[Uta no☆Prince-sama♪ Maji Love 1000% raconte l'histoire de Nanami Haruka, une jeune fille timide qui rêve de devenir une auteur-compositrice de talent. Elle se fait donc accepter dans l'école Saotome Gakuen, une école spécialisée dans le chant qui a pour but de propulser au sommet de futures idoles. Dans cette école où les locaux comprennent des studios d'enregistrement et des théâtres, tous les cours sont donnés par des célébrités. L'un des programmes de l'école consiste à faire des paires au hasard formées d'un auteur et d'un interprète.
Dans cet UA, Chandara est donc compositrice, et Alfred l'interprète.]


Les cours avait commencé depuis quelques mois maintenant. Alfred, étant la personne qu'il avait toujours été, n'avait eu aucun mal à s'intégrer. Il avait de nombreux amis dans sa classe, mais aussi dans les autres. Globalement, il n'avait pas de mal à s'entendre avec les gens. Mais bien sûr, comme la plupart des gens, il avait son groupe d'amis plus proches, et son binôme. La compositrice de ses chansons était Chandara Norasingh, une jolie jeune fille qu'il avait tout de suite apprécié. Les groupes, cette année, avaient été tirés au sort, et Alfred devait bien avouer qu'il était très content d'être tombé sur elle. Il la trouvait gentille et drôle, en plus d'être douée. Bien sûr, ils n'étaient pas encore des professionnels, et ils avaient encore beaucoup de progrès à faire chacun de leurs côtés, mais il sentait qu'ils avaient une bonne dynamique de groupe. Et il n'était pas le seul à l'avoir remarqué, étant donné les remarques plutôt favorables de leurs professeurs.

Ce jour-là, justement, Chandara et Alfred devaient créer une nouvelle composition, la demoiselle à la musique et lui aux paroles. Ils avaient prévus de se retrouver après les cours pour travailler sur ce devoir ensemble. Il était un peu nerveux, cependant, sans trop savoir pourquoi. Ou plutôt, si, il savait bien : elle lui plaisait. Et c'était parfois difficile de rester avec elle en gardant une distance professionnelle – car le règlement stipulait bien que les relations entre les élèves ne devaient pas franchir la frontière amoureuse. Alors il se faisait violence, retenait des gestes qui auraient pu paraître plus qu'amicaux. Heureusement qu'il pouvait mettre les câlins sur le fait très vrai qu'il était tactile et affectueux.

En arrivant dans la salle qu'ils avaient choisi pour se retrouver, il tenta de passer une main dans ses cheveux pour les discipliner un peu, ce qui était peine perdue. Alors il tenta de lisser un peu les plis de son uniforme, ce qui était plus simple. Il finit par arrêter de s'agiter et simplement s'installer à une table, gardant son saxophone à côté de lui, fredonnant l'une des chansons qu'ils avaient déjà composé ensemble. Il avait eu une idée, récemment, pour impliquer davantage la jeune femme dans leurs créations, mais il attendait qu'elle arrive pour lui demander. Il avait remarqué qu'elle dansait, et très bien, en plus de ça. Alors, même si elle ne chantait pas, cela ne l'empêchait pas de monter sur scène, ou bien juste d'apparaître dans les quelques clips qu'Alfred s'amusait à faire lorsqu'il avait du temps libre. Il imaginait déjà des duos, mais il ignorait même si elle savait chanter, car faire de l'écriture de partition ne supposait pas ça. En revanche, peut-être savait-elle jouer d'un instrument – rien que le piano… et pour ça elle méritait d'avoir sa place, autant que lui, plutôt que de rester dans les coulisses.

Lorsqu'il la vit arriver, un sourire radieux se dessina sur son visage et il se leva aussitôt pour aller l'accueillir.

- Bonjour ! Comment vas-tu ?

Bien sûr, il l'avait déjà vue dans la journée, mais elle pouvait avoir des choses à raconter depuis. Ils n'étaient pas tout le temps ensemble, après tout, puisqu'ils avaient chacun des cours liés à leurs spécialités.

Lorsqu'elle avait passé la porte, il s'était levé directement. Il ne voyait plus qu'elle – sa peau mate, ses yeux brillants, ses longs cheveux, et son sourire… et quel sourire ! Chaque fois qu'elle souriait, Alfred se sentait fondre. Et ce n'était pas comme si elle n'avait que son physique. En plus de ça, elle était adorable, gentille, chaleureuse… Il aurait sans doute pu faire la liste de ses qualités pendant toute la journée. Il savait qu'il l'aimait, même s'il refusait de vraiment le reconnaître. C'était plus facile de le nier – sinon il allait vouloir lui dire, et si elle acceptait, ils devraient se cacher, et il savait d'avance qu'il serait trop heureux pour y parvenir. Aussi se contenta-t-il de hocher la tête lorsqu'elle lui retourna sa question, tentant de paraître normal, pas trop distant mais pas trop proche non plus. Il l'écouta ensuite, et réfléchit quelques instants avant de répondre.

- C'est vrai. C'est vaste et intime… mais il y a plusieurs formes d'amour ! L'amour familial, ou l'amour amical. On est pas obligés de partir sur l'amour amoureux, si on veut pas que ce soit trop intime… Pas que ça me dérange ! Je me dis juste qu'on aurait peut-être moins de mal si on a pas besoin de mettre du « nous » là-dedans, enfin, si, c'est quand même un peu nous, mais enfin, tu comprends.

Il était tout rouge, et si elle avait compris autre chose que le fait qu'il était idiot, il la félicitait. Parfois, il se mettrait des claques. La plupart du temps, cette idée lui venait quand il paniquait comme ça. Il suffisait d'un mot pour qu'il se mette à dérailler. Mais il décida de se remettre sur les rails, justement, réfléchissant à ce que les professeurs pouvaient bien attendre d'eux, mais aussi à ce que les autres élèves allaient bien pouvoir proposer. Il était presque sûr que 90% des binômes allaient partir sur l'amour amoureux… Et finalement il devait reconnaître que c'était peut-être le plus simple, lorsque lui-même et Chandara n'étaient pas de la même famille et quand il ne voulait pas n'être que son ami.

- Peut-être qu'on devrait chercher en nous, en fait.Tu n'as pas de copain, tu n'es intéressée par personne ? Peut-être que ça pourrait t'aider de composer en pensant à une personne précise.

Ça n'avait l'air de rien, comme ça – ou en tout cas il espérait. Mais en réalité, il essayait en même temps d'avoir des informations. Il pouvait bien l'aimer, si elle ne l'aimait pas, ou si elle avait déjà quelqu'un, il ne servait à rien de chercher à se rapprocher d'elle. Du moins, pas pour devenir autre chose qu'un de ses amis proches, ce qui lui convenait aussi. Chandara était une personne gentille et généreuse, et il gagnait à la connaître dans tous les cas.

- Je peux peut-être t'aider ? Tu cherches juste un air et j'essaye de le rejouer sur le piano ou avec mon saxophone ? Qu'en dis-tu ?

Il devait rêver. Ou bien, ses lunettes n’étaient pas très bien nettoyées. Parce que durant une fraction de seconde, alors qu’il s’entendait bafouiller et se sentait rougir, il aurait presque cru apercevoir une ombre similaire aux siennes sur les joues de la Laotienne. Mais elle riait. Il devait la gêner, ou sans doute se moquait-elle du garçon bien trop idiot qu’il devenait par moment. Il prit sur lui pour respirer et reprendre contenance, continuant sur sa lancée pour tenter de les guider tous les deux, et détourner un peu la conversation de lui. Ses questions n’étaient pas tout à fait innocentes, cependant : il espérait bien en savoir un peu plus sur les relations que Chandara pouvait entretenir.

Cette fois-ci, il en fut sûr : elle était gênée. A cause de lui et de ses questions. Mais il ne dit rien, et ne put s’empêcher de la regarder, d’observer ses gestes et ses mimiques. Il la trouvait jolie, quand elle rougissait ainsi, qu’elle entortillait ses longs cheveux autour de son index. C’était une facette d’elle qu’il ne voyait pas si souvent - et il se demandait quelles autres images il ne connaissait pas. Il voulait savoir, tout connaître d’elle… mais il se reprit, comme toujours, pour revenir au moment présent, garder les pieds sur terre. Juste au moment où elle prenait la parole. Si la première partie de sa réponse le satisfit, la suite le contraria un peu - qui était donc ce garçon par qui elle était intéressée ? Était-ce quelqu’un de l’école ? Était-ce quelqu’un qu’elle avait rencontré à l’extérieur ? Qui pouvait bien être susceptible d’avoir attrapé son cœur, parmi ceux qu’ils côtoyaient chaque jour ?

Ses interrogations se turent dès qu’elle releva la tête vers lui, et qu’il ne vit plus que son sourire.

- Euh, bien sûr, je suis un garçon alors je peux répondre à tes questions.

Il la laissa s’installer au piano, avant de s’installer à côté d’elle. Il ne faisait pas face au piano, mais à la fenêtre. C’était plus facile pour lui de trouver l’inspiration ainsi - et puis il était moins troublé par sa présence si proche, même si chacun de ses mouvements apportaient avec eux l’odeur de son parfum. Il dût réfléchir un instant avant de lui répondre, cependant. Si elle lui demandait, peut-être qu’elle ne connaissait pas les goûts de ce garçon par qui elle était intéressée. Était-ce pertinent de répondre à sa place ? D’un autre côté… peut-être qu’ils seraient sur la même longueur d’onde et qu’il gagnerait une longueur d’avance sur son concurrent.

- Généralement, j’aime bien les musiques qui bougent… et le jazz. Si je devais choisir une chanson d’amour préférée, je pense que ce serait Completely de Caro Emerald. Tu veux écouter ?

Sans attendre sa réponse, il sortit son téléphone portable et cliqua sur l’icône de Youtube. Caro Emerald était l’une de ses chanteuses préférées, et si elle était généralement plutôt axée chansons d’amour malheureux, elle en avait aussi quelques-unes qui étaient très jolies et joyeuses. Il imaginait sans peine que Chandara ne serait pas surprise de son choix. Dès l’intro de la chanson, on entendait déjà les instruments à vent et les percussions - de la trompette, certes, mais il était presque sûr qu’il pourrait s’en sortir avec son saxophone s’il devait reprendre cette musique. La voix de la chanteuse résonnait dans la petite pièce de musique et il ne pouvait s’empêcher de taper du pied en rythme. Au moins réussissait-il à se retenir de chanter, pour que la jeune femme à ses côtés puisse apprécier la chanson autant que lui.

“You came along, I changed completely”, disait la chanson. Il se demandait si sa vie à lui avait changé aussi avec l’apparition de Chandara. Et quand il y réfléchissait, peut-être un peu. Quand elle voulait le voir pour travailler sur leur musique, il abandonnait tous les autres plans qu’il pouvait avoir ; il travaillait d’ailleurs plus dur qu’avant, pour ne pas la laisser tomber elle ; et il se surprenait souvent à rêvasser, ou à la regarder lorsqu’elle était dans les parages. Ce n’était pas grand-chose, mais il n’avait pas vraiment connu ça avant elle. Ce désir de vouloir toujours être avec la personne à laquelle on pensait, cette envie d’en savoir toujours plus, d’être plus proche chaque jour.

- Mais il y a beaucoup d’autres chansons que j’aime… Love of my life, de Queen, par exemple. Ou… les chansons de Shakira. Il se mit à rire. Je suis pas un garçon compliqué, je suis plutôt romantique alors dès que ça parle d’amour, j’aime bien.