Si il y avait bien un jour dans l’année que Tsuna détestait par-dessus tout - encore plus même que le jour de la rentrée scolaire ou même que le jour de la visite médicale - c’était bien le jour d’Halloween.

Halloween. Encore aujourd’hui, Tsuna se demandait bien qui était l’idiot qui avait inventé ce concept ? Etant japonais et de religion shintoïste, il ne comprenait pas le principe de se déguiser en esprit ou yôkai pour les chasser. Depuis quand on chassait des kappas en se déguisant en kappa soi-même ? C’était ridicule ! Et pour notre petit Tsuna, Halloween n’était qu’une simple fête commerciale dans le but de se faire peur et évidemment, il n’aimait pas tout ce qui faisait peur.

Heureusement, Halloween était pas super répandu au Japon. On pouvait juste y trouver des gâteaux en forme de citrouille ou de Jack’o’Lanterns, rien de bien méchant en soit, mais maintenant qu’il vivait au Canada, il avait découvert le « vrai Halloween ». Cet Halloween qu’il avait découvert à la télévision en regardant des séries ou films américains. Où les moldus se déguisaient bêtement en monstre sans savoir que ces monstres existaient réellement et, que si ils le voulaient, pouvaient réellement les manger tout cru. Et c’était d’autant plus flippant quand cette fête étaient fêtée par des sorciers.

Enfin, tout ce blabla pour dire qu’aujourd’hui c’était Halloween et que notre petit japonais n’en menait pas large. Déjà que ça faisait plusieurs semaines que l’école avait été décorée de citrouilles et autres décos totalement flippantes et que Tsuna, dont c’était la première année à Ilukaan et qui ne connaissait pas encore bien les lieux, s’étaient paumés deux trois fois pour se retrouver, au détour d’un couloir sombre, en face d’un faux vampire ou d’une citrouille particulièrement moche. Ce qui, évidemment, l’avait fait prendre ses jambes à son cou en hurlant un » HIIIIIII » qu’on devait très certainement entendre à 100m à la ronde.

Et, croyez le ou non, ce mardi 31 octobre, l’école avait mis le paquet dans la décoration magique si bien, qu’au cours de la journée, Tsuna avait failli faire au moins 3 infarctus. Heureusement pour lui, la plus terrible journée de l’année touchait bientôt à sa fin après une soirée et un repas organisés expressément pour cette fête. Demain, les décorations seront enlevées et tout ceci ne serait que du passé… jusqu’à l’année suivante.

La soirée devait se terminer vers 22h40 pour permettre aux élèves de retourner à leur maison avant le couvre-feu mais Tsuna n’avait aucune envie de veiller aussi tard. Plus vite il serait dans son lit, plus vite la journée se terminera et demain arrivera. Il avala donc bien vite son repas et quitta la salle sans demander son reste. Il n’était même pas encore 21h qu’il faisait déjà nuit noir dans le parc de l’école. Avant de mettre un pied dehors, il hésita. Etait-ce vraiment une bonne idée de quitter la salle remplie de monde et éclairée pour se rendre tout seul aux dortoirs des Ursirre ? N’était-il pas plus intelligent d’attendre que d’autres élèves décident de regagner également leur lit pour les accompagner ?

Perdu dans ses pensées, indécis, notre petit Tsuna était planté devant la porte d’entrée sans savoir quoi faire. Pitité ! Faites que quelqu’un décide de retourner aux dortoirs maintenant pour qu’il puisse l’accompagner.

Tsunayoshi était toujours devant la porte d’entrée, hésitant à sortir affronter l’obscurité du parc d’Ilukaan. A rester planter comme ça comme un « i », ça devait un peu surprendre les gens qui passait par là.

D’ailleurs en parlant de gens, il était tellement absorbé dans ses réflexions qu’il n’avait pas entendu l’élève qui s’était glisser derrière lui pour finir par l’interpellé d’un gros « BOUH » suivit d’une phrase qu’il n’avait pas vraiment écouté vu qu’il venait de faire un bon de 10m de haut en hurlant de terreur. Et le fait que ce soit un élève déguisé en citrouille sur pattes n’arrangea rien au problème.

Heureusement qu’il était encore jeune et que son coeur en avait encore à revendre car il n’aurait sans doute pas tenu le choque avec 30 ans de plus.

Après avoir reprit ses esprits et comprit qu’il n’avait affaire qu’à un étudiant dans un costume ridicule et non pas à une citrouille mutante qui aurait manger quelqu’un, il rassembla ses idées, remit les pièces du puzzle en place dans sa tête, il put répondre, le coeur toujours battant :

« Euh… non non, j’ai pas de copine. Je m’apprêtais à retourner au dortoir… Je me sens pas très bien… »

Et même si ça se voyait sans doute sur son visage, elle n’avait pas envie d’expliquer qu’il avait trop peur pour rester plus longtemps ici. On se moquait déjà assez de lui en classe quand il tentait de lancer un sort et que rien ne se passait donc bon…

Les excuses de Tsuna n’avait pas eu l’effet escompter. Il était grillé. Oui, il avait peur que quelqu’un se cache derrière la porte pour lui dévorer son cerveau (ou autre partie du corps). Evidemment, il comprenait parfaitement que Mr Citrouille parlait d’élèves déguisé mais le jeune Vongola ne plaisantait pas avec les esprits et autres créatures magiques. Et si effectivement, le voile entre le monde des morts et le monde des vivants étaient plus mince à Halloween, alors pourquoi n’y aurait-il pas un monstre derrière cette porte ?

Il observa, toujours un peu pâle, l’élève-citrouille devant lui en se demandait qui pouvait bien être caché derrière ce costume orange. Par chance, le garçon finit par enlever son masque pour découvrir une tête que Tsuna connaissait car il l’avait déjà aperçu dans la salle commune des Ursirre. C’était un des sextuplés d’Illukan - ce n’était pas dur de les reconnaître - et donc un de ses « senpai » (comme on le disait dans son pays).

Le première année hocha la tête à la question Jyushimatsu et accepta avec gratitude sa proposition de l’accompagner jusqu’au dortoir. Tout seul, il n’y serait jamais été finalement. Il avait bien trop peur du noir. Et c’était ce qu’il attendait. Une personne ou un groupe de personne se rendant au même endroit que lui.

« Je veux bien… je n’aime pas être dans le noir. »

Autant avouer la vérité tout de suite. Ce serait moins pénible que de jouer les gros durs. De toute façon, avec ses 1m40 et ses 40kg, il n’avait rien d’un gros dur.

« C’est gentil de m’aider. »

Tsunayoshi ne répondit pas à la remarque de Jyushimatsu comme quoi ce n’était pas des vraies monstres. Il savait que les décorations de l’école étaient des décorations mais il savait aussi que les créatures magiques et les fantômes existaient réellement et donc, qu’il pouvait très bien avoir un vrai monstre caché derrière tous ses faux monstres. Aussi sûr ait été l’école, tout pouvait arriver !

Le sextuplé lui fit une petit tape sur l’épaule et l’invita à le suivre sans le quitter du regard, Tsuna pressa donc le pas pour rester tout prêt du garçon citrouille qui finit carrément par lui attraper le poignet et l’embarquer vers l’extérieur du réfectoire. Ce n’était pas plus mal. Il n’aurait pas osé - bien qu’il l’avait voulu - attraper la main de son « senpai » et il était bien content que ce dernier l’ait fait de lui même. Il n’aurait donc pas à se justifier s’il venait à s’accrocher encore plus à son bras.

Jyushimatsu lui demanda si ça le dérangeait qu’il parle en japonais. Tsuna fit « non » de la tête. Il parlait bien anglais à force d’échanger avec des joueurs de MMORPG de tout horizon mais le japonais restait sa langue maternelle et c’était plus simple de parler en japonais pour lui.

Tsuna observait les lieux autour de lui, il n’est absolument pas à l’aise dans le jardin de l’école. Il n’a qu’une seule envie, c’est de rejoindre les dortoirs et s’enrouler dans son plaid tout au fond de son lit. Les jardins n’étaient pas très bien éclairer et le jeune garçon avait l’impression de voir des ombres partout. Il sera d’avantage le bras de son aîné qui finit par s’arrêté d’un coup en lui demandant s’il avait entendu un gémissement.

Tsuna blêmit. Il n’avait rien entendu mais il n’était pour autant pas rassurer. Il n’eut pas le temps de dire quoique ce soit que Jyushimatsu pointa quelques choses au loin en criant « Là ! Y a quelque chose qui se rapproche ! »
Figé de terreur, le petit japonais n’osait absolument pas regarder dans la direction que pointait l’autre. Il ne pouvait et ne voulait pas regarder, trop terrifier à y voir un tueur en série ou un monstre. Il était à deux doigts de partir en courant en plantant là monsieur citrouille. Mais en même temps, partir en courant revenait à se retrouver à nouveau seul et c’était même pas envisageable.

Quand Jyushimatsu lui demanda s’il voulait aller voir il fit un « non » catégorique de la tête. Bien sûr que non, il ne voulait pas aller voir. Il était fou ou quoi ?

« Allons plutôt aux dortoirs… »

Au moins, il aurait essayer.

La situation vira littéralement en cauchemar.

Tsuna avait proposé de rentrer aux dortoirs mais ce ne fut pas de Jyushimatsu qui décida d’aller voir ce qui se rapprochait d’eux d’un pas furtif. Et pour couronner le tout, il l’embarqua en le tira par le poignet. Non, non, non et non. Il ne voulait pas le suivre. Il ne voulait pas voir le fantôme ou le monstre ou il ne savait pas quoi. Il voulait retourner dans sa chambre et se terrer au fond de son lit. Mais il était trop minable pour se défendre et faire entendre raison à son nouvel « ami »; et il était bien trop peureux pour partir de son côté et retourner aux dortoirs comme prévu. Du coup, il suivait en pleurant.

Le hurlement qu’il poussa quand la chose lui passa entre les jambes dû raisonné dans tout le parc de l’école. Pire, son seul allié venait de l’abandonner pour partir à sa poursuite. Tsunayoshi, futur parrain de la mafia, fit la seule chose qu’il fallait faire dans une telle situation. Il s’évanouit.

Enfin, pas au sens propre du terme. Il avait juste déconnecté son cerveau et ne réagit plus. Du coup, ben il ne se rendit pas vraiment compte que Jyushimatsu était revenu et lui avait annoncé que ce n’était pas un fantôme mais un chat qu’il venait de croiser.

Du coup, ben il ne répondit pas à la question de ce dernier.

Evidemment, il n’était pas mort. Juste égaré dans les tréfonds de son âme.
En vrai, il aurait préféré être évanoui et se réveiller à l’infirmerie ou aux dortoirs le lendemain histoire que cette nuit soit définitivement passé. Mais Jyushimatsu ne pensa pas à l’emmener en lieu sûr et décida de le secouer comme un prunier jusqu’à ce que ses neurones se reconnecte entre eux.

Ce qui fonctionna.

En vrai, c’était une situation bizarre. C’était comme-ci le temps s’était arrêté et avait reprit. Il n’avait pas l’impression d’être rester évanoui. Il se rappela juste que son ami de fortune l’avait laissé tomber pour partir à la poursuite du chat/monstre/fantôme/esprit (rayer les mentions inutiles) et l’avait abandonné en pleine nuit dans le parc de l’école. Et l’instant d’après le voilà en train de le secouer comme-ci sa vie en dépendant.

C’était particulièrement flippant. Tsuna ne comprit pas ce qu’il se passait. Pourquoi était-il dans un tel état ?! Peut-être qu’il s’était enfin rendu compte que la chose était dangereuse et qu’ils devaient à tout prit s’enfuir.

S’enfuir, ça il savait faire. Du coup, c’est ce qu’il fit.

Il prit ses jambes à son cou dans un « HIIIIIIIII » strident, plantant là le sextuplé pensant certainement qu’à ce stade de la situation c’était chacun pour soi. Du coup, le voilà foncé droit devant lui, les yeux fermés (sans doute pas une bonne idée) et mit le plus de distance entre lui et le monstre mangeur d’enfant.

Court Tsuna, court ! C’est tout ce qu’il pouvait penser à ce moment-là. Il n’entendait même pas ce que criait Jyushimatsu. Il voulait juste mettre le plus de distance entre le monstre et lui mais c’était sans compter le plaquage qu’il subit quelques secondes plus tard. Ca y est ! Le monstre l’avait attraper et il allait le bouffer. C’était la fin. Il continuait à hurler son « Hiii » très reconnaissable entre mille en se débattant comme une furie.

C’est quand il s’arrêta pour reprendre sa respiration avant de recommencer à crier qu’il remarqua que ce n’était pas un monstre mais son « nouvel ami » qui l’avait plaquer par terre tel un match de rugby.

Il arrêta donc de se débattre et resta coucher sur le ventre, reprenant sa respiration.

« Faut jamais courir dans ce genre de situation ! Dit ! Tu as vraiment peur de tout, toi ? … Tu as peur de ton reflet le matin ? »

Tsuna réussi à tourner la tête légèrement et répondit :

« J’ai pas peur de tout ! Et encore moins de mon reflet dans le miroir ! Mais je n’aime pas Halloween et les bruits la nuit. Et qu’on me laisse en plan pour courir après je ne sais pas quoi ! »

Il était en colère.

« Et pourquoi tu m’as plaqué au sol ? Ca fait mal ! »