Tu es né à Detroit, dans une famille moldue ; d’une mère aide-ménagère et d’un père policier. Si tu es proche avec elle, qui sait toujours te consoler et te choyer, tu ne peux en dire autant de ton paternel. Tu retiens sa préférence pour sa carrière, et son incapacité à exprimer émotions et compliments, bien que tu admires son travail, sans pour autant savoir qu’il a fait partie de quelques mauvaises affaires qu’il vaut mieux taire. Très tôt, tu souhaites lui prouver ta valeur en redoublant d’efforts à l’école. Tout ce que tu récoltes sont les brimades de tes camarades et l’indifférence de ton père ; changes alors de tactique et apprend à être déloyal pour obtenir ce que tu souhaites. Tes résultats dégringolent, stagnent au minimum demandé pour réussir.

La nouvelle qui bouleverse ton existence tombe à tes dix ans. Tu joues à te bagarrer avec un ami, dans une ruelle isolée où vous avez établi vos quartiers. Rien de bien méchant, même s’il a déjà procédé sur toi à quelques extractions prématurées de dents de lait par le passé. Alors qu’il te tire les cheveux, et que tu insistes sur le fait que ce mouvement est interdit (puisque tu en as décidé ainsi, c’est toujours toi qui décides des règles), tu le repousses avec violence. L’autre enfant plane, pas si loin, néanmoins de manière impressionnante, avant d’atterrir dans les poubelles. Surpris, vous êtes restés silencieux, avant de réessayer cet exploit jusqu’à ce que vos mères viennent vous cherchez. Les résultats ont été peu concluants, mais tu sais ce que tu as vu.

Tes parents ne t’ont évidemment pas cru. Tu as fini d’insister après avoir été privé de dessert, et condamné à recopier plusieurs fois dans ton cahier que mentir est mal. Des semaines après cet événement que tu ne parviens pas à oublier, un étrange ministère vient à ta rescousse, confirme tes croyances : tu as des pouvoirs, car tu es un sorcier, Gavin. Ton père est tout d’abord récalcitrant à l’idée de changer ses croyances, commence à débattre sur le fait que la sorcellerie est l’œuvre du diable – et le reste de la conversation t’ais inconnu, puisque ta mère t’a envoyé jouer dans le jardin. Sa conclusion est néanmoins satisfaisante : on décide que tu allais poursuivre tes études dans une école sorcière.

Tes parents hésitent entre Ilvermorny et Ilukaan ; le paternel préfère le Canada pour toi, affirmant que t’éloigner de la maison familiale te permettrait de développer ton indépendance. Quelques années plus tard, tu as compris qu’il souhaitait simplement te tenir à l’écart et te cacher du reste de l’arbre généalogique, plutôt qu’accepter ta différence. Il a toujours rencontré des difficultés sur cela. Tu ne lui en veux pas, bien que ces réalisations n’aient pas aidé ton caractère, qui s’est dégradé au fil des années dès ton arrivé à l’école. Toi, le moldu qui a la chance d’avoir tous les pouvoirs au bout d’une baguette.

Tu as conscience que l’amélioration de ton tempérament, bien qu’infime, est dû aux surveillances des professeurs, de la psychomage et du directeur. Il t’arrive de prendre des jeunes tout juste débarqués dans l’école sous ton aile, ceux dont tu repères des similitudes avec toi et ton parcours difficile. Cela, tes camarades ne sont pas obligés de le savoir.  

(c) Ilukaan