« Tic… Tac… Tic… Tac… »

Le bruit incessant de l’horloge se trouvant dans la même pièce que lui était devenu ce qui rythmait le temps qui passe, seul indicateur des longues minutes qu'il avait déjà perdues à attendre dans cette salle.
En même temps, c'était sa faute, il était arrivé en avance, il ne pouvait pas en vouloir à son hôte de le faire attendre.
Enfin, hôte. Drôle de terme pour parler de l’homme qui va lui faire passer un entretien d'embauche dans les minutes à venir, mais l'épreuve qui l’attend n’effraie pas Diego le moins du monde. Tout au plus, il voit cela comme une formalité, une simple étape avant d'accéder au poste de professeur dans la prestigieuse école dans laquelle il venait de postuler, comme il l’avait promis à Mia.
En effet, il se trouvait actuellement assis dans un fauteuil du bâtiment administratif d’Ilukaan, attendant patiemment que le directeur de l'école, Vincent Leroy, puisse le recevoir pour discuter autour d’une tasse de café.
Ça faisait bien longtemps qu’il n’avait pas passé un entretien comme celui-ci, d’ailleurs. Qu’allait-il bien pouvoir raconter à Leroy ?
Se présenter, déjà, probablement.
Diego Armando, 33 ans, anciennement avocat de la défense et maintenant procureur, originaire de San Francisco qui postule pour être professeur de rhétorique, c’est presque logique, si on omet le fait qu’il fait, sans vouloir se vanter, partie des meilleurs de la profession à l’heure actuelle. Et qu’il l’est depuis qu’il a réussi son examen du barreau, d’ailleurs.

Sans vouloir se vanter, on a dit hein.

Ah… Parler de son parcours sera une nécessité pour expliquer cet étrange choix, mais par où commencer ?

Pas trop tôt non plus. Son enfance n’a aucun intérêt dans l’instant présent - pas qu'elle soit particulièrement intéressante non plus. Il est né à San Francisco en 1990. Son père était un homme d'affaires au succès retentissant et sa mère avait réussi dans le monde la finance - et malheureusement pour lui, la seule chose qu’eux trois ont en commun est leur sale manie de sacrifier leur vie privée au profit de leurs carrières respectives.
Y repenser fait soupirer Diego un court instant - ce n’est pas le moment mais c’est plus fort que lui. Il n’a jamais manqué de rien si ce n’est de ses deux figures parentales.
Ah… Heureusement il s’en était très bien sorti tout seul. Tout seul avec les gouvernantes et autres nounous qui avaient été engagées pour s'occuper de lui évidemment.

Bon, l’enfance, aucun intérêt ni la moindre envie d’y repenser dans la détail, passons tout de suite à ce qui vient après, hein ?
Étant né aux Etats-Unis, c’est à Ilvermorny qu’il a fait l’entièreté de ses études, de sa première année jusqu’à son examen du barreau qui lui a permis de devenir avocat. Comme tout le monde, il avait ses matières fétiches et celles qu’il appréciait beaucoup moins, mais il n’en était pas moins un excellent élève, et une fois ses études de droit commencées, un étudiant excellentissime.

Toujours sans se vanter bien sûr.

Il était un élève brillant, toujours en tête de classe - certains disaient que c’était parce qu’il avait un esprit de compétition tellement stupide qu’il ne supportait tout simplement pas de perdre et Diego ne pourrait pas leur donner tort mais… Ah, c’est grâce à ça qu’il a réussi, non ?
Pour en rajouter sur ses études, il avait même fait partie du conseil des élèves de l’école lors de sa 7e année, et avait rejoint l’équipe de Quidditch de sa maison lors de sa 5e année. Il en sera même devenu le capitaine pendant ses trois premières années d’études de droit, avant de céder sa place pour se concentrer sur ses années de master et surtout préparer l’examen du barreau.
En gros, il était vraiment l’étudiant qui réussissait tout ce qu’il entreprenait, il était populaire (de façon générale comme avec les filles…), était entouré d’un tas d’amis…

Ah, y repenser le fit sourire, alors qu’il prenait une gorgée de sa troisième tasse de café (pas depuis ce matin, depuis qu’il était assis sur ce fauteuil à attendre le directeur Leroy). Ilvermorny, c’était le bon temps. Ça lui manquerait presque… Presque uniquement.

“Presque”, parce que les études c’est bien, mais rien ne vaudra jamais d’être dans un tribunal et de parler au nom d’un accusé que l’on croit innocent, ou au contraire parler au nom de la loi pour accuser un coupable.

Et ça, il a pu le commencer très tôt. Dès qu’il a eu son diplôme en poche, il s’est débrouillé pour se faire embaucher dans le cabinet d’avocats Rosenberg, et sa carrière d’avocat de la défense commençait. Il était jeune, il était brillant, et rien ne semblait lui faire froid aux yeux, les cas les plus difficiles comme les pires criminels.
En tant qu’avocat de la défense, il n’avait jamais perdu une affaire - et très vite il était devenu le meilleur avocat du cabinet, s’attirant les foudres de ses collègues au passage.
En même temps, pouvait-on les blâmer d’être jaloux de ce jeune avocat talentueux, beau et riche ?

Encore une fois, toujours sans se vanter.

Sa carrière d’avocat de la défense, il l’a commencée il y a 10 ans maintenant, et quelle carrière il a eue. Il était le meilleur, comme toujours, c’est tout.
Deux ans après avoir rejoint le cabinet Rosenberg, il se comportait déjà comme s’il en était le patron (alors que pas du tout), et se permettait toujours de donner son avis sur tout.
Rosenberg appelait ça la fougue de la jeunesse, et le laissait faire. C’était peut-être ça le pire.
C’en était au point où Diego se permettait même de mettre son grain de sel dans les entretiens d’embauche, donnant son avis comme s’il avait la moindre valeur dans la décision finale.

Il avait même participé à l’entretien de Mia, la femme qui était aujourd’hui sa fiancée. Ah… S’il avait su à l’époque…
Ben… S’il avait su, peut-être que la première chose qu’il aurait dit en la voyant n’aurait pas été “mais depuis quand on fait dans la charité, papi ?”
D’accord, D’ACCORD ce n’était pas malin, mais en même temps…! … En même temps rien du tout, il n’avait pas d’excuse. Il s’était comporté comme un sacré con, mais euh… Bah à la fin de l’entretien de Mia, il avait encouragé Rosenberg à l’engager donc ça rattrape un peu non ? …Non ?
En tout cas, grâce à lui (oui), Mia avait été engagée et était devenue avocate dans le même cabinet que lui, et c’est quelque chose qui aura changé leurs vies à tous les deux.

Mia, Mia, Mia… Quelle femme ! Elle était passionnée, ça ne faisait aucun doute, et elle était prête à donner tout ce qu’elle avait pour sauver ses clients. Au début de sa carrière cependant, malgré toute sa bonne volonté, elle était toute timide, un vrai petit chaton perdue dans la cour des grands.
C’était assez attendrissant pour qu’il décide de la prendre sous son aile et lui apprendre les ficelles du métier.
Elle avait mis du temps à se lancer, manquant de confiance en elle, mais il n’oubliera jamais son premier procès.
Un gamin de 17 ans qui avait été accusé d’avoir utilisé un Impero sur un moldu. Lui-même avait refusé de s’en occuper, affaire trop ennuyeuse à ses yeux, alors il l’avait donnée à Mia. Il fallait bien qu’elle se décide !
Et elle s’en était exceptionnellement bien sortie, lors de celle-ci comme des suivantes. Elle l’avait beaucoup touché… La façon qu’elle avait de mettre toute sa foi dans ses clients, son coeur si pur, si doux…

Bien sûr qu’à la voir ainsi, il était tombé amoureux. Comme il n’avait jamais aimé auparavant, d’ailleurs. Et même si elle a prétendu qu'il ne l'intéressait pas au début, elle a fini par changer d’avis - pour une raison qui lui échappe encore, mais il ne cherche pas tellement à savoir le pourquoi du comment.
Depuis le jour où elle l’a embrassé pour la première fois et jusqu'à aujourd'hui encore, ils ont filé le parfait amour, ses sentiments ne faisant que croître au fil des jours qu’ils ont passés ensemble.

La vie qu'il avait à l'époque était parfaite. Jamais il n’aurait pu rêver mieux : sa vie professionnelle comme sa vie personnelle se portaient à la perfection, et à 26 ans, quand il s’est fiancé à Mia, il considérait déjà avoir réussi sa vie.

Il avait l’impression que rien ne pouvait plus l’atteindre, rien n’aurait dû pouvoir l'atteindre. Rien n’avait jamais été capable de l’atteindre…

Jusqu'à ce qu’il finisse par se brûler les ailes. Et la chute avait été violente, sans pitié. Sa vie parfaite brisée, et ce qui aurait dû être les meilleures années de sa vie, volé à jamais.

Il avait vingt-sept ans, enquêtait sur une affaire de meurtre, et s'était trop rapproché du vrai coupable. Il n’avait rien vu venir, peut-être aurait-il dû… Mais tout ce qui compte, c’est qu’il a été empoisonné. Glissé à son insu dans son café, il n’a survécu que par miracle.

Cinq ans. Cinq années qu’il a passées dans le coma, cinq années pendant lesquelles son corps aurait pu céder à n’importe quel moment et qu'il aurait pu perdre la vie. Cinq années d’horreur… Pour Mia plus que pour lui, qui est restée à ses côtés même quand on lui a annoncé que tout était terminé, qu’il ne reviendrait jamais.
Et ce qui l’a réveillé, finalement, c’est l’odeur d’un café posé près de son lit -enfin, plutôt c'est la première chose dont il se souvient quand il a repris connaissance après cinq ans de sommeil.
Il y avait Mia aussi, et il ne pourra jamais oublier l’expression sur son visage, ce mélange de soulagement, de bonheur, mais aussi de peur et cet immense chagrin qui l’avait rongée pendant tant d'années.

Un bond de cinq ans dans le futur, c'est difficile. Le monde avait changé, ne l’avait pas attendu, il lui a fallu presque tout réapprendre, il n’avait plus sa place nulle part.

Et pire encore que tout ça, les séquelles laissées par le poison sur son corps étaient désastreuses. Le poison s'était attaqué à son système nerveux central, l'avait rendu presque aveugle, et ses organes internes avaient également été gravement touchés. Sa survie tenait du miracle, et sans la magie, qui sait dans quel état il serait à l’heure actuelle.
Aujourd'hui encore, même si sa condition physique s’est grandement améliorée, il doit toujours prendre un traitement quotidien, et est toujours suivi régulièrement à l'hôpital.

Certains diraient qu’il devrait être fier du chemin qu’il a parcouru depuis son réveil, lui se trouve plutôt pathétique. Ce n’est pas de sa faute, ça, Mia le lui a dit peut être des centaines de fois, mais l’amertume qu’il ressentait face à sa nouvelle réalité avait bien assombri la vision qu’il avait de la vie, comme de la justice.
Les premiers mois avaient été les plus difficiles, de très loin : il lui était arrivé parfois d'être incapable de manger pendant des jours, à d’autres moments, même respirer était source de souffrance pendant de longues heures. Ses hospitalisations étaient régulières.

Fort heureusement, ces problèmes étaient devenus beaucoup plus rares aujourd'hui, pour ne pas dire que ça n’arrivait plus. Il croisait les doigts pour en tout cas.
Outre les séquelles physiques, c’est aussi bien sûr sa santé mentale qui s’était dégradée. Dieu seul sait dans quel état il aurait fini s’il n’avait pas eu la chance d’avoir Mia à ses côtés.

Comme dit précédemment, cinq ans de sa vie perdus, ce n’est pas rien. Ce qui aurait dû être les plus belles années de sa vie, et de celle de Mia, gâchées. Il se surprenait souvent à se demander ce qui aurait pu être, s’il n’était jamais tombé dans le coma. Se seraient-ils déjà mariés ou auraient-ils attendu pendant des années encore ? Auraient-ils eu des enfants, et si oui combien ? Des filles ? Des garçons ? Comment les auraient-ils appelés, ces enfants qu’il n’aura jamais la chance de rencontrer ?
Vivraient-ils toujours à San Francisco, ou auraient-ils déménagé ?
Le cabinet d’avocats Fey&co se serait-il appelé Armando&co, puisque ça serait le nom qu’ils partageraient déjà ?...

Ah… Lui-même serait probablement toujours avocat de la défense, la rancœur et la colère ne l'auraient pas poussé à changer de carrière.

Parce qu’il n’était pas question qu’il reste inactif pour le restant de ses jours, Diego avait décidé de reprendre le travail, mais le rôle d’avocat de la défense ne l’attirait plus. Il en voulait à ceux qui lui avaient fait ça. Ceux qui lui avaient volé tout ce qui aurait dû être mais ne sera jamais.
La vraie coupable de son empoisonnement avait bien sûr déjà été arrêtée, et enfermée depuis longtemps, mais ça n’importait pas vraiment aux yeux de Diego.

Il n’était plus question pour lui de défendre les innocents, ça ne l’intéressait plus. Lui maintenant, ce qu’il voulait, c’était de trouver les coupables et de les faire condamner. C'était la seule façon qu’il avait de prendre sa revanche…
Alors il a fait exactement ça, et il est devenu procureur.

Tous ses déboires auraient pu s'arrêter là. Ses déboires auraient dû s'arrêter là.
Mais non, le destin avait d’autres plans pour lui, apparemment.

Devenir procureur, faire ses allers retours réguliers à l'hôpital, essayer tant bien que mal d’aller mieux, et d’aider Mia à aller mieux, refaire sa vie, ce n'était pas assez. Peut-être que le début de sa vie avait été trop facile au goût d’une divinité qui avait soudainement décidé qu'elle lui en voulait ?

Quoi qu’il en soit, alors qu’il parvenait à peine à retomber sur ses jambes, alors qu’il s’habituait tout juste à son nouveau quotidien, une nouvelle tragédie est arrivée dans leur vie. Il s'en souviendra toute sa vie des détails exactes de cette soirée, probablement la pire de sa vie.

Il avait rendez-vous avec Mia après le travail, ils devaient se retrouver pour ensuite sortir au restaurant. Un rendez-vous qui aurait dû être comme n’importe quel autre, une bonne soirée comme ils en ont vécu des tas. Mais Mia mettait du temps à quitter son bureau, alors contrairement à d’habitude il est monté pour aller la chercher. « elle est encore trop absorbée par son travail. » s'était-il juste dit à la base. Mais le spectacle qui l’attendait une fois en haut n'était pas du tout ce à quoi il s’attendait.

Les bureaux étaient plongés dans le noir, et quand il l’avait appelée, Mia ne lui avait pas répondu. Il se souvenait parfaitement de la vitesse à laquelle l’angoisse était montée dans ses tripes.
C’est quand il a atteint le bureau de Mia que tout s'était accéléré, comme si tout était arrivé en un éclair.
La première chose qu’il a vue, c’est Mia, allongée contre un mur, inconsciente. Et puis le sang, tout ce sang, des taches de couleur sombres dans la pénombre sur le mur et le sol.
Il avait mis trop de temps à réaliser que le coupable était toujours présent dans la pièce, et ça n’a été que par miracle qu’il a évité le sectumsempra qui lui était destiné. Le sort le touchera au visage, et cette simple diversion suffira à l’assassin pour s’enfuir du bâtiment - Diego aurait aimé le poursuivre pour l’attraper, bien sûr, mais à cet instant il avait une priorité bien différente : Mia. Comment allait-elle ? A quel point sa blessure était-elle grave ? Était-il arrivé trop tard…?

Heureusement, elle respirait encore, mais il savait que le temps était compté. Que les quelques sorts de soin qu’il maîtrisait la maintiendraient en vie, mais ne la sauveraient pas.

L’arrivée des secours et la prise en charge rapide de Mia ne l’avaient absolument pas soulagé, et la peur de la perdre qui lui avait pris les tripes. Il avait failli se battre avec un pauvre médicomage qui avait tenté de le soigner - parce que c’était de Mia dont il fallait s’occuper, pas de lui. Lui n’avait pas besoin d’être soigné, mais elle avait besoin d’être sauvée.

Il n’oubliera jamais le torrent d’émotions qu’il avait ressenti ce soir-là. La peur d’abord, la terreur même. La colère, contre la personne qui s’en était prise à la femme qu’il aimait aussi éperduement, mais aussi contre lui-même qui avait été incapable de la protéger comme il l’aurait dû. Et le désespoir, aussi. Perdre Mia, c’était perdre tout ce qu’il avait de plus cher, et ça, jamais il ne serait capable de s’en relever.

C’est deux semaines qu’elle a passées, inconsciente, à l’hôpital. Comparé à ses cinq années de coma… Ha. Ce n’était pas grand chose. Mais il était clair qu’il gérait beaucoup moins bien ses émotions que Mia. La voir allongée dans ce lit le rendait fou, et rien ni personne n’aurait pu apaiser sa peine.
Ces deux semaines, il les avait passé entre enquêter pour retrouver l’homme qui s’en était pris à elle, et rester à son chevet pour s’occuper d’elle.

Dû au caractère trop personnel de l’affaire, on lui avait refusé le droit de la prendre en charge en tant que procureur, mais il en restait un témoin clé. Il en aura surveillé l’enquête de très près du début à la fin.

Le coupable, un homme du nom de Redd White, était un sorcier très connu, un chef d’entreprise qui était proche même des hommes politiques. Mia avait commencé à enquêter sur lui quelques mois auparavant, et visiblement, l’enquête gênait. Alors il avait décidé de se débarrasser d’elle.
Son plan aurait probablement fonctionné si Diego n’était pas intervenu.

Tout comme lui, six ans auparavant, quand il avait été empoisonné, Mia avait frôlé la mort, manquant de se faire assassiner…
Visiblement, ils n’avaient rien appris de leurs erreurs.

Les semaines qui avaient suivi le réveil de Mia, il les avait passées auprès d’elle. Il avait pris soin de déléguer ses affaires en cours à d’autres procureurs de son bureau, et il avait catégoriquement refusé de quitter les côtés de sa fiancée. Ca avait été sa façon de se rassurer, de s’assurer qu’elle était toujours là, et que rien ne pourrait plus lui arriver.

Il avait failli la perdre. Il avait failli la perdre.

…

Un long soupir s’échappe des lèvres de Diego, qui s’enfonce dans le fauteuil dans lequel il est toujours assis. C’est après cet événement que Mia et lui avaient décidé de ralentir le pas sur leur carrière. Ils se faisaient visiblement trop remarquer. Pas question d’arrêter totalement, ni pour elle, ni pour lui, évidemment, mais… Faire autre chose, en plus. Participer à moins de procès, quelques temps seulement.

« Et si on devenait profs à Ilukaan ?»

C’était elle qui l’avait proposé, et au début, il en avait ri. Lui ? Prof ? D’une bande de sales morveux ? Jamais de la vie.

Ouais, jamais de la vie ouais, c’était exactement pour ça qu’il se trouvait actuellement dans ce couloir en train d’attendre le directeur de l’école pour passer son entretien dans le but de devenir professeur de rhétorique au sein de l’école.

Bon, peut-être que Mia avait finalement réussi à le convaincre. Comme d’habitude, il cédait toujours à toutes ses demandes. Et puis, celle-ci n’était pas trop déraisonnable…

Ah, ça, peut-être qu’il vaudrait mieux ne pas le dire à Leroy. Comme la majeure partie des choses auxquelles il vient de repenser d’ailleurs, c’était un peu trop personnel, et le directeur de l’école n’avait pas besoin d’en savoir autant.

Vincent avait juste besoin de comprendre qu’il était le meilleur, ça suffira amplement.

(c) Ilukaan