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Il s’agrippa désormais aux épaules de Hua Cheng, tressaillant d’impatience. Bientôt, il n’aurait plus que son nom sortant du bout de ses lèvres. Son corps se languissait déjà du plaisir qu’il n’allait plus pouvoir contenir. Ses maux semblaient bien lointain dans son esprit désormais…

chapter 2

Hua Cheng avait toujours été de nature patiente.

Pouvait sans doute être avancé l’argument que, au vu des épreuves qu’il avait traversé durant son enfance, il n’avait pas tant eu le choix : il avait bien fallu attendre, prendre son mal en patience pendant des années pour enfin sortir de cette misère sans un seul regard derrière lui. Mais Hua Cheng n’avait jamais fait preuve d’impatience. Il était un adepte de la philosophie « tout vient à point à qui sait attendre », et si cela ne venait pas, c’était que le destin avait d’autres plans.

Et pourtant, avec Lian, il avait ressenti pour la première fois cette fébrilité qui chatouillait son ventre : cette impatience presque innocente d’un enfant qui déballe un cadeau qu’il attendait depuis si longtemps. Lorsqu’il était si proche du but, il perdait cette patience qui le caractérisait tant, au point qu’il devait se maîtriser pour ne pas brusquer Lian, qui ne méritait pas d’être pris en étau par son incapacité à maîtriser ses pulsions.

Lorsque son aîné donna un accord verbal à ce qui s’annonçait, Cheng n’insista pas plus. Sans qu’il ne sache trop comment cela était arrivé, lui et son amant étaient tous les deux nus. Il avait totalement occulté le fait qu’ils se trouvaient à l’air libre et, techniquement, dans un endroit public par définition. Non, Cheng était bien trop concentré sur Lian pour penser à ce genre de considérations inutiles.

Il ne savait pas non plus exactement ce qu’il chuchotait à l’oreille de Lian. Une litanie, qui mélangeait ses langues parlées, sans qu’il n’arrive trop à faire la différence. Il était bien trop concentré sur le fait de faire grimper l’excitation du Cervirald, à l’aide de ses mains, de ses doigts, de ses lèvres aussi et de sa langue qui laissaient des marques sur cette peau d’albâtre. Lui-même était soumis à une tension à la limite de l’intenable.

À présent que les deux avaient eu le temps de se chercher (et de se trouver avec succès…) Cheng savait toujours quand Lian était prêt à l’accueillir. Alors, il se redressa, en passant ses mains derrière l’articulation de ses genoux pour maintenir ses jambes écartées et ses hanches alignées aux siennes, et le pénétra, dents serrées et doigts enfoncés dans la chair tendre de ses cuisses.

Evidemment, il patienta autant de temps qu’il le fallut pour que Lian exprime son souhait de continuer. Lorsque cela fut fait, cependant, il prit rapidement un rythme soutenu, porté par cette même impatience qui l’avait amené là où il se trouvait présentement. Au-delà du plaisir physique que la chose lui procurait, Cheng se complaisait surtout dans la félicité totale d’être au plus proche de la personne qu’il aimait plus que tout au monde. Il lui semblait alors que leurs deux corps, à mesure que grimpait leur excitation, se fondaient l’un dans l’autre, dans un tourbillon de chaleur fort agréable.

Amant prévenant qu’il était, Cheng s’assura bien sûr que Lian atteigne la jouissance avant lui, mais ne parvint pas tant à continuer beaucoup plus longtemps. La simple vision du visage tendu par l’orgasme de son aîné suffisait, comme à chaque fois, à le pousser par-delà le bord du gouffre, tandis qu’il s’écroulait à moitié sur lui, hors d’haleine.

Lentement, il se redressa, et commenta d’une voix fatiguée mais pleine d’une affection sans limite :

- J’espère que tu n’oublieras jamais à quel point je t’aime…

Et sur ces mots, il s’allongea auprès de lui, grapillant encore quelques minutes de ce calme et de ce tableau inégalable de Lian, allongé dans l’herbe, profitant de la fraîcheur proche du point d’eau, un sourire sincère aux lèvres.

Je le répèterai autant qu’il le faudra.