Le noiraud serre le poing dans un geste triomphal quand celui de vert chevelu lui affirme qu’il lui enverra la photo. Il était réellement trop content de pouvoir garder un souvenir aussi stylé de sa toute première exploration. Il n’était pas du genre à beaucoup prendre de selfies, aussi il aurait enfin de quoi alimenter son Pentagram après tant de temps.

“Ouais exactement. En même temps c’est vraiment une phrase de daron !” s’exclame-t-il d’un ton pinçant pour les vieilles générations. Les adultes partageaient des dictons qui traversaient les langues et les régions apparemment. Il trouvait cela à la fois amusant et plutôt énervant. Amusant car les pays avaient parfois des dictons qui se contredisaient, préférant certaines valeurs aux profits d’autres. Énervant parce que c’étaient souvent des phrases toutes faites utilisées pour invalider les ressentis des plus jeunes qui découvraient encore les ficelles du monde dans lequel ils vivaient.

L’italien sort de son état d’admiration du lustre. En même temps, il était tard. Nico n’était pas encore habitué à veiller autant à son âge. Il n’était pas un gros adepte des soirées jusque tard dans la nuit, et même les soirées où il jouait aux jeux vidéos avec ses amis, les autres ne se couchaient pas très tard après minuit. Et il n’appréciait pas gamer trop longtemps tout seul donc il ne mettait pas si longtemps que ça à les rejoindre dans les bras de Morphée.

“Yep ! Je te suis,” répondit l’Italien en s’extirpant de la baignoire dans laquelle il était resté allongé tout ce temps. Il frotta ses mains contre ses fesses, ses hanches et le bas de son dos pour retirer la couche de poussière qui s’était collée à ses vêtements.

Après une descente prudente, les jeunes hommes se retrouvèrent enfin dans le hall principal de la maison, au rez-de-chaussée. On peut deviner que les colonnes de bois vernis donnaient à ces lieux un air très noble quand ils étaient encore entretenus.

“Je propose qu’on fouille les salles de vie en premier. Il devrait sûrement y avoir une porte menant vers l’extérieur dans les cuisines pour partir quand on aura terminé nos explorations.” Ce n’était que des expositions qu’il exposa au Japonais, mais il y avait de grandes chances qu’elles s’avèrent être justes au vu de la richesse dont avaient fait preuve jusque-là les habitants de la maison.

Le plus jeune s’approche d’une porte et la pousse, mais il tombe sur ce qui semblait être une chambre de bonne. La cuisine devait donc se trouver juste à côté. La pièce était si petite et sobre. Il n’y avait là qu’un lit, une table et un tabouret. Il n’y avait pas de rideaux aux fenêtres. Rien qui vaille la peine d’être fouillé, en somme.

“Je crois que c’était la chambre d’un domestique,” dit-il en prenant la direction de la porte en face de l’entrée.

La porte eut un peu plus de peine à s’ouvrir, il dut pousser plus fort pour qu’elle s’ouvre en raclant une couche de poussière sur le sol tel un essui-glace. Elle menait dans une grande pièce dans laquelle reposaient des petits canapés devant de nombreuses fenêtres et une très longue tables à manger sur laquelle étaient encore posés des chandeliers. Il s’avança dans la pièce sans hésitation pour aller observer le contenu des armoires aux portes vitrées. Il y avait de l’argenterie et aussi quelques babioles de décoration en porcelaine dont la peinture semblait avoir étonnement bien tenu.

Le noiraud hoche la tête aux remarques de son camarade. C’était plus probable en effet. Il se demandait ce qui avait bien pu arriver à la famille qui avait vécu dans cette demeure. Peut-être avait-il donné congé à la personne qui occupait la petite chambre bien avant qu’eux-mêmes ne quittent ce manoir. Peut-être avait-elle été laissée à l’abandon après la mort d’un ultime parent qui y vivait. Ou peut-être encore un autre scénario, que le jeune homme n’est pas capable d’imaginer ou de concevoir.

Quand le noiraud a fini d’inspecter la salle de vie et qu’il rejoint son collègue de maison, il remarque enfin à quel point la nuit s’est installée. Leurs deux baguettes ne suffisent pas tout à fait à observer la cuisine dans son ensemble d’un seul coup d’œil, ce qui donne un air lugubre à l’endroit où sont habituellement cachés les ustensiles les plus dangereux d’une maison. Sans compter la cabane à outils.

L’Italien ouvre quelques tiroirs, histoire d’en guetter le contenu, et la plupart sont encore remplis, mais en vrac. Ici et là on peut y trouver des gros couteaux de cuisine, des broches et autres joyeuseries bien tranchantes. “Pas très rassurant,” commenta-t-il à voix haute, plus pour lui-même se décharger du mauvais sang que lui fichait cette vieille cuisine que réellement engager la conversation.

Il s’approche de l’enfoncement où se trouve la porte, mais au travers de la vitre trouble on ne peut y apercevoir la lumière de la lune. “Je pense que la porte est condamnée, ça doit être pour ça qu’on l’a pas vu en venant.”

Il lance un alohomora sur celle-ci, et le verrou se libère dans un cliquetis caractéristique. Fiou, au moins, ça a fonctionné. L’Italien ne se fait ensuite pas prier pour pousser sur la poignée et tenter d’ouvrir la porte, mais celle-ci s’ouvre à peine de quelques centimètres avant d’être bloquée. “Ah mais c’était sûr en fait !” dit-il à son camarade en imitant une référence connue d’internet. “Tu m’aides à l’ouvrir ?” dit-il en se tournant vers son camarade ?