Il était une fois, dans une contrée pas si lointaine de l’Angleterre. À dire vrai, il s’agissait d’un pays frontalier de celle-ci…

L’histoire commence au Pays de Galles, nation montagneuse, sculptée par les vents, arborant fièrement un dragon rouge en étendard et à la langue incompréhensible pour le commun des mortels qui ne pouvait concevoir que tant de consonnes se succédaient sans qu’il y ait la moindre voyelle pour les accompagner et rendre le mot plus lisible.

C’est dans cette patrie que naquit le 2 octobre 1990, à l’heure où Nirvana était au sommet du grunge et à la veille de l’effondrement de l’URSS, Howell Jenkins, dans une famille de classe moyenne qui vivait à Swansea, deuxième et dernier enfant après une fille, Megan.

Il grandit comme un enfant normal de son temps, quand les Spice Girls passaient à la radio, qu’il fallait faire le tour du quartier en vélo parce qu’internet était un luxe auquel n’avait pas accès une grande partie de la population, à faire du rugby après les cours, à lire des romans fantastiques quand il ne jouait pas à la Nintendo 64 dans le salon, à manger des friandises trop chimiques pour la santé et à enquiquiner sa soeur comme ça se passait dans toutes les fratries.

Garçon intelligent bien qu’étant un peu charmeur avec les filles, il aurait pu rester dans cette normalité…

Sauf que…

Un jour, il avait fait du charme à la mauvaise fille le printemps de ses 11 ans avant de la répudier et il se retrouvait coursé par le grand-frère de celle-ci comme tout mufle de son acabit devrait l’être, une armoire à glace renforcée par la pratique du rugby, et deux de ses coéquipiers. Howell aurait pu passer un mauvais quart d’heure si comme par magie il n’avait pas disparu de la vue de ses prédateurs.

Cela ressemblait à bien des romans qu’il lisait dans son temps libre. Parfois, il jouait au sorcier avec ses camarades mais il semblait à ce moment que la réalité rattrapait la fiction. Il crut rêver.


Et la normalité quitta définitivement sa vie à compter de ce jour.

Une femme habillée étrangement se présenta le lendemain à la porte de ses parents, se présentant comme “Mrs Penstemmon”, professeure de sortilèges à Poudlard, et demanda à leur parler à tous les trois.

Ainsi, Howell apprit qu’il était en réalité un sorcier et devait étudier avec d’autres sorciers dans une école de magie en Ecosse et ce, à partir de la rentrée de septembre suivante.

Le choc fut conséquent mais il n’y avait d’autre choix que s’y résigner et d’accepter cet état de fait. Ce que firent bien entendu les Jenkins, assez fiers mine de rien que leur fils, qui aimait tant jouer au sorcier, en fut un au final… Quel coup du sort ! (sans mauvais jeu de mots)

Aux connaissances moldues de Howell, y compris Megan, on prétendit qu’il partait dans un internat spécial et qu’il reviendrait à Noël et pendant l’été. Il était nécessaire que le moins de personnes possible soient au courant.

Septembre arriva bien vite, le garçon embarqua à Cardiff, sur la voie 7⅔ (qui était une nouvelle singularité qui le fascina un moment) et le Poudlard Express prit la direction du nord du Royaume-Uni, pour le plus grand bonheur de Howell qui vivait chaque nouvelle découverte du monde magique comme une fête.

Le rêve continuait à mesure que le temps passait. Dans le château aux escaliers mouvants, aux tableaux parlants… Il était aux anges.

Encore plus quand le Choixpeau l’envoya dans la maison des érudits, esprits curieux, vifs et créatifs qui ont envie de tout connaître de Serdaigle, dont la salle commune, à la voûte étoilée, ne pouvait que laisser songeur et prompt à rêvasser.


Etudiant brillant, réellement doué en magie malgré ses origines moldues plus que modestes, il reçut toute la sympathie de Mrs Penstemmon, professeure référente de sa maison. Sa scolarité se déroula sans encombres et il se trouva bien vite une passion pour l’art complexe de la métamorphose.
Outre l’intelligence et la curiosité apanages de sa maison, Howell devint bien vite orgueilleux comme beaucoup de ses pairs, même s’il n’avait pas de hautes ambitions (il avait tendance à fuir les responsabilités, toujours).

Sa vocation, il l’avait trouvée dans sa passion pour la magie, ses mystères, nombreux, qu’il s’évertuait de comprendre, lui conférant un aspect mystérieux, excentrique… Et un côté savant-fou qui n’arrangea pas sa situation.


Son diplôme de magie obtenu, il ne se tourna vers aucune organisation magique, préférant rester seul, à vagabonder avec sa mallette dans laquelle il vivait confortablement sans dépendre de qui que ce soit.

À chaque nouveau lieu, il adoptait un nouvel alias, voyageant sans laisser d’attaches.

Bien vite Howell Jenkins devint Howl Jenkins Pendragon (qui donnait davantage à ses interlocuteurs l’impression de discuter avec un sorcier !), magicien intriguant, dont personne ne savait rien.
Y compris son jeune protégé, Michael, qu’il avait pris sous son aile, alors que le petit enfant s’était posé près de sa mallette pour s’endormir, harassé.

Personne ne vint quérir ce garçonnet perdu… Alors Howl l’adopta, tout simplement.


Quel drôle de phénomène était-il.

Depuis peu, il avait posé ses valises au Canada où, pris un matin d’une lubie de changer de vie, décida de s’adonner au rôle de professeur de métamorphose dans une école de magie, poste recherché à Ilukaan.

Cela coïncidait bien avec l’âge de Michael qui devait intégrer une école de magie.

(c) Ilukaan