Devant son armoire provisoire, Kyrstie réfléchit à la tenue qu’elle va porter pour ce soir. Encore enroulée dans sa serviette après s’être préparée sous la douche et avoir laver ses cheveux qui pour le moment dégouline encore un peu le temps d’être pris en charge, elle se dit qu’elle a tout de même bien fait d’emporter quelques vêtements de soirées. Bien sûr, elle s’est faite un peu juger à ce propos quand elle a préparé sa valise pour les deux mois à la ferme, comme quoi ça n’allait pas être pratique, que ça n’allait pas avoir d’intérêt, qu’ils allaient être perdus au fin fond du Texas à marcher dans la boue. Certes, ces points sont assez justes, mais il n’empêche que l’Etats-Unienne est une femme prévoyante, habituée aux situations « d’urgences », aux choses qui arrivent toujours au dernier moment et ça, c’est bien grâce à ses nombreux voyages et randonnées.

Et encore une fois, elle prouve que son jugement est bon, étant donné que ce soir, elle a un rendez-vous.

D’accord, elle-même ne s’y attendait pas vraiment mais après tout, pourquoi pas ? A ses yeux, cela fait un petit moment qu’elle n’a pas dîné avec une personne avec qui il peut y avoir une suite dans une petite auberge non-loin de la ferme. D’accord, pas si longtemps que cela si on compte Kaeya durant le mois de juin. Mais qu’importe, il n’est pas là et Kyrstie a envie de s’amuser un peu, autant dire que ce Aryu est tombé au bon moment.

Jusqu’à présent, elle n’avait jamais entendu parler de lui, ou tout du moins d’assez loin et au final, ils ne se sont croisés qu’une fois, mais ça a suffit à l’ursirre pour souhaiter en savoir plus, notamment grâce à tous les compliments qu’elle a reçue au cours d’une simple et courte conversation. Non pas qu’il en faut peu à Kyrstie pour être satisfaite, loin de là, mais le physique du jeune homme et son comportement lui a également plu, suffisamment pour souhaiter en savoir plus à son sujet – ça en plus de son étonnante invitation pour voyager.

Au moins, ça fait un point commun.

Résultat, elle préfère prendre le temps pour s’habiller correctement et plaire. Bien entendu, ce n’est absolument rien de compliqué pour elle. Si elle est bien au courant d’une chose, c’est qu’elle n’est pas considérée comme l’une des mieux habillés d’Ilukaan pour rien. Elle l’aime se faire remarquer, elle aime qu’on se retourne pour la regarder quand elle croise le chemin d’un étudiant, alors forcément pour en arriver à ce stade, il faut savoir se mettre en valeur et ça demande du travail. Jusqu’à présent, elle s’en sort plutôt bien.

Elle se décide finalement pour une combinaison d’été, comprenant un short blanc cintré à la taille par une fausse ceinture et d’un haut rose poudré en dentelle agrémenté d’un léger décolleté. Parfait, elle va faire sensation. A l’aide de sa baguette, elle arrange sa mèche à son souhait et touche les côtés de son crâne.

— Va falloir retourner raser ça en septembre, ça devient trop long.

C’est le seul problème à avoir une coupe aussi étonnante, il faut aussi en prendre soin régulièrement, sans quoi ça ne ressemble à plus rien. Enfin, pour le moment, ça va encore, de quoi le faire pour une soirée et qui ne va pas l’empêcher de se maquiller pour être à l’heure. Une fois satisfaite de son look, elle sort enfin de sa chambre et plus particulièrement de la maison, gardant à ses pieds pour l’instant ses baskets – elle n’a pas non plus stupide au point de salir ses chaussures de ville dans la boue. Elle s’éloigne tranquillement, s’approchant finalement de l’entrée de la ferme, là où elle doit retrouver son rendez-vous. Regardant sa montre, elle se doute que ce dernier ne va pas tarder et il se trouve qu’elle a raison, en voyant une forme s’approcher, possédant de – très – longs cheveux. Elle lui donne alors un signe de main pour lui signaler sa présence.

— Bonsoir Aryu, je suis ravie de voir que je ne me fais pas poser de lapin. Es-tu prêt pour y aller ?

Décidément, cet homme n’est pas avare de compliments et ce n’est sûrement pas Kyrstie qui va sans plaindre, après tout, ses efforts pour se préparer sont justement pour provoquer ce genre d’effet, alors si ça réussit, le pari est gagné. Elle lui adresse dès lors une fin sourire alors que ce dernier continue de lui parler et vient doucement prendre son bras, penchant légèrement la tête sur le côté, calculant chacun de ses mouvements.

— Effectivement, ce serait le cas de me faire attendre un peu trop longtemps. Mais ce n’est pas le cas actuellement, alors c’est un très bon point pour commencer. Et n’attendons pas plus longtemps, la réservation est prise, ce serait dommage de rater un bon moment.

Elle se met dès lors à avancer et prend le temps de regarder un peu mieux son partenaire du soir. L'Ursirre se rend compte qu’il a lui-même, semble-t-il, pris le temps pour se faire élégant, remarque le maquillage correctement appliqué et comprend qu’il n’est donc pas le genre à avoir peur d’oser en porter, ce qui, encore une fois lui donne un nouveau bon point. Malgré ses manières très gentleman, il ne semble pas pour autant vivre à la vieille époque ou faire preuve de trop de masculinité toxique. Tant mieux, ça aurait rapidement coupé court au rendez-vous sinon.

— Sunshine, je peux te dire que tu es très bien habillé ainsi, je pense même que nous nous accordons parfaitement. Je te le félicite d’avoir osé la chemise et la veste juste pour ce soir, vu la température.

Bien qu’habituée aux fortes chaleurs des Etats-Unis durant l’été, ça ne l’empêche pas quelques fois de sentir des gouttes couler le long de son front quand c’est vraiment trop extrême et d’esquiver le soleil pour se mettre à l’ombre avec une boisson fraîche dans les mains. C’est vrai qu’à Miami, c’est bien plus simple étant donné qu’elle a l’océan, mais bon, elle parvient tout de même à s’en sortir ici aussi.

— Et quant à cette ‘entrevue’, elle rit légèrement au choix du mot, je ne comptais en aucun cas la rater ! Tu m’intrigues et je souhaite bien en savoir un peu plus à ton sujet.

Quand ils sont finalement assez éloignés de la ferme et que le sol est enfin plus plat, moins boueux, plus dur, Kyrstie s’arrête un instant et change alors de chaussures, pour mieux s’accorder à sa tenue. Inévitablement, elle se sent bien mieux sur des talons, légèrement plus grande aussi, même si son rendez-vous fait bien une tête et demie de plus qu’elle, quelques centimètres c’est toujours ça de gagner. Elle range ensuite ses baskets dans son sac sans fond – quel achat merveilleux – et reprend la route, désormais rythmée au son des “clacs clacs” de ses escarpins. Si elle possédait déjà une confiance évidente, cette dernière ne semble qu’augmentait maintenant.  

Il ne faut pas bien longtemps pour voir apparaître les lumières du village. Ce dernier n’est pas bien grand, mais il a de quoi faire et un restaurant plutôt bien noté sur witchnet, qui vaut le coup d’être essayé. Quand ils arrivent en face, ce dernier n’est pas forcément très grand, mais cela donne un effet plutôt tranquille, comme un petit cocon. Il est même à noter la petite terrasse installée qui attire l’œil de la blanche, alors qu’un serveur arrive pour justement les installer.

— J’espère ça te convient si nous restons en extérieur, pretty boy ? Il fait un peu plus frais le soir, autant en profiter non ? Nous avons même le temps pour un apéritif, étant donné que la soirée ne fait que commencer.

Quand Aryu lui tire la chaise, elle le remercie tout en s’installant confortablement, croisant dès lors ses jambes comme à son habitude. Elle prend le temps également de poser son coude sur la chaise et de déposer légèrement sa tête dessus, l’inclinant une nouvelle fois, en fixant son interlocuteur du soir. De nouveau, elle étire un sourire qui, cette fois-ci, se souhaite charmeur. Il est vrai qu’elle se fixe un objectif : celui de découvrir les autres façades d’Aryu. Est-elle capable de le faire rougir ? De le surprendre ? Comment va-t-il réagir tout au long de la soirée avec son flirt ? Il va sans dire que c’est un des points qui amusent le plus l’Etats-Unienne et qu’elle se fait un véritable plaisir à jouer ce jeu-là avec quiconque sortant avec elle, pour savoir sur quel terrain elle se trouve. C’est ce qui rend les choses bien plus intéressants à ses yeux.

Je t’invite également à poser les questions que tu souhaites, je ne suis pas compliquée et facilement ouverte à toutes sortes de conversations, si cela peut te rassurer.

Rapidement, on vient leur donner la carte des boissons et la future journaliste regarde ce qu’il y a de présenté. Sans trop de surprise, il n’y a pas non plus un énorme choix, mais ceux présents semblent de qualité, alors ça lui suffit amplement. Elle repère sur la liste des cocktails un qui se compose de vodka et d’autres mélanges, qui l’intéresse immédiatement. Parfait, ça conviendra pour lancer la soirée convenablement. Elle n’en a clairement pas besoin pour se détendre étant donné qu’elle ne ressent absolument aucun stress par rapport à la situation, c’est simplement qu’elle compte tout de même en profiter pour elle-même aussi.  

C’est donc sans hésiter qu’elle demande ce verre et attend qu’Aryu fasse de même. Une fois le serveur éloigné, elle reporte ses yeux vers son partenaire.

— Au cas où, je n’ai pas l’habitude de devenir ivre lors d’un premier soir, encore moins dans un restaurant, il ne manquerait plus que faire une scène. Je préfère quand c’est dans un bar ou une boîte, avec plusieurs personnes. On finit toujours par avoir un sam avec nous, ou on en appelle un.

Elle se retient nettement de dire qu’elle finit toujours par appeler Scott quand elle a un peu trop abusé de l’alcool et qu’il ne l’a pas suivi pour diverses raisons. Pourtant, il reste toujours disponible quand il faut venir la chercher. Eh. Peut-être il le fait exprès ? Ou il n’a juste pas envie, possible aussi. Il faudra qu’elle lui pose la question.

— Tu viens donc du Japon, c’est cela ? Tu sembles avoir pas mal voyagé ? Je suis curieuse de savoir ce que tu as découvert.

C’est vrai que la question peut paraître banal, mais la méchée est sincère dans sa question. En la rencontrant, en discutant avec elle, on se rend rapidement compte de la passion qui l’habite pour la culture et la découverte des autres pays. C’est bien pour cela qu’elle économise autant, qu’elle a commencé à travailler dès sa 8è année et qu’elle a sacrifié de nombreux de ses week-ends à faire des heures de nuits : pour partir loin, toujours plus loin. Et jusqu’à présent, elle n’a absolument aucun regret et maintenant qu’elle entre en 13è elle qu’elle va être peut-être mieux payé, elle n’a qu’une hâte : prévoir son prochain départ.

— Je serais curieuse de voir des photos, si tu en as. Même de ton pays d’origine, je n’y suis encore jamais allée.

Elle écoute attentivement le récit d’Aryu, prenant des notes mentales de ce qu’il raconte, ce qu’il a vu. Pour le moment, ce sont des parties du monde qu’elle n’a pas encore eu l’occasion de découvrir pour le moment. Et pourtant, Merlin seul sait qu’elle rêve de découvrir la France ! Ainsi, quand il en parle, ses pupilles doivent s’agrandir tant son intérêt est présent. Non pas qu’il n’était déjà pas là avant, mais disons qu’il s’est simplement amplifié.

— Franco-japonais, donc ? Eh bien, vous êtes nombreux dans ce cas à Ilukaan, je trouve ça presque amusant comme coïncidence. On pourrait croire que ce n’est pas courant, et pourtant visiblement… Un peu plus que ce qu’il n’y paraît. Pour ma part, mes deux parents sont Etats-Uniens, mais ma mère a des origines Irlandaises, à vrai dire, je suis la seconde génération à être née aux Etats-Unis, justement. Donc ça ne remonte pas à si loin que cela. Mais c’est tout de même l’une des raisons pour lesquelles je souhaite partir dans ce pays.


Elle regarde les photos défiler sous ses yeux, autant dire qu’elle prend note de ce qu’elle voit et qu’elle compte bien se rappeler de venir le voir si elle visite un de ces pays pour qu’il la conseille et lui donne les noms des endroits qu’il a vu. Autant en profiter, non ?

— J’aimerais partir en France, j’apprends la langue depuis un petit moment désormais, je ne sais pas exactement ce que ça vaut, mais je fais au mieux. Je commence petit à petit à regarder les endroits qui m’intéressent, plus que d’autres. J’admets être curieuse à propos du sud, vers la mer. Mais j’ai aussi entendu dire qu’il y avait « la route des châteaux » au… centre, c’est cela ? Il faudrait donc de quoi se déplacer et je ne sais pas conduire de la même façon des moldus. Mais toi, qu’adores-tu tant à propos de ce pays ?


Elle sourit en voyant les images représentants le Japon. De nombreux de ses amis sont Japonais, justement, elle en entend souvent parler et en ce qui concerne les paysages, c’est rarement en mal, bien au contraire.

— Ca semble magnifique. Cependant, avec les mentalités, je ne sais pas si mes tatouages et mon apparence plairait réellement. Mais le pays d’Asie sont attirants, enfin, je pense qu’il est assez simple de me convaincre sur ce plan-là.


Peut-être elle exagère un peu car, après tout, elle sait pertinemment qu’il y a des endroits où elle refuse ne serait-ce que d’envisager autre qu’une escale obligatoire, tant les droits de l’Homme ne sont pas respectés – et encore plus des femmes. Bien entendu, ça réduit beaucoup de lieux qui peuvent la faire rêver, mais donner de l’argent à un pays qui considère qu’un corps féminin n’est qu’un objet pour enfanter la répugne au plus haut point. Si elle doit se rendre là-bas un jour, ce sera en tant que journaliste de terrain afin de donner plus de voix aux personnes qui en ont besoin, de montrer la réalité de ce qui se passe, d’empêcher les autres de fermer indéfiniment leurs yeux.

Mais pour l’instant, elle ne dit rien de tout cela : ce n’est qu’un premier rendez-vous, elle ne sait pas encore totalement qui elle a en face d’elle et, tout simplement, elle n’a aucune envie de partir dans un long débat ce soir. Peut-être plus tard, quand elle comprendra mieux l’individu en face. En attendant, elle en reste sur les sujets plus ‘basiques’.

— J’ai eu l’occasion de découvre quelques régions des Etats-Unis, le Canada, mais aussi le Mexique, l’Allemagne, la République Tchèque et quelques autres pays à la frontière, dont l’Autriche. Ce que j’ai trouvé de plus incroyable, c’est de pouvoir se retrouver si vite dans un autre Etat, d’avoir autant de nations les unes à côtés des autres et, pourtant, avoir cette différence architecturale si particulière suivant où on se trouve.


A son tour, elle sort son portable pour montrer ses photos les plus récentes, ses préférées prises par son appareil caméra. Elle fait défiler parmi les plus jolies, ne cachant pas de son intention de vouloir continuer à étonner le strixyst. Après tout, elle est aussi connue pour cela.

— J’économise chaque année pour partir quelque part durant les grandes vacances. Cette année est cependant une exception, je veux mettre plus de côté pour partir un mois l’année prochaine, si ce n’est plus.


Elle éloigne son appareil quand le serveur réapparaît avec les commandes. Délicatement, elle prend son cocktail entre les mains et le tend vers Aryu, afin de trinquer.

— Buvons à ce premier rendez-vous, sweetheart.

Voilà une nouvelle qui ravie Kyrstie, bien qu’elle ne soit pas étonnante : s’il est Franco-japonais, ce n’est pas étonnant qu’il connaisse la langue. C’est même plus pratique histoire de parler avec l’autre branche de sa famille, si c’est ce qui se passe dans son cas, à comprendre s’il s’entend bien avec cette dernière. Mais bon, il y a aussi ce côté de savoir une partie de ses origines qui peut être importante, ce qui, cette fois-ci semble être son cas. Surtout quand il en parle autant, avec toute la passion possible qui se transmet dans une voix.

— Le jour où j’ai la chance d’y aller, je te demanderais de me conseiller pour les musées. En attendant, m’apprendre le Français est la bienvenue également, je n’hésiterais pas à te faire signe à ce propos au plus tôt. Pour le moment, avec les vacances, j’admets vouloir d’abord me reposer un peu. En tout cas, c’est charmant, t’entendre autant complimenter l’endroit. Un peu cliché dans la façon de faire, mais ça fonctionne bien.


La suite, elle y croit un peu moins, malgré qu’il ait vécu si longtemps dans le pays du soleil levant.

— Certes, le tatouage se démocratise de plus en plus, bien moins connoté et je n’en ai pas d’énorme dans les dos ou sur les bras, mais il me semble tout de même que les patchs pour les onsen, par exemple, sont encore à utiliser et dans les plus vieux quartiers, les endroits les plus reculés, qui sait ? Il en va de même avec mon apparence plus générale, mes piercings, mes cheveux. J’ai presque l’air d’un voyou, qui sait ?


D’accord, elle plaisante sur la dernière partie, mais pour le reste, elle n’est sûrement pas si loin de cela que de la vérité. Enfin, le jour où elle y partira, elle se renseignera plus correctement à son sujet. Elle peut bien faire un effort et porter une perruque si c’est vraiment trop compliqué mais ça devrait tout de même le faire.

— Oh, oui je me doute que ce soit le cas pour l’offre. Mais encore une fois, nous faisons simplement connaissance actuellement, il est bien trop tôt de parler d’aussi gros projets, même si j’apprécie l’attention. Proposes-tu ce genre de chose toujours aussi rapidement ?


A vrai dire, ça l’amuse plus qu’autre chose, ça lui rappelle aussi cet autre mec qui lui a offert des boucles d’oreilles qui doivent coûter la moitié de son salaire et tout cela alors qu’elle ne le connaissait ni d’Adam ni d’Eve. Autant dire que pour elle fois, ça l’a rendu plutôt confuse. Enfin, ça ne l’empêche pas de les porter, car elles sont très belles, mais ça reste tout de même plutôt surprenant.  

Elle se délecte un instant de sa boisson, qui se trouve être très bien dosée. Elle apprécie nettement le mélange proposé et ne regrette pas de l’avoir choisi. Son regard se penche de nouveau vers la carte, car le serveur ne va sûrement pas tarder à revenir pour demander le menu. Cela lui permet aussi de réfléchir à la question d’Aryu.

— Mon type de nourriture ? Bonne question ! Je préfère, pour commencer, le salé plutôt que le sucré. C’est trop doux à mon goût. Sinon, j’apprécie le mélange des épices, quand c’est assez fort, j’aime bien. Je ne supporte pas toujours, mais je tente quand même, c’est bon quand ça relève le plat. Qu’en est-il pour toi ?


Comme prévu, on vient de nouveau les voir pour demander s’ils ont choisi, ce qui est effectivement le cas pour la blanche. Elle annonce son plat et attend qu’Aryu le réalise aussi. Elle admet que la soirée, jusque-là, se déroule bien. Elle ne voit même pas le temps passer, c’est pour dire.

Aryu est donc bel et bien une personne accrochée et passionnée par ses origines, Kyrstie peut désormais le confirmer en voyant à quel point ce dernier défend le Japon et l'encourage à y partir quand ce sera possible. Bon, il faut dire qu'elle n'a pas prévu spécifiquement de rayer ce pays d'Asie de sa liste d'endroit à découvrir de base, simplement qu'il est assez normal de se poser des questions à ce sujet, comme d'autres suivant où on part. Après tout, il y a aussi une question de respect des habitants, de ne pas faire n'importe quoi juste car on est pas chez soi. Si elle n'a aucun mal à se définir comme touriste quand elle voyage, il n'empêche qu'elle ne souhaite pas être catégorisé dans la mauvaise signification de ce termes. Ce serait une véritable erreur de débutante et elle a arrêté d'en être une depuis suffisamment longtemps comme cela.

— Ne te tracasse pas la tête, sweetheart, je sais déjà qu'un jour j'irais là-bas. Je dois juste convenablement me renseigner quand je préparerais ce qu'il faut. J'ai l'habitude de voyager seule et de me débrouiller pour autant. Et puis, la magie m'aidera sûrement bien mieux que les patchs.

C'est bien là l'avantage d'être une sorcière. Après tout, rien ne l'empêche de couvrir ce qu'il y a besoin avec sa baguette et de changer temporairement ses cheveux afin d'être tranquille, sans que les non-majs s'en rendent compte. C'est tout de même bien plus pratique et agréable, elle doit l'admettre. Elle ne sait même plus combien de fois ça l'a aidé quand elle était vraiment dans la nécessité d'utiliser des sorts. Par réflexe, sa main vient se porter sur la boucle en or magique réalisé par Cléonos. Le protego qu'elle peut lancer avec lui a été utile pendant des fermetures au supermarché. Elle n'oublie pas l'aide considérable de ses proches pour lui permettre d'être tranquille.

Elle quitte ses pensées pour se concentrer de nouveau sur son rencard du soir, qui continue de parler et répondre à la moindre de ses questions. C'est agréable, ce dernier ne semble pas non plus avoir des quelconques barrières quand il s'agit de dire ce qu'il pense, ni d'être gêné à ce propos. Kyrstie lui plaît ? L'intéressé ? Il le dit. Et ça, elle apprécie, d'autant plus qu'elle fait de même de son côté. Au moins, ça évite les sous-entendus, la compréhension entre les lignes si en face d'elle c'est une personne complètement oblivious qui se trouve. Ça lui est déjà arrivé, bien entendu et, oui, ça l'a amusé mais changer un peu c'est bien aussi.

— Eh bien, c'est une bonne raison, je dois l'admettre. Je suis donc privilégiée ? Je compte bien m'en rappeler. Cela ne m'étonne pas cependant qu'on comprend vite à quel point j'aime voyager et prendre des photos. Ce que j'ai montré là n'en est qu'une petite partie. J'ai divers albums photos à Ilukaan, je pourrais te les montrer quand nous allons revenir en fin août, début septembre, mh ? J'apprends même petit à petit à prendre des portraits, alors qui sait sur quoi ça pourrait donner ensuite comme séance.


Rajoutant à sa phrase un clin d’œil, elle ne manque bien entendu pas d'observer la réaction de son partenaire. C'est effectivement plus ou moins un test, car après tout, elle souhaite tout de même savoir l'option qui va lui être proposée à la fin de ce restaurant. Bien entendu, si ça se termine simplement par retourner dans leurs chambres respectives, ce sera très bien aussi - ce n'est pas comme si elle avait aucune personne vers qui se tourner pour ses envies personnelles.

Les plats arrivent presque aussi rapidement que les boissons précédemment, la sorcière blanche a d'ailleurs terminé son cocktail et se contente pour l'instant de rester à l'eau, se laissant de la 'place' pour un éventuel digestif à la fin. Elle remercie le serveur et souhaite un bon appétit avant de commencer à manger ce qu'il y a dans son assiette. Autant dire qu'elle apprécie, c'est plutôt rassurant qu'un des seuls restaurants de ce village soit bon d'ailleurs, ça aurait été compliqué sinon.

— Tu ne dois pas partir souvent au Poutine King dans ce cas. Je comprends donc que ce qui est trop gras, ce n'est pas pour toi ? Ou tout ce qui concerne la "malbouffe", mh ? J'ai donc en face de moi une personne saine, qui prend soin de lui ? Ou avec des goûts de luxe. Mais l'un comme l'autre, ça peut se comprendre. J'espère qu'en ce qui concerne le luxe, c'est de façon plus... générale.


Comme pour accentuer ses propos, elle laisse doucement l'une de ses jambes glisser le long d'une d'Aryu, avant de se remettre correctement, un sourire amusé sur le coin du visage. On ne va pas empêcher qui elle est, après tout. Autant qu'Aryu le comprenne tout de suite, au moins il sait à quoi s'attendre.

Son sourire ne se fait que plus intéressée quand Aryu répond positivement à ses avances. Autant dire qu'elle en est déjà fortement bin satisfaite et qu'elle se fait déjà une idée de comment il se comporte une fois à l'auberge. Sans ne rien cacher, elle aime faire en sorte de ne pas avoir les mêmes genre de rapports avec tous ses partenaires. Ca n'a rien d'amusant et surtout ça n'a aucun intérêt si c'est toujours pareil. Ce qu'elle cherche, c'est la variété. Ainsi, il faut l'admettre, quand elle a en vue une personne, c'est qu'elle se doute que les choses vont se passer différemment de ce qu'elle a sur le moment. Et c'est ce qu'elle ressent avec Aryu. La sorcière blanche est prête à parier qu'il est du genre à traiter les demoiselles avec une certaine douceur. Et ça, en ce moment, elle n'en a plus vraiment. Donc, si l'occasion se présente, qui est elle pour refuser ?

— Je n'ai commencé les portrait sque depuis peu de temps, mais j'apprécie énormément, surtout ce côté de laisser la personne choisir son expression, qu'elle soit sûre ou non, qu'elle souhaite refléter son image ou soi-même. C'est assez fascinant tout ce qu'une photo peut laisser apparaître de nous.

Pour l'instant, elle ne s'entraîne que sur ses proches, rien de plus. Mais elle ne regrette en rien de le faire. Ca lui laisse le temps d'apprendre à gérer les logiciels, enfin, en dehors de ses cours, quoi. En communication et littératures, c'est clairement une des choses à savoir faire si on veut se débrouiller dans le métier. Enfin, surtout suivant sa spécialité mais bon, on ne sait jamais si on veut se lancer en freelance.



— Bien sûr que ça l'est, mais pour te rassurer Aryu, un burger ne te fera pas trop de mal, normalement. Tant que tu n'abuses de rien, tout ira bien. C'est une question de savoir bien doser.


Le sursaut après avoir touché sa jambe la fait doucement rire, surtout quand il reprend ensuite contenance pour mieux la relancer. Elle se laisse volontairement baiser la main, trouvant le geste comme bienvenue pour confirmer ses attentes. Ah, bien que le repas soit excellent, Kyrstie commence à vouloir que le temps passe plus vite pour arriver à la partie encore plus intéressante de cette soirée. Si la jeune femme sait généralement faire preuve d'une certaine patience, il y a certains moments où elle souhaite que les déroulés soient plus rapides.

— Je passe un très bon moment, également. En ce qui concerne ce que je veux savoir à ton propos en plus... Et bien, je pense que nous ne sommes pas encore au bon endroit pour ce genre de discussions.


Bien entendu, sa dernière phrase sort presque comme un murmure d'entre ses lèvres. Il faut rester discret, s'ils veulent rester jusqu'à la fin. Qui plus est, elle exagère un peu : d'autres questions sont posées au cours du repas, suffisamment pour qu'ils en arrivent enfin au dessert. En plus de son tiramisu, Kyrstie demande deux digestifs, se sentant suffisamment sobre pour la suite sans ne rien craindre. Ca va être ce qu'il faut pour mieux s'amuser ensuite.

—J'espère pouvoir compter sur une suite de soirée ailleurs.

Lui montrer ses photographies ne devraient pas poser de problème tant que ça reste dans le cadre du privée vu que ses proches ne lui ont pas encore donné l'autorisation de poster ça sur son instagram ou ailleurs. Elle préfère, sans surprise, respecter leurs choix et elle n'a juste pas eu le temps de correctement voir ce point-là avec eux.

— Nous nous accorderons pour trouver un temps une fois rentrée, d'accord ? En attendant, concentrons-nous sur la suite.

Après tout, elle commençait déjà à vérifier la distance entre le restaurant et l'auberge d'un coin de l'oeil, se laissant sourire en remarquant que c'était à quelques pas d'ici, de quoi ne pas faire perdre la tension grimpante entre les deux. Oh, ils vont sûrement continuer sur la route mais si elle avait été trop long, ça aurait été... plus compliqué ? Pas forcément, juste plus lent et plus frustrant. Oui, c'est un meilleur choix de mots à son goût. Elle termine en peu de temps son dessert et son digestif, laissant l'alcool faire le chemin dans ses veines de façon très agréable à son goût. Ah, elle en demanderait bien plus, mais c'est pour plus tard cette histoire. En attendant, elle regarde Aryu se lever et payer l'ensemble du restaurant. C'est vrai qu'il lui arrive de préférer payer sa part, mais ce soir, elle décide de laisser son partenaire gérer cette partie, comme le gentleman qu'il souhaite se montrer. En apprendre plus sur lui va donc être possible et ça va être des plus intéressants. Elle sort un instant son portable pour envoyer un message à quelques uns de ses proches présents à la ferme, pour les prévenir de ne pas s'inquiéter si elle n'est pas là ce soir. C'est une sorte de 'petit rituel' qui a été installé, histoire que personne n'appelle en plein milieu de la nuit.

— Oh, pretty boy je pense qu'à ce stade, tu peux arrêter de parler "d'entrevue", non ? On est bien plus au-delà de ça, tu ne penses pas ? Il en va de même avec le vouvoiement, même si ce n'est pas cette partie là qui me dérange le plus, pour être honnête. Ca ne va rendre les choses que plus intéressantes.


De nouveau, elle le laisse lui prendre sa main tandis qu'elle se rapproche volontairement de son visage, frôlant ses lèvres avant de s'écarter, prenant son bras. Ce soir, elle se sent définitivement d'une humeur à taquiner durant une bonne partie de la nuit, voulant toujours tester le 'terrain' avec des nouveaux partenaires. Elle ne va pas manquer de le faire ce soir aussi, donc.

— Je l'espère bien et je n'en doute pas, sache-le. Mettons-nous donc en route, il serait dommage de ne plus avoir de place car nous avons mis trop de temps pour y aller.


Ainsi, comme pour venir, quand ils repartent et s'éloignent ensemble, les talons de Kyrstie marque la présence de leur passage dans les rues et la destination prévue. Ce n'est clairement pas ce qui va la gêner ou même la déranger. C'est presque le contraire, elle veut faire savoir que cette nuit, elle va s'amuser et profiter une nouvelle fois et ressentir du plaisir et même en donner, bien évidemment. Il s'agit d'un jeu à deux, ce soir, hors de question de rester solitaire, n'est-ce pas ?

Cette soirée, elle ne la regrette définitivement pas.