L'HEURE DE TOUT DONNER

San Francisco. Pour quelqu’un comme Apollo qui depuis ses 11 ans n’a jamais quitté Bloombury, la ville paraît plus qu’immense à ses yeux et bouge bien plus également. Dire qu’il pensait qu’Ilukaan s’était déjà bondé de monde, ce n’est en fait rien du tout.

Mais ce n’est pas ça qui va l’arrêter aujourd’hui, certainement pas ! Sa motivation est gonflée à bloc, il est plus que fier d’être ici ! Avant de transplaner, il s’est bien préparé ce matin : ses cheveux sont correctement plaqués contre la tête, ses deux mèches tiennent parfaitement, il a réalisé son nœud de cravate favori, il s’est donné plus qu’à l’habitude pour son échauffement avec ses cordes vocales d’acier… Rien ne va pouvoir l’arrêter désormais !

Normalement, aujourd’hui, il est censé avoir cours. Cependant, il est parvenu à obtenir une autorisation spéciale de la part du directeur, avec le soutien de son professeur de rhétorique, appuyant sur l’utilité de cette sortie d’école particulière. Ainsi, c’est avec un beau sourire plaqué sur ses lèvres qu’il se trouve aux côtés de Diego Armando, également procureur au tribunal à son propre compte. C’est après une récente discussion que son professeur lui a proposé d’un jour le suivre lors d’un de ses procès, pour découvrir le monde juridique au plus proche, ce dont il n’avait pas encore eu l’occasion de faire jusqu’à présent.

Ainsi, quand le moment (arrivé bien plus tôt que prévu !) s’est présenté, tout à été mis en œuvre pour qu’il puisse venir. Bien sûr, Justice sait parfaitement qu’il n’a qu’un rôle d’observateur dans toute cette histoire, mais rien que pour cela, il se sent en grande forme et particulièrement excité pour la journée qui va suivre.
Le professeur Armando l’a déjà un peu briefé : il s’agit d’une suite de procès et d’enquête ayant déjà commencé. Une histoire de meurtre d’un homme dans les bois à qui l’on a fracassé le crâne, attaché, avant de l’abandonner sur place. Les indices trouvés par les inspecteurs ont tous fini par désigner un seul homme, ne pouvant être que l’unique coupable. Forcément, l’affaire devait être ainsi plutôt simple aux yeux de M. Armando, cependant, au cours de la première journée, l’avocat de la défense est parvenu à retourner la situation à son avantage par une preuve plutôt solide. Apparemment, le coup porté a été donné par un gaucher. Problème ? Son client est apparemment droitier et aucune trace de magie n’a été décelé dans les alentours pour laisser planer la supposition d’avoir lancer un sort pour assener l’arme du crime sur la tête de la victime. Donc, tout ici a été réalisé « à la non-maj », peut-être pour donner plus de difficultés aux aurors en charge.

En tout cas, l’argument a été entendu : si M. Armando ne trouve pas une preuve convaincante pour réaliser une véritable volte-face au procès, le suspect sera relâché dans la journée même sans plus rien à craindre ensuite. Il devient donc plus qu’urgent de trouver de quoi consolider le dossier et de trouver la vérité derrière toute cette histoire !

Notant tout ce que lui a expliqué son professeur depuis l’arrivé, Apollo vérifie qu’il n’ait rien oublié et qu’il ait également bien compris tout ce qu’il y allait avoir à réaliser désormais.

« Si j’ai bien compris, nous allons d’abord sur la scène du crime, puis à la morgue, votre bureau pour vérifier le dossier une dernière fois avant le tribunal. »

Forcément, le passage à la morgue a tendance à l’inquiéter un peu, il n’a jamais vu de cadavre de sa vie (enfin, il ne s’en souvient surtout pas), il craint un peu sa réaction. Mais il sait également que c’est une chose à laquelle il va souvent être confronté plus tard, alors autant qu’il s’y prépare maintenant. Il n’aura pas grand-chose à faire, rien ne l’empêchera de malgré se tenir un instant un peu à l’écart et quand même écouter les dires du médecin légiste !

Allez Justice, tu peux le faire, tu ne dois pas décevoir le professeur qui t’a proposé cette journée, c’est l’occasion où jamais !

Ah, il donnerait tout pour hurler sa phrase fétiche encore une fois un bon coup, mais quelque chose lui dit que ce n’est plus le moment !