Who am I...?

Ramuda est un sorcier sang-mêlé appartenant à la maison Cervirald et en 11ème année (il a redoublé sa 9ème année). Il suit le cursus Commerce et Artisanat magique. Il ne possède aucun don. Il n'occupe aucun poste.

Sa baguette est faite de noisetier, avec un cœur en crin de licorne, d'une longueur de 31cm, assez souple. Il n’a pas d’animal de compagnie.

Son patronus est un ara chloroptère. L'odeur de son Amortentia est composé de bonbon, de cigarette et de désinfectant d'hôpital. Son reflet dans le miroir du Riséd est un rassemblement de tous ses médecins lui disant adieu. Son Épouvantard prend la forme d’un fantôme.

Il n'a pas de famille présente à Ilukaan. Sa matière favorite est Artisanat magique et la matière qu'il aime le moins est Sortilèges.

« I’ll color whatever I want with Shibuya’s sound ! » — Ramuda Amemura

Difficile d’imaginer Ramuda comme autre chose qu’un adolescent à première vue. 1m55, maigre comme une brindille, cheveux courts en arrière mais longs en avant rose barbe à papa et grands yeux bleus qui ressemblent à des billes ou à de gros bonbons : rien chez lui ne crie adulte. Son visage rond et ses grosses joues écrasables n’aident clairement pas son cas. Et tout ça, c’est sans compter la malléabilité de son expression faciale, qui lui permet de montrer au monde entier une gamme colorée de faux sourires.

Ce sont ses artifices. Car la réalité n’est au fond que robotique et froide, comme la personnalité qui se cache sous cet amuse-gueule sucré et coloré.

Ses vrais cheveux sont noirs. Ses vrais yeux sont bruns. Est-ce qu’une réalité peut être plus ennuyante que ça ? Ramuda n’aime pas se montrer sous son vrai jour, alors il se couvre de poudre et de fard à paupières. Pourquoi être normal lorsqu’on peut avoir les cheveux rêvés de chaque gamine de 8 ans de ce monde et des iris du même bleu que le fond d’une piscine ? Pourquoi ne pas se mettre une petite couche de mascara chaque matin pour avoir l’air d’une star dans une publicité télévisée ? Ses yeux sont si captivants ainsi, emprisonnés dans une cage de longs cils, trônant en haut de deux pommettes roses et hautes et bien remplies.

Il est facile de remarquer que son mensonge ne se finit pas là. Non, il va beaucoup plus loin, jusqu’à s’immiscer dans sa façon de parler et innerver sa voix. Il la fait sonner enfantine, assez aiguë, bien que de toute évidence masculine. Dès qu’il ouvre la bouche, on ne le traite plus de fillette (mais encore de gamin ; il ne peut pas échapper à cette accusation). Pourtant, dès que le masque tombe, elle se fait grave, profonde, et puissante. Rien qui ne ressemble à son gazouillis joyeux et innocent habituel. Étonnamment, il sait chanter avec les deux. Son timbre vocal reflète aussi la voix qu'il utilise. Là où son discours est enfantin et qu'il utilise des mots mignons quand il parle de façon aiguë, il utilise plutôt son ton naturel lorsqu’il parle avec sérieux ou se veut insultant.

Ses ambitions de devenir un jour designer se voient directement lorsqu’on pose l'œil sur lui, un jour où il n’y a pas cours. Il se vêtit toujours de pièces de dernier cri, souvent fluo et des fois aux motifs rétro, comme l’on voit à Shibuya. Lui arrive-t-il de porter des jupes, et occasionnellement l’uniforme féminin ? Oui ! Sa garde-robe est aussi composée de tenues plus proches de la street fashion, et des tendances japonaises particulièrement. Il est notable qu’un certain accessoire ne le quitte que peu souvent : une ceinture très longue faite de façon à ne pas juste tenir son pantalon, mais aussi à créer une sorte de queue derrière lui, ressemblant à celle d’un petit démon à cause du cœur en métal à son extrémité.

Bref, Ramuda Amemura fait attention à son apparence. Pourtant, l’apparence ne se résume pas qu’à l’allure. Rarement une odeur autre que celle des sucettes qu’il a quasi constamment en bouche émane de lui, ou sinon celle d’un délicieux parfum à la gomme balloune. C'est fait par exprès, pour couvrir l'odeur des cigarettes qu'il fume encore occasionnellement. Peu de gens savent qu’il fume, par ailleurs, car ça n’est pas mignon. La perception que les gens ont de lui changerait si ça s’apprenait. Donc, il y va à 110% au niveau de l’hygiène et fait attention à constamment sentir le bonbon, car vaut mieux trop en faire que de se faire démasquer à ses yeux.

Certaines pilules sont enrobées de sucre. De cette façon, la personne qui l’avale ne goûte pas toute l’amertume des composés chimiques en son sein. Ramuda est fait comme une pilule, à l’exception que son intérieur dégoûtant ne soigne pas les maux.

La première impression que tout le monde a de lui se veut étrangement similaire : il est immature, enfantin, un peu trop physiquement affectueux, mielleux, et quand même un peu mignon. Ce comportement exagéré a tout de faux, mais c’est comme ça qu’il agit face à tout le monde, inconnus comme amis proches, dans la vie de tous les jours. Le Cervirald aime la séduction, paraître adorable et accumuler avec avarice les compliments d’inconnus. Même sa façon de parler est modulée pour correspondre à cette image qu’il veut créer, en intégrant par exemple des expressions enfantines à son vocabulaire ou, encore plus remarquablement, avec le ton de sa voix. Ce dernier est naturellement assez grave, mais il s’est entraîné à parler avec un ton aigu qui lui donne un air plus adolescent, qu’il ne laisse tomber que lorsque sa façade dégringole. Pourtant, même quand il joue la comédie, certains défauts de Ramuda ressortent déjà. Notamment, le fait qu’il soit rancunier et facilement vexable. Il ne se gêne pas d’insulter les gens qu’il n’aime pas, souvent de mots tout aussi immatures que son comportement général l’est, et ce même sans qu’ils lui aient fait quoi que ce soit : leur simple présence suffit à faire déborder sa rancœur.

Bref, il n’est pas si difficile, si on s’intéresse réellement à Ramuda, de remarquer qu’il joue la comédie. Le concerné sait quand quelqu’un le réalise ; il est loin d’être idiot. Il n’a d’ailleurs pas grand mal à remarquer quand les autres mentent ou lui cachent un secret. Fouineur, il est du genre à tout essayer pour apprendre la vérité sur les autres, mais s’offusque quand on en fait de même pour lui. D’ailleurs, il adore les ragots et les rumeurs - surtout participer à leur prolifération, pas en être le sujet. Hypocrite fait définitivement partie de la longue liste de ses défauts. Il a conscience des cachotteries et de l’avis des autres à son sujet, certes, mais le Japonais n’est pas spécialement observateur pour tout ce qui ne relève pas des paroles ou de l’attitude générale. Il n’est pas du genre à remarquer un livre suspicieux sur une table, par exemple, ni à voir les vérités cachées dans un mensonge. Ainsi, il a souvent du mal à résoudre les mystères qui l’intéressent et à déchiffrer les véritables intentions des autres aussi bien qu’il l’aurait voulu.

Sa difficulté à remarquer les subtilités vient peut-être du fait que le jeune Amemura est une personne directe. Eh oui, la personne qui insulte les autres pour rien manque de tact ! Surprenant ! Évidemment, cette caractéristique n’englobe pas ses mensonges et ses sentiments, mais concerne plutôt ses opinions. Quand il trouve qu’une personne est bien habillée, il n’hésite pas à lui souligner. Quand il apprécie la compagnie de quelqu’un, cette personne aura droit à un câlin et à des mots gentils de sa part. Quand il trouve la nouvelle coupe de cheveux de quelqu’un moche, il lui dira et lui proposera de lui donner le numéro de son coiffeur. Si les ongles de quelqu’un sont mal peints, ou que quelqu’un lui tape sur les nerfs, il lui dira. Que les gens le veuillent ou pas, Ramuda donnera son avis sur tout. Même si cette habitude est définitivement irritante, il serait faux de dire que ce n’est que méchant de sa part ; il essaie après tout d’aider ses connaissances à améliorer ce qu’il n’aime pas chez eux (sauf leur personnalité, ce n'est pas son problème). N’est-il pas généreux de leur faire remarquer leurs faux pas et de les corriger ?

Une caractéristique du jeune homme plus difficile à voir est la conviction première qui guide ses actions et le motive à aussi ardemment cacher le véritable lui-même. « Réussis ou meurs. » Depuis qu’il est enfant, les attentes de ses parents à son égard ont toujours été élevées. S’il n’était pas compétent, s’il ne se démarquait pas, s’il n’était pas utile, on le lui reprochait. Cette mentalité a créé chez lui un esprit de compétition très, très fort, avec son frère jumeau. La compétition n’est pas réciproque, car son frère a toujours été meilleur que Ramuda en tout, mis à part pour l’art et la musique, qui étaient malheureusement des talents que les adultes de la famille dénigraient par rapport à l’aisance mathématique et les bonnes manières. Avoir grandi dans un environnement si froid força le jeune garçon à vite devenir autonome pour éviter de se prendre des remarques et développa chez lui un individualisme très marqué. Même aujourd’hui, il évite de demander de l’aide à qui que ce soit même lorsqu’il en a sacrément besoin, et, en retour, il n’offre pas la sienne non plus. Ça ne veut pourtant pas dire qu’il refuse systématiquement de donner un coup de main si on lui demande. Il faut juste qu’il ait quelque chose à y gagner ou au moins l’opportunité de s’amuser pour accepter.

Au fil des années, surtout depuis que ses parents ont coupé les ponts avec lui, Ramuda a commencé à détester sa famille. Cette haine s’est rapidement étendue aux responsabilités en général. Pourquoi faire ce que les autres veulent qu’on fasse si on sait déjà qu’on ratera ? De plus, il a tendance à déléguer les tâches qui ne l’intéressent pas. En gros, il a de la chance d’avoir intégré un cursus universitaire qui l’intéresse, sinon il n’aurait jamais passé sa huitième année, et ses partenaires de travail d’équipe le détestent unanimement.

Il ne devrait pas être surprenant d’apprendre que les standards moraux de l’aspirant designer sont très souples. Il lui est déjà arrivé, plus d’une fois, de faire des commentaires du style,  « Vous n’étiez pas sérieux quand vous avez proposé de vendre ses organes pour rembourser ses dettes ? », ou de demander si de l’argent a été volé sans aucune inquiétude ni préoccupation autre que la curiosité. Ayant longtemps vécu loin des autres et n’ayant pas été éduqué par des individus soucieux de justice, Ramuda n’a jamais entièrement intégré toutes les normes sociales. Il ne remarque pas spécialement que ces commentaires sont un peu déplacés, ni même qu’il ne devrait pas penser comme ça tout court. Impossible à ce point de faire de Ramuda un citoyen modèle qui sera là pour maintenir l’ordre, mais il est encore possible de lui faire comprendre pourquoi certaines actions sont mauvaises si elles ont des répercussions négatives directes sur les autres. Il faut juste qu’on arrive à lui faire se mettre dans les chaussures des victimes. Car, oui, son manque d’empathie inné est à l’origine de son incompréhension générale face à ce qui est mauvais ou non. Cela le rend d’ailleurs assez mauvais avec les enfants. Pourtant, ça ne veut pas dire que Ramuda est exempt de générosité ou de gentillesse. Après tout, il distribue des bonbons à tous ceux qui lui ébouriffent les cheveux ! Il est gentil avec les animaux aussi, et a une préférence marquée pour les chats. Il n’est pourtant pas très bon avec eux et a peur d’en adopter, car il sait qu’il ne s’en occuperait pas très bien. Ce n’est juste pas par sa vertu exemplaire qu’il brille de façon générale.

L’une des préoccupations principales de Ramuda est celle de ne pas être un individu unique et spécial. Quand il est arrivé à Ilukaan, il était un jeune enfant sans bonheur, sans aspirations, qui était perdu et savait à peine tenir une conversation avec son voisin de table sans l’envoyer chier. Cela changea quand un élève un peu plus vieux que lui le prit sous son aile et l’aida à naviguer l’école et les interactions sociales. C’est lui qui lui apprit à sourire et qui lui a transmis sa passion pour la mode. Bref, Ramuda a forgé une grande partie de qui il est aux yeux des autres à partir de ses interactions avec cette personne : son masque. Sans lui, il ne sait toujours pas qui il est. Il n’a jamais eu l’occasion de se chercher parce que tout le monde autour de lui croit, ou fait semblant de croire, qu’il est un garçon fêtard, sociable, optimiste, mignon. Ses émotions les plus réelles, poignantes, sont pourtant davantage de l’ordre de la jalousie, de la colère, de l’irritation, qu’il n’exprime pas de façon saine, car il ne sait pas comment. Le jeune Amemura est absolument convaincu d’être un imposteur, d’être faux, de ne pas mériter sa place aux côtés des autres, que les liens qu’il forge sont tous des mensonges. Il lui arrive par ailleurs de dire aux personnes qui lui ressemblent trop et qui par conséquent l’énervent de disparaître ou d’aller crever - chose qu’il ne dit dans aucun autre contexte.

(Ce qu’il a du mal à réaliser, c’est que son masque, de base entièrement faux, ne l’est plus entièrement. Il n’est pas naturellement adorable et mignon, et il n’aime pas la compagnie et la séduction autant qu’il le laisse entendre, mais ses actions ne sont-elles pas principalement guidées par sa volonté de faire du monde un endroit plus amusant ?)

Parce que ça ne suffit pas, Ramuda est une personne impulsive, qui agit beaucoup selon ses caprices et qui se laisse généralement porter par le flot des choses. En septième année, a-t-il longtemps réfléchi à quel cursus il appliquerait ? Non, il a joué à pile ou face pour déterminer sa destinée : respecter les vœux de ses parents ou suivre son rêve. Cette tendance à ne pas penser au futur vient du fait qu’il est atteint d’une maladie chronique majeure, qui lui fait tousser du sang et affaiblit généralement son corps. Est-il aux portes de la mort ? Pas en ce moment. Pourtant, il est hyperconscient du fait que son espérance de vie est inférieure à celle de toutes les personnes autour de lui. Il passe beaucoup de temps à l’hôpital, aux côtés de médecins… Son quotidien est parsemé de rappels de sa condition tragique. Alors, quand il n’a pas cette réalité en pleine face, il évite du mieux possible de penser à l’avenir pour éviter de désespérer. Vivre dans le moment présent lui permet de garder la tête haute.

Bien qu’il passe beaucoup de temps à faire la fête, entouré d’inconnus, de coups d’un soir ou d’amis qui le connaissent à peine, Ramuda n’est en réalité pas une personne qui aime passer beaucoup de temps en groupe. Lors de soirées, il arrive tard et s’éclipse souvent avant tout le monde pour aller fumer et recharger ses batteries. Il apprécie ses moments avec de la compagnie, mais le fait qu’il soit aussi réservé et qu’il passe une grande partie de son temps à jouer un rôle le rendent facile à épuiser.

S’il y a une chose que Ramuda valorise dans la vie, il s’agit de l’art, sous toutes ses formes. C’est, selon lui, une très bonne façon de rendre le monde plus coloré et de partager le bonheur d’un créateur. C’est pour cette raison qu’il valorise autant la mode et s’acharne autant à devenir designer : il veut laisser sa marque dans le monde avant qu’il ne soit trop tard. La musique joue également un rôle important dans sa vie, vu qu’il a longtemps suivi des cours de chant payés par ses parents et s’est fait des amis, auxquels il s’est vraiment attaché, en faisant du rap avec eux. Il chante encore aujourd’hui, des fois dans la rue, et poste des covers de chansons sur Witchtube par pure passion. Bien évidemment, il sait aussi dessiner, vu qu’il cherche à devenir designer, bien qu’il ne s’acharne pas à apprendre la peinture ou toutes les complexités du médium.

Enfin, de façon un peu paradoxale, Ramuda est une personne qui s’attache fort aux rares élus qu’il décide d’accepter dans son cercle intime. Il n’hésite toutefois pas à cacher ses secrets même à ceux qu’il aime pour de vrai. Leur affection pour eux est sincère, mais il remet souvent en question ces relations. Si lui, en tant que personne, est faux, alors que sont ses relations ? Au moins, il fait beaucoup d’efforts pour être gentil avec eux, histoire de compenser le fait qu’il n’est pas celui qu’il prétend être. Ramuda est d’ailleurs assez généreux avec ses amis, leur offrant des cadeaux, des restos, mais il profite aussi de ce que les autres ont à lui offrir en retour sans jamais se sentir gêné. La gêne n’est juste pas son truc.

« My shadow is still smiling
I wonder who my life is for. » — Ramuda Amemura