ILUKAAN est un forum MULTIFANDOM dans l'univers d'Harry Potter. Ilukaan est une école de magie internationale se situant en Nouvelle-Écosse au Canada. L'histoire se déroule en 2024, mélangeant magie et technologie. Vous pouvez jouer des personnages de manga/anime, jeux vidéos, films d'animation, dessins animés, romans jeunesse ou encore un OC. L'intrigue se fait à la fois en RPCB et RP-POST.
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[31 Mars 2024 ] Quand on ferme la porte | Elijah [ TW : Mort animale ]
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Sujet: [31 Mars 2024 ] Quand on ferme la porte | Elijah [ TW : Mort animale ] Dim 31 Mar 2024 - 13:07
Il était là pour lui, d'une certaine manière, il était la seule personne qui l'avait toujours été. Indéfectiblement, éternellement à ses côtés. Il l'avait tant aimé qu'Alexandre le pensait éternel.
Quelque part, il l'était. Sa longévité était nettement supérieure à celle d'un rat normal et il le savait.
Assit sur un banc du parc, l'adolescent observait l'herbe qui dansait dans la fraîcheur du printemps naissant. Il ferma un instant les yeux et laissa l'air envahir ses poumons. Il souffla avec une infini douceur, exhalant cette sérénité qu'il ne trouvait presque jamais. Son regard se glissa sur ses genoux.
Il n'était pas réellement petit, mais en réalité, par rapport au reste du monde, il apparaissait comme tel. C'était un animal gras, dont le pelage drue signalait l'âge avancé. Sa pelisse noire était à présent parsemée de petits grains blancs. Son museau était un dégradé de gris et même ses yeux avaient commencé à se voiler, à perdre leur éclat. Le rongeur dormait, le dos rond, entre les cuisses de son maître et compagnon de toujours. Ses petites pattes roses s'agitaient parfois, comme s'il rêvait. Alexandre sourit, attendrit. Il l'avait vu s'affaiblir, de jour en jour, mais il gardait au fond de lui cet espoir aveugle qu'il ne s'agisse que d'une phase. Lorsqu'il en avait parlé à mère, celle-ci avait refusé qu'il ne dépense son argent dans des soins pour lui.
« Mordred n'est qu'un rat. » Avait elle dit. « Pense un peu à ce que dirait ton père, Alexandre. Cesse de faire l'enfant. »
Il n'avait pas insisté, il n'insistait jamais.
Il passa un doigt sur sa tête, puis son dos. Le rat frissonna, mais il resta endormit. Il semblait paisible, serein. Alexandre releva les yeux. Le soleil lui semblait éclatant au travers des nuages qui parsemaient le ciel. Il faisait froid et il avait besoin de se blottir dans son pull pour ne pas en souffrir, mais il appréciait chaque seconde en compagnie de Mordred. Les oiseaux chantaient, autours de lui, quelques élèves passaient. Tout lui semblait tellement simple lorsqu'il était ici, avec lui.
Lorsque son regard se reposa sur l'animal, quelque chose de profondément froid se glissa au fond de son estomac. Il ne comprit pas immédiatement pourquoi, ses yeux parcoururent le corps sombre. Petit à petit, ses doigts se gelèrent, remontant lentement le long de ses bras. Il déglutit. Il refusait de le voir.
Pourtant, instinctivement, quelque chose lui hurlait la vérité. Il l'avait sous les yeux. Le petit corps de Mordred ne bougeait plus. Plus du tout. Ces imperceptibles mouvements, cette vie qui bouillonne et gronde en chaque être l'avait définitivement abandonné.
« Non. » Dit-il d'abord sur un ton très calme. Il n'osa pas le toucher, ses mains restèrent en suspens au dessus de lui.
Puis son visage se déforma, se plissa, ses lèvres tremblèrent. L'image de Mordred s'effaça, se confondit avec le reste, sa vision était trouble. « Non ! Non !! NON ! » Hurla-t-il avec une énergie nouvelle.
Il se leva brutalement, faisant chuter le corps contre le sol de terre et de poussière. Il secoua la tête, ramena ses mains à sa bouche, enfonça légèrement ses ongles dans sa peau. Il sentait ses joues humides, noyées de larmes et ses jambes tremblèrent.
C'était chose impossible.
Il resta un instant sans rien faire, incapable de rien. Après un énième sanglot cependant, il trouva la ressource et la force en lui de toucher ce pauvre corps. Il était encore chaud et malléable. Il le garda contre sa poitrine, l'enlaça, pleura encore.
« Oh non... Qu'est-ce que je dois faire ?-... »
Il regarda autours de lui et ne trouva aucun visage familier. Il voulait sa maman. Il voulait un ami. N'importe qui. Par dessus tout, il voulait Mordred.
Il se mit en mouvement, commença à avancer. Ses pas étaient hésitants, fébriles, mais au moins, il le faisait. Petit à petit, il quitta le banc, s'enfonça dans le parc. Il cherchait quelqu'un, n'importe qui qui ne soit pas un inconnu ou un ennemi. Il regrettait amèrement cet isolement qu'il avait lui-même provoqué. Il regrettait d'être lui, d'être un Montrouge, d'être un enfant, d'avoir aimé Mordred, qu'il ne soit plus là. Il regrettait tout, absolument tout. Et dans sa tête, des myriades de pensées, acérées comme des lames, tranchaient, se disputaient, bourdonnaient. Il regardait, paniqué, autours de lui, encore. Il plissa les yeux, retint un sanglot, le ravala.
Une silhouette lui sembla familière, non loin. Quelqu'un qu'il avait déjà vu, à qui il avait déjà parler. Après une seconde d'arrêt, il s'y dirigea en trottinant, comme s'il eut été encore possible de sauver le rongeur. Au fond, il voulait seulement se lover près de quelqu'un, pleurer tout son soul et puis, pleurer encore.
Il se sentait, à cet instant plus que jamais, aussi seul qu'on peut l'être.
Sujet: Re: [31 Mars 2024 ] Quand on ferme la porte | Elijah [ TW : Mort animale ] Ven 19 Avr 2024 - 18:32
31 mars 2024Quand on ferme la porteFt. Alexandre De MontrougeLe parc avait l’avantage d’être tranquille lors des journées froides comme celles-ci. Ce n’était qu’une question de temps avant que les beaux jours ne reviennent et avec eux, le monde et l'agitation. Elijah en avait donc profité pour peindre un peu au calme. Le froid ne le dérangeait pas et honnêtement, c’était plus agréable de sortir son aquarelle quand il n’y avait personne autour pour ruiner ses paysages. Il pouvait représenter la nature en paix sans qu’on ne court devant lui ou que des petits insolents lui demandent un portrait. Là, il n’y avait personne dans les environs pour le déranger et ce silence était absolument parfait. Mais bien évidemment, les choses ne pouvaient pas rester bien longtemps parfaites.
Il avait déjà bien avancé son oeuvre quand des pas s’approchèrent de lui. Il leva de sa toile un regard froid qui s’adoucit quand il reconnut celui venu le déranger. Le fils des De Montrouge faisait partie des rares personnes dans cette école qu’il ne méprisait pas, ou du moins pas trop. Contrairement au gueux avec qui il devait partager ce campus, Alexandre était, tout comme lui, un fils de bonne famille et son titre de noblesse faisait qu’il le considérait à peu près comme son égal. Le jeune homme n’avait pas l’air d’aller très bien, si son visage rougit par les larmes était un indicateur. En baissant les yeux vers la masse inerte dans ses bras, il ne lui fallut pas longtemps pour identifier le problème. Ce rat domestique paraissait bien mort, ou en tout cas très proche de l’être si ce n’était pas encore arrivé. Etonnement, Elijah ne trouvait pas ça stupide de pleurer pour un animal. Si c’était Feu qui se trouvait sans vie dans ses bras, il ne savait pas s’il serait capable de retenir ses larmes, alors il arrivait plus ou moins à deviner ce que le porteur d’émeraude devait ressentir.
Malgré ça…. qu’est ce qu'il était censé y faire? Qu’est ce qu’on attendait de lui? Qu’il ressuscite son rat mort? Qu’il console le gamin? Ca aurait été n’importe qui d’autre en face de lui, il l’aurait déjà envoyé paître. Il voulait bien faire un effort pour le fils des De Montrouge mais le violoniste des Strixyst n’était pas connu pour son empathie et n’avait aucune idée de ce qu’il pourrait dire. Il grimaça, pourquoi est ce qu’il fallait que ça tombe sur lui? Il essaya d’imaginer un instant que c’était quelqu’un d’autre qui avait besoin de son aide, peut être que si c’était quelqu’un dont il était plus proche, il saurait quoi faire. Comment est ce qu’il réagirait si c’était son petit frère qui venait le voir en larme avec son animal mort? Il lui dirait qu’il s’occupe de tout, emporterait l’animal, demanderait à un domestique de le cuisiner, le ferait manger à son frère et rirait avec leur sœur en regardant l’expression sur son visage quand il réaliserait l’horreur qui venait de se produire. Bon, d’accord, mauvais exemple. C’était peut être pas la meilleure des idées d’imaginer son souffre douleur préféré dans cette situation. Qu’est ce qu’il dirait si c’était sa petite soeur à sa place?
-Veuillez reprendre votre calme Alexandre, ce genre de conduite ne sied guère à votre rang. Que penseront les gens s’ils vous voient dans cet état? Que penseront-ils de votre famille? De plus, sachez que vous êtes d’une grande laideur quand vous êtes en larmes.
Peut être que ça pouvait paraître froid et méchant, mais c’est ce qu’Eliane aurait voulu entendre. Elle aurait voulu qu’on la secoue, qu’on l’aide à se ressaisir, qu’on l’empêche de se laisser aller. C’était la chose la plus gentille qu’il était capable de lui dire.
-Que lui est-il arrivé? Permettez vous que je l’examine? Il est peut être encore possible de faire quelque chose pour lui…
Il sortit sa baguette de la poche de son manteau. Le porteur d’améthyste était loin d’être un expert en sorts de soins, mais il avait tout de même quelques bases. De toute façon, s’il n’était pas trop tard pour que le rat soit sauvé, il n’était pas en position de faire le difficile sur la qualité des soins. L’animal avait tout de même l’air bien mort mais bon, si c’était son chat à sa place, Elijah aurait voulu qu’on essaye de le sauver même si c’était inutile.