La première fois qu’Atem ouvrit les yeux le soleil se couchait à l’ouest, les bras de la nuit s’étendaient à l’horizon tandis que le monde partait s’endormir pour attendre un nouveau jour tout aussi ensoleillé que le précédent. Sa mère le tenait dans ses bras en le berçant doucement comme le Nil berçait les bateaux qui naviguait le long de ses eaux. L’image était presque semblable à Râ entamant son éternel voyage sur sa barque solaire sous le regard attentif de Nut. Seul enfant de ses parents il avait plus que tout été désiré par ces derniers avide de fonder une famille pour compléter leur foyer. C’est ainsi que l’enfant qui venait de naître ouvrit ses grands yeux sur le visage de sa mère dans leur maison dans le quartier sorcier de Louxor, Thèbes. Sa famille était traditionaliste, si certains l’étaient de la religion actuelle, la sienne l’était de l’ancienne, son père répétait qu’il devait être à la hauteur de ses origines et continuer de vénérer ce qui l’avait été, sa mère venait du même genre de famille, c’était tout naturel qu’ils finissent par se marier ensemble pour ensuite donner naissance à leur fils unique.  


Dès sa plus tendre enfance ses parents avaient commencé à lui inculquer les valeurs de justice, les principes de Ma’at qu’eux-mêmes suivaient. Le soleil haut et chaud d’Égypte se reflétait à l’horizon du balcon de la demeure de ses parents sur les rives du Nil. La quiétude du lieu était à l’image de la vie que ses parents menaient. Le délicat parfum des lotus bleus venaient tous les jours titiller les narines de l’enfant quand il se baladait dans la cour de leur maison la main de sa mère fermement accrochée à la sienne pour le retenir de courir aussi loin que ses petites jambes ne le pouvaient. Les peintures sur les murs évoquaient une nature débordante de vie avec ses roseaux et ses canards. Le petit enfant dont la mère, tous les matins, traçait le regard d’un délicat trait de khôl noir pour le protéger du soleil suivait de ses yeux marron le cycle de Râ avant de s’endormir sous le regard bienveillant de Khonsu. Bien qu’il était né avec une cuillère en argent dans la bouche, il jouissait d’une vie simple, certes bien au-dessus du niveau de beaucoup d’autres personnes nées sur les mêmes terres ensablées que lui, mais il savait se contenter de ce qu’il avait, il n’en demandait pas plus. Il n'était pas un enfant capricieux bien au contraire il était plus qu’obéissant.


Très jeune Atem se découvrit les deux passions qui vinrent animer sa vie future : les jeux et l’histoire. Sans doute à l’image de ses lointains ancêtres, l’enfant adorait jouer. Il aimait tant jouer que parfois il poursuivait ses parents dans toute leur demeure un plateau de jeu dans les mains pour les convaincre de faire une partie. Enfant unique enfermé dans sa prison dorée, il n’avait pas grand monde avec qui s’amuser. Un monde entouré d’adultes qui vaquaient à leurs occupations, il tentait de s’occuper comme il le pouvait. Il avait tenté une fois de se rendre sur les berges du Nil, mais la vision d’un crocodile au loin l’en avait vite dissuadé. Il préférait éviter de finir dans le ventre de Sobek, aussi jeune qu’il ne l’était et il préférait d’autant plus éviter de se trouver nez-à-nez avec un hippopotame qui ne ferait qu’une bouchée de lui au vu de sa taille. Aussi il s’était résolu à explorer leur quartier d’habitation avec la promesse de ne pas le quitter. Lui qui d’ordinaire vivait entre quatre murs s’était lancé dans l’exploration de la Louxor sorcière. Si diverses cultures moldues et sorcières cohabitaient en Égypte, elles se divisaient assez facilement en trois sous-cultures chez les sorciers. Les coptes, les musulmans et ceux qui étaient les plus conservateurs ceux qui suivaient encore les anciens préceptes, qui utilisaient encore l’ancienne magie et Thèbes en étaient leur lieu de vie principal en dehors des petits villages qui jonchaient le pays dans le Fayoum et sur les rives du Nil. Atem était né dans la branche la plus conservatrice de sorciers égyptiens. Depuis sa plus tendre enfance ses parents avaient engagé des précepteurs pour lui apprendre la magie, pour lui apprendre à déchiffrer les hiéroglyphes pour lancer les sorts, le mode de vie avait évolué, mais la magie et les croyances étaient restées les mêmes et tous ceux qui vivaient autour de sa maison dans le quartier sorcier suivaient les mêmes principes.


De nombreux enfants vivaient comme lui, plus ou moins entre quatre murs, dans le magnifique quartier de Thèbes dont les rues étaient couvertes de tentures et abritées par de hauts palmiers. C’est là, sur une place peu fréquentée, ornée d’une fontaine et encadrée de palmiers, qu’il rencontra un autre groupe d’enfants du même âge que lui. De seul il passa à entouré d’une bande d’amis avec qui il put commencer à jouer des heures et des heures durant sans être interrompus. Ensemble, ils courraient dans les rues, ils jouaient, ils vivaient et échappaient au long quotidien de cours et de leçons. Les longues leçons d’histoires, l’exploration du passé, de ce qui avait mené le monde à ce qu’il était aujourd’hui, Atem les adorait. Souvent, ses parents, bien qu’ils n’aimaient que peu sortir de leur vie dorée et magique, l’emmenaient visiter Karnak, l’Opet du Sud, Deir el-Bahari, la vallée des Rois… Ses parents lui avaient fait visiter tous les lieux qui représentaient la grandeur d’antan, celle qu’ils n’avaient jamais connu et qu’ils ne connaîtraient jamais. Rapidement, lui l’avait compris, il avait compris qu’ils se lamentaient sur les cendres d’un monde qui n’existait plus et qu’ils s’asseyaient sur la renaissance qui leur avait été offerte et qu’ils n’avaient jamais accepté.


Si sa famille vivait dans l’ombre d’un passé lointain et glorieux, lui se trouvait de plus en plus attiré par les possibilités que pouvait lui offrir le monde en dehors du quartier sorcier. Notamment la culture populaire de ces derniers et tout particulièrement leurs jeux en tout genre comme leurs jeux de cartes à échanger. La première fois qu’il avait mis ses mains sur des jeux de cartes à échanger il était encore jeune, c’était un ami qui s’était rendu dans le monde moldu, non pour visiter les ruines comme il le faisait avec sa propre famille, mais pour visiter de la famille éloignée qui lui avait ramené ce booster de cartes. Il savait combien Atem aimait les jeux et quand il avait vu ce paquet avec ces jolies cartes Duel Monster il les avait ramenés à l’autre enfant aux yeux soulignés de khôl. Atem avait ouvert le paquet avec excitation avant d’en découvrir les cartes aux jolies illustrations dont une avait de beaux reflets multicolores. Il se trouva une nouvelle passion en demandant à ses amis de lui en ramener toujours plus, quand ils sortaient dans le monde moldu avec ses parents il tirait sur le bras de sa mère pour se rendre dans les magasins afin d’en acheter de nouveaux, sa mère les lui achetait, sans doute pour s’obtenir une sorte de paix jusqu’à la prochaine sortie ou pour faire plaisir à son fils. Quoi qu’il en fût Atem amassa une bonne petite collection de cartes avant d’apprendre à y jouer avec ses amis, pendant des heures durant ils peaufinaient des stratégies, s’amusaient entre deux leçons dans leur petite place ensoleillée. Rapidement sa curiosité des moldus grandit, il voulut en savoir plus, au-delà des jeux de cartes et de ce qu’il voyait lors des sorties.


De plus en plus voulait-il quitter le quartier fermé de Thèbes pour voir les autres, comment vivaient les autres sorciers ? Comment vivaient les moldus ? Comment vivaient les gens des autres pays ? Son esprit s’ouvrait entre ces quatre murs. Lui restait sous la chaleur éclatante d’Amon dans la cour de la demeure de ses parents tandis que d’autres enfants allaient à l’école en dehors de leur foyer et quartier. Atem était jeune, mais il commençait à se lasser de la vie enfermée qui semblait contenter ses parents. Tous les jours, assit au même endroit, sous l’œil protecteur de Râ, les bras d’Aton caressant son visage il ne voyait que la même chose, l’horizon, le bassin avec les lotus, les murs couverts de peinture, le Nil au loin, les murs, le ciel, les murs, les oiseaux, les murs qui encore et toujours semblaient se rapprocher, l’enserrer. Il supportait de moins en moins son enfermement dans sa prison dorée. Le fait de courir dehors, sortir voir ses amis, tout n’était qu’une illusion, au final il retournait dans ces quatre murs et il y resterait pour toujours comme c’était le cas de ses parents et de leurs parents depuis des générations. Plus il tournait cette pensée dans sa tête plus il se sentait oppressé et enfermé. Le point de rupture pour l’enfant fût sans aucun doute quand ses parents l’emmenèrent dans une nouvelle sortie pour visiter la pyramide de Djoser dans la Nécropole de Saqqarah. En voyant la pyramide à degrés s’élever face à lui, l’astre solaire haut dans le ciel l’aveuglant presque au moment où il avait levé la tête pour admirer toute la beauté de ces mastabas empilés les uns sur les autres, il avait senti la boule d’angoisse monter en lui. Cette dernière se nourrissant de son appréhension, plus ils descendaient, plus il sentait cette boule grandir en lui avant que ses jambes ne cèdent sous son poids et qu’il ne s’effondre d’une crise d’angoisse dans les couloirs du complexe funéraire. Son père l’avait remonté sans plus attendre à la surface, face aux grandes étendues de sable qui  s’élançaient à perte de vue, au-delà de la nécropole et des mastabas à moitié ensevelis par les siècles d’oublies.


Inquiets ses parents ne l’emmenèrent plus sous terre. Finis les descentes dans les maisons d'éternité et les montagnes de la rive ouest du Nil. Plus rien qui ne soit lié à Ialou n’était approché. Ils se concentrèrent sur les musées, les temples et les ruines dans le désert, mais plus sur l’après de l’avant. Cependant, les yeux soulignés de noir continuaient de se river sur les portes fermés de la cour de la demeure. La porte qui lui fermait l’horizon du cheminement de Rê. Pourtant, comme mu d’un nouveau courage il se leva de son emplacement habituel pour aller l’ouvrir. Sa prochaine leçon se devait de commencer, mais il n’en avait cure. Sa main se referma sur la poignée pour la tourner et ouvrir la porte sur une étendue de roseaux dont il ne se souvenait pas. Rarement s’aventurait-il sur les berges du Nil, mais il voulait voir outre sa maison, outre son quartier, il voulait sentir les roseaux caresser ses mains, sentir le limon sous ses sandales, l’eau sur ses chevilles, voir Sobek et Taouret au loin. Son bracelet doré refléta le reflet de l’astre solaire l’aveuglant un instant avant qu’il ne s’avance sur le petit chemin de terre dans les roseaux de la rive. Il prit une grande inspiration avant de sourire. Seul dans le champ de roseaux l’enfant se sentit presque flotter de béatitude en voyant sa maison au loin. Il se sentait plus à l’aise dans cette étendue qu’étriqué entre quatre murs. Il s’éloigna plus de son foyer pour se rapprocher des eaux vaseuses du plus long fleuve du monde. Il resta un long moment à le contempler, à observer l’horizon et les montagnes des vallées au loin d’élancer en hauteur. Il marcha un instant le long de la rive ses pieds s’enfonçant dans le limon. Là il profita de cet instant de répit loin des quatre murs jusqu’à ce qu’il entende un bruit dans les roseaux. L’enfant tourna la tête sans voir personne. Sentant la peur prendre possession de son être il se recula d’un pas, puis de deux. Les rives du Nile n’avaient jamais été sûres, toujours dangereuses, ses parents l’avaient mis en garde plus d’une fois et lui avaient interdit de s’en approcher, c’était l’une des raisons pour lesquelles la porte restait close. Soudain le monde vacilla et il tomba en arrière dans la vase. Là il le vit, il se retrouva nez-à-nez avec l’énorme reptile au sang froid prêt à le manger. Il rampa en arrière les larmes de peur dévalant sur ses joues avant que dans une vaine tentative d’il ne savait quoi il tendit la main en avant comme pour stopper l’animal. La lumière d’Aton dans un grand éclat lumineux l’aveugla pendant un instant alors que l’animal se retrouva projeté en arrière dans les eaux profondes du Nil. Hébété Atem pendant un moment par ce qu'il venait de se passer, par la lumière qui avait projeté le crocodile au loin il resta figé dans le limon. Mais une fois qu'il arriva à reprendre un semblant 'esprit il ne perdit pas une seconde et se releva avant de courir vers son foyer. Il venait de frôler la mort, l’animal voulait le manger, il franchit la porte qu’il avait si souvent voulu ouvrir pour la fermer en la claquant aussi fort qu’il le pouvait avant de se retrouver enfermé dans ces quatre murs. Sa mère se précipita vers lui pour l’emmener à l’intérieur de leur demeure et le réconforter, le rassurer.


La porte resta fermée. L’angoisse refit son apparition. L’enfermement de sa belle prison dorée remplaça Rê dans son cœur par Khonsu. La vie reprit son cours ses parents se faisant d’autant plus attentif à leur fils restant avec lui quand il se trouvait dans la cour pour être certains que la porte ne reste close en dépit du verrou fermé. Atem dédia son temps libre à son jeu de carte, il jouait encore plus avec ses amis. De nouveaux cours étaient apparus dans la vie de l’enfant ses parents insistants sur le fait qu’il doive se former à la magie. Même s’il avait grandi dans un monde entouré de magie l’enfant n’était pas familier de sa propre magie. Il avait vu Iset guider les mains de sa mère et de son père avec grâce et volupté, il espérait qu’elle en fasse de même pour lui. Il voulait être à la hauteur des espérances de son père, devenir le sorcier que son père voulait qu’il soit. La tête haute, suite à l’accident, comme disaient ses parents, il allait à la rencontre de ses précepteurs pour que ces derniers lui enseignent les voies de la maîtresse de l’ouest. Selon la volonté de ses parents il se concentra plus encore à l’étude des sorts mis sous ses yeux. Vif d’esprit son regard suivait rapidement de droite à gauche, de gauche à droite, dès qu’il voyait le sens de la tête de faucon il savait dans quel sens lire. Il apprenait et retenait pour le jour où il entrerait à l’école pour devenir la fierté de ses parents et honorer sa famille.


Son nouvel objectif en tête de rendre fier ses parents, les voyages de Râ se firent plus longs, la compagnie de Khonsu plus courte aux yeux d’Atem.  Cependant, son intérêt du monde non-sorcier n’en désempli pas. Curieux d’en apprendre plus sur ces derniers, d’en voir plus sur leur monde il avait commencé à se renseigner à regarder avec plus d’attention autour de lui quand ils s’en allaient en ville, à l’extérieur des splendeurs de Thèbes. Toujours excité de jouer à son jeu de carte avec ses amis, il avait commencé à demander à ses parents des sleeves, des tapis de jeux, des boîtes pour ranger ses decks. Il était devenu un véritable fan du jeu, il avait toujours aimé les jeux de sociétés peu importe leur nature mais l’esprit affuté du jeune égyptien avait tendance à préférer les jeux de stratégie et il convertit rapidement de nombreux autres enfants de son quartier à jouer avec lui. Peu à peu il réussit à faire sortir ses parents dans le monde moldu, il les entraîna dans les rues de Louxor, les souks, la ville moderne. Après avoir vu d’autres enfants jouer avec des consoles de jeu il remarqua lors d’une sortie que ces dernières semblaient faire fureur auprès des jeunes moldus et aussi il négocia pour en obtenir une. Une fois le jouet en main Atem y passa des heures et des heures à s’user les yeux. Loin de son esprit étaient les leçons et la magie son attention était obnubilée par ces petits personnages avançant dans l’écran logé entre ses mains. S’il avait été assidu dans ses leçons, le contact du monde moldu, d’un monde différent de ce qu’il connaissait avait changé quelque chose en lui. Atem était au grand dam de ses parents devenu tout leur opposé, il était très loin de se conformer à leurs tendances conservatrices et le glas sonna pour eux le jour où il leur parla de son projet d’étudier ailleurs.


Quand Atem laissa sous-entendre à ses parents qu’il désirait aller étudier à l’étranger dans une école qu’il avait repéré sa mère avait fondu en larmes tandis que son père était resté de marbre. Trop jeune était-il pour décider ainsi de son avenir lui avait-on dit. Les adultes savaient bien mieux que lui ce qui était bon pour lui, il continuerait d’étudier la magie perfectionnant la magie de ses ancêtres et épousant une jeune fille de bonne famille avec qui ils étaient déjà en train de négocier des fiançailles. Sa mère entre deux sanglots lui avait dit de s’en remettre à Chai et Fa et que tout irait bien, que son futur était entre de bonnes mains. L’enfant qui approchait doucement de l’adolescence avait arrêté de parler à ses parents il ne voulait pas de la route tracée par ces derniers, de ce futur morose qui ne lui conviendrait pas il le savait. Il esquivait ses leçons préférant jouer avec ses amis, l’enfant sage se rebellait comme il le pouvait en évitant ses tuteurs, en partant dans les rues de Louxor pour se rendre aux arcades. Son sentiment d’enfermement revint de plein fouet, sentant petit à petit qu’il serait coincé dans cet endroit pour l’éternité s’il suivant les recommandations des adultes autour de lui. S’il écoutant son père et sa mère dans leur lubie, dans leur envie de conserver ce qu’ils connaissaient et avaient toujours connus mais l’esprit vif d’Atem en voulait plus. Il voulait poser son délicat regard cerné de khôl sur le monde, voir la neige, voir les horizons, il voulait voir les parcs d’attractions dont il avait entendu parler, il voulait participer à plus de tournois de cartes et non seulement aux tournois régionaux et il savait ne pas pouvoir le faire s’il restait ainsi à Thèbes.


À chaque nouvelles lueurs d’Aton, alors que le jeune égyptien ouvrait ses yeux marron il fixait le plafond de sa chambre couvert d’étoiles sur fond bleu. Il n’avait jamais compris pourquoi un tel revêtement ornait  ainsi le plafond, sans doute ses parents avaient-ils jugé bon d’avoir Nut veillant sur leur fils. Maintenant qu’il était d’une humeur massacrante le jeune garçon trouvait cela de mauvais goût d’avoir ainsi une peinture habituellement ornant les sépultures au-dessus de lui. Il ne s’attardait pas longtemps dans son lit avant d’aller se préparer non sans lourdement souligner son regard. Tous les matins, il s’agissait de la même rengaine, il se levait, se préparait et devait manger avec ses parents tout en négociant encore et encore pour aller dans cette école qu’il avait vue. Il leur en avait parlé en long en large et en travers leur présentant les brochures, le site internet, tous les documents de l’école canadienne. Il savait être persuasif mais l’être sur ses parents était une toute autre histoire. Jour après jours il se retenait à l’expérience et sans doute ses parents eurent assez de son insistance au bout d’une tentative de négociation qui semblait être à ses yeux aussi longue que l’éternité sa mère accepta d’écouter ce qu’il avait à dire sur l’école canadienne.


À l’image d’Iset la mère d’Atem était la douceur incarnée. Toujours magnifiquement apprêtée avec ses longs cheveux tressés. Elle était la voix de la raison dans leur foyer et si elle était du même avis que son époux elle voyait à quel point leur fils était prêt pour cette aventure, à quel point son regard montrait toute l’envie qu’il avait de se rendre sur le nouveau continent. Elle voyait aussi que s’ils continuaient d’ainsi refuser ceci à leur fils sans doute quelque chose se briserait entre eux ainsi, elle se décida de parler à son époux. Elle se rangea du côté d’Atem pour renforcer ses chances de partir loin d’eux. Mais la belle jeune femme languissait les sourires de son fils. Après de longues négociations entre ses parents Atem vit enfin, un jour, son père venir vers lui et lui donner sa bénédiction pour se rendre à Ilukaan, l’argent n’était pas un problème, mais la distance, être loin de leur fils les inquiétaient au plus au point. Et si au début de sa scolarité à Ilukaan Atem leur envoyait des messages tous les jours, avec les années il arrêta de souvent leur écrire ne leur écrivant que rarement trop absorbé par sa vie à l’école et les opportunités qu’il y avait.

(c) Ilukaan