Physique

Merida fait partie de ces adolescentes qui n'ont pas conscience d'être belles, et qui, même si elles le savaient, s'en ficheraient parfaitement.

Elle a le teint froid et hivernal de son Ecosse natale, quoi que légèrement rosé, notamment au niveau de ses joues. Elle a de longs cheveux roux qui descendent jusqu'au milieu de son dos, bouclés et en permanence en pagaille. Ayant toujours détesté que sa mère la force à porter des chignons en toute circonstance, elle les garde détachés à longueur de journée, libres de s'emmêler s'ils le souhaitent – surtout qu'elle n'aime pas les brosser, et s'en donne rarement la peine. Elle a de grands yeux curieux, bleus comme un ciel d'été, si expressifs qu'aucun orage n'y est sans signification. Elle a un visage légèrement rond, un nez droit et un sourire franc lorsqu'elle ne montre pas les crocs, le tout entouré de toutes ces boucles rousses qui parfois lui cachent la moitié du visage – notamment le matin.

Plutôt grande du haut de son mètre soixante-et-onze, elle est svelte avec assez peu de formes, n'en ayant cela dit absolument rien à faire. Elle s'habille comme l'envie l'en prend, capable d'enfiler des habits très rock'n'roll comme des tenues de sport trois fois trop larges pour elle. Elle n'a pas de critère défini, hormis son aversion pour les robes, d'autant plus lorsqu'elles sont serrées. D'ailleurs, lorsqu'elle doit revêtir l'uniforme de l'école, elle porte celui avec un pantalon – toujours. Elle porte rarement de bijoux, encore moins ceux qui sont gros et encombrants. Son seul incontournable est un bracelet à cordon très simple que lui ont offert ses frères. Lorsqu'il n'est pas autour de son poignet, c'est qu'il est dans sa poche ou dans son sac de cours, autrement dit elle ne s'en sépare jamais.

Caractère

Impatiente, impulsive et énergique, Mérida garde des traits de caractère très marqués, comme des séquelles de la furie qu'elle était. Elle a un besoin constant de se dépenser, n'aimant pas rester en place. Très peu de personnes sont capables de la canalyser, sans doute parce qu'elle reste une adolescente au tempérament ardent voire violent si elle ne se maîtrise pas. Elle sait aussi se montrer acerbe lorsqu'elle est en colère, experte du sarcasme lorsqu'elle n'a pas la mauvaise idée de vous cracher vos quatre vérités en face.

De manière plus positive, c'est aussi une adolescente souriante, sociable et agréable à vivre la plupart du temps – sauf le matin, vraiment laissez-la tranquille avant 10-11h –, qui n'a pas de mal à aller vers les autres et à se faire des amis. Absolument pas timide, elle est aussi très honnête et dit constamment ce qu'elle a sur le cœur, ne supportant pas l'hypocrisie et le mensonge

Femme forte par excellence, elle est téméraire, audacieuse et tenace, aussi autonome qu'indépendante – sauf vis-à-vis de Hunk –, et elle ne se laisse jamais faire. C'est une battante qui n'en démort jamais, et qui peut se montrer argneuse si elle n'obtient pas ce qu'elle veut. Elle a aussi le sang-chaud, réagissant souvent au quart de tour. Elle ne supporte pas les remarques mysogines et sexistes, et n'hésite pas à exprimer son mécontentement par un coup si la personne lui faisant face va trop loin – bien qu'elle garde sa baguette rangée depuis son exclusion.

Merida a grandi avec trois petits frères pour qui elle serait capable du pire, mais elle se montre aussi très protectrice envers tous ceux à qui elle tient, son meilleur ami en première ligne. Loin d'être égoïste, elle n'est pas matérialiste et partage sans hésiter avec ceux qui en ont besoin. Elle aime aider les autres et se sentir utile. Toutefois, elle déteste les mensonges, et ne supporte pas que l'on se joue d'elle. La trahison est quelque chose qu'elle serait sans doute incapable de pardonner, sûrement parce qu'elle est quant à elle fidèle et loyale. Elle garde les secrets aussi bien qu'une forteresse, et ne trahira jamais quelqu'un qu'elle aime.

En amour, c'est une adolescente curieuse qui ne sait qu'une chose : elle veut être libre. C'est aussi le cas en amitié d'ailleurs, et si elle ne vous trahira pour rien au monde, elle ne supporte pas les personnes trop possessives et a tendance à leur faire savoir ce qu'elle pense. Exceptés ses frères, le seul dont elle peut être proche à longueur de journée sans jamais en avoir assez, c'est bien Hunk.

Histoire


Première née de la famille Dunbroch, tu en es aussi l'héritière, et c'est en tant que telle que tu as grandi. Tu as été élevée dans le respect des traditions de vos ancêtres, de tes vêtements à ton éducation, de ta démarche à tes sourires, des livres que tu lisais à ta manière de parler. Tout cela dans un seul but : faire de toi la digne représentante de ta famille pour les années à venir. Tu étais l'héritière après tout, alors il ne pouvait en être autrement.

Evidemment, tu n'as pas connu les durs traitements qui étaient de coutume il y a quelques décennies dans les familles de sangs-purs, mais le fait est que tu as connu une éducation bien plus stricte que beaucoup d'autres enfants de ton âge. Enfant, tu n'avais que rarement le choix sur ce que tu voulais faire, ta mère se chargeant de les faire à ta place. Même tes activités extrascolaires n'étaient pas de ton ressort. Cours de diction, de violon et de piano, apprentissage des bonnes manières et de l'Histoire de l'Ecosse dès que tu fus en âge de comprendre, ton éducation fut complète – trop sans doute.

Tu as grandi aux côtés de trois frères de quelques années tes cadets, et même si tu fus parfois jalouse de leur liberté, tu les aimais trop pour leur en tenir rigueur. Tu étais leur grande sœur adorée, mais aussi et surtout leur protectrice lorsqu'ils faisaient des bêtises. Et Merlin sait qu'ils en faisaient par dizaines, car ils formaient un trio intenable lorsque l'ennui les prenait. T'accusant à leur place, volant des biscuits pour eux lorsque personne ne traînait près de la cuisine, les laisser se cacher dans ta chambre lorsque la nounou les cherchait – tu connaissais à travers eux une petite rébellion contre toutes ses règles qui avaient régi le début de ta vie.

En dehors de ces quelques écartades, tu restais une fillette plutôt sérieuse qui, bien que râlant souvent, se montrait intelligente. Tu savais l'être quand il le fallait, et surtout tu savais éviter les ennuis. Grognonne, plus tu grandissais et moins ces règles te plaisaient. Tu enviais tes frères de ne pas être contraints par tant de stupidités que toi, trouvant cependant quelques échappatoires. Tu avais réussi à convaincre ta mère de t'apprendre à monter à cheval, et ton père t'enseignait quant à lui le tir à l'arc – ce qui ne plaisait pas forcément à ta mère, d'ailleurs. Tu n'échappais cependant pas à tous ces cours que ta mère t'imposait, parce qu'une fillette de ton rang se devait de tout savoir.


A l'occasion de tes dix ans, tes frères, tes parents et toi partirent pour les Etats-Unis d'Amérique afin d'y passer quelques semaines de vacances, à San Diego plus précisément. C'est là que tu rencontras Hunk. Il vous fallut moins d'une journée pour devenir les meilleurs amis du monde, et lorsque l'heure du départ sonna, ce fut comme si tu devais te séparer de ton indispensable. Alors vous avez gardé contact, par lettres parce que tu n'avais pas de téléphone, vous appelant parfois – notamment lorsque tu subtilisais à ton père son téléphone.

C'est dans l'une de ces lettres qu'il t'annonça que, dès qu'il aurait onze ans, il rejoindrait l'école de magie Ilukaan. Tu y vis une merveilleuse occasion de le revoir mais aussi de retrouver un peu de liberté : convaincre ta mère d'y aller toi aussi. Tu passas l'année entière à trouver mille et un arguments pour que ta mère cède : réputation, installations, professeurs, maisons, modernité, formations supérieures possibles...

Elle accepta l'été de tes onze ans, et tu passas ces deux mois à préparer ton départ pour le Canada. Tout cela te semblait irréel, après tout cette école était si loin de ton Ecosse natale. Pourtant chaque lettre que tu envoyais à Hunk pour lui donner des nouvelles te rappelait que c'était vrai : tu allais étudier sur un autre continent avec ton meilleur ami, à Ilukaan.

Te pliant aux quelques exigences de ta mère, tu partis donc pour la fameuse école de magie de l'autre côté de l'océan. Tu y séjournais toute l'année scolaire, rentrant en Ecosse uniquement pour Noël et les grandes vacances. Les Highlands où tu as grandi te semblaient si loin qu'au début le manque te faisait souffrir, mais les sourires de Hunk avait l'incroyable pouvoir de calmer tes tourments. Tu étais si heureuse de le retrouver, et ta joie se transforma en un véritable feu d'artifices dans ton ventre lorsque tu appris que vous seriez dans la même maison. Il était cette moitié dont tu avais toujours manqué.


Ta scolarité commença sans trop d'encombre, sans doute parce que la menace que pouvait représenter ta mère pesait continuellement sur tes épaules. Lorsque tu entras en troisième année, tu ne pus choisir qu'une seule de options : elle choisit les deux autres. Et Merlin sait que les runes te tapent sur le système dès que tu passes la porte de la salle de cours. Hunk suit cette option lui aussi, ou du moins il essaie lorsque tu ne joues pas avec ses affaires pour te divertir. Alors tes notes ne brillent pas dans cette matière, mais tu te rattrapes dans d'autres, sans oublier les cours privés que ta mère t'impose chaque été.

Tu n'étais pas une si mauvaise élève qu'il n'y paraît, en réalité. A dire vrai, tu étais surtout une adolescente qui voulait profiter de cette liberté fraîchement acquise, et plus les années passaient plus tu te détachais de l'autorité maternelle, laissant plutôt ton côté rebelle trop longtemps étouffé se dévoiler. Tes problèmes avec l'autorité s'intensifiaient, tu ne supportais plus les règles, les interdits, les obligations. Tu voulais qu'on te fiche la paix, qu'on te laisse vivre, et quand ce n'était pas le cas tu protestais de vive voix, trop sans doute. Hunk essayait de te calmer, mais lorsqu'il n'était pas avec toi, tu redevenais cette insupportable adolescente qui grognait contre tout et rien.

Jusqu'à ce que tu fasses ta plus grosse erreur en quatrième année : te battre dans les couloirs. Pas simplement un coup de coude en passant, mais bel et bien un duel où tu n'aurais pas hésité à cracher un Stupefix sur ton adversaire si un professeur n'était pas intervenu. Il vous a séparé, et tu fus sévèrement sanctionné, n'échappant pas à une exclusion temporaire de l'établissement. Tu rentras en Ecosse où ta mère, rouge de colère, passa des heures à te faire tous les reproches possibles. Tu répétais que ce n'était pas de ta faute, que c'était cet abruti mysogine qui t'avait insultée, mais rien n'y faisait : tu étais allée trop loin.


Suite à cela, tu faillis ne pas retourner à Ilukaan, ta mère s'avérant suffisamment furieuse pour t'imposer une scolarité à domicile s'il le fallait. C'est cette menace qui te fit réagir : tu ne reverrais plus Hunk. Cette possibilité t'était inconcevable, alors tu t'excusas mille fois, que ce soit auprès de tes parents, du professeur qui était intervenu ou même de l'autre abruti. C'était un signe de faiblesse, tu le savais, mais tu ne pouvais pas t'imaginer continuer sans ton meilleur ami, alors tu étais prête à ce sacrifice. Ta mère accepta finalement que tu y retournes, mais tu devais te tenir à careaux : à la prochaine exclusion, c'était terminé.

Ta famille s'installa au Canada l'été suivant cet incident, rendant la menace – que tu savais pourtant déjà réelle – de ta mère encore plus concrète, et permettant aussi à tes frères de fréquenter la même école prestigieuse que toi. Quant à toi, tu fis en sorte de réfréner tes ardeurs autant que tu le pouvais, refusant de perdre Hunk en étant inconsciente. Convertissant ton agressivité en énergie, tu jouas de plus en plus au Quidditch, préférant à n'en douter être sur un balai que plongée dans des bouquins. Tu trouvais mille et une manière d'exprimer tes ressentiments autrement que par la violence, même s'il t'arrivait de faire quelques écarts. Mais Hunk était là, il était ton ancre, ta raison de faire tous ces efforts.

Petit à petit, tu devins l'impulsive plutôt que l'enragée, l'impatiente plutôt que l'ingérable, la sportive plutôt que la violente. Toujours Hunk à tes côtés, tu perdais ce côté insupportable des années précédentes, apparaissant sous un jour meilleur. Sans doute commenças-tu à effrayer un peu moins certains de tes camarades, malgré ton air grognon du matin – les cours devraient commencer à onze heures selon toi, avant c'est trop tôt.


Alors que tu pensais toutes ces contraintes derrière toi, tu appris il y a peu que ta mère souhaitait te fiancer. Ou plutôt qu'elle ne voulait pas que tu te fiances à n'importe qui, ce qui eut pour effet immédiat de te faire hurler. Pas que tu y aies déjà songé, mais tu ne voulais plus de ces obligations que tu ne méritais pas, pas après tous ces efforts. Alors tu trouvas du réconfort auprès de Hunk, comme s'il était le seul à savoir calmer cette fureur douloureuse qui enflammait tes entrailles.

Tu ne veux pas te fiancer. Pas maintenant, peut-être même jamais, et encore moins à quelqu'un que tu n'aurais pas choisi. Tu n'es pas d'accord, et tu comptes le faire savoir : cette fois-ci tu ne laisseras pas ta mère te forcer. Tu veux être libre, libre de choisir ce que va devenir ta vie, et avec qui tu vas la passer. Et quel est le mal à vouloir la passer seule ? Tu n'as que dix-sept ans, pourquoi devrais-tu songer à cela maintenant ? Tu as toute la vie devant toi après tout, alors pourquoi ne peut-elle pas le comprendre.

Rongée par ces conflits qui t'agitent, tu tentes de te concentrer sur autre chose, en vain. Le Quidditch, les cours, le tir à l'arc, rien n'y fait, et rien ne détourne l'attention de ta mère de cette idée stupide qu'elle s'est mise en tête. Elle veut te fiancer, et qu'importe si cela n'a aucun sens à ton âge. Elle veut respecter de vieilles traditions sans que tu ne comprennes à quoi cela rime, y voyant seulement une privation supplémentaire, une attaque à ta liberté. Tu ne comptes pas te laisser faire : qu'importe ce rôle qu'elle a voulu que tu endosses dès ton plus jeune âge, tu es libre, et tu refuses qu'il en soit autrement.

Puis, lorsque la douleur devient trop forte, tu te caches dans les bras de Hunk comme s'ils pouvaient te protéger du monde entier. Ta seule preuve de faiblesse, car même si tu joues les grandes, tu dois encore te battre pour être maître de ton destin, et convaincre ta mère d'abandonner ce projet de fiançailles. Dix-sept ans – tu as toute la vie devant toi, pourquoi diable la brider ?