ILUKAAN est un forum MULTIFANDOM dans l'univers d'Harry Potter. Ilukaan est une école de magie internationale se situant en Nouvelle-Écosse au Canada. L'histoire se déroule en 2024, mélangeant magie et technologie. Vous pouvez jouer des personnages de manga/anime, jeux vidéos, films d'animation, dessins animés, romans jeunesse ou encore un OC. L'intrigue se fait à la fois en RPCB et RP-POST.
3211 pts
575 pts
2683 pts
1396 pts
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Une machine à coudre ronronnait dans la salle du club. La féline machine était guidée par une jeune cervirald aux doigts habiles. Les gestes de ses mains étaient précis, méticuleux. Cela faisait quelques jours à présent que la vice-présidente du club travaillait sur une nouvelle tenue pour son commanditaire le plus régulier. Atem Ibn Akhenamkhanen n'avait pas commandé à la jeune Japonaise de tenue précise, il avait laissé carte blanche à la jeune demoiselle. La cadette des Kamado à Ilukaan appréciait ce champ libre, cette liberté de création que lui prodiguait l’Égyptien.
La manière de fonctionner de Nezuko était la suivante : lorsqu’il s’agissait de créer un vêtement ou une tenue complète en cadeau à quelqu’un, avant de plancher sur la moindre idée concrète de design, l’adolescente s’assurait toujours d’avoir bien compris le style dans lequel la personne appréciait se présenter en public. Un type de tissus revenait plus souvent ? Une couleur se retrouvait dans chacune de ses tenues ? Savait-elle mettre sa morphologie en avant en évitant certains types de vêtements au profit d’autres ? Son style appartenait-il a une culture avec des valeurs et éléments auxquels elle devait faire particulièrement attention ? Elle scrutait les réseaux sociaux de la personne à qui elle voulait faire plaisir, qu’elle voulait gâter du mieux qu’elle le pourrait
Dans le cas d’Atem, l’adolescente japonaise avait pu tirer certaines conclusions, à force de ses commandes ou même en épluchant tous les postes de son Pentagram. La matière que l’on retrouvait le plus dans ses tenues était le cuir. Ce n’était pas le matériau qu’elle maîtrisait le mieux encore, difficile à travailler lorsqu’il s’agissait de pièces plus techniques que des ceintures ou des bracelets, mais la demoiselle aimait le goût du défi. Ou plutôt, elle aimait la douce saveur de la satisfaction qui accompagnait un défi relevé haut la main. Cette sensation de triomphe après avoir surmonté une difficulté.
Une autre chose qu’elle avait pu remarqué sur Atem, c’est qu’il n’y avait pas une once de couleur dans ses tenues. C’était quelque peu dommage à ses yeux, car parfois même juste une petite touche de couleur ou même varier les nuances de gris pouvaient mettre en avant certaines formes et certaines courbes. Mais la noiraude n’avait pas encore assez d’assurance pour aller à l’encontre des envies de son client pour lui fournir ce qu’elle estimait, en son for intérieur, être la meilleure chose pour lui. D’ici quelques années, ou quelques commandes, peut-être … Nous en étions encore bien éloignés, du moment où la cadette des Kamado d’Ilukaan allait avoir assez de cran pour oser fournir à l’Égyptien ce qui lui irait le mieux, plutôt que seulement ce qu’il voulait.
Un dernier détail important sur le style d’Atem, c’est que celui-ci était grandement inspiré de la scène gothique. Enfin. On pouvait affirmer aisément qu’Atem était clairement goth. Sans souci. Beaucoup de cuir, du noir, de l’eyeliner (même si dans le cas d’Atem, il s’agissait plutôt de khôl, en tant que bon Égyptien) et énormément d’accessoires : plusieurs ceintures, pleins de bracelets et des gros chokers qui entouraient le deux tiers de son cou.
Après de nombreux croquis, dont la plupart avaient terminé leur course dans la corbeille à papier de la salle du club, la quatrième année avait fini par se résoudre à confectionner un haut en coton au col haut et sans manche. Sans manches ? Pas tout à fait. Elle avait décidé de faire deux tubes avec les chutes de tissus qu’elle obtiendrait. Histoire qu’il n’ait pas froid aux bras et avant-bras, mais de pouvoir dévoiler ses épaules. La jeune demoiselle trouvait que c’était l’un des atouts du sixième année, ses épaules.
Mais où était le cuir dans ce projet, au final ? Patience ! En parallèle de ce haut déjà peu conventionnel, la jeune cervirald avait eu l’idée de bosser sur un moyen de transporter ses affaires tout autant original pour le jeune homme. On s’éloignait quelque peu des inspirations gothiques habituelles qu’elle réservait aux commissions du strixyst, car la noiraude avait décidé d’améliorer sa maîtrise du cuir en travaillant sur un genre de gilet tactique militaire allégé. Celui-ci aurait beaucoup moins de poches que les vrais gilets militaires, serait beaucoup moins épais, et donc beaucoup moins lourd, mais surtout, il s’accordait avec le haut aux manches non-conventionnelles car celui-ci révèlerait également les épaules d’Atem. Elle avait parlé de ce projet-ci à son client, qui avait semblé apprécier l’idée. Elle avait imaginé trois poches différentes pour ce gilet : une à proximité de son cœur, afin de porter son amulette porte-bonheur en permanence sur lui, une pour son deck de cartes –Nezuko ne s’intéressait pas du tout au jeu dont il s’agissait, mais elle avait mesuré la taille de son deck– et une dernière pour y fourrer tout ce qui pourrait y rentrer. Il y aurait la place pour son téléphone, mais peut-être que le sorcier comptait le garder dans la poche de son pantalon, par habitude et par souci de praticité.
En parallèle de la recherche d'idées, Nezuko avait à plusieurs reprises retrouvé Atem pour prendre ses mesures. En même temps, tant qu’elle ne savait pas précisément ce qu’elle voulait faire, cela n’aurait servi à rien de prendre pleins de mesures dont elle n’aurait potentiellement pas eu besoin. La noiraude avait noté chacune de ses mesures soigneusement dans un carnet qu’elle gardait en permanence avec elle. Non pas qu’elle avait peur de le perdre, mais c’était aussi dans ce carnet qu’elle notait toutes les idées qui lui venaient, les choses qui l’inspiraient, les choses importantes qu’elle ne voulait pas oublier … Un brouhaha de textes désorganisés dans lequel elle semblait réussir à composer et se repérer sans problème, comme le Minotaure dans son labyrinthe.
Et enfin, c’était étonnamment l’étape qui lui prenait le moins de temps, au final : la réalisation du projet ! Ses mains agiles guidaient le tissu sous l’aiguille empressée de la machine à coudre. Un mannequin portait déjà fièrement le haut et le gilet tactique. Elle terminait la deuxième manche-tube en attendant que l’Égyptien pointe le bout de son nez. La jeune femme lui avait donné rendez-vous dans la salle du club pour procéder à un premier essayage, voir s’il y aurait de gros ajustements à faire où si elle avait visé juste, calculé juste. Elle serait intransigeante sur la qualité.
Après tout, il n’y avait que comme cela qu’elle pouvait progresser, avec une certaine discipline.
Sujet: Re: [Terminé] Clothes are just like friends, you want quality not quantity | ft. Atem Lun 12 Fév 2024 - 22:35
Clothes are just like friends
ft. NEZUKO
Février 2024
ILUKAAN
Dans un monde où régnait la parfaite apparence Atem avait toujours su se mêler. Il pouvait se permettre de se payer les meilleurs couturiers et tailleurs, les marques les plus luxueuses, les bijoux les plus chers. Le monde se prosternait à ses pieds. L’or et le lin couvraient son corps basané telle une seconde peau. À une autre époque, en un autre temps il aurait été un véritable Dieu, le lin n’aurait jamais quitté son corps de sa première bouffée d’air sous la protection d’Iset à sa dernière dans les bras Wesir. Toute sa vie le délicat lin plissé, presque transparent avait adoré son corps dans une simplicité déconcertante avant que ce dernier ne soit remplacé par le coton et le cuir.
Ses parents étaient sans aucun doute déçu de ses choix, il était tout aussi superficiel qu’eux, dans la couche du maquillage appliqué à sa peau jusqu’au choix des étoffes parant son corps. Son éducation reposait sur de nombreux piliers mais l’un des principaux était l’apparence, il se devait de toujours bien présenter, certains affirmait qu’il s’agissait d’une superficialité sans épreuve, lui affirmait qu’il ne se présentait que pour les Dieux et qu’il n’avait cure de l’avis des autres. Il se devait d’être beau, de rendre une apparence impeccable, aucune cicatrice, aucune imperfection, aucun tatouage.
Il avait brisé plusieurs de ces règles, les avait bafoué sans vergogne dans une espèce de rébellion futile. Certes son corps impeccable de toutes cicatrices et imperfections restait une fierté mais il ne pouvait nier que l’or avait été joint par le cuir, le lin immaculé remplacé par le glas du noir et sa peau orné d’encre. S’il te tatouait les mains et pieds au henné, le tatouage derrière son oreille était bien permanent, il resterait jusqu’au moment où il rejoindrait les champs de roseaux. Une honte, pour ses parents, ses ancêtres, les dieux. Il tentait de ne pas penser au fait qu’il en serait difficilement pardonné. Grâce à Thot avait-il eu la jugeote de faire un tatouage magique, jusque’à présent ni son père, ni sa mère ne l’avait remarqué et il comptait bien rester dans cette optique.
Si quand il rentrait en Égypte, dans la magnifique villa de Thèbes sur les bords est du Nil il revêtait ses habits de lin et d’or, le contraste était frappant à Ilukaan. Lui qui représentait le disque solaire était au Canada l’incarnation de Khonsu teinté d’Anpu préférant la couleur de la fourrure de ce dernier pour se vêtir que le blanc des étoffes de Neith. Il fallait dire que le noire et le cuir n’étaient pas des éléments de choix sous le chaud climat égyptien mais l’étaient plus dans les froides températures canadiennes. Et si quand il rentrait chez ses parents il s’habillait traditionnellement pour contenter les côtés conservateurs des siens, il ressortait des vêtements plus classique quand il se rendait dans les rues de l’actuelle Louxor préférant éviter de détonner des autres.
Atem ne connaissait aucune limite dans le style vestimentaire, toutes les matières pouvaient y passer, du cuir épais à la résille la plus révélatrice, du pantalon le plus moulant à la jupe la plus ample. Atem portait ce qu’il aimait sans se laisser arrêter par les préjugés qui étaient associés à ces pièces de tissu. Il laissait la créativité et l’harmonie embellir son corps. Il n’avait jamais su se confiner aux quelques limites qui lui avaient été imposées. Et tout ses rêves textiles prenaient forme sous les doigts de fée de la jeune japonaise qu’il avait rencontré et dont il appréciait énormément le coups de main, de fil et d’aiguille.
Nezuko Kamado était devenue dans sa tête sa couturière personnelle et attitrée. Bien qu’elle refuse ses payements il ne regardait que rarement la somme qu’il lui donnait qui comme par hasard à chaque fois était bien au-dessus du simple coût matériel. Il aimait qu’elle eut compris son style rapidement, qu’elle le comprenne, qu’elle sache où il allait, qu’elle réponde à ses exigences les plus extravagantes. Mais surtout, il aimait les intentions qu’elle mettait dans ses tenues, le fait qu’elle dimensionne des poches spécifiquement pour ses amulettes. Et Pésédjet tout entier pouvait savoir qu’Atem en conservait une plâtrée sur lui. Il n’avait pas seulement le Tyet qu’il avait présenté à Nezuko. Il gardait précieusement un Djed sur lui, si tout le monde savait qu’il avait constamment les mêmes colliers sur lui, son fidèle chocker, sa fameuse pyramide et son cartouche, au dos du dernier avait-il fait gravé un Djed pour se protéger. Si pour certain il était superficiel ET superstitieux, il affirmait simplement suivre ses principes. Il était favorisé de Ma’at en suivant ses principes à la lettre. Il était simplement béni des dieux, rien de plus. Et l’Oudjat gravé sur sa bague en lapis-lazuli ne le nierait pas.
Atem, bien qu’il veuille affirmer le contraire était l’image d’un peuple effondré sur lui-même qui cherchait une porte de sortie, une raison d’exister par tous les moyens en allant à contre-courant. Ses parents s’obstinaient et se voilaient la face derrière leurs perruques ornées d’or et des pierres les plus précieuses. Ils se perdaient dans une splendeur que personne n’avait vue et lui allait dans la même direction en tentant de marcher dans l’autre sens. Il ne pouvait renier ce qu’il était. Il avait beau se parer de noir, de cuir, de changer la couleur de ses cheveux, il ne pouvait se séparer de ses amulettes, il se pouvait empêcher sa main de tracer le khôl de la manière dont il le faisait. Toute son apparence était un étrange mélange de modernité et de tradition gardée par une minorité de sorciers au sang plus bleu que le lapis-lazuli importé d’Afghanistan dont ils s’ornaient le corps. Une espèce de secte dont il ne pouvait fuir, dont son être, son sang était gorgé jusque’à la moelle de ses os. Il portait un héritage qui imprégnait son être et qui le hurlait sans qu’il n’émette le moindre son. Il ne détestait pas cela pour autant, il n’avait aucun avis sur la question en dehors de sa pseudo rébellion vestimentaire et de ses passes temps non conforme. Son cousin lui avait fait plusieurs remarques à ce sujet, de se comporter comme quelqu’un « digne de son sang », « digne de son héritage » mais Atem lui avait seulement rit au nez avant de se maquiller de bleu et d’or et de partir rejoindre des amis dans les rues couvertes de tapis et d’étoffes sous le regard de plomb d’Amon-Râ.
Quand le petit Égyptien mis un pied dans la salle du club de couture son air sérieux n’en était pas pour autant dépourvu d’un petit sourire au coin de ses lèvres parées de rouges. Ses yeux rouges cerclés de noir prolongés d’une ligne noir de khôl jusque sur ses temps indiquaient sa bonne humeur. Son uniforme n’échappaient pas à son habitude de le customiser avec sa ceinture en trop qui pendait sur sa hanche ou ses nombreuses bagues d’or et de rubis et de nombreuses autres pierres précieuses qui pourraient sans aucun doute acheter une maison en échange. Il aimait voir Nezuko travailler le tissu et il aimait voir le procéder de fabrication de ses vêtements même s’il ne savait absolument pas coudre. Il savait faire beaucoup de choses, il pouvait lire les hiéroglyphes, écrire ces derniers, lire le hiératique. Il savait utiliser la magie divine de ses ancêtres oubliés dans les sables de Ta-Seti. Il pouvait nommer tous ses dieux. Il pouvait tirer à l’arc, monter à cheval. Mais il était incapable de coudre aussi admirait-il le travail de Nezuko et les vêtements impeccable dignes des plus grands couturiers et des plus grands défilés de modes à ses yeux.
Quand la résonance des rugissements de la machine à coudre dans la pièce se fit légèrement plus aiguë, Nezuko savait que la porte venait de s’ouvrir pour accueillir une nouvelle personne en son sein, et qu’avec ce mouvement l’acoustique de la pièce entière avait quelque peu changé l’histoire de quelques secondes. Son regard resta planté sur les tissus qu’elle travaillait encore un moment, elle ne voulait pas se planter les phalanges avec la grosse aiguille de la bête qui se hâtait. Et puis de toutes manières, c’était la dernière ligne de couture qu’elle pourrait faire à la machine. Pour les finitions, elle s’en tiendrait à sa propre aiguille et la dextérité de ses doigts de fée.
Au même rythme effréné que la progression de ses étoffes sous les estocades de la machine, la jeune Japonaise coupa les fils avec la petite lame prévue à cet effet incrustée dans l’appareil. Tout en examinant que la machine n'avait fait aucun saut qui pourrait mettre en péril la qualité de son travail, la demoiselle se tourna en direction de son plus fidèle commissionnaire, effectuant une rotation avec sa chaise de bureau à roulettes. Ce n’est qu’après s’être assurée que son travail était aussi parfait qu’elle le souhaitait – ou plutôt d’une qualité qu’elle était capable de supporter et de considérer comme digne de son client – que la noiraude laissa cette dernière manche peu conventionnelle reposer sur ses cuisses. La jeune sorcière releva son visage en direction de l’Égyptien, affichant un petit sourire satisfait, et son regard teinté d’une forte détermination.
“Bonjour, Atem-san,” la gratifia-t-elle en guise de sobre salutation. Elle termina le cercle qu’elle avait entamé plus tôt sur sa chaise, afin d’enfiler les pantoufles qu’elle avait laissées sous la table de travail sur laquelle reposait la machine. La demoiselle préférait que son pied ne soit qu’en chaussette pour appuyer sur la pédale qui actionnait la rugissante machine, elle pouvait avoir un contrôle plus précis du degré d’inclinaison de la pédale et donc gérer avec plus de subtilité la vitesse de son aiguille. Et comme l’adolescente n’appréciait pas l’asymétrie lorsqu’il s’agissait de la température de ses membres, elle avait pris l’habitude de retirer sa deuxième pantoufle à chaque fois.
Une fois ces petons à nouveau bien au chaud dans ses pantoufles d’hiver molletonnées – elle avait beau être une fille de la montagne, elle ne se privait pas de l’étreinte chaleureuse des vêtements doublés de couches confortables et douces – la jeune Cervirald entama encore une fois un nouvel arc de cercle. Ce n’est que lorsqu’elle fit face une seconde fois au sorcier d’ascendance conservatrice, que la couturière en herbe détailla enfin son accoutrement. Son regard était impassible, il ne laissait en aucun cas deviner ce qu’elle pensait. Ce qui tombait bien, car le sixième année faisait généralement la même chose : ses iris, dont la couleur naturelle était dissimulée derrière des lentilles rouges intimidantes, soutenait le regard de la cadette des Kamado d’Ilukaan avec une expression empreinte de mystères et d’érudition. Il se tenait bien droit, levant le menton avec une fierté que seuls les monarques semblaient connaître et incarner pleinement. Nezuko en oubliait presque qu'il était aussi petit qu’elle, étant assise face à d’autant plus, ça ne l’allait pas la marquer.
L’adolescente admira quelque peu les traits de maquillage. On sentait que le geste de khôl, que la jeune Japonaise pensait toujours être du simple mascara, était maîtrisé. Ses courbes étaient harmonieuses, elles suivaient le bord de ses paupières avec une régularité qui devait être le fait de nombreuses années à le répéter, de nombreuses occasions de mettre ses traits du visage en avant. Bien qu’il ne portait “que” l’uniforme de l’école, le style du Stryxist transparaissait dans ses choix d’accessoires. La jeune femme tiqua mentalement, car les deux ceintures qui ôrnaient les hanches de l’Égyptien n’étaient pas tout à fait de la même teinte. Ce n’était pas quelque chose que les yeux inexpérimentés pouvaient réellement remarquer, elle le savait, mais elle se demandait si c’était un choix délibéré de la part d’Atem. Elle ne dit mot cependant. Heureusement, ses bijoux étaient tous de la même matière, car la différence aurait été beaucoup plus notable même pour le moins à la mode des élèves d’Ilukaan. Si elle faisait des observations mentales des défauts et imperfections des tenues de ses camarades, elle ne voyait pas cela comme quelque chose de négatif. Après tout, elle ne comptait pas le lui dire, à moins que ce ne soit un défaut auquel il puisse remédier dans l’immédiat. Mais c’était le genre de chose qui lui permettait de cerner à quoi la personne en face d’elle était le plus sensible, et le genre de détail qui pouvait lui échapper. Ça lui donnait des pistes sur les choses à prioriser dans ses croquis et projets.
Après un instant de silence léger – Nezuko savoura le calme retrouvé dans cette pièce après que celle-ci ait été malmenée par les vrombissements de la machine pendant de longues minutes, voire des heures – Atem ouvrit les lèvres pour s’exprimer de sa voix de moyenne tessiture.
“Je vois qu’Aton t’as bénie de sa lumière aujourd’hui, Nezuko”
A ces mots, son interlocuteur laissa ses lèvres s’étirer en un fin sourire, ce qui lui donnait des airs de panthère en s’approchant de la plus jeune. Si cela aurait pu en déstabiliser – ou même séduire ! – d’autre, Nezuko, elle, restait insensible. De toutes manières, cela ne l’intéressait pas. Elle n’avait pas le temps pour les amourettes : entre ses révisions, ses moments passés avec son frère et ses amis, ses commissions de tenues de plus en plus fréquentes et conséquentes et ses projets personnels, quand est-ce qu’elle aurait eu l’espace mental et temporel de rajouter des relations amoureuses ? Non. L’amour ? Très peur pour elle, ça allait, merci. D’autant plus que, même si elle savait reconnaître les qualités de présentation du président du club de jeu de rôle sur table, celui-ci n’était mais alors pas du tout son genre !
Nezuko Kamado n’était pas un cœur à prendre, elle était déjà bien trop occupée. Et trop peu intéressée. Mais ça, Atem le savait très certainement. Si les deux semblaient s’apprécier et développer un certain attachement – on ne pouvait pas vraiment encore qualifier cela d’amitié –, la relation entre Nezuko et Atem était, à l’origine, purement professionnelle : une artiste et son commissaire ; une créatrice de mode et sa muse ; une vendeuse et son client …
Cela n’empêchait pas la jeune adolescente d’être quelque peu touchée par ses propos, cependant. Si son sourire était emprunt d’une retenue de politesse, on pouvait voir aux plissements qu’ils formaient aux coins externes de ses yeux qu’il était on ne peut plus sincère.
“Je te remercie pour ce beau compliment, Atem-san.” Sa voix était un souffle timide, rempli d'émotions.
Sans autre forme de cérémonie, la couturière en herbe se releva de sa chaise, y posant la manche qu’elle venait de retourner en se relevant. Elle alla chercher un petit podium, sur lequel la Strixyst allait devoir se percher pour qu’elle puisse faire les ajustements qu’elle devrait pour sa tenue. Une fois que cela fut chose faite, elle retira le haut sur lequel elle avait travaillé et les tendit à deux mains au jeune homme. “Enfile-le, je t’aiderai à mettre les manches ensuite. Demande-moi si tu as besoin d’aide.”
La Japonaise s’exprimait sobrement. Il n’y avait pas besoin de faire de chichis, ils savaient pourquoi ils étaient là. Un paravent dans un coin de la pièce faisait office de cabine d’essayage. Il était recouvert de froufrous, écharpes et autres guirlandes qui rendait le coin un peu plus chaleureux en comparaison avec le mur cru face duquel il était dressé. Pendant qu’il enfilait le haut, la demoiselle sortait déjà une boîte d’épingles et un crayon blanc un peu gras dans le cas où des retouches seraient nécessaires. Mais elle put bien vite constater que ça ne serait pas le cas.
“Neith a vraiment encouragé ta créativité ! J’aime énormément cette création !”
Elle se tourna soudainement vers celui qui venait de prendre la parole. Son sourire s’élargit l’espace d’une instant. Elle était toujours touchée de voir l’expression d’un client satisfait. Son regard dansait sur les courbes de son propre torse, constatant avec une expression contentée les détails qu’elle avait glissé dans son design.
“J’ai eu une nouvelle idée de projet hier. Mais je ne sais pas si tu pourrais la faire.”
La phrase de son plus fidèle client flotta dans l’air quelques secondes. C’était bien la première fois que la Japonaise le vit exprimer une certaine forme d’incertitude. Ceci piqua son intérêt. Elle reprit son air sérieux en l’aidant à glisser son bras dans les tubes de cuir qui faisaient office de manches, tout en lui répondant.
“Je suis toute ouïe, seules tes indications pourront m’aider à juger de sa réalisation potentielle.”
Sujet: Re: [Terminé] Clothes are just like friends, you want quality not quantity | ft. Atem Lun 19 Fév 2024 - 10:39
Clothes are just like friends
ft. NEZUKO
Février 2024
ILUKAAN
Le petit égyptien ne s’annonça pas, la jeune fille semblait bien trop absorbée pour qu’il ne la dérange ou la fasse sursauter au risque qu’elle ne se plante une aiguille furieuse dans la main. Dans une autre vie, dans un autre temps sans doute, quelqu’un aurait annoncé le jeune homme. Son regard marron, caché derrière des lentilles d’un rouge sang, parcouru la pièce s’arrêtant ça et là sur un mannequin ou un objet dont il ignorait l’utilité et dont il faisait fi bien qu’il ne le dirait pas. Il ne pouvait par moment ignorer certains relents de son éducation qui voulait qu’il se sente au-dessus des tâches manuelles et donc jamais n'avait-il été formé à aucune d’entre elles. La couture ou tout autre métier manuel en faisait partie, sa mère, son père tout le monde lui avait répété combien il n’avait pas à se salir les mains sur de telles activités et pourtant quand il observait nezuko il avait sincèrement l’impression de voir Neith à l’œuvre.
Toujours silencieux, se tenant tellement droit qu’il semblait plus grand qu’il ne l’était en réalité, il se passa une main dans ses cheveux attachés en queue de cheval. Ses bijoux tintèrent légèrement les uns contre les autres l’or résonant doucement contre ses tympans. Toute sa vie la chaire des dieux avait enserré sa propre chaire, la délicate mélodie du métal avait bercé ses jours et ses nuits, ces sonorités, cet éclat de Rê faisait parti de lui, jamais ne le voyait-on sans ses bijoux précieux qui sans aucun doute valaient une véritable fortune et qui pesaient lourd sur sa personne. Alors qu’il continuait d’inspecter la pièce d’un regard neutre, il remarqua la jeune cervirald bouger de son siège pour le saluer.
L’égyptien observa un court instant la jeune japonaise. Si son regard semblait tout aussi inexpressif que le sien, ses yeux couverts de lentilles rouges semblaient briller d’une certaine aura de mystère et de sagesse. Sa posture droite, presque royale, trop fière donnant l’impression de le grandir lui qui n’était pas bien grand, il avait même cru remarquer faire la même taille que la Kamado. Après un silence confortable, ses lèvres teintées d’un ocre identique à la couleur du henné qui recouvrait ses mains bougèrent pour laisser passer sa délicate voix baritone.
“Je vois qu’Aton t’as bénie de sa lumière aujourd’hui Nezuko”
Un sourire très fin étira ses lèvres suite à ses paroles alors qu’il s’approcha de plus près de la jeune fille un peu plus jeune que lui. Il aimait jouer sur ses paroles, il aimait jouer sur son aura mystérieuse, antique qu’il se savait dégager. Il avait presqu’une allure féline avec ce petit sourire, la manière dont ses yeux se plissaient avec son sourire le noir les entourrant laissant difficilement voir les iris rouges qui reflétaient légèrement la lumière artificielle entre les deux fentes formées. Ses yeux avaient toujours été semblables à ceux des statues antiques, presque irréels dans la manière dont ils ressortent avec le khôl les encerclant et leur couleur rouge rubis.
“Je te remercie pour ce beau compliment, Atem-san.”
Le visage de l’égyptien s’éclaira quand il entendit l’émotion teinter la voix de la jeune fille. Il ignorait si elle savait qui était le représentant de l’astre solaire mais il se doutait qu’elle sentait le compliment et la bénédiction derrière ses paroles. Très légèrement il pencha la tête sur le côté. Nezuko était à ses yeux véritablement bénie de Neith pour son art et d’Hathor pour sa beauté. Il n’était pas attiré par elle, il ne le serait jamais, mais il savait reconnaître ce qui était beaucoup et la jeune japonaise l’était. Elle prenait aussi grand soin d’elle, il pouvait le voir jusqu’au bout de ses ongles joliment manucurés.
Sans hésitation il accepta les pièces de tissu tendues par la jeune fille et se dirigea vers le paravent pour se changer. Si Atem n’était pas une personne nécessairement pudique, sans doute le fait d’avoir grandi dans un lin fin, presque transparent sous le chaud soleil de Thèbes, il ne se fit pas attendre pour se diriger vers le paravent couvert de tissus en tout genre qui n’étaient pas nécessairement à son goût. Sans grandes difficultés il se changea pour enfiler la nouvelle tenue élaborée par la jeune japonaise. Il n’eut pas besoin de faire appel à elle, les vêtements saillant à la perfection à son enveloppe corporelle. Après avoir replié son uniforme et l’avoir posé avec soin sur le petit tabouret il ressorti de derrière le morceau de bois et d’osier pour se présenter à la jeune fille. Le fin sourire s’était encore un peu plus élargi sur son visage, il était un client heureux.
“ Neith a vraiment encouragé ta créativité ! J’aime énormément cette création ! ”
Son regard rouge courut sur les coutures, le tissu, les détails de la création, l'air visiblement ravi.Ses doigts teintés d’un henné couleur cuivre coururent sur l’étoffe avec une certaine satisfaction. Nezuko avait parfaitement compris son style, son essence et où il se rendait. Il ne pouvait rêver de meilleure couturière pour mettre en place aussi bien ses idées les plus folles à lui que celles de la jeune fille. Les vêtements que la jeune cervirald lui procurait étaient à l’opposé de ce qu’il portait chez ses parents. Quand bien même l’Égypte n'était plus ce qu’elle avait été, quand bien même différentes cultures y vivaient plus ou moins en harmonie, la communauté de laquelle il venait était conservatrice, si conservatrice qu’ils avaient gardé une continuité dans leur manière de s’habiller avec les siècles et quand il se rendait au temple pour prier il revêtait ses vêtements traditionnel de lin, ses tuniques et shendyt. Aussi, porter ces vêtements de cuir qui moulait son corps à la limite de l'indécence était pour lui une véritable libération. Et toujours avait-il de nouvelles idées de projets pour Nezuko, rien n’était impossible visiblement pour la jeune fille.
“J’ai eu une nouvelle idée de projet hier. Mais je ne sais pas si tu pourrais la faire.”
Son regard cerclé de noir ne se posa pas sur la jeune fille. Rares étaient les fois où il ne regardait pas les gens dans les yeux en leur parlant mais il était légèrement incertain de la réaction de la jeune Kamado quant à son idée.
“Je suis toute ouïe, seules tes indications pourront m’aider à juger de sa réalisation potentielle.”
Il ignorait les vues de la japonaise sur ce qu’il pouvait demander. Il riva son regard sur le miroir se regardant lui-même dans les yeux. Il n’était pas choquant chez lui de porter des tuniques, djellabas et autres vêtements longs et amples mais demander à la jeune japonaise de lui faire une jupe en cuir était une tout autre affaire. Il tourna quelques minutes son cartouche en argent entre ses doigts cerclés d’or avant de se remettre à parler.
“J’avais eu l’idée d’une jupe longue en cuir.”
Avec ces mots il planta ses yeux dans ceux de Nezuko l’air déterminé. Si l’espace d’un instant il avait fuit son regard, s’il avait semblé hors de sa personnalité cela n’avait été que l'instant d’un battement de cil. Le jeune homme sûr de lui était revenu.
Il ne put retenir le petit soupir de soulagement à la réaction enjouée de la noiraude. Ses parents désapprouvaient grandement sa manière de s’habiller et ignoraient ses préférences, il n’était définitivement pas encore prêt de leur annoncer qu’il allait porter des jupes en cuir et même si Nezuko était toujours ouverte à ses idées il ne pouvait retenir une petit appréhension. Mais l’enjouement qu’elle démontrait, les questions qu’elle posait le rassurait.
“Longue jusqu’aux chevilles ? Plutôt en tube ou qui devient large vers le bas ? Avec beaucoup de plis ou plutôt arrondie comme une tulipe ?”
Il l’observa sortir le petit carnet et le stylo avant de commencer à parler.
“Je pensais à du cuir souple qui descend jusqu’aux chevilles. Je me disais qu’un haut en résille plus léger pourrait bien aller avec, et un débardeur noir à manches larges par dessus ! Et pour les chaussures je mettrais mes bottes compensées habituelles donc il faut que la jupe soit longue pour tomber sur le dessus des chaussures.”
Il tentait de lui décrire au mieux l’idée qu’il avait en tête. Il se montrait même enjoué de l’expliquer à la japonaise maintenant qu’il avait toute son attention sans aucun à priori.
“Quelque chose dans cet ordre d'idées ? Si c’est cela, c’est tout à fait réalisable.”
D’un regard sur le croquis ses yeux s’ouvrirent en grand. Comme à son habitude Nezuko avait parfaitement deviné sa pensée. Le sourire dans sa voix était difficilement camouflable.
“C’est parfait ! Es-tu certaine que tu n’es pas l’incarnation de Neith ?!”
“Je ne le suis pas à ma connaissance. Je ne suis pas au fait de ses domaines et capacités, mais je suis honoré de la comparaison.”
Un fin sourire se dessina sur les lèvres ocre de l’égyptien. Il expliquera un jour à Nezuko la signification de ses paroles. En attendant, il fit un dernier sourire avant de remercier Nezuko et de s’excuser avant de partir.