Physique

Visage : Point important, pour ne pas dire crucial : Peter est roux. Pas un faux roux qui trempe sa tête dans la teinture tous les mois pour que ses racines restent invisibles à la face du monde - non, je parle d'un vrai roux 100% pur jus de carotte, avec une peau et une tête de roux. Albe et préservé des cicatrices, son derme fragile arbore de jolies étoiles foncées (plus communément appelées taches de rousseur) et renverrait sans grand mal Blanche-Neige dans ses bois. Ses yeux, quant à eux, reluisent d'une clarté bleutée, soutenue par un regard confiant et indubitablement intelligent – quand bien même leur possesseur aurait le QI d'une sèche avec un traumatisme crânien, mais ça, ce n'est qu'un détail.

Corps : 1m74 de bêtise brute pour un poids bien plus léger que son humour, Peter a une carrure des plus banales en dépit de ses muscles fins, témoins de son appartenance au clan des sportifs. Non-contente de se limiter à ses joues, son éphélide parcourt l'entièrement de son corps telle une constellation ambulante.

Style vestimentaire : Autant prévenir que l'observer trop longtemps pourrait abîmer la rétine des plus sensibles ; c'est d'ailleurs pour cette raison que je vous conseille de ne pas le fréquenter en dehors de l'école, si vous ne voulez pas voir de quoi il est capable une fois libéré de son uniforme. Peut-être que le rouquin s'habille dans le noir ou ne peut pas discerner les couleurs du fait d'un daltonisme non diagnostiqué - ce qui reste sûr, c'est qu'un sac serait mieux fagoté que lui. Ce n'est pas non plus comme si Peter se préoccupait de son apparence : il porte les vêtements qu'il affectionne et dans lesquels il se sent à l'aise sans accorder d'intérêt aux couleurs et motifs. Ain't nobody got time for that. Ceci étant dit, ça ne l'empêche pas de prendre plaisir à passer sous l'aiguille de temps à autre, sans mauvais jeux de mots sur une potentielle consommation.

Tatouages : Pour l'instant, il ne peut se vanter que de trois tatouages - mais le jeune sorcier ne s'arrêtera pas tant qu'il pourra voir des parcelles de peau vierge et rien ni personne ne pourra l'en empêcher, pas même son médecin. Celui qui le gorge de fierté (comprendre ici : celui qu'il agite sous le nez de quiconque croise sa route), c'est bien celui présent sur son bras droit ; retraçant ses os à l'encre noire, il remonte jusqu'à la base de ses ongles eux-même ornés d'une épaisse couche sombre. Vernis uniquement sur cette main-là, 'faut pas croire qu'il soit emo, ou logique. Et comment ne pas remarquer le triskell sur son cou, symbole de sa fierté bretonne ?  Impossible, vous me direz ; les bretons sont partout, jusque dans l'école. Quant au dernier, ce n'est qu'un simple - mais magnifique YOLO en Comic Sans incrusté dans le bas de son dos. Lui, par contre, il l'exhibe beaucoup, beauucoup moins. On le comprend aussi.

Piercings : Au doux nombre de cinq, Peter est l'heureux détenteur de deux industriels qu'il porte à chaque oreille, d'un piercing à la langue, ainsi que d'un duo de barbells parallèlement incrustés dans ses hanches. Il faut souffrir pour sonner aux portiques de sécurité.

Comportement et voix : Rarement stoïque à moins de ne pas avoir dormi pendant deux jours d'affilée, le sorcier porte le sourire comme un collier de perles et ne s'en défait que très rarement, enchaînant les expressions à une vitesse déconcertante. Au delà de cela, il ne reste que peu longtemps en place et peut se montrer physiquement envahissant, de par ses postures et ses agissements ; en ce qui concerne sa voix, cette dernière est nasillarde, expressive et sensible aux aigus, n'étant au passage pas exemptée d'un accent français très prononcé.

Caractère

Même avec toute la volonté du monde, prétendre que Peter n'est pas la plus grosse cloche de la cathédrale serait un mensonge - et ce ne serait pas un défaut aussi grave s'il ne se croyait pas intelligent. Crédule et terriblement immature en dépit de son âge, sa réflexion est à la fois simple et complexe, similaire à celle d'un enfant dont l'imagination dépasse toute forme de raison. La Terre est-elle bleue pour les daltoniens ? Est-ce qu'appeler la magie noire "la magie noire" ne découlerait pas d'une certaine forme de racisme ? Le rouquin se questionne sur tout et n'importe quoi, parle sans réfléchir et ne sait jamais quand se taire, ou du moins, pas sans avoir de grosses pancartes avec écrit "TA GUEULE" en face de lui. Aisément perturbé par l'afflux d'informations que lui renvoie son environnement, sa concentration s'avère volage ; c'est d'ailleurs pour cela qu'il n'est pas rare de l'entendre passer du coq à l'âne et de la queue au groin au cours d'une conversation. Inutile de préciser que discuter avec lui est une épreuve que l'on n'oublie pas de sitôt.

Son débit de parole est effroyablement vif et sans pauses réelles, tandis que sa cervelle de moineau surchauffe tout du long en quête de blagues et calembours à placer. Et aussi mauvais soient-ils, les filtres n'existent pas dans le monde du Peter qui est toujours fier de faire marcher sa matière grise ; vous les subirez donc avec le sourire (pour ne pas le vexer), et le seul moyen d'y mettre un terme est tout simplement de ne plus fréquenter le Cervirald. Rien de bien compliqué en théorie... si on ne prend pas en compte le fait que ce type peut se montrer pire qu'une gangrène : une fois attaché à vous, le sorcier vous poursuit tel un Cognard et peut quelquefois donner l'impression d'être émotionnellement dépendant d'autrui. Car ce n'est pas un homme capable de vivre seul ; il a besoin de distractions, d'action afin de pimenter son existence, et l'en priver reviendrait à ôter tout le bonheur qu'il ressent du fait d'être en vie. Et personne ne veut ravir ce petit bonhomme du rictus qui  décore son joli minois.

En digne imbécile heureux, le breton semble avoir banni le malheur de sa vie et tient fermement à répandre la joie sur son chemin, quand bien même elle ne serait pas voulue, ou adaptée à la situation. Votre père est mort ? Peter fera tout son possible afin de vous voir sourire, que ce soit de gré ou de force ; après tout, n'êtes-vous pas plus beau ou belle -et moins gênant(e)- ainsi ? De par cet aspect de sa personnalité, il n'est pas rare que le rouquin se fasse traiter d'insensible. Bien entendu, ce n'est pas entièrement vrai -- mais pas entièrement faux non plus. Voyez-vous, le Cervirald n'est pas dépourvu d'empathie, mais disons qu'il ne brille pas par celle-ci, puisque à chaque plat se présentant devant lui, Peter aura toujours la merveilleuse idée de plonger ses deux pieds dedans. La pauvre créature fuit face aux affaires sérieuses et essaie toujours d'alléger l'ambiance à défaut de savoir comment se comporter, tel un clown ne voulant pas voir qu'il est à peine payé le SMIC.

La franchise est toutefois son fer de lance : si vous faites quelque chose qui l'impressionne ou détenez des qualités qu'il envie, il sera le premier à en faire les louanges. Cela dit, n'allez pas croire qu'il vous caressera constamment dans le sens du poil. Si d'autres aspects de votre personne le dérangent, vous serez les premiers au courant. L'honnêteté n'est-elle pas la base de toutes les relations ? C'est du moins ce que Peter pense - et personne sur Terre ne peut changer ses convictions. Une mule ne ferait pas le poids face à lui : il hoche la tête et hausse les épaules, mais n'écoute jamais rien s'il estime être dans le juste. Ce qui est souvent le cas, à l'entendre. De ce fait, il peut alors se montrer de très mauvaise foi, en plus d'être mauvais perdant. Naturellement attiré par l'interdit et aussi facilement provoqué que provocant -de bien des façons *wink*-, le sorcier brave les règles avec une nonchalance déconcertante mais se refusera à en payer le prix ; inutile donc de chercher la confrontation quand il s'agit de Peter, car à peine aurez-vous fait un pas vers lui qu'il se sera enfui.

Sans être foncièrement hargneux, Peter n'aurait néanmoins pas le luxe de se proclamer bon. En dépit de ses sourires et de son envie d'être aimé, il demeure un homme émotionnellement instable avec un certain penchant pour la manipulation, s'il lui arrive de découvrir des failles chez ses camarades. Mais jamais il ne se permettrait de se jouer d'autrui dans l'unique but de leur faire du mal - la haine pure étant étrangère à son monde, si on oublie l'animosité qu'il porte à ses frères. Faisant échos à son manque de maturité, son égoïsme l'incite souvent à délaisser les sentiments d'autrui si cela peut lui profiter. Il faut donc rester prudent et ne jamais oublier que cet homme n'est rien de plus qu'un enfant trop vite grandi. Néanmoins, n'allez pas croire qu'il estime que cela doit être réciproque ou équitable : bien que naïf, sa sensibilité n'est pas en reste. Si par malheur, Peter remarque (ou s'imagine) que vous profitez de sa crédulité pour le tourner en ridicule, l'agressivité pourrait être son premier réflexe, et difficile sera de lui ôter cette idée de l'esprit.

En soi, nous pourrions comparer le Cervirald à un grand huit : vif, bruyant et instable dans l'humeur, il rentre dans le tas et déconcerte ceux qui le fréquentent - ce pour quoi il vaut mieux s'armer de courage avant d'entrer dans sa vie.

Histoire

Mon histoire prend place dans le berceau des légendes. Je parle bien sûr de la Bretagne : On y connaît le Yeun Elez, Mona, Katell Gollet, l'Ankou, le Kouign-Amann... et bientôt - si tout se passe comme prévu - Peter Gougnuf. Il faut juste attendre qu'ils inscrivent mon nom dans la liste ; vous verrez, ils le feront tôt ou tard. Normalement. Mais passons, ce n'est pas pour ça que je suis là : avant de parler de légende, autant commencer par poser les bases de mon histoire. On ne fait pas de pizza sans pâte, après tout !

Après trois prototypes ratés portant respectivement le nom d'Oscar, Laura et Charlie, un nouvel arrivant surgit de l'ombre avec un lasso au creux du bide et la rage de vaincre, prenant ainsi de court la famille des Gougnuf qui se croyait bêtement libérée - - délivrée ! de ses portées. J'étais le menu gratuit à récupérer avant le mois de Septembre, le 2 produits achetés, un troisième offert, la potatoes dans le sachet de frites. Bref, j'étais Peter, l'accident. Je sais : ça sonne négatif, et ça pourrait l'être si je n'avais pas appris à l'admettre, à l'accepter puis à l'embrasser. Car vous savez quoi d'autre est un accident ? Le Nutella. Et tout le monde aime le Nutella, même ceux qui disent que c'est trop gras et/ou que ça déforeste des... ben, des forêts. On ne déforeste pas des montagnes après tout. Bref. Un point pour Pity, zéro pour la vie, on reprend avant que je ne perde la pelote. Même si ma création n'était pas un désir brûlant du côté parental de la Force, mon intégration au sein de la caste ne fut pas spécialement compliquée. Certes, je sentais que mes adelphes tiraient pas mal la couverture de leur côté, parce qu'ils étaient plus beaux, plus futés, et surtout pas roux, mais moi je les emmerdais en retour, alors ça allait.

Ceux que j'avais du mal à emmerder avec autant d'ardeur, c'étaient mes parents. De très bonnes personnes, encore plus mignonnes que les chats sur vos vidéos, vraiment - mais aussi des personnes qui avaient prévu beaucoup de choses pour eux et... qui n'avaient pas eu le temps de préparer le nid pour moi. Pas de chambre avec une porte décorée d'une pancarte à mon nom (pas de chambre tout court, même pas une niche), pas de chaussette tricotée à l'avance pour Noël, même que c'est Mamie qu'a choisi mon nom - alors que les autres, c'était réfléchi par la cervelle de leurs créateurs directs ! Et peut-être qu'elle pensait à bien, ça je veux bien le croire, mais le petit Peter n'a pas toujours vécu au Canada ; c'est pas elle qu'a dû se manger des blagues toutes nulles dans la cour de récrée. M'enfin. D'un côté, c'était compréhensible : ils pensaient en avoir fini avec le stress et les planifications d'avenir, puis j'ai dévalé la pente de l'existence pour m'écraser à leurs pieds. Cela n'empêche pas qu'en grandissant, ma légère jalousie à l'égard de mes frères et sœurs en fit de même.

Toujours les premiers à les impressionner avec leur magie alors que j'ai mis une éternité à marcher sur mes deux jambes, toujours à présenter leurs meufs ou mecs alors que moi, j'avais mieux - j'avais Coco la coccinelle, et même si elle n'était pas de sang pur (ça a du sang, d'ailleurs ?), elle pouvait voler et était belle. C'est là toute la différence entre mes trouvailles et les leurs, surtout que je suis persuadé qu'il y avait quelques nés-moldus dans le lot. Rien contre eux personnellement, j'adore leurs télé-réalités et leurs domacs, mais réaliser l'arnaque aurait probablement tué mes parents  : « On ne mélange pas les torchons et les serviettes », les triangles avec les triangles, les taches avec les taches, et non, c'est pas moi la plus grosse d'entre elles. De toute façon,  tout ça ne me concernait pas directement, car ils se fichaient bien de mes copains. Aucun risque de faire s'éteindre la magie des veines de leurs descendants s'il n'y en a aucun – ce pour quoi ils étaient plutôt bienveillants lorsque je me confiai à eux à propos de mon homosexualité. Jusqu'à ce que je commence à faire croire que j'étais raide-dingue de notre ancien elfe de maison, Bobby, mais ça a vite tourné au vinaigre et il est reparti avec un bandana autour de la tête.

Mais revenons à nos Gougnufs, on est pas là pour parler amourettes. A mes onze ans,  je dus suivre les pas de mes adelphes et entrer dans une école de magie canadienne. Je ne sais plus si je parlais un anglais convenable (probablement pas) ou si j'étais assez sociable pour être supporté par mes professeurs (probablement pas non plus), mais ! Ce que je sais en revanche, c'est que j'ai entamé cette scolarité en boudant. Pour commencer, j'étais plutôt déçu de la baguette de pin -pas trop cuite- que le vendeur m'avait flanqué entre les pattes alors que d'autres me faisaient de l’œil et avaient fait voler et EXPLOSER des trucs. Vous pensez bien que c'était laargement plus cool à mes yeux, surtout que je ne comprenais pas pourquoi je ne pouvais pas en avoir une pour chaque main. Je veux dire, ça paraît juste logique ? Double baguette, double sort, double puissance, enfin, vous voyez un peu le topo. Mais non. Le monsieur, il m'a tendu sa branche d'arbre là, et j'ai dû le remercier avec le sourire alors qu'au fond de moi, j'étais plus dégoûté que Gordon Ramsay devant de la laitue grillée. Franchement, si j'avais voulu une baguette tout simple, j'aurais été dans un restaurant asiatique pour emporter la marchandise en scred –  et au moins là, j'en aurais eu deux.

Ensuite et à ma plus grande surprise, Terminator ne put pas me rejoindre à Ilukaan. Ilukaan, Ilukaan, Ilukaanot oui. Et pourtant, je vis des élèves pépères avec leurs animaux de compagnie... Des rats, des sociopathes de hiboux gros comme ma tête, des méchants chats, ça allait, mais mon adorable corgi mignon comme tout, là, ça bloquait, là, c'était pas possible. De l'hypocrisie, moi, je vous le dis. Bref, je suis resté seul pendant un temps, puis le jour où Termi' nous a quittés pour aller dans le paradis des chiens, mes parents ont voulu me consoler en m'offrant Noraa, un mainate qui passe son temps à beugler que c'est son projet ou je ne sais pas quelle bêtise il a pu entendre à la télé. Un brillant animal... Comme mes chances de briller face aux autres membres de ma famille en matière de magie étaient proches de zéro, je trouvai une autre façon d'attirer l'attention : le Quidditch, les bêtises, le riz au lait, ou encore mon choix de cursus qui fut l'objet de beaucoup de débats au sein de ma famille. Ma magie, mon choix vous me direz, d'autant plus je n'avais pas envie de faire comme mes frères ; je voulais faire mieux - non, je voulais faire pire.

Et quoi de pire que les Sciences Occultes ? Rien que le nom du cursus en jette ! Certes, je n'ai strictement aucune idée de ce que je vais faire après, limite Noraa a plus de projets que moi, y a des chances que je finisse emo dans le processus - mais ! Ce dont je suis sûr, c'est que ce n'est pas en devenant psychomage que mon nom finira inscrit dans la légende.