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Preview du mois de décembre : it's beginning to look a lot like Christmas!
ILUKAAN est un forum MULTIFANDOM dans l'univers d'Harry Potter.
Ilukaan est une école de magie internationale se situant en Nouvelle-Écosse au Canada.
L'histoire se déroule en 2024, mélangeant magie et technologie.
Vous pouvez jouer des personnages de manga/anime, jeux vidéos, films d'animation, dessins animés, romans jeunesse ou encore un OC.
L'intrigue se fait à la fois en RPCB et RP-POST.
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[Mars 2022] L'ersatz d'une étoile | RP SOLO
Ramuda Amemura
Cervirald
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The optimist sees the doughnut, the pessimist sees the hole. ♡

ϟ Œuvre : Hypnosis Mic
ϟ Parchemins : 272
ϟ Gallions : 260
ϟ Âge (RP) : 22 ans
ϟ Maison : Cervirald
ϟ Année scolaire : 11ème année
ϟ Baguette : Noisetier, cœur en crin de licorne, d'une longueur de 31cm, assez souple
ϟ Cursus : Commerce & Artisanat Magiques
ϟ Malle : ♡ Des sucettes
♡ Des stylos pailletés
♡ Un kit de couture d'urgence
♡ Mélange mutant (x 2)

ϟ Autres comptes : Kokichi Oma, Ernest B. Albrecht, Cassiopeia Alvarez, Maya Fey, Tiamat Lamyri
Ramuda Amemura
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The optimist sees the doughnut, the pessimist sees the hole. ♡

ϟ Œuvre : Hypnosis Mic
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ϟ Baguette : Noisetier, cœur en crin de licorne, d'une longueur de 31cm, assez souple
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Sujet: [Mars 2022] L'ersatz d'une étoile | RP SOLO
Mar 3 Sep 2024 - 3:43
                    
L'ersatz d'une étoile
The shard of life that I desperately longed for,
all of it's turned into mere daydreams.
"It's too late now," wails the Nocturne.
Ramuda Amemura tournait un bâton de sucette au bout humide et mordillé entre ses doigts. L’infirmière lui avait interdit d’en manger, mais, dès qu’elle avait quitté la pièce, il avait fouillé dans son sac à dos, lequel contenait toute une pochette dédiée à sa collection de bonbons, amas hétéroclite de sucettes à la fraise, à la cerise, au raisin et une au melon d’eau, en avait choisi une et l’avait glissée entre ses lèvres. Personne ne pouvait lui donner d’ordres. (Ses cigarettes d’urgence se trouvaient dans une sous-poche du même compartiment, dont la fermeture éclair était toujours fermée. Jusqu’à maintenant, il s’était évadé de sa chambre huit fois pour aller fumer dans le petit espace vert à côté de l’entrée principale. Sûrement qu’il avait été aménagé pour revigorer l’humeur des personnes internées à long terme et utilisé par les travailleurs pour se rafraîchir l’esprit sur leurs heures de dîner.)

Ramuda avait été admis à l’hôpital il y a une semaine et il ne pensait déjà qu’à rentrer à l’école. Là-bas, au moins, il ne serait pas seul avec la plus vicieuse des vipères : lui-même.

(En plein cours de Sortilèges, alors qu’il secouait sa baguette en récitant des formules acadabrantesques, rien ne se produisait. Il se demanda pourquoi, puis prit conscience du bouchon qui s’était formé au fond de sa gorge, qui avait étouffé, étranglé sa voix. Un des deux instruments de sa magie et de ses miracles. Après avoir raté un Capacious Extremis trois fois à la suite, il s’arrêta net. La frustration l’avait saisi par le cou. Une pensée avait graduellement commencé à se répéter dans sa tête, jusqu'à en usurper sa petite voix intérieure : je dois tousser. Maintenant. Un sourire fragile aux lèvres, il s’était levé de son siège, prétextant à son professeur un besoin urgent d’aller aux toilettes, était sorti de la salle de classe en trottinant, avait couru jusqu’à l’extérieur du bâtiment de cours.

Et il avait toussé.

Encore et encore, car sa gorge grattait, et s’il toussait juste un peu plus, il pourrait peut-être reprendre son souffle. Sauf que cette démangeaison ne voulait pas le quitter et le fond de sa bouche commençait à brûler. Le sang traversait sa trachée, grattait sa paroi fibro-cartilagineuse, remontait jusqu’à son pharynx, glissait le long de sa langue, tachait les manches immaculées de son uniforme.

N’avait-il pas un peu jalousé les Lupy à un moment ? Comme les Strixyst et les Ursirre. Si la fontaine d’Ilukaan n’avait pas une dent contre lui, elle n’aurait pas moqué sa tragédie. Tu soignes le monde, Ramuda, mais personne ne pourra jamais recoller les morceaux qui te composent. S’il plissait des yeux et se laissait rêver, peut-être aurait-il pu imaginer faire partie de la maison du loup. Le goût oxydé qui accaparait ses sens l’empêchait pourtant de glisser dans une réalité alternative. Il était condamné à rester le marionnettiste de sa propre peau.

Faisant fi des gouttelettes rouges qui marquaient son passage aussi bien que les cailloux du petit Poucet, il laissa tomber son poids contre le mur du bâtiment et le longea. À chaque pas, une quinte de toux. À chaque quinte de toux, une écume sanguine s’écoulant le long de son menton. En une minute, peut-être deux, il s’écroula, tas de muscle, d’os et de tendons désarticulés.

Quand il rouvrit les yeux, ça ne fut pas à l’infirmerie mais à l’hôpital.)

Cette fois, c’était la bonne, il n’allait jamais rentrer, les autres allaient se demander où il était parti, ou peut-être pas ? Qu’est-ce qui était le pire, Ramuda ? Car ce qui le blessait le plus, qu’il leur manque ou pas, c’est ça qui allait arriver. Sa raison lui filait entre les doigts au rythme des bips du moniteur cardiaque. Au départ, il s’en servait comme métronome pour chantonner, mais sa voix, meurtrie par la violence de sa crise, sonnait différente. Elle lui semblait alien. Son timbre n’avait pas changé, mais elle était frêle et vacillante. Celui qui parlait n’était pas Ramuda, l’adorable et jovial easy R : quelqu’un d’autre de faible et fragile contrôlait son élocution. Quand il s’aperçut de la vulnérabilité des sons qui sortaient de sa bouche, sa mélodie se tut. Il répondait aux infirmières en forçant un enthousiasme qu’elles faisaient semblant de croire. Le jeune homme le savait, il n’était pas dupe. Seul un idiot croirait à une façade en papier mâché comme celle qu’il avait érigée pour les distancier.

Entre ses épisodes de toux violente et ses perfusions, le temps se faisait long. Pour le tuer, le Japonais ne pouvait que briser les règles des docteurs, scroller les médias sociaux et attendre impatiemment la visite de Baset, la seule personne qu’il avait contactée suite à son réveil impromptu sous un plafond inconnu.

Sauf que, quand un cognement retentit à la porte de sa chambre aux murs blanc, draps bleus et peintures insipides, Ramuda savait que ce n’était pas son individu préféré sur Terre qui se cachait derrière, car ça n’était pas encore l’heure. Il ne répondit rien, peu enclin à fatiguer ses cordes vocales irritées. Si on voulait tant le voir, on entrerait.

Son intuition fut bonne, car la poignée tourna et la porte s’ouvrit, révélant ce qui s’apparentait à Ramuda, mais aux couleurs ternes. Quand ses yeux noisette (mornes) croisèrent les iris bleus (artificiels) de sa copie alitée, le nouvel arrivant souffla du nez.

Shiguma, interpella le garçon malade. Grave et piquante était la voix naturelle des jumeaux Amemura. Ramuda, à cet instant, se glissa dans ce rôle de haine, de compétiteur, de rival.

Il ne savait pas que le docteur avait contacté sa famille.

Bien que le visiteur soit venu avec un bouquet de fleurs, une lourdeur funeste avait pénétré l’air.
Une nouvelle tragédie s’annonçait.


♡♡♡


Tu n’es rien, Ramuda. Je pourrais reprendre ta place et personne ne le remarquerait.

C’était faux. Si faux. Ceux qui partageaient des souvenirs avec lui le sauraient. Mais avait-il vraiment passé des moments inoubliables avec qui que ce soit ? S’il demandait à ses amis comment il était vêtu le jour où il avait improvisé un défilé de mode dans le dortoir des Cervirald, est-ce que quelqu’un pourrait donner la réponse juste ? Alors, ceux qui avaient déjà entendu son chant le sauraient. Un doute. Sa voix était-elle inimitable pour celui qui était né avec un corps identique au sien ? Son tempérament, sinon. Sa façon d’agir. Tout ce qu’il aimait. Son style vestimentaire, ses mimiques. Avec un peu de travail et en fouillant son portable, Shiguma pourrait devenir Ramuda.

Rien chez toi n’est réel. Tu fais semblant de sourire, tu fais semblant d’aimer les gens, tu fais semblant de respirer.

Shiguma avait raison. Son frère mentait tout le temps et c’était pour des raisons égoïstes. Il ne voulait que devenir populaire, se démarquer de la masse comme une étoile filante se dégageant d’une agglomération de rochers inertes. Être au centre de l’attention de la seule façon qu’il pensait pouvoir le faire : en devenant quelqu’un d’autre. Sans ses faux sourires, Ramuda ne savait pas exprimer ses émotions. Il se savait aigri, des fois triste, souvent jaloux et envieux du bonheur facile de ceux qui l’entouraient, tout comme de la simplicité de leur existence. Mais, pour être sincère, il devait aussi se montrer vulnérable. Exposer sa jugulaire aux loups féroces et affamés. Il ne s’en sentait pas capable.

Je ne vois pas une carte de vœux sur ta table de chevet. Peut-être bien que même ta charade ne trompe personne. C’est pathétique. Tu mens pour être aimé et pourtant personne ne t’aime.

Les souvenirs de cette conversation se brouillaient dans sa tête à force de se répéter sous l’impulsion de sanglots silencieux. Qu’avait dit son frère, qu’est-ce que son insidieux inconscient avait décidé de modifier au moment de stocker ce moment dans sa mémoire à long terme ? Il ne le savait plus. Tout ce qui lui revint en tête furent les dernières paroles qu’il avait adressé à son jumeau :

Va crever, Shiguma.


♡♡♡


Les lampadaires permettaient à Ramuda de deviner quelques formes à travers la fenêtre. Il n’avait pas bougé de son lit depuis quatre heures, son corps las et lourd.

Les lampes prétendaient être des étoiles tout comme lui revendiquait une forme d’humanité. De loin, on pouvait y croire, mais l’âme manquait. Jamais l’ampoule ne passerait outre l’exosphère et jamais Ramuda ne trouverait son cœur. Il n’avait pas le temps. À chaque jour qui passait, il s’effritait. Une comète qui tombe de haut, plusieurs kilomètres de diamètres, qui n’est plus qu’une petite pierre quand elle touche terre. Le sang ne voulait pas rester captif de sa chair. Ramuda était né sorcier, mais son corps rejetait la magie, ou la magie rejetait son corps. Il n’avait pas été conçu pour vivre.

Laissé à lui-même, Ramuda ne pensait qu’à la fragmentation. Son corps et son âme, sa chair et son sang, ses sentiments et ce qu’il en exprimait, ses mots et ses pensées, son vide et son masque.

Il replia ses jambes vers sa poitrine, les enlaçant entre ses bras fatigués. Il ne se sentait pas bien. Espérant que le passage du temps soigne son malaise, il déposa son visage contre ses genoux et ferma ses paupières.


♡♡♡


Le docteur lui dit qu’il serait gardé à l’hôpital pendant au moins deux semaines de plus, car son état dégénérait : son sang avait taché plus d’une dizaine de taies d’oreillers et de jaquettes bleues. L’équipe médicale attendait, sans grand espoir, qu’une place se libère dans un hôpital spécialisé aux États-Unis pour l’y envoyer. Ils espéraient qu’être traité là-bas lui donnerait une chance plus élevée de s’en sortir.

Tout ce qu’il compris là-dedans fut qu’il y avait des chances qu’il ne s’en sorte pas.

Était-ce égoïste de vouloir que ceux qu’il aimait gardent de beaux souvenirs de lui ? Était-ce encore plus égoïste de forcer son entourage à le voir se faner et disparaître ?

Il ne put pas s'empêcher de penser à eux - ceux qu'il considérait comme ses proches, malgré tous les secrets et toutes les cachotteries - et à ce qu'il allait bien pouvoir leur dire.

Atsushi. Kainé. Il ne leur avait jamais parlé de ses soucis de santé et ils ne se doutaient de rien. Super, il n’aurait qu’à affirmer être parti en voyage, leur envoyer des cartes postales bidon et le tour serait joué. Même s’ils doutaient de la véracité de ses propos, comment sauraient-ils où le retrouver ? Ça serait facile de les éloigner juste assez pour qu’ils ne le pleurent pas trop.

Baset.
Parmi les dizaines de personnes qu’il avait embrassées, il était la seule qui avait sincèrement fait papillonner l’estomac de Ramuda. Il n’avait par ailleurs jamais réussi à comprendre exactement pourquoi il s’était entiché de cet homme horrible et égoïste, aux défauts innombrables et aux qualités qui se comptaient sur les doigts d’une main. Oh, qu’est-ce que le jeune Amemura l’adorait. Il se sentait en sécurité dans ses bras, riait toujours à ses côtés, et, pour une raison qui lui échappait, lui faisait confiance, plus qu’à quiconque. Faire confiance à un escroc, quelle idiotie. (Sauf que ce truand prenait toujours son visage entre ses mains avec délicatesse, comme s’il était une gemme magnifique mais fragile, à protéger. Comme si Ramuda était précieux.)

Seulement, le musicien ne voulait pas qu'il tienne sa main lorsqu'elle deviendrait froide et blanche.

Submergé par un mélange chimérique de pensées, de frayeurs et l’envie viscérale de protéger les rares personnes qu’il chérissait du spectacle pathétique de sa laborieuse agonie, Ramuda prit une décision.



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[Mars 2022] L'ersatz d'une étoile | RP SOLO Vg04
            
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