant la tête sur le côté. Parce que quelqu’un te plaît, avait-il dit. Elle détourne le regard, coupable malgré elle. C’était vrai pourtant, son coeur s’était amouraché de bien des gens avant aujourd’hui, et chacun, avec leur violence, leur passion, leur délicatesse languissante, avait laissé une marque indélébile en elle. Et aujourd’hui, elle sentait à nouveau son coeur s’emballer férocement, comme quand elle n’était qu’une toute jeune fille ne comprenait pas à ce qui se passait quand elle voyait passer l’être aimé devant elle.

Et s’ils avaient eut cette discussion plus tôt, elle n’aurait pas su qui visualiser dans son esprit tandis qu’Hajime évoquait ce probable être aimé. Mais tout était clair maintenant. Et elle embrassa ce sentiment chaleureux et irraisonné qui chamboulait son quotidien. Elle l’aimait. Elle le lui dirait.
Mais tout ça n’avait malheureusement rien à voir avec notre pauvre Strixyst. Et sans doute ne saura t-il jamais à quel point cette tentative d’analyse de geste manqué fût salutaire à l’Ursirre.

« Eeeeeh, tu as raison. » Elle eut un sourire rêveur. « Il serait en effet malheureux qu’une histoire d’amour se termine de manière aussi tragique. »

A nouveau elle porte ses pupilles pleines de tendresse et de compassion sur son camarade, avant de lui tapoter gentiment l’épaule.

« Je suis contente, ce tableau à l’air de te plaire assez. Je te trouvais étrangement silencieux depuis que nous étions arrivé, mais j’ai aussi une fâcheuse tendance à m’approprier le temps de parole. N’hésite pas à me dire de me taire parfois. » Elle avait ponctué sa remarque d’une risette amusée, mais elle était tout à fait sérieuse à ce sujet.

Une fois que le sujet Achille/Patrocle fût clos, et qu’ils eurent encore admiré la toile quelques instants, ils se laissèrent porter vers les autres oeuvres. Oh, il n’y avait pas tant à dire que les deux sur lesquelles ils s’étaient déjà arrêtés bien sûr, mais Porrim y allait souvent de son commentaire instruit, apportant informations sur informations, qui jaillissaient de sa jolie bouche de manière presque instantanée, comme si elle avait accumulé un savoir qui n’attendait que d’être déversé. 

« Je me serais tournée vers les Arts si je n’avais pas choisis de devenir Auror. » Commente t-elle devant une représentation classique de sorcière devant son chaudron. « Mais je crois qu’il y a trop d’injustices qui doivent être réparées. »

Et bientôt, il commença à faire sombre.

Elle l’écoute attentivement parler du cursus Auror, et de toutes les difficultés qu’il implique. Elle ne peut s’empêcher de le plaindre en l’entendant évoquer son échec à rejoindre la branche, mais aussi une forme de soulagement.

« C’est un milieu si dur, tout y est terriblement implacable. Et la carrière d’Auror peut parfois cacher des faces si sombres… Je suis quand même heureuse que tu aies pu trouver une branche où t’épanouir. »

Et elle était honnête. Quelque part, elle était persuadée qu’il fallait une force mentale très importante pour faire ce qu’elle faisait. Pour endurer ce qu’elle endurerait plus tard. Et ses discussions nocturnes avec le professeur Aizawa la confortait dans cette idée. Alors, sans doute était-ce égoïste, mais elle était heureuse qu’Hajime n’ait jamais à connaître tout ceci.

Et puis, ils avaient encore déambulé un peu. Il vint un moment où elle remarqua elle aussi à quel point il commençait à faire sombre, et que quitter le musée devenait souhaitable, quand le Strixyst lui proposa un café. Et puis c’était si gentiment proposé !

« Bien sûr. Mais je t’invite cette fois-ci. » Et évidemment, c’était irrévocable.

Alors ils entamèrent doucement leur sortie du bâtiment, l’Ursirre attardant parfois son regard sur des oeuvres qu’elle se promit de revoir la prochaine fois. S’ils s’y prenaient mieux, ils pouvaient sans doute voir le musée entièrement en une journée.
Ils marchèrent jusqu’à l’entrée du café près de la billetterie et comme promis, la brune paya leur boisson. Ils purent donc s’installer confortablement à une table pour siroter elle son café, et lui ce qu’il avait choisit.

« Je suis contente d’être venue avec toi, surtout si tu as pu apprendre des choses ! »

Porrim l'avait écouté complimenter le "cours" qu'elle lui avait donné avec un sourire, avant de porter à ses lèvres sa tasse fumante. Une gorgée de café, et la tasse était marquée de la trace écarlate de ses lèvres. Concrètement, elle était satisfaite et heureuse, et si cette sortie avait plu à Hajime autant qu'elle ne lui avait plu à elle, alors c'était parfait, non ?
Alors pourquoi semblait-il si anxieux ?
Pourquoi avait-elle cette alarme interne qui ne cessait de sonner en hurlant "COURS MA FILLE, C'EST PAS UN EXERCICE.".
Pourquoi y avait-il une ambiance si étrange qu'elle se sentait incapable de la dissiper ?

Et puis, Hajime avait ajouté une phrase, plus étrange encore que tout le reste. "Si tu as quelque chose à me dire, tu peux." Mais qu'était-elle sensée dire ? Tout son être s'était légèrement crispé à l'entente de cette phrase, et elle avait penchée la tête sur le côté. Avait-elle manqué quelque chose ?

Alors, elle décida d'essayer d'être rationnelle. Elle l'avait invité parce qu'il avait l'air d'avoir besoin de prendre un peu l'air, de s'éloigner de l'école. Sans doute y avait-il d'autre chose encore qu'elle ignorait, et qui le plongeait dans cet état de stress. Stress qui déteignait à présent sur elle.

"Que veux-tu dire pas là ?" Décide t-elle de demander, en profitant pour tenter de retrouver un semblant d'assurance.

Peut-être aurait-elle du proposer à Nagito de venir, comme si elle aurait pu essayer de les faire comprendre ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre. Ces deux idiots...
Mais non, elle ne saisissait pas vraiment à quel moment tout avait basculé sur un plan aussi étrange que celui-ci. Que voulait-il entendre d'elle, finalement ? Elle se perd dans tout une suite d'idée de scénario, tous plus improbable les uns que les autres. Jusqu'à l'idée du rendez-vous galant, qu'elle rejette rapidement, avec un léger rire interne. Ce n'était pas possible, hein ?

Hein ?...

"On s'est plutôt bien amusés non ? Peut-être que la prochaine fois, on devrait y retourner et tâcher d'y rester plus longtemps. Et peut-être même demander à des amis de nous accompagner, hmm ?"

Pendant un instant, elle eut l'impression que la désastreuse situation dans laquelle son ignorance la plongeait était évitée. Elle porta donc sa tasse à ses lèvres pour se réchauffer avec une dernière gorgée de café, se félicitant mentalement d'avoir pu répondre aux attentes de son ami Strixyst. Et puis...
"Pas juste tous les deux ?"
Elle avait levé ses prunelles vertes vers son interlocuteur, l'interrogeant du regard. Pourquoi rester à deux alors qu'ils pourraient en apprendre davantage à plusieurs, et qu'ils s'amuseraient plus. Et puis, elle avait vraiment envie que Nagito voit ce tableau de Patrocle et Achille. Peut-être lui serait plus réceptif au message qu'elle essayait de lui faire passer. Pas que Hajime ne l'eut pas été, ça non ! L'oeuvre semblait l'avoir cogité suffisamment pour qu'il médite un peu dessus, après tout.

Et puis s'était déroulé très vite.
Le mot "rencard" était sortie de sa bouche.
Il avait détourné le regard avec un air gêné.
La brune demeura incapable du moindre geste pendant une bonne dizaine de seconde, tout à fait immobile, ses pupilles vissées sur le visage rougissant de son cadet.

...Qu'est-ce qu'il venait de dire ?

Silencieusement, elle dépose sa tasse sur sa coupelle, et joint ses mains sur son giron. Elle espérait que ses ancêtres ne rient pas trop de la situation dans laquelle elle venait de se trouver.

"Je suis confuse Hajime. Je le suis vraiment. Je n'avais absolument pas envisagé que tu aies pu voir notre sortie comme un... Potentiel rendez-vous amoureux."

Et effectivement, sa moue contrite, ses mains serrées l'une contre l'autre et l'air qui naissait sur son visage ne laissait place à aucun doute. Elle se pince l'arête du nez.

"Ne te méprends pas, tu es vraiment quelqu'un que j'apprécie énormément, et avec lequel j'espère pouvoir construire une relation amicale dans l'avenir. Mais... Je n'avais pas envisagé que tu puisses avoir ce genre d'attente de ma part..."

Bah merde quoi, elle pensait qu'il était carrément raide dingue de Nagito.
Mais c'était tout de même un choc. Elle qui était persuadée d'être une espèce de sacro-sainte figure maternelle pour la plupart des gens qu'elle connaissait venait de se retrouve dans le scénario un peu particulier où elle occupait la place de potentiel love interest. Place qu'elle jugea immédiatement inconfortable.
Mais que tout cela était délicat.

"Tu es une personnage formidable Hajime, je n'oserai jamais te mentir là-dessus. Mais j'éprouve des sentiments amoureux pour quelqu'un d'autre."

Il fallait vraiment qu'elle se taise. Elle avait l'impression de mettre de l'huile sur le feu à chaque parole qu'elle prononçait.

"Et pour être honnête, je pensais que, toi aussi tu étais attiré par quelqu'un d'autre."

Elle travaillait sur son envie de fuir la scène à toutes jambes, consciente de la gêne terrible qu'elle s'infligeait et dans laquelle elle avait jeté son acolyte Strixyst. Elle voyait son visage passer du rouge au blanc, pâle comme un linge qu’il était, alors qu’elle réfrénait cette envie terrible de lui tapoter la tête pour lui assurer que tout irait bien.

Après tout, il n’y avait pas mort d’homme, non ?…

Et puis, il évoque son comportement. Et oui Porrim, à vouloir être trop gentille, à vouloir trop materner tout le monde, voilà où tu en es. Elle ne se revoyait même pas embrasser la tempe de son camarade -n’avait-elle pas infligé le même traitement purement maternel à la moitié de ses cadets ?- mais les faits étaient visiblement là.

« Je suis navrée, vraiment. C’est un comportement que j’ai avec énormément de personnes à vrai dire… » Avoue t-elle, le regard vide.

Y’en avait-il d’autres ? Des gens que son comportement avait laissé penser à plus qu’une amitié et un intérêt très fort ? Peut-être Hajime n’était pas le seul…

Cette pensée lui provoque un frisson. Mince, elle qui ne faisait ce genre de choses que parce qu’elle trouvait le geste relativement apaisant. Et puis c’était la force de l’habitude ! Elle s’en mettrait des claques.

Et puis il l’interroge sur la personne pour qui elle pensait qu’il éprouvait des sentiments. Oh bon sang, c’était l’escalade. Maintenant qu’elle pensait savoir qu’il était versé sur la gente féminine, son probable crush sur Nagito ne faisait plus aucun sens. Enfin…

« Je pensais que tu ressentais plus de l’amitié pour… Euh… » Oh aller, il fallait bien le dire. Cela n’allait pas entravé leur amitié n’est-ce pas ? Elle ne commettait pas une énorme erreur en faisant cela, hmm ? « Je pensais que tu avais des sentiments pour Komaeda. »

Sa voix était descendue doucement au fur et à mesure qu’elle parlait. Mais quelle honte…
C’était trop tard maintenant. Au fur de l’expression qui apparaissait sur son visage, elle s’était trompée, elle avait vu des signes là où il n’y en avait pas. Mais ça sonnait si faux !

Un profond soupir la traverse.

« On devrait rentrer. Je suis vraiment désolée de te mettre dans l’embarras comme ça, vraiment. » Oh, ça, oui. Et elle tuerait pour une cigarette.

Elle l’imita rapidement, se levant pour enfiler son manteau. Ses sourcils étaient froncer alors qu’elle méditait sur tout ce qui venait de se passer. Le fait qu’Hajime ait pu penser qu’il s’agissait d’un date, elle qui suggérait que lui et son camarde de chambre étaient peut-être plus que des amis… Et ses vaines tentatives de faire réaliser au Strixyst des sentiments qu’il n’éprouvait pas. Enfin, de ce qu’il en disait.

Alors qu’ils sortaient ensemble (du musée, hein), elle s’arrête un instant pour sortir de son sac un paquet de cigarette, en tire une, et la porte à ses lèvres. Et alors que son regard est porté sur la flamme vacillante qu’elle fait jaillir d’un sortilège informulé, une risette étire ses lèvres.

Puis elle se met à rire.

D’abord doucement, avant que le rire ne se transforme en véritable fou rire. Elle rit tellement qu’elle manque de s’étouffer avec la fumée qui s’échappe de ses lèvres. Il lui faut quelques instants pour qu’elle ne se reprenne, et que le rire ne s’estompe, laissant une Porrim aux yeux pleins de larmes, et un sourire vissé aux lèvres.

« Ne te méprends pas Hajime, je ne me moque pas de toi. » Commence t-elle en imaginant la crainte qui devait avoir envahi son camarade. « Cette situation est vraiment… Vraiment risible. J’espère que dans quelques temps, on pourra en rire tous les deux. »

Elle porte son regard vert tendre sur son ami, en penchant doucement la tête sur le côté. Une légère inquiétude brille dans ses yeux.

« Je suis vraiment navrée d’avoir pu te laisser croire que c’est un date. Vraiment. Et j’espère que tu ne m’en veux pas trop, ou pire encore, que tu ne t’en veux pas trop ? » Elle tire sur sa cigarette, avant d’en rejeter une fumée blanche. « J’espère que tu trouveras quand même la force dans ton coeur de pouvoir un jour me considérer comme une amie. Parce que je t’aime vraiment bien, et que je me sens concerné par ton bien-être. J’aimerai vraiment que tu puisses voir en moi quelqu’un sur qui tu puisses compter, Hajime. »

Elle lui tend une main, cette qui ne tenait pas la cigarette.

« Alors ? Tu accepterais d’être mon ami ? »