La Métamorphose était un de ces cours qui rendaient Arthur... « meh ». Juste ça, juste... « meh ».
Il n'était ni mauvais, ni excellent en la matière. Il était bon élève, de base (voir « très bon élève » quand on compare ses efforts à d'autres sur le plan des notes en général), mais comme avec tout le monde, il y avait simplement des sujets qui ne l'intéressaient pas plus que cela.
Arthur adorait l'option des Créatures magiques.
Il était en revanche ultra nul en Potions.
Et la Métamorphose, bah... c'était pas juste entre les deux : c'était une matière qui le laissait assez indifférent. Alors, oui : c'était rigolo, en troisième année, de transformer sa chouette en verre à pied (il avait d'ailleurs espéré à l'époque que Mint n'en gardait aucune séquelle), surtout qu'entre treize et quatorze ans, Arthur avait l'esprit un peu rebelle et prenait un peu tout le monde de haut (plus qu'aujourd'hui) avec ses grosses pompes de punk et ses oreilles percées.
Mais « oh oh oh, comme il a changé, le petit Kirkland » n'affectait en rien son intérêt «
meh » pour la Métamorphose.
Et pourtant, ça restait une matière dans laquelle il jugeait bon de conserver une moyenne bonne. Parce que le prof' qui l'enseignait était le directeur de
sa maison. Oh, par Merlin : la première fois qu'il l'avait vu, il se demandait s'il n'était pas tombé dans la maison de l'élite. Et par « élite », il entendait par-là « la pire ». Celle où on te sonne à 5h du mat' avec de la trompette dans les oreilles et qui ne fournit que les douches à l'eau froide (pour une durée de 2 minutes 30 par élève, et le premier en retard n'aurait pas son petit-déjeuner).
Non, en fait, M.Aizawa était un original bien à lui qui se gardait de trop se dévoiler. De toutes façons, Arthur n'était pas le genre d'élèves à fouiner dans les affaires des profs. Il voulait bien être curieux avec tout le monde et parfois se mêler de choses qui ne le regardaient pas, mais il s'était imposé une règle : le personnel, c'est celui qu'il faut le mieux se mettre dans la poche. Il avait déjà mal digéré à son entrée en cinquième année qu'il ne pouvait pas être Préfet (alors qu'il avait abandonné son look de loubard exprès !), mais il avait peut-être évité de justesse quelque chose en restant juste élève lambda vis-à-vis de ce professeur...
Lorsque sonna la fin du cours, Arthur fut parmi ceux qui ne se pressaient pas : c'était le dernier cours de la journée, et la plupart des jeunes à ce moment-là se hâtaient de déguerpir pour goûter un peu à la liberté du soir – on est que lundi, vous précipitez pas, les gars. Si on était en milieu de journée, il se serait au contraire pressé pour ne pas louper le cours suivant – alors que là, à l'inverse, les autres auraient plus tendance à prendre leur temps.
Mais là, pourquoi courir ? La journée était terminée, et Arthur pensait déjà à tout ce qu'il allait devoir réviser et même terminer dans ses travaux.
«
Kirkland, viens par-là. »
Mais à peine debout avec son sac sur l'épaule que le professeur l'interpella. Sans avoir vraiment le temps de lui balancer un poli et répétitif « oui, Monsieur ? », le concerné poursuivit en voyant le Lupy approcher :
«
Si tu n’as rien à faire de mieux, viens donc m’aider. »
Bah, disons que, « de mieux à faire », c'est les révisions, les devoirs... bosser, quoi. Il pensait quoi, qu'Arthur était parti pour fuir ses responsabilités et se la couler douce jusqu'à minuit ? Légitimement, il a le droit de refuser et de lui dire « non Monsieur, j'ai en effet mieux à faire, genre travailler mon avenir et penser un peu à mon métier futur. Allez, je vous laisse, j'ai rendez-vous avec le Ministre britannique, ho ho ho », mais non : tu es élève, tu prends tout ce que dit un prof' comme rhétorique. Il était donc parti pour aider son directeur de maison dans une tâche quelconque. Mais en même temps... est ce que ça ne signifierait pas la confiance ? Parmi tout les autres, Arthur a été désigné, lui ! C'est qu'il a remarqué ses efforts et sa bonne foi d'assidu en cours, non ?
Ou alors, c'est juste parce que tout les autres sont déjà partis.
-
Oui, Monsieur ? répondit-t-il en sentant son ego doucement gonfler de fierté.
En quoi donc ?Au moins, il pouvait être naïf sur un point dans sa vie : il adorait croire qu'il avait des chances d'être un chouchou de prof'.