team building
kainé x kokichi
Kainé n’a jamais su quoi faire de sa vie. Du moins, pas quand on lui posait la question : « et toi, tu veux faire quoi après le diplôme ? »
Aucune. Foutre. Idée.
Si elle avait choisi son cursus actuel, ce n’était pas tant par fascination pour la magie noire. C’était plus par intérêt, par défaut même. Quand elle était petite, Kainé était en parfaite condition pour devenir un « gros » (énormes guillemets) éventuel obscurus. Mais comme elle ne rejetait pas ses pouvoirs spécifiquement, ça ne risquait pas d’arriver. Mais c’était quand même dingue, cette idée que son propre corps et son propre soi puissent se retourner contre eux-même. Sûrement que, première haineuse de son physique, Kainé avait envie de comprendre ces gens qui détestaient leur magie même. Un truc qui, comme le corps, ne peut être enlevé (et qu’on vienne pas lui parler d’opération, magique ou non, c’est hors de question).
C’est pourquoi, lorsqu’elle était confrontée à un choix de lieu pour son alternance, elle était un peu bloquée. Certes, elle aurait tout à fait pu arrêter ses études après les CATUS, mais il fallait croire que les encouragements de sa famille à rester encore un peu loin de leur village tout pourri avaient fini par fonctionner.
Trouver autre chose que de devoir retourner auprès des gens qu’elle aime, tout en se faisant à l’idée qu’elle pouvait bien s’intégrer ailleurs. Mais alors… où ? Kainé était parfois suffisamment humble pour ne pas donner trop de crédit à ces qualités — qualités qui étaient parfois la plupart de ses défauts. Oui, elle est forte physiquement, mais en résulte alors une bourrine. Oui, elle est forte mentalement, mais tout autant qu’elle peut péter un câble lorsqu’on touche au mauvais fil.
Et malgré tout ça, s’il y avait bien un truc qui ressortait du lot, c’était sa douceur pas très souvent mise à l’épreuve — comparée à la plupart du temps. Ce n’était pas quelque chose qu’elle mettait en avant après tout, mais oui : Kainé était d’une certaine gentillesse avec les enfants. On pourrait croire qu’elle serait du genre à les détester, ou être mal à l’aise avec… Peut-être au départ, oui (pour le malaise hein), mais elle avait étrangement moins de mal avec eux plutôt qu’avec les autres. C’est pourquoi elle n’avait pas eu de meilleure idée que de postuler à la petite école de la ville.
Pas trop loin du campus. Si peu qu’elle était tombée fatalement sur un autre élève. Et quelle surprise quand il s’est avéré que cet élève n’était autre que Kokichi Oma.
Le garçon avec lequel la plus grande interaction était plusieurs coups de pelle sur le bras. Et c’était resté, à coup sûr. Autant dans sa mémoire, que dans celle de Kokichi… que dans celle des autres. Elle avait déconné, pour sûr, et ne s'était d’ailleurs jamais vraiment défendue puisque complètement coupable. Depuis, les deux se sont toujours soigneusement évités (plus lui qu’elle, en tout cas). Et voilà qu’ils se retrouvent ici.
Tous les deux, au même endroit, aux mêmes horaires, et pour la même période de temps. Kokichi était passé d’un élève quelconque sur le campus à un « collègue de travail », comme ça, du jour au lendemain. La première fois qu’ils s’y étaient croisé, Kainé l’avait fixé d’un regard sombre en pensant qu’il avait fait exprès de se retrouver là. Mais en comprenant que le hasard avait juste mal fait les choses, elle s’était tenue à simplement l’ignorer.
Tous les deux étaient le jour et la nuit, mais pour les enfants, ça ne faisait pas une grande différence. Kokichi était le petit rigolo, et Kainé, la grande madame froide — leurs mots, en ce qui la concerne. Et si l’Irlandaise faisait au mieux pour ne pas avoir à travailler trop souvent en duo avec lui, ça devait forcément, et fatalement, arriver.
Comme cette fois-là, où durant un après-midi, l’institutrice de leur classe attribuée s’était absentée, leur laissant la responsabilité des enfants.
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