ILUKAAN est un forum MULTIFANDOM dans l'univers d'Harry Potter. Ilukaan est une école de magie internationale se situant en Nouvelle-Écosse au Canada. L'histoire se déroule en 2024, mélangeant magie et technologie. Vous pouvez jouer des personnages de manga/anime, jeux vidéos, films d'animation, dessins animés, romans jeunesse ou encore un OC. L'intrigue se fait à la fois en RPCB et RP-POST.
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Octavia vient de rentrer dans sa chambre. Cette chambre qui n’a absolument pas changé depuis des années maintenant. Cette chambre était décorée à son goût, elle avait pu racheter des posters de tout genre. Des groupes de musique, des films, des photographies polaroids un peu. Elle avait une stéréo, mais qu’elle n’avait le droit d’utiliser qu’avec un volume raisonnable. Si elle voulait un volume plus élevé, elle pouvait utiliser son casque. C’était une des quelques règles de la maison. La liste n’était pas longue, mais elles devaient être respectées :
- Le volume de la musique à un niveau respectable - Être présentable en dehors de la chambre - Bien se tenir à table - Venir saluer s’il y a des invités
Via était au courant, c’était aussi pour ça qu’elle préférait clairement être chez son père. Elle n’avait pas à faire semblant par moment. Parfois, elle avait l’impression qu’elle devait être une autre personne quand sa mère et une personne tierce était présente. Comme si celle qu’elle était n’était pas suffisante… « Via, évite tes critiques…. Octavia, tiens toi droite, Octavia ma chérie fait attention, tu pourrais arranger tes cheveux ». Parfois, elle avait envie de l’envoyer boulet, mais elle ne le faisait pas. Après tout Stella, restait sa mère et une mère fait toujours ce qu’il y a de mieux pour ses enfants.
Stella lui a toujours dit qu’on pouvait avoir des problèmes, ne pas se sentir bien, que ça arrivait à tout le monde… Mais que malgré ça, l’apparence était ce qui comptait le plus. L’image d’une famille modèle… Que dans notre milieu, c’est ce qui importe.
Elle posa son sac de cours au pied de son lit et se jeta sur le dos dans son lit moelleux à baldaquins. Son lit était le même que chez son père, elle avait demandé le même modèle pour ne pas avoir un sommeil différent entre une maison et l’autre. Les rideaux sur les côtés étaient un voilage bleu nuit avec des points lumineux, cela lui donnait presque l’impression de dormir dans les étoiles quand elle était jeune.
Elle soufflait un peu… Regardant le plafond. Repensant à son arrivée dans sa maison. Sa mère l’avait rapidement embrassé, elle semblait clairement ravie qu’Octavia ait décidé de venir plus souvent chez elle. Elle avait même tenté de découvrir ce qu’avait fait Stolas pour qu’Octavia décide de ne plus aller chez lui. Mais en voyant le refus catégorique de cette dernière d’en parler. Elle avait décidé de ne pas creuser plus loin. Enfin pour le moment. Via avait pu monter les escaliers pour poser ses affaires tranquillement.
Elle se redressa sur son lit assis sur le bord. Prenant son téléphone pour regarder le message de son petit ami ce qui l’a fi sourire. Il était là pour lui remonter le moral. Car oui, ce qui lui minait plus que d’être chez sa mère… C’était le fait qu’elle savait qu’elle ne pourrait pas raconter à son père comment ça s’est passé. Elle ne pourra plus aller chez lui comme avant…
Elle était certaine d’avoir brisé leur lien avec ses réflexions, avec son ultimatum envers son père. Comment expliquer sinon le fait qu’il lui a tourné le dos et qu’il est parti ? Il a beau lui avoir dit qu’il l’aimait… Elle le savait que c’était le cas, mais ça n’empêchait pas qu’elle lui avait fait du mal. Mais en même temps… La jeune Goetia était persuadée d’avoir fait ce qu’il fallait. Son père se voilait la face dans sa relation. Il avait tellement peur de se déclarer… Qu’il préférait faire des choses non-rationnels. Quel exemple donnait-il ? Si les élèves apprenaient ça… Sa réputation en prendrait un coup. C’est pour cela que Stella ne devait ABSOLUMENT pas l’apprendre. Elle ferait tout pour protéger le secret de son père, même si elle ne l’approuvait pas.
Elle sortait son casque de son sac bleu. Et se réinstallait allonger, écoutant sa musique, attendant que les heures passent pour le repas avec d’ailleurs son oncle Andrealphus. Son oncle avait toujours été ok avec elle. Il lui fait penser à sa mère dans son attitude, distant, froid. Mais il n’a jamais été méchant avec elle, n’a jamais critiqué sa manière d’être et cela lui suffisait. Elle était descendue à l’heure du repas, le « moment familial » était très austère. Sa mère lui posa des questions sur comment se passait l’école, comme à chaque fois. Elle s’intéressait aux amis d’Octavia, et fut contente de savoir que sa fille était devenue amie avec Lelouch Vi Britannia, même si Via lui avait bien précisé que ce n’était pas devenu ami avec lui à cause de son nom. Juste qu’il était gentil, elle avait l’air ok avec cette réponse. Elle ne lui avait pas parlé de Zenitsu, elle savait déjà comment elle allait réagir. Elle savait qu’elle allait devoir lui en parler à un moment donné. Mais ce n’était pas le moment.
Son oncle avait lui aussi tenté de comprendre ce qui s’était passé, mais Via était resté stoïque, elle avait fini par couper la discussion en demandant s’il fallait vraiment une raison pour venir chez sa mère plus souvent. Ce à quoi ils n’avaient rien répondu. Elle a fini par quitter la table à la fin du repas pour se préparer à aller se coucher en allant prendre une douche dans sa salle de bain privative. Elle s’était démaquillée… Elle avait enlevé ses lentilles et avait laissé l’eau chaude détendre ses muscles poussant un soupir à fendre l’âme. Pourquoi rien n’était jamais simple. Pourquoi tout devait être compliqué ? Clairement la vie ça craignait, elle finit par se coucher dans le lit, envoyez un sms à Zenitsu et fermer les yeux. Demain sera un autre jour.
La demeure est incroyablement silencieuse depuis son départ. Si une pauvre personne recherchait un peu de répit dans ce monde parfois trop rapide, trop bruyant et trop excitant, elle serait heureuse de pénétrer en ce lieu, où le bruit des pas est le seul son audible durant le milieu de journée. Parfois, en passant devant les cuisines, quelques couverts déplacés peuvent être entendus. Et parfois, le matin ou le soir, ce sont les chants et les pleurs d'un homme qui résonnent parmi les salles trop vastes du lieu.
Stolas a pour seule véritable compagnie les plantes dont il prend soin lorsqu'il est chez lui. Ne lui viendrait jamais l'idée d'entamer la discussion avec les domestiques... Littéralement. Avec cette éducation qui lui colle à la peau, se mêler aux employés de maison ne traverserait jamais son esprit, invisibles à ses yeux. Les seuls contacts dont il est conscient sont ces regards honteux et révulsés que lui octroient les différents portraits exposés dans les couloirs de la maison. Son père, se demandant quand est-ce que Stolas deviendra quelqu'un. Son ex-femme, riant de la situation dans laquelle il se trouve. Sa fille, si belle, cherchant à comprendre quand est-ce que son père est devenu si pitoyable et repoussant.
Lors de ses journées à Ilukaan, il rencontre ses amis, bien sur. Ernest, principalement, mais aussi Asmodeus, ou Epi, dont il se rapproche de plus en plus. Quelle merveilleuse distraction ils font ! Durant la journée, il peut oublier un instant les échos des pas dans les couloirs et le manque de musique assourdissant venant de derrière la porte de la chambre d'Octavia. La journée passée, il rentre, et doit à nouveau faire face au silence, ce silence qui fait sonner ses oreilles et renforce le volume de ses propres pensées.
Sa fille a un petit ami.
La culpabilité le ronge. Il aimerait tant ne ressentir que joie et bonheur à cette incroyable nouvelle. Mais les années passées à rêver de cet instant ne font que le faire sombre davantage. Joue contre les draps défaits de son lit, il contemple les fantaisies qu'il avait peint dans son imaginaire. Il se revoit s'asseoir près d'elle, lui tendre une oreille attentive, un sourire tendre au visage, alors que sa fille lui parle de ses premiers rendez-vous et de ses sentiments. Il avait voulu avec une ce genre de relation où l'enfant peut tout dire à ses parents sans ressentir la crainte du jugement. Merlin sait comme lui aurait voulu une enfance pareille. Mais Octavia est chez sa mère, si loin de lui, et n'a pas envie de lui confier la moindre seconde de ses journées, la moindre facette de ses sentiments.
La sensation d'avoir échoué en tant que père est un poids supplémentaire sur ses épaules. Il s'enfonce un peu plus dans les draps, dans le matelas.
Comment peut-il la récupérer ? Elle le trouve trop lâche pour avoir ses sentiments à l'homme qu'il aime, seulement, il sait avec certitudes que cet affection qu'il ressent pour lui n'est aucunement rendue. Il sait que lui confier quelconque parcelle d'amour le couperait définitivement de sa vie. Sans le savoir, Octavia lui a donné un ultimatum : l'abandonner lui, ou l'abandonner elle.
Il aurait pensé que pour elle, il aurait tout donné, puisqu'il a toujours sû qu'il donnerait sa vie pour la sienne s'il le fallait. Il réalise désormais que ce n'est pas si simple que cela. Mourir pour Octavia ? Une évidence à laquelle il ne penserait pas deux fois. Vivre une vie solitaire, privé du seul homme qui le fait se sentir vivant ? Privé du seul homme capable de lui apprendre comment fonctionne le monde ? L'idée lui plait beaucoup moins. Ce n'est que maintenant qu'il réalise qu'être capable de donner sa vie pour quelqu'un ne signifie pas non plus pouvoir tout faire pour cette personne. Ce n'est que maintenant, dans cette situation, qu'il réalise à quel point il est lâche. A quel point elle le remarque, elle aussi. Elle est loin d'être idiote.
Alors il refait le monde. Les "et si" pleuvent dans sa chambre, trempent son oreiller de larmes et de regrets. Il aurait dû mieux conserver tous ses mensonges, pendant tout ce temps. Jamais la vérité ne leur avait rendu service, jamais.
"Si elle n'avait pas appris que j'avais trompé sa mère..." Elle n'aurait pas souffert, toutes ces années depuis ses dix ans. Elle n'aurait pas eu à se demander si elle était la source de leur conflit.
"Et si elle n'avait pu su que j'étais attiré par les hommes..." Aurait elle conservé cette image de lui si forte, si confiante ? Aurait elle douté de tous ces autres choses qu'il lui cachait ? D'ailleurs...
"Si je ne lui avais pas confié que mon mariage était de convenance..." Sans aucun doute n'aurait elle pas réalisé avec horreur qu'elle était, en quelques sortes, la source de son malheur. Quelle enfant peut donc vivre avec cette vérité là, de savoir que ses parents ont autant souffert juste pour qu'elle puisse exister ?
"Et si elle n'avait rien su de ce que je ressens pour lui..." Elle n'aurait pas vu à quel point son père, immonde, avait reproduit les mêmes schémas que son propre géniteur. Après avoir haïs son paternel autant d'années, Stolas en venait maintenant presque à le comprendre, et cette réalisation le glâce chaque jour un peu plus d'effroi.
Et il y avait encore tant de choses qu'elle ne savait pas ! Elle ne savait pas que Blitz était celui avec qui Stolas avait trompé sa femme il y a de cela quelques années. Si elle l'apprenait... Il peut déjà imaginer la haine et la trahison dans son regard. Tout espoir d'une vie commune avec les deux personnes qu'il tient au plus proche de son coeur serait détruit à tout jamais. Et si elle venait à savoir...
Il ne respire plus, durant quelques instants. Il s'est noyé dans les draps, noyé dans son lit. Quand il clos ses paupières, il ne voit qu'une main délicate mais ferme claquant sa joue, que les morceaux de verres et de pots d'argile brisés au sol, que les feuilles brûlées d'une plante dont il avait pris soin, la baguette nacrée de sa femme fumant encore du sortilège.
La vérité n'avait jamais fonctionnée pour eux. Jamais. Et il sait que si il venait à parler de tout cela à sa chère et tendre Octavia, alors elle ne se le pardonnerait jamais. Ayant perdu son père par déception, sa mère par haine, elle se retrouverait alors seule.
Le week-end était terminé… Et maintenant, comme depuis la rentrée, Octavia avait une boule au ventre en allant en cours. Elle savait qu’elle allait le voir. Oui, tous les jours, il sera là, ils seront si proches, mais en même temps si distants. « Monsieur Goetia, Miss Goetia », voilà à quoi en était réduit leur famille. Aujourd’hui ne ferait pas exception, elle sortait du dortoir Lupy avec son sac sur le dos. Comme d’habitude, son petit ami et elle se voyaient avant les cours pour discuter. Elle sourit comme à chaque fois. Tout va bien. Oui, à force de se le répéter, ça va forcément aller. Elle ne peut qu’aller mieux non ? Après tout, elle est dans ce dortoir avec une amie et une amie en devenir. Elle a un petit copain qui vient la voir à chaque intercours, enfin si ce n’est pas un cours avec Stolas. Elle a tout pour être heureuse non ? Des amis, de l’amour. Oui, elle doit l’être. Si ce n’est pas le bonheur alors qu’est-ce que c’est ?
Pourquoi a-t-elle en permanence cette boule dans le ventre ? Elle lui dit au revoir et se dirige vers sa salle de cours, elle rentre en silence la tête baissée, elle s’installe au fond. Si elle pouvait, elle sortirait ses écouteurs pour ne pas entendre sa voix. Le pire est quand il l’interroge, il ne peut pas ne pas l’interroger, cela serait du favoritisme. Elle le sait. Mais entendre son père l’appelait Miss Goetia…. Oui, c’était douloureux. Cela ne l’aurait pas été si elle lui parlait en dehors, mais c’était les seules interactions que les deux avaient. Des questions réponses si… professionnels.
Mais pouvait-elle lui en vouloir ? Elle avait provoqué cela. Sa quête de réponse avait tout chamboulé. Elle avait réussi à tout absorber. Toutes les horreurs familiales, l’origine de sa naissance ? Elle avait réussi à l’accepter. Le mariage arrangé ? Elle avait réussi à l’accepter. Que son père aime les hommes ? Oui, cela aussi. Elle avait eu du mal, à chacune de ses étapes… Mais au final, elle avait tout accepté. Elle avait même eu l’impression que ça l’avait rapproché de son père vu qu’il lui avait avoué ses sentiments. Oui, elle était persuadée que ça les avait rapprochés sur le moment.
Alors… Pourquoi y avait-il cette distance ? Pourquoi n’arrivait-elle pas à dire Papa, je suis désolé ? Ce n’est pas grave. Pourquoi elle ne pouvait-elle pas s’excuser ? Je suis désolé. Ce n’est que 3 mots, que 12 lettres. Une phrase si simple mais si lourde de conséquence. Oui, il la prendrait dans ses bras, lui disant que ce n’est rien. C’était une certitude. Elle le savait. Mais le voulait-elle ? Oui, mais elle ne voulait pas que son père se berce d’illusions. Oui, il valait tellement mieux que ça. Tellement mieux qu’une pseudo-relation. Peut-être que s’il se détachait de lui, il pouvait trouver mieux. Quelqu’un qui l’aimerait pour ce qu’il est.
Elle devrait lui dire tout ça, mais elle en était incapable, parce que comme le dit son oncle, l’amour ça rend con. Est-ce qu’il l’écouterait ? Non. Il lui tournerait le dos et partirait. Il l’avait fait une fois, pourquoi ne recommencerait-il pas ? Et si cette fois, c’était la fois de trop ? Ses paroles avaient été dures à son encontre. Lâche, pathétique… Mais au final…. N’était-elle pas le reflet de son père ? N’était-elle pas aussi lâche et pathétique que lui en refusant d’aller lui parler ? Elle le savait au fond qu’elle l’était. Mais elle préfère se cacher derrière ses bonnets et derrière sa musique. Fuir les salles de classe dès la sonnerie pour éviter les interactions privées comme la dernière fois.
Après tout… Elle n’avait vraiment pas été délicate quand elle lui avait annoncé pour Zenitsu. Lui qui ne lui avait souhaité que du bonheur… Elle qui l’avait achevé au couteau. Une phrase rapide, mais qui n’avait pas laissé de place à la discussion. Clairement, elle aurait préféré en parler autrement. Mais il aurait fini par le découvrir, les voir aux détours d’un couloir main dans la main. Au moins, même si le pansement avait été arraché brutalement, il l’avait appris d’elle et non d’un bruit de couloir.
La cloche sonnait la fin du cours. Un dernier regard vers son père qui lui tournait le dos, son cœur saignait en prenant ses affaires et quittant la salle de classe. Elle avait envie de fuir dans sa chambre avec sa musique, mais elle ne pouvait pas faire cela. Elle devait tenter de sourire, elle devait se dire qu’elle irait bien.
Il aime son travail, véritablement. Des élèves rentrent, ennuyés d'abord, puis ressortent de sa salle de classe avec des étoiles dans les yeux. Ce n'est pas le cas de chacun d'entre eux, bien sur, mais s'il réussi à transmettre sa passion à la moitié, alors il est heureux. Il admire les mains levées, l'envie curieuse de voyager à travers les astres dans le regard des plus jeunes, la motivation de découvrir ce qui est encore inconnu dans le regard des plus âgé. Les rêveurs, au fil des années, se transforment petit à petit en aventuriers intrépides, chercheurs de connaissance et de savoir. C'est un magnifique spectacle qui, chaque jour, fait gonfler son coeur d'un sentiment de fierté. Sa vie a un sens, un bien meilleur que celui qu'il avait précédemment. Il se rappelle des journées entières passées à provoquer des visions pour quelques membres de la famille des Goetia. Des heures à noter dans son grimoire tout ce qu'il pouvait trouver afin d'en aider les membres : une opportunité financière, une chance de saisir plus de pouvoir, la naissance d'un futur héritier, l'état de santé d'un partenaire politique... Bien sur, il était toujours tenu d'effectuer ce devoir familiale, mais il avait désormais bien plus que ces vaines prédictions qui ne l'intéressaient point.
A bien y penser, Octavia était celle qui lui avait donné ce besoin d'enseigner.
Il se rappelle de son regard face aux galaxies qu'il lui montrait, son émerveillement face à leur immensité et leurs mystères. Il lui racontait les histoires que les hommes, sorciers comme moldus, avaient attribué à chaque constellation, et comment celles-ci les avait guidé géographiquement et spirituellement. Pas un seul jour ne passait sans que la petite enfant ne pose une dizaine de question à propos du ciel nocturne au dessus d'eux. Octavia avait été sa première raison de vivre. Blitz avait était sa deuxième. Ses élèves avaient désormais pris la place de sa troisième.
Oui, il passe de bonnes journées à Ilukaan, de ce fait, mais...
Depuis quelques temps, une classe en particulier lui donne du fil à retordre. Sans surprise, lorsque les huitième années rentrent et prennent place derrière les tables en bois ou s'assoient par terre sur le sol de l'observatoire, le professeur d'astronomie a du mal à garder son sourire. Cela fait quelques semaines que la rentrée a eu lieu, et il réalise qu'il a encore du mal à retenir les noms de ses élèves. Lorsqu'elle rentre dans la salle, retirant ses écouteurs avec un léger grognement, et s'installe sans jamais lever les yeux vers lui, Stolas réalise que tous les autres apprentis disparaissent. Il ne voit soudainement plus qu'elle et elle seule, et ce qu'il fait avec habituellement tant de naturel devient complexe. L'appeler "Miss Goetia" lui arrache les cordes vocales à chaque fois. L'interroger crée un nœud serré dans ses entrailles. S'il est de bonne humeur, il explique avec entrain la courbe exacte dans laquelle se déplace les planètes de leur système solaire, avec l'espoir de recroiser enfin ce regard plein de curiosité et de rêverie. S'il est de mauvaise humeur, alors sa façon de parler manque de motivation, emprunte d'un défaitisme audible. Ce n'est que lorsque Octavia part qu'il peut reprendre le contrôle de ses émotions et de son professionnalisme, bien que, pour les élèves, rien ne parait si hors de l'ordinaire que cela.
Il l'avait appelé pour lui dire qu'elle lui manquait, et cela n'avait rien changé. Plutôt que de lui donner espoir, cet appel n'avait que confirmé ses craintes : il avait perdu sa fille, définitivement.
Ce soir là, il plonge dans l'étude de la voie lactée une fois rentré dans son bureau, chez lui, en Angleterre. La décoration ensorcelée affiche au dessus de sa tête et tout autour de lui les astres et les planètes comme elles se trouvent réellement, ajustés par ses soins afin de se rapprocher au mieux de la vérité.
"Lune gibbeuse croissante, éloignement de Mercure en digression avec le soleil..."
Il se promène entre les globes flottant, comme un dieu géant maîtrisant l'univers, pour placer la fameuse Mercure à sa place d'un geste de main élégant. Cette dernière rejoint son axe, le laissant seul, soupirant. Il a le soupire facile depuis leur dispute, signe d'un état de fatigue mentale presque constant. Il est à la recherche de réponse, ce qui le pousse à tenter cette petite expérience. Jusqu'à maintenant, jamais Stolas n'avait essayé d'utiliser son don de voyance pour tenter d'en savoir plus sur son propre futur. Il ne pouvait pas supporter un jour de plus sans savoir si sa petite comète, sa fille, avait pour plan de s'éloigner de plus en plus de loin, plutôt que de rester dans l'axe qu'il avait originellement prévu : à ses alentours.
Arrêtant sa marche au centre de son organisation, là où la terre aurait dû être placée, il sort son téléphone, et appuie sur le bouton "enregistrement audio", avant de le laisser flotter dans ce décors cosmique, prêt à faire office de prise de note sur une vision qu'il n'arrivera pas à entendre lui même. Il clos ses paupières, et inspire, bras tendus afin de mieux recevoir la révélation donnée par les astres. Ainsi avait toujours fonctionné son don, un mélange de pouvoir inné et de recherche lui permettant de savoir où aller chercher les réponses à ses questions.
Le 29/09/2024 Voilà, cela faisait un mois que la rentrée était passée. Il s’en était passé des choses et Via commençait à douter. Est-ce que c’était vraiment la bonne décision ? Pourquoi tous le monde avait l’air de juger sa décision ? était-ce si terrible de demander à son père d’être courageux et de se respecter ? Il semblerait que oui, vu que lui ne l’avait toujours pas fait.
Puis Belphie te l’avait dit que tu étais dure, que peut être que Blitz ne le voyait uniquement comme un plan cul et que c’était la fin de leur relation la déclaration des sentiments. Mais du coup, ça voulait bien dire que leur relation n’était pas saine. Ton père lui se leurrait et tout ça pour une histoire de fesse. Elle savait que Belphie s’inquiétait pour elle, qu’elle soit toujours bloquée sur cette histoire. Qu’elle soit autant en boucle à cause de cette histoire, et que ça lui mine le moral. Il essayait de l’aider, et au final ça l’avait vexé elle. Elle avait eu l’impression que dans cette histoire, Belphie avait pris le parti de son père, mais à la même manière qu’elle s’était pris le chou avec son père pour le bien de son père, il s’était pris le chou avec elle, mais pour son bien. Elle en avait conscience. C’est pour ça qu’elle n’avait pas relevé, qu’elle ne s’est pas énervé plus que cela.
Par contre, apprendre que son oncle était au courant… De tout et depuis le début, oui ça l’avait énervé. Puis ses réactions en suivant. Elle avait compris. Ils avaient raison, c’était une égoïste. Elle ne pensait qu’à elle dans cette histoire selon eux. Ses proches la voyaient comme un monstre sans cœur. Même s’il lui sourit tous chaleureusement, elle sait maintenant comment ils la voient tous. Mais pourtant… Elle ne pense qu’à bien dans cette histoire. Elle ne pense qu’à son père dans tout ça. Mais clairement, ils ne comprenaient pas son point de vue. La seule chose qu’elle veut… c’est que dans la finalité il soit heureux. Et il ne le sera jamais pleinement dans cette situation. Enfin… Elle en était presque sûre. Mais si elle avait tort ? Et si…. Ils avaient raison ? Si elle devait passer à autre chose ?
En tout cas, sa mère ne l’avait pas agréablement surprise. En effet, elle était tombée sur une photo de Zenitsu en passant derrière Via alors qu’elle regardait sa galerie photo. Octavia avait fini par lui avouer que c’était son petit ami, espérant une réaction positive…. Mais la réaction n’était pas à la hauteur de ces attentes. Selon sa mère, il n’était pas ce dont elle avait besoin, comment pouvait-elle le savoir ce dont elle avait besoin Ça l’avait énervé et encore plus quand elle avait dit qu’elle pouvait s’amuser avec en attendant d'épouser le bon. S’amuser ??? Comment on s’amuse avec un être vivant. Clairement, elle n’avait pas apprécié elle lui avait dit le reste, comme quoi elle ne jouait pas avec les gens et qu’il lui convenait très bien avant de monter dans sa chambre récupérer ses affaires pour rentrer à l’école.
Une chose est sûre, sa mère ne rencontrera jamais Zenitsu. Elle serait capable de le faire fuir… et Via ne voulait vraiment pas que ça arrive. Elle tenait beaucoup trop à lui pour cela. Il était sa bouffé d’air frais dans ces moments de folie. Elle commençait à se rendre compte qu’elle a autant besoin de lui maintenant qu’elle a besoin de Belphegor.
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