C’était censé être une après-midi plus que normale.
Osomatsu n’avait pas forcément prévu de foutre le bordel aujourd’hui. Vraiment ! Pour une fois qu’il se tient tranquille plus de vingt-quatre heures, c’était presque un petit record personnel. L’ennui ne s’était pas encore installé, les cours presque anormalement prenants et les pensées ailleurs. Il était tout simplement occupé à retourner dans ses dortoirs pour s’amuser sur sa console portable au lieu de faire ses devoirs, comme d’habitude.

Mais c’était sans compter cette étudiante blonde malheureusement maladroite.

Tout semblait être réuni pour que ça leur retombe dessus.
Le concierge remettait un pan de mur en peinture. Les pots étaient en équilibre sur un escabeau. Le couloir était assez étroit. Des étudiants allaient et venaient sans faire attention. Peut-être qu’elle a été bousculée, peut-être qu’elle n’a juste pas fait attention à sa trajectoire, peut-être même qu’elle l’a fait exprès, qui sait ? Osomatsu n’en a aucune idée et finalement, le savoir ne l’avancera à rien.
Tout ce qu’il y a à savoir, c’est qu’elle a bousculé les pots et que ceux-ci sont tombés, déversant un flot de peinture sur le sol. Sous les ricanements de quelques sorciers et le regard peiné du concierge.

Et, Osomatsu a voulu bien faire (enfin, il a surtout voulu rendre service parce que l’étudiante blonde est super mignonne et qu’Osomatsu reste Osomatsu malgré tout…). Non, vraiment ! Mais entre ses quelques lacunes à force de dormir pendant les cours et sa baguette capricieuse qui raffole de plaisanteries, ça ne s’est pas passé comme prévu. (Et puis, peut-être qu’au fond, Osomatsu voulait vraiment s’amuser un peu, malgré tout. Qui sait ?)
Dans tous les cas, peu importe la bonne volonté, le mal est fait. Au lieu de réparer la bêtise de la demoiselle, Osomatsu n’a fait que l’empirer ; la peinture au sol eut comme une explosion, recouvrant maintenant les murs et le plafond mais également les deux sorciers et le concierge…

« Ah… oups ! » fut tout ce qu’Osomatsu trouva à dire.

Va-t-il encore faire perdre des points à sa maison ? Probablement.
Va-t-il rester là, sans rien dire, tandis qu’il reçoit une punition ? Absolument pas.

Il traverse la distance qui le sépare de l’étudiante à grands pas avant d’attraper son poignet et de commencer à la tirer pour s’éloigner du concierge.

« J’espère que tu cours vite ! »

Avec son grand sourire d’idiot.