"Entraînement à la Rocky »

« S’entraîner », tel était le verbe qui ne cessait de revenir dans l’esprit du jeune Seiya. A présent qu’il avait un jeune protégé il se devait de s’entraîner à avoir la meilleure forme du monde pour pouvoir s’assurer de la sécurité du petit Dipper. Oh il savait qu’il n’était rien comparé à l’une de ces brutes de dernière année mais s’il pouvait impressionner n’était-ce que les petits camarades de son ami pour éviter qu’ils ne s’en prennent à lui -craignant au passage qu’un « deuxième année trop fort pour eux » ne vienne leur casser la figure pour leur enfoncer leur baguette dans leurs narines- alors il ne pourrait qu’en être heureux. Fort heureusement il avait rejoint lors de son arrivé à Ilukaan le club d’athlétisme, ayant eu envie de suivre Milo il devait bien l’avouer et il avait acquit une certaine endurance dont il n’en n’était pas peu fier : il courrait quasiment tous les jours. Là, il était sûr qu’il pouvait dépasser tous les fumeurs de son établissement scolaire, professeurs y compris.

Son choix de lieu d’entraînement était plus que douteux et même sa chouette Athéna semblait le juger, mourant quasiment de chaud à l’ombre d’un arbre. En effet, le petit japonais avait choisi le jardin d’été et pas pour n’importe quelle raison : au vu des chaleurs qui arrivaient à grand pas il savait que les élèves iraient se promener au jardin d’hiver pour se rafraîchir ou tout simplement de printemps, ainsi donc avait-il choisi la saison chaude pour qu’il n’y ait peu de monde pour venir le déranger dans son entraînement mais aussi pour transpirer un bon coup, ayant entendu dire que plus on suait plus on devenait fort. Ce qui, hélas, était faux.

« Allez Athéna ! Tu n’es vraiment pas drôle ! » dit-il en japonais.

La chouette secoua la tête, semblant avoir compris les sens des mots prononcés par son propriétaire. Le jeune homme fit la moue avant de secouer la tête.

« Sérieusement, un jour toi aussi tu auras un petit poussin sur lequel veiller ! Et si tu ne t’entraînes pas, alors tu ne pourras rien faire pour lui. »

La chouette tourna la tête, comme pour l’ignorer et Seiya laissa échapper un soupir en continuant d’utiliser son cartable rempli de tout et n’importe quoi comme haltère. Déjà qu’il avait réussi à faire habituer son animal de compagnie à son rythme il était persuadé qu’il pourrait provoquer un nouveau miracle : celui de le faire entraîner avec lui. A un moment il décida de faire des squats puis quelques pompes, respirant du mieux qu’il pouvait pour ne pas avoir de points de côté. Bien évidemment, il était fatigué, mais il fallait résister à l’envie de s’asseoir à l’ombre d’un arbre et de boire un bon coup, bien qu’un peu de pause ne lui ferait pas grand-mal… Après tout, il avait ces temps-ci la gigote et il fallait bien qu’il se dépense à sa façon. D’ailleurs, il devait s’estimer heureux que nul monde n’aie envie de se moquer de lui dernièrement de son accent ou de ses malheurs avec sa chouette, il pouvait se concentrer sur Dipper.

« POUR L’EMMENER AU JAPON ! »

Et oui, il devait s’entraîner aussi dur pour persuader la famille du jeune américain de le laisser venir avec lui au pays du soleil levant. Il remplit ensuite de pierres son cartable qu’il attacha à une longue écharpe qu’il noua ensuite à sa taille avant de faire quelques tours avant de finalement s’arrêter et regarder ses bras. Il devait avouer que cela le faisait bizarre de gagner quelques muscles depuis ses entraînements au club mais il n’en était pas peu fier lorsqu’il devait se battre avec Ikki ou Jabu pour des futilités. Il remarqua au loin un garçon qu’il n’arrêtait pas de croiser -le pauvre ignorait qu’il y avait des sextuplés au sein d’Ilukaan- avant de l’interpeller.

« Hey toi ! »

Seiya prit une pose, contractant ses muscles pour dévoiler ses biceps.

« Est-ce que toi trouver que j’ai beaucoup de muscles ? »

Il fallait que quelqu’un lui dise si ça allait ou alors s’il devait continuer à s’entraîner.

"Un type super sympa! »

Le sorcier interpellé s’arrêta et à bien le regarder, Seiya se demandait s’il n’y avait pas plusieurs types dans ce modèle-là car après tout il était avec un pull jaune alors qu’il l’avait croisé quelques heures auparavant avec un autre, bleu. Peut-être des jumeaux, c’était la solution la plus plausible, s’imaginant qu’une personne qui s’imaginait plusieurs personnalités avec des couleurs ne soit accepté à Ilukaan. Après il y avait plusieurs jumeaux au sein de l’établissement : son petit protégé en était la preuve avec sa sœur jumelle et lui-même avait de multiples frères, bien qu’ils n’eussent que pour parent commun leur père.

Entendant la réponse de son aîné qui semblait s’intéresser à son cas au lieu de l’ignorer en riant comme l’auraient sans doute fait bien d’autres individu, le jeune japonais afficha un grand sourire en bombant le torse. Oh oui, ça commençait vraiment à venir, alors il était sur la bonne voie ; peut-être que bientôt il pourrait demander les enseignements de l’école du Haut-couteau de cuisine. Il reposa ses bras en entendant la question de son interlocuteur, secouant légèrement la tête.

« Non. Ce n’est pas pour une fille mais pour protéger…. Petit garçon qui est sous mon aile, maintenant. »

Puis même si à son âge certains s’intéressaient déjà à avoir une petite amie il en était autrement pour Seiya pour qui son père avait tant de fois répéter que c’étaient les études d’abord, le métier ensuite et qu’en avant-dernier venait la famille. Autrement dit, il devait devenir un Auror avant de s’intéresser à la gente féminine, bien qu’il avait possibilité que plus tard il tombe amoureux d’une charmante demoiselle, mais pour l’instant, c’était mort. Ses muscles serviraient à quelque chose d’utile et non à faire joli devant une fille.

Les mots que prononça ensuite l’inconnu mit du baume au cœur du petit garçon : lui qui avait des notes plutôt moyennes, qui avait du mal à se faire des amis, à se faire respecter des plus grands à cause de ses problèmes d’élocution ou de son caractère trop impulsif, à être aimé de son père qui le voyait que comme un potentiel successeur comme ses autres frères, voilà qu’on lui disait qu’il pouvait être fier de lui. Les larmes manquèrent de lui monter aux yeux mais il les retint dans l’optique qu’un vrai homme ne pleurait pas et il s’approcha légèrement de l’inconnu avec un grand sourire, se disant qu’il devait bien continuer ses entraînements s’il souhaitait devenir bien musclé.

« Vraiment ? Toi es vraiment musclé ? Est-il possible que je voir ça ? Je vouloir voir ce que entraînements pouvoir me donner ! »

"Y'a des muscles en béton ! »

Seiya regarda le Power Ranger Jaune montrer ses muscles et le jeune garçon s’empressa de s’approcher de ce qui serait un futur modèle pour se mettre sur la pointe des pieds et appuyer sur les bras. Il laissa même échapper un petit «oh » de la bouche, ses lèvres prenant la forme de la lettre formulée. C’était génial ! Il était barraque ! Il avait vraiment envie d’être comme lui plus tard, avec une force qui devait sans doute être des plus impressionnantes. Il continuait à tâter tandis que son aîné lui parlait, ne lâchant pas d’une miette ce qu’il disait.

« Tu es trop fort, je vouloir devenir comme toi plus tard ! Pour protéger tout le monde, je suis sûr que je.. je devoir prendre beaucoup de cours de musculations ! »

Et voilà que ça parlait de magie. Bruh. Le jeune homme tira légèrement la grimace, dévoilant à quel point il avait quelques lacunes. Certes ça arrivait à tout le monde mais malheureusement sa baguette des plus grandes était un handicap pour lui, néanmoins il pouvait constater quelques progressions en quelques mois surtout qu’il faisait de son mieux depuis les cours particuliers de son père pendant les vacances d’été. Oh oui, s’il avait dû partir en voyage le pauvre bougre avait été finalement « kidnappé » par son paternel pour subir pendant de longues semaines et deux longs mois des cours pour perfectionner ses sorts. Pas son anglais, oh que non, ce n’était pas la priorité selon le père Kido, mais bien le maniement de son compagnon en bois. Si ça avait été une sorte de torture d’un côté pour le pauvre jeune sorcier qui avait dû passer son temps à se faire gronder et garder aussi par Tatsumi (un jour, il réussira à lui lustrer son beau crâne chauve et à lui faire pousser des sourcils, il se le promettait), d’un autre ça avait une sorte de bonheur d’avoir eu le privilège de passer un peu de temps avec son paternel. Entendant le soutien de l’homme à la coupe au bol -nulle doute qu’il avait le même coiffeur que Tatsumi- Seiya arbora un énorme sourire.

« Merci ! Je pense que je vais réussir grâce à toi et tout le monde qui est gentil avec moi ! »

Oui, sa phrase était mal formulée mais il gardait quelques lacunes, ne l’oublions pas, cependant il se posait quelques questions vis-à-vis de cet adolescent quelque peu étrange, il devait l’avouer.

« Dire. Tu es fort car tu vouloir protéger les gens ? »

Après tout, il avait le droit d’être curieux non ? Le petit Sagittaire avait bien envie de connaître la raison pour laquelle son interlocuteur était aussi musclé. Peut-être faisait-il tout simplement du sport mais le garçon caressait l’idée que c’était tout simplement pour être lui aussi un chevalier servant à sa façon. Peut-être pour une fille, il n’en savait rien, mais si c’était le cas alors il ne pouvait que le soutenir dans cette optique. Seiya secoua la tête en entendant la question du gros poussin musclé.

« Non. Je ne connaître pas toutes les têtes des gens, mais toi tu devoir savoir ton prénom. Tu tentes de me faire marcher voire même courir et jamais ça ne fonctionnera pas. »

Allez, il était temps de se présenter non ? C’était là la moindre des politesses et souhaitant respecter celles des américains il tendit la main avec un grand sourire.

« Je suis Seiya Kido. Enchanté. »

Il n’allait pas lui dire qu’il était le fils du plus gros actionnaire du Japon car si le gus était japonais tout comme lui, il craignait que cela ne lui fasse peur. Après tout, le papa n’était pas un rigolo.

"Faut que tout aie un but !»

Mais qui était alors cet étrange Power Ranger jaune ? Quel était son nom ? Sans doute y avait-il des indices, comme pour l’histoire de Rumpelzin… Rumpelzesk…. Comme pour l’histoire de Tracassin. Voilà. Tracassin. Peut-être fallait-il qu’il l’espionne pendant quelques jours pour qu’il se mette aussitôt à chanter son nom, ou que c’était caché sur lui… Le portefeuille était une bonne idée, mais comment le chaparder ? Surtout qu’il n’était pas un voleur. Alors que Seiya tentait de trouver une idée pour l’avoir sans pour autant le voler -un coup de fourberie sans doute- une fille arriva pour donner le nom. Un grand sourire s’afficha sur le visage de Seiya ; comme pensé, le type était japonais, il comprenait donc bien sa langue et ça allait être plus facile pour eux de communiquer. Aussi en même temps la blague du jaune ne fonctionnait plus, vu qu’il était à présent le détenteur de son nom.

« Bien, Jyûshimatsu-sempai, maintenant je connais ton nom. » répondit-il en un parfait type de japonais qui laissait trahir son appartenance sociale. « Dommage que cette fille soit passée. Ton plan de me taquiner tombe bien à l’eau. »

Cependant il ne pouvait pas lui en vouloir car étant lui-même farceur, il pouvait également plaisanter de cette sorte. Au moins c’était rassurant de voir un autre japonais dans l’école avec qui il pourrait communiquer normalement, sans à avoir à forcer sur ses neurones pour parler un anglais approximatif. Le jeune sorcier écouta son aîné ; comme ça il était fort au baseball et pour battre ses frères ? Lui-même avait réussi à mettre parfois le nez de ses ainés face au sol mais malheureusement il se doutait que parfois, ils le laissaient les battre pour lui faire plaisir, surtout Shun qui était passif et qui ne voulait jamais se bagarrer. Il fit la moue.

« Bah disons que non. Tu es fort mais pas pour de bonnes raisons. Je pense qu’il faut l’être uniquement pour protéger les gens ou faire un métier qui te demande à avoir des muscles… mais sinon… Non. »

Il était franc : le sport ou la bagarre contre une fratrie n’avait rien de fabuleux à côté d’une capacité de pouvoir prendre les gens sous son aile, les protéger, veiller sur eux… jouer les héros. Jamais il ne dirait les choses auxquelles il ne pensait pas juste pour faire plaisir à un adolescent qui avait tenté plus est de lui faire une mauvaise blague en ne lui donnant pas son nom. Athéna revint sur l’épaule de son propriétaire pour lui taquiner les cheveux avec son bec.

« Je ne trouve pas qu’il est ennuyant de s’occuper des autres. Je pense au contraire que c’est mon but dans ma vie. Je ne peux pas faire infirmier ou médecin, je sais que je n’y aimerai pas, mais je veux devenir Auror pour m’assurer un monde sans bavure policière, sans aucun danger pour ne serait-ce les sorciers que pour les moldus. Je suis peut-être vieux jeu, mais si j’ai de la force juste pour m’amuser, alors je préfère être faible et aller travailler pour la Croix-Rouge. »

Et il savait qu’il se ferait flic. Jouer aux jeux vidéo, aller en boîte, à des fêtes… en fait, tout ça n’avait aucune valeur aux yeux de Seiya. On le lui reprochait assez souvent, bien qu’il adorait continuellement de faire des bêtises, d’aller découvrir en s’émerveillant de nouvelles choses, d’enquêter… Mais tout ce qu’il entreprenait de faire avait toujours un but comme celui d’avancer la science, sa connaissance, celle de Dipper ou de protéger autrui. Tout devait avoir un but, sans doute à cause de son père qui lui avait inculquer des valeurs quelques peu vieillottes et rabats-joies, mais que le jeune garçon chérissait quand même.

« Et toi ? Tu ne veux protéger personne avec ta force ? Ni tes frères, ni tes camarades ? Pourtant tu pourrais devenir un héros, genre, le Batte-man ! Je n’en sais rien moi. »

"Tout le monde doit se faire protéger! »

Sans doute ne comprendrait-il jamais Jyûshimatsu, non parce qu’il y avait la barrière de la langue, sachant qu’ils parlaient actuellement en japonais, mais surtout parce que pour Seiya il était quasiment inadmissible de laisser l’un de ses frères en grand danger. Il savait qu’Ikki était fort par exemple, tout autant que Shiryû et Hyôga, mais si jamais chacun d’entre eux venait à se faire agresser par un quelconque glandu, il bougerait malgré son rôle de petit dernier. Ils savaient tous se défendre, mais l’idée de quelqu’un d’autre puisse se battre avec ses frères le faisait énormément souffrir. Seiya fit donc la moue, quelque peu perplexe face à son aîné qui semblait plus attiré par l’amusement des enfants que par la voie de la justice. Au moins il aimait les gosses et avait trouvé sa voie, c’était bien, ça. Lui aussi aimait bien les enfants, les plus jeunes que lui. Shun avait beau être son aîné de juste deux mois, d’avoir son âge, ce n’était pas la même chose puisqu’il vivait toujours et encore avec ce complexe d’être le petit dernier. Souvent on répétait à Seiya que le rôle du petit dernier était le plus parfait, mais c’en était autrement dans la famille Kido puisque c’était surtout lui qui s’en prenait pleins la tronche, pour une raison ou une autre, probablement son caractère. Oh il n’était pas si capricieux que ça, juste qu’il était simplement têtu… Mais il était sans doute loin du stéréotype du petit dernier fils à papa.

« Je ne suis pas d’accord avec toi. J’ai plusieurs frères, et parmi eux j’en ai un qui sait se battre, qui est même très fort… mais comme il est gentil, adorable, il ne veut pas faire de mal à autrui. Alors, peut-être que je me dirais si quelqu’un venait à l’importuner qu’il pourrait se défendre, mais dans une fratrie nous devons rester soudés… et dans chaque fratrie, il y a toujours une personne comme Shun, trop gentil, trop cool, trop fort… qui se laisserait faire bouffer par les autres. Mais ça se fait, parmi très frères, c’est peut-être toi qui a le rôle de Shun. »

Il ne connaissait pas le reste de la fratrie de Jyûshimatsu mais il ne pouvait qu’imaginer la chose. Soudain, un grand sourire s’afficha sur le visage de Seiya ; le Matsuno avait voulu lui faire une blague, maintenant c’était à son tour d’en faire de même.

« Et qui dit que ce sont les femmes que je tente d’impressionner ? »

Il avait répondu avec un petit clin d’œil en la direction de son aîné en lui tapotant le bras. Il ne comprenait pas vraiment ses paroles -d’autant plus qu’il était largement plus attiré par la gente féminine que masculine- mais il savait que cela pourrait faire un petit effet chez l’autre plaisantin.

"Combat de hamsters ! »

Seiya avait limite les larmes aux yeux, non parce qu’il était triste mais plutôt parce qu’il devait se retenir de se moquer de son camarade. Que c’était compliqué de contenir son rire surtout lorsqu’on devinait que le pauvre Jyûshimatsu devait croire qu’il était peut-être attiré par les hommes. Ce n’était pas le cas de Seiya et si bien même cela l’avait été, il n’aurait pas pu épouser un type pour la simple et bonne raison qu’il se trouvera tôt ou tard fiancé à une charmante inconnue. Oh et puis il était encore jeune, il avait besoin de se marrer un peu avant d’entrer dans le monde cruel des adultes dans lequel chacun pouvait écraser les autres pour obtenir sa place. Il se demandait s’il devait ou non avouer qu’il taquinait ou non le jaune mais malheureusement les farces étaient une sorte de drogue et à partir du moment qu’on avait commencé à en faire on avait envie que ça continue.

« Si je m’intéresse à mon âge aux filles ? Je ne sais pas… Et toi ? Tu t’y intéresses ? »

Il connaissait les délires des gens malgré lui -et oui, c’était ça de vouloir fouiner dans les goûts de la populace et découvrir de nouvelles choses qui pouvaient choquer une otarie- et bien sûr, l’occasion d’en jouer avec en plus de se moquer de son aîné se présentait. Il s’approcha de lui, portant une main à son visage comme s’il allait lui dire quelque chose de secret.

«Par contre j’aime les Furrys, ça me donne envie de leur caresser la tête, de brosser leurs poils, gratouiller sous le menton… Vraiment, c’est mon kiff. »

Sans doute que oui, peut-être que non, mais il espérait que c’était le deuxième cas, ignorant que malheureusement Jyûshimatsu avait tendance à se déguiser parfois en chien pour se faire promener par ses frères ; d’ailleurs, le jour où le jeune japonais le verrait faire, sans doute se laisserait-il le droit de le juger. Il recula ensuite avant de hausser les épaules alors qu’Athéna partait à la recherche d’une proie à chasser. S’il devait plutôt s’intéresser aux filles qu’au travail d’Auror ? Autant lui dire la vérité.

« Et bien disons que de toute façon que si je m’y intéressais, il y aurait de fortes chances que cela ne serve à rien… Il y a possibilité pour que dans les années à venir mon père me fiance sans mon consentement. »

Et tout cela pour qu’il y ait de bonnes relations entre la famille Kido et une autre. D’ailleurs, était-il légal dans le monde sorcier de fuguer pour s’offrir une vie tranquille ? D’être certain de mener le petit train qu’il souhaiterait avoir ? De ne pas souffrir des exigences de son paternel ? Malheureusement, il était impossible pour lui d’échapper à la Fondation Graad car non seulement son père était puissant mais aussi parce que les sorciers avaient sans doute de facilité à retrouver avec leur magie quelqu’un que les moldus. En plus, le visage d’un enfant de gros riches mis à l’affiche pour qu’on le cherche pouvait être à double tranchant ; ou on le mouchardait aux Aurors pour qu’il puisse retrouver sa famille ou alors des ennemis de son père voire même des bandits qui cherchaient juste la fortune se mettaient aussi à sa recherche pour s’en servir comme otage ou le tuer par simple vengeance. Seiya n’était pas paranoïaque mais il était conscient qu’être né avec une petite cuillère en or dans la bouche ne lui offrait pas forcément que du bon. Il laissa échapper un soupir, désespéré.

« Qui voudrait d’une fiancée, sérieusement ? »

Tous les Matsuno sans doute, vu les désespérés que c’étaient, mais ça il ne s’en doutait pas. Regardant de nouveau le Power Ranger Jaune, Seiya arbora un sourire un coin. Des familles de merde ? Oui, la sienne n’était pas la meilleure, elle n’était pas des pires certes, mais il n’y avait rien de bon à dire là-dessus et pourtant il aurait adoré avoir ses frères avec lui H24.

« Je pense qu’il y a du bon dans ta famille, juste que tu ne le vois pas car tu y es dedans. »

On avait souvent besoin d’un avis extérieur et bien qu’il ne parlait pas vraiment le français, il avait eu le droit à une chanson d’un Christophe Maé en sous-titrée anglais qui s’appelait « Il est où le bonheur » avec un type qui cherchait la joie, à se demander où elle était, avant de s’en rendre compte qu’à la fin de sa vie qu’elle avait été toujours là. C’est souvent le cas également pour la famille, chacun persuadé pour la plupart du temps que tout va mal à causes des disputes des hauts et des bas, avant de se dire qu’à un moment en voyant des cas sociaux à la télévision qu’au final, on n’est pas si mal. Les psy sont aussi là pour aider les gens à voir ce qui va et ne va pas dans la vie d’autrui… Se faisant tirer les joues, Seiya essaya de se débattre en tenant les mains de Jyûshimatsu. Bon sang, il allait finir en mode hamster en fin de journée, il n’allait pas pouvoir passer les portes à cause de joues immenses. Et en plus il avait osé se pencher ! Il n’était pas si petit que ça ! 1m52 ! Ça se défend !

« Oui… ‘ais j’ai’e rire aussi ! ‘est ‘arrant de te ta’uiner ! »

Il voulait jouer à ça ? Soit. Seiya leva les mains pour aussi tirer les joues de son interlocuteur… lequel des deux allait tenir le plus longtemps ? Ça, c’était un mystère.

"Combat de joues, mais pas de nuit. /PAN/»

Il voulait échanger leurs familles ? Seiya doutait que cela ne soit une mauvaise idée car après tout, il avait des frères aux caractères plus ou moins différents et se disait que s’ils étaient certes dix avec la possibilité d’avoir d’autres frères et sœurs, ils se complétaient. Le bonheur était toujours donné d’un point de vue externe et par conséquent que même si là il pensait vivre un moment sombre de sa vie due à une adolescence ingrate, il devait sans doute connaître la joie puisqu’il avait neuf merveilleux ainés même s’il se bouffait le nez avec eux. Même s’il reprochait à son père d’être quasiment absent physiquement et de ne jamais pouvoir venir aux réunions de parents-professeurs, d’avoir laissés ses enfants sous la surveillance d’un chauve taré qui s’habillait parfois comme un nazi ou un James Bond à cause de son rôle de majordome et enfermé même ses progénitures jusqu’à l’âge du collège éloigné de toutes écoles publiques et privées pour faire appel à l’éducation à la maison, il savait qu’il faisait de son mieux pour répondre à leurs messages, à pouvoir les appeler au moins une fois par semaine, à leur envoyer tout le nécessaire quant à leurs besoins, etc… Finalement, derrière l’image d’un paternel sévère et distant qui semblait manipuler ses progénitures de neuf femmes différentes qui paraissaient en concurrence se cachait celle d’un père aimant et protecteur mais maladroit avec des fils qui s’entraidaient et se chambraient juste par pure camaraderie. Le jeune japonais sourit de plus belle, laissant même échapper un pouffement de rire tandis qu’on lui pinçait encore les joues.

« Tu rigoles ? Ja’ais tu ‘ourrais su’’orter ‘on ‘ère ou ‘es frères ! Ils ont sale caractère ! »

C’était l’hôpital qui se foutait incroyablement de la charité mais ce n’était pas pour autant qu’il allait annoncer à Jyushimatsu qu’il était sans doute le plus insupportable de la fratrie. Heureusement que tout le monde n’était pas dans la même école sinon quoi le directeur se serait sans doute plaint que les frères se battaient à tout moment juste pour une bêtise.

« Et ‘uis, j’ai’e ‘es frères ; je ne ‘eux ‘as les échanger. Ils sont chiants, ‘ais je les ai’e. »

Ô grand jamais il irait clamer son amour pour ses frères devant ces derniers, ayant une fierté qui dépassait l’entendement. Commençant à avoir les joues en feu, Seiya tira un peu plus celles de son aîné en essayant de retenir ses petites larmes de douleur ; jamais il ne lâcherait en premier, il était un Kido, un futur Auror, il ne pouvait pas céder.

« Et ‘ien…. Continuons. »

Quitte à avoir les joues percées, autant jouer le petit malin.