ILUKAAN est un forum MULTIFANDOM dans l'univers d'Harry Potter. Ilukaan est une école de magie internationale se situant en Nouvelle-Écosse au Canada. L'histoire se déroule en 2024, mélangeant magie et technologie. Vous pouvez jouer des personnages de manga/anime, jeux vidéos, films d'animation, dessins animés, romans jeunesse ou encore un OC. L'intrigue se fait à la fois en RPCB et RP-POST.
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Sujet: [Terminé] Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie. [PV : Carmin Alizarine] Sam 24 Sep 2022 - 18:32
Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie.
Troisième samedi de suite pour Bob à Ilukaan et trois samedis qu’il sentait ses yeux gonflés de larmes prêtes à couler. Trois samedis de suite que l’émotion était la même, mais que la puissance variait. Son foyer lui manquait, sa mère, son père, sa vie de moldu, oui. Et il s’en voulait terriblement d’être si triste. Il avait le sentiment de ne pas avoir le droit d’être triste. La chance qu’il avait eu de naître sang-mêlé, de pouvoir intégrer une école de magie en pierres et carreaux, d’arriver dans un monde totalement nouveau, merveilleux, dont il n’aurait osé faire plus qu’en rêver lorsqu’il était enfant. Et malgré cette chance immense, ses premiers cours de sortilège où il se retint de crier de joie en réussissant un Wingardum Leviosa, les cours de métamorphose dont il sortait bouche bée, parfois sous les regards amusés de ses camarades, le fait d’être entouré de sorciers merveilleux et fascinants, le voilà déprimé. Il pensait que si cela se savait, il serait renvoyé manu militari chez lui par la force et n’aurait plus jamais le droit de remettre ses pieds d’ingrats dans le monde des sorciers et ça il le craignait plus que tout.
Alors il se taisait aux personnes qui lui posaient des questions là-dessus, car il ne dupait pas grand monde en réalité, surtout pas les plus anciens. Un enfant tout juste assez esseulé, isolé, qui fait la moue parfois, baisse la tête. C’était particulièrement difficile de garder le secret avec ses compagnons de chambre, seul endroit où il s’autorisait à sangloter le plus silencieusement possible à la nuit tombée. Mais aujourd’hui c’était différent, on était samedi, Ilukaan n’était pas animée comme en semaine et aujourd’hui Bob pouvait se permettre de se laisser un peu aller sur un banc du parc, un peu à l’écart. La tête baissée vers un carnet à dessin aux feuillées gondolées par l’humidité de ses pleurs, il tentait tant bien que mal de faire le portrait d’une statue à demi brisée servant de décoration. Un homme avec un bras en moins, style renaissance, tendant l’autre main vers un chien à ses pieds. Mais peut-être était-ce les reflets du papier, sa main tremblante à cause du froid qui revenait doucement en ce début d’automne, ou bien ces fichues larmes montantes, mais impossible pour lui de faire correctement son travail. Ça ne venait pas, les lignes étaient biscornues, les ombres inexistantes, les perspectives improbables, un dessin de misère.
Bob arracha la feuille du carnet et la froissa avec frustration, jetant la boule de papier au fond de son sac car il n’apercevait aucune poubelle à proximité. Un déchainement de colère modéré s’il en est, mais qui suffit à faire craquer le garçon qui se mit à sangloter aussi silencieusement que possible, mais sans pouvoir s’empêcher de renifler. Emmitouflé dans son gilet grenat à doublure en fausse fourrure, il hésita à s’allonger sur le banc pour s’endormir tant ses émotions l’épuisaient. Il avait hâte d’être à lundi, au moins en semaine il a l’esprit trop occupé pour penser à ce qui lui manquait.
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Sujet: Re: [Terminé] Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie. [PV : Carmin Alizarine] Dim 23 Oct 2022 - 16:16
Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie.L’année venait de commencer, Carmin. Tu avais du mal à te dire que c’était ton avant-dernière rentrée à Ilukaan, que dans deux ans tu n’aurais plus cours entre ses murs, que tu ne verrais plus l’automne colorer la végétation du campus d’une douce teinte orangée, que tu attaquerais ta vraie vie d’adulte avec un emploi à temps plein, dans le monde moldu. Il est vrai que c’était ton choix, de reprendre le bar de tes parents, tu avais toujours grandi avec cet objectif en tête, tu avais même fait des études en restauration et hôtellerie magiques pour ça. Mais c’était quand même dur de te dire que dans deux ans, la magie ne ferait plus partie de ton quotidien, hors de l'intimité de ton foyer, que tu allais devoir mentir tous les jours à tes proches non-sorciers. Puis que tu n’allais plus pouvoir voir tes amis aussi souvent, ça aussi c’était une idée à laquelle tu avais du mal à te faire. Pour toi qui n’aimais pas le changement, quitter cette école allait être une épreuve dure à traverser. Même si tu avais ton appartement à Bloombury maintenant, avec Aaron, Ilukaan était toujours comme une deuxième maison pour toi. Tu regardais les élèves des plus jeunes années avec nostalgie, alors que tu avais l’impression que le temps s’était écoulé en un claquement de doigt pour toi. Enfin, même si tu regrettais aujourd’hui tes premières années à Ilukaan, à l’époque, tu regrettais plutôt de devoir quitter ton foyer pour aller dans cet établissement, loin de chez toi et de tous tes repères. N’était-ce pas le propre de la nature humaine, de ne jamais se satisfaire de ce que l’on a et de toujours regarder vers le passé ?
Toujours est-il qu’actuellement tu étais sur le campus, Carmin, même si tu n’avais pas cours aujourd’hui et donc aucune raison de venir alors que tu avais ton propre appartement. Mais tu avais fini dans la matinée le tome deux de L’épopée de Fergus, le livre de fantasy sorcière dans lequel tu t’étais plongé dernièrement. Et tu savais qu’une jeune sorcière de Cervirald prénommée Lilwenn pourrait tuer pour avoir au plus vite ce livre, que tu avais emprunté avant elle, pour son plus grand malheur. Alors tu étais allé le déposer à la bibliothèque, empruntant le tome trois au passage, et lui laissant un message sur le chat de l’école pour qu’elle puisse vite aller le récupérer et continuer sa lecture. C’était en parlant avec elle, de ce livre, autour d’un thé, que tu t’étais rendu compte que tu ne prêtais plus assez attention aux plus jeunes élèves, depuis que tu étais en alternance. Tu ne connaissais même pas les têtes des premières années de ta maison ! Alors quand sur le chemin du retour, alors que tu comptais rentrer à ton appartement, tu entendis des sanglots étouffés, tu te dis qu’il était peut-être temps de reprendre ton rôle de mentor, pour les nouveaux élèves. Enfin, tu observas quand même un peu le jeune garçon, avant de l’approcher. Tu hésitais. Peut-être qu’il n’avait envie de voir personne et qu’il allait te jeter ? Mais ses pleurs te serraient le cœur, alors tu vins t’asseoir à côté de lui, sur le banc, cherchant des mouchoirs dans ton sac pour sécher ses larmes.
- T-Tiens. Je… E-Est-ce que ça v-va ? … D-Désolé, je… C-C’est sûrement une q-question idiote… T-Tu ne devrais pas rester dehors, t-tu risques d’attraper froid. J-Je… J-Je peux faire quelque chose p-pour toi, peut-être ?
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Sujet: Re: [Terminé] Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie. [PV : Carmin Alizarine] Lun 31 Oct 2022 - 23:08
Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie.
Les yeux de Bob s'attardèrent sur la boule de papier qui gisait près de lui, symbolisant son abandon, sa colère incontrôlée, la honte que ce jeune esprit inspirait à lui-même. Il ne pleuvait même pas et voilà que son carnet ressemblait à celui d'un journaliste à Terre-Neuve en hiver. Il s'essuya les yeux avec sa manche, plaquant ses longs cheveux en arrière, se satisfaisant d'y voir un peu plus clair devant lui. Le garçon regarda alors la statue, cet homme avec son chien, pensa à Calliope qui l'attendait dans sa chambre, probablement indifférente à son absence. « Mais elle m'aide beaucoup quand même » se dit-il, et c'était le cas. Sans Calliope il se sentirait vraiment comme l'être humain le plus seul au monde.
Mais, à sa grande surprise, il ne l'était pas. Lui qui pourtant avait choisi ce jour de la semaine, ce coin de jardin, cette heure de la journée pour éviter d'être vu, il soupira. Il aurait dû y penser que le simple fait qu'il fasse soleil pousserait tout le monde dehors, la prochaine fois il irait sangloter sous la pluie ! Etait-ce une bonne idée ? Etait-ce vraiment une considération valable dans son esprit embrumé par la tristesse ? Quoiqu'il en soit, il avisa le nouvel arrivant qui se révélait être grand, solide et très visiblement adulte. En trois semaines, voilà au moins quelque chose auquel Bob s'était rapidement habitué. Les élèves avaient tous les âges, de onze à vingt-cinq ans, et ils se mélangeaient sans trop de problèmes les uns aux autres. Bien sûr, les tous jeunes comme lui traînaient peu avec les anciens, tout simplement parce que ces deux populations n'ont, bien souvent, pas grand chose à se raconter sur un pied d'égalité. Et pourtant, voilà un des doyens d'Ilukaan s'approchant de lui. Il déglutit, mais le laissa faire en l'observant de ses yeux rouges et gonflés.
L'homme prit place à côté de lui sur le banc, sans feindre le hasard ou la volonté de laisser le garçon faire le premier pas. Non, il était là pour une raison précise, savoir ce qui n'allait pas. Sa voix était douce, mais il bégayait. Situation amusante car, face à lui, il était certain que Bob aurait également des difficultés à ne pas le faire vu les fréquents hoquets que ses sanglots provoquaient. Le jeune homme fouilla dans son sac tout en posant quelques questions au petit rouquin. Sa sollicitude réconforta ce dernier plus qu'il ne l'aurait imaginé. Peut-être qu'inconsciemment il avait attendu qu'on vienne lui demander ce qui ne va pas, comme un enfant en cruel manque de chaleur sociale et d'attention, ce qu'il était bel et bien jusqu'au bout des ongles. Il accepta le mouchoir tendu par son aîné et le passa sous ses yeux.
- Merci beaucoup, tu es très gentil... J'ai un blouson épais, j'attraperai pas froid, t'en fais pas. Il esquissa un sourire amer. Oh je ne sais pas, si je suis triste c'est parce que je suis loin de mes parents, c'est tout, mais ça va passer. Merci de t'inquiéter pour moi comme ça... Tu t'appelles comment ?
Dévisager cet homme lui demandait de lever la tête, et se prendre ainsi la lumière du soleil l'éblouit alors il se secoua un peu avant de retenter l'expérience. Rien n'y faisait, alors il se passa un nouveau coup de mouchoir sous les yeux.
Moi c'est Bob, je suis en première année, mais toi t'as l'air d'être un grand élève.
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Sujet: Re: [Terminé] Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie. [PV : Carmin Alizarine] Mar 10 Jan 2023 - 20:21
Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie.Tu ne te trouvais pas spécialement très gentil, Carmin, tu trouvais que tu avais eu une réaction plutôt normale face à un élève plus jeune en pleurs. Vu sa taille et la période de l'année, tu te doutais de ce qui le chagrinait. La rentrée scolaire à Ilukaan, c'était signe de séparation avec ses parents. On avait passé deux mois de vacances tous les jours avec eux et soudainement, on retournait dans cette école au Canada loin de chez nous. Puis pour les premières années, c'était encore plus dur, vu que c'était la première fois qu'ils passaient une année scolaire loin de leurs parents. Enfin, souvent les élèves rentraient pour les vacances de Noël, mais passer trois mois loin de sa famille, ça pouvait être long. Lors de ta première année toi, tu avais pleuré comme une fontaine jusqu'au mois de décembre. Il fallait dire que de base, tu étais fragile comme gamin, jamais loin des jupons de ta mère. Alors tu l'avais mal vécu, cette première année.
Tu te reconnaissais donc un peu, voire beaucoup, dans ce petit garçon roux aux yeux pleins de larmes, à qui ses parents manquaient. Même s'il te certifiait qu'avec son gros blouson il ne pouvait pas tomber malade, tu lanças par précaution un sortilège pour vous tenir au chaud. C'était ton instinct de maman poule, ça, tu avais un peu du mal à le contrôler des fois. Tu maternais bien trop les gens que tu côtoyais, que ce soit Peter ou même ton fiancé, alors qu'ils étaient tous les deux majeurs et vaccinés. Quoi que, tu n'étais pas sûr pour les vaccins de Peter… Mais là n'était pas le sujet. Retournons à nos moutons, ou plutôt à notre enfant en larmes.
- C-Carmin. C-Carmin Alizarine. E-Et moi aussi, t-tu sais, je… J-J'ai beaucoup pleuré lors de m-mes premières années…
Tu ne savais pas vraiment si c'était la bonne chose à dire, mais tu voulais essayer de te mettre sur un pied d'égalité avec cet enfant, pour qu'il puisse avoir confiance et se confier à toi. C'était plus simple d'être réconforté par quelqu'un en qui on se reconnaissait un peu, non ? Être passé par les mêmes épreuves, ça rapprochait, on s'identifiait mieux.
- O-Oui, je suis un p-peu plus grand q-que toi. J-Je suis en quatorzième année. B-Bientôt, je risque de p-pleurer car Ilukaan va m-me manquer.
Tu dis ça avec un doux sourire, sur le ton de l'humour, pour essayer de sécher un peu ses larmes et de lui changer les idées. Mais au fond de toi, tu savais que c'était vrai. Tu ne venais déjà à l'école qu'une semaine par mois, et tu étais un peu nostalgique de tes premières années ici. Tu avais l'impression que le temps était passé si vite.
- E-Est-ce que tu… Tu as pensé aux moyens de communication m-moldus pour contacter tes p-parents ? E-Enfin, je ne connais p-pas ta famille mais… Ça p-peut être réconfortant de l-les voir en appel vidéo. E-Enfin, c’est mieux q-que les lettres. R-Rien qu’un appel v-vocal, ça permet d-d’entendre leurs voix… T-Tu as un téléphone p-portable ?
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Sujet: Re: [Terminé] Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie. [PV : Carmin Alizarine] Sam 11 Fév 2023 - 18:28
Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie.
Bob dévisagea avec curiosité celui qui s'était assis à côté de lui. Pas trop grand, cheveux roux, visage tout doux, la ressemblance avec lui était frappante et il se souvint d'une photo de son père jeune qui aurait tout à fait pu coller aussi. Ça lui faisait bizarre, on aurait dit un de ces livres ou films fantastiques où le héros revient dans le passé trouver son alter ego jeune et lui prodiguer des conseils. Bob aurait même pu être capable de demander « Je vais bégayer plus tard ? » car, clairement, il lui était impossible de tracer une ligne claire entre ce qui était possible et impossible dans ce nouveau monde aux limites indistinctes. C'était peut-être véritablement lui dans le futur ! Mais sa réflexion s'interrompit net quand le garçon se présenta. Il s'appelait Carmin Alizarine, mais ça pouvait aussi être un pseudonyme pour cacher sa véritable identité. On y était, le cerveau rêveur du petit Bob n'avait plus que cette idée en tête, notamment car elle chassait peu à peu sa tristesse comme un divertissement pascalien de premier ordre.
- Ilukaan va te manquer ? Ça veut dire que tu t'en vas bientôt ? Il sentit un peu de peine comme s'il allait perdre un ami alors qu'ils n'échangeaient que depuis quelques minutes.
Il écouta attentivement les solutions proposées par son lui du futur à sa pauvre peine et elles étaient logiques, oui, mais c'était déjà d'actualité les appels réguliers, y compris vidéo. Et ça ne lui faisait pas tant de bien que ça de voir ses parents si près, mais pourtant si loin, ça ne faisait que lui rappeler qu'il était à des centaines de kilomètres, tout seul. Mais oui, dans l'ensemble c'était mieux de les appeler que de ne pas pouvoir les contacter du tout. Il fouilla dans la large poche de son pantalon pour en sortir son téléphone. Un vieux modèle, un Galaxy S7, limité dans tous les sens pour qu'il ne puisse pas faire plus qu'envoyer ou recevoir des appels, messages et aller un peu sur WitchTube et Youtube Kids.
- J'ai ça pour les appeler, déjà ! Mais merci de t'inquiéter. Je les vois souvent mes parents, oui oui, mais juste ils sont pas... là. Pis y'a pas non plus mes amis moldus que j'ai quitté comme ça et que je pensais continuer de voir avant de... connaître tout ça. Je sais même pas s'ils voudront encore me parler quand je reviendrais pour les vacances.
Bob avait ce problème aussi. Passer du monde des moldus à celui des sorciers c'était perdre toutes les rela tions qu'on s'était échiné à bâtir et qu'on aimait, tous les nés-moldus vous le diront. C'était bel et bien passer d'un monde à l'autre et même avec la meilleure volonté du monde une cassure s'opérait et rendait les conversations avec les moldus plus... ennuyeuses, plus risquées aussi, car il était nécessaire de leur mentir tout du long, un véritable travail d'espion ou d'escroc que Bob ne se sentait pas d'accomplir. Il faisait donc, petit à petit, le deuil d'anciennes amitiés qui n'étaient même pas encore complètement détruites, mais dont il sentait la fin venir au fur et à mesure des conversations avec ses amis qui se faisaient de plus en plus rares, de plus en plus courtes, de plus en plus futiles. Il se sentait seul.
- Tu... Tu étais né-moldu toi ? Moi je suis sang-mêlé, mais ma mère m'a jamais parlé de sorcellerie avant que je doive m'inscrire dans une école, alors c'est comme si j'étais ça.
Bob était curieux. Il savait que les nés-moldus existaient dans cette école, mais ce n'était collé sur le front de tout-un-chacun, heureusement d'ailleurs, donc impossible par avance de détecter ceux qui vivaient possiblement le même désarroi que lui, ce qui serait pourtant très utile à tous, il en était persuadé. Il était à ça de créer un club pour les jeunes nés-moldus et équivalents, mais c'était déjà si difficile de maintenir sa santé mentale en forme et de suivre les cours... En tout cas, il se surprit à ne pas hoqueter, et même à ne plus pleurer. La présence de son lui du futur était rassurante et il était surtout curieux d'en apprendre plus sur lui, sur comment il réussirait, à l'avenir, à s'en sortir dans cette école étrange et terrifiante. S'il avait fait l'effort de retourner dans le passé pour lui donner des conseils et le rassurer, Bob ferait son possible pour lui faciliter la tâche et absorber tout le savoir qu'il pourrait se transmettre à lui-même !
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Sujet: Re: [Terminé] Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie. [PV : Carmin Alizarine] Ven 17 Mar 2023 - 17:18
Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie.- J-Je ne pars pas vraiment b-bientôt… E-Enfin… J-Je… J-J'ai encore deux années scolaires à f-faire ici, avant de r-retourner chez m-moi. L-L'apprentissage se termine à l-la fin de la quinzième année et j-je viens de commencer m-ma quatorzième.
Tu ne savais pas vraiment si parler de cela avec l'enfant était une bonne idée. Tu voulais le consoler, pas le rendre encore plus triste. Et l'annonce du fait que tu allais partir dans deux ans avait l'air de le rendre un peu fébrile. Tu étais sa bouée du moment, face à l'océan de tristesse dans lequel il se noyait. Ça lui passerait sûrement, quand il réussirait à se faire d'autres amis sur le campus, mais pour l'instant, tu étais celui qui essayait de faire surgir le soleil derrière les nuages de pluie qui pesaient sur son cœur. D'ailleurs, ton propre cœur se serra quand il se mit à te parler de ses amis moldus, en te montrant son portable. Tu étais face à un miroir te montrant ton passé, Carmin, c'était impossible autrement. Tu te revoyais pleurer à chaudes larmes, 14 ans plus tôt, quand tu pensais que Léonie ne t'adresserait plus jamais la parole, parce que tu étais parti à Ilukaan au lieu d'aller dans un collège moldu avec elle. Elle n'avait pas compris les choix qui t'avaient poussé à partir, vu qu'elle vivait dans un monde où la magie n'existait pas, et elle avait décidé de te les faire regretter en ne t'adressant plus la parole après ton départ au Canada pendant trois mois. Elle ne pouvait pas savoir pourquoi tu l'abandonnais, tu avais dû lui mentir et tu lui mentais toujours, d'ailleurs. Mais vous aviez réussi à passer au-dessus, avec le temps. Vous vous étiez trop manqués pour qu'elle t'évite lorsque tu étais rentrée en France pour Noël, lors de ta première année.
- I-Il n'y a pas de r-raison qu'ils t'oublient, s-s'ils tiennent vraiment à t-toi. S-Si tu vas les v-voir à chaque vacances e-et que tu prends r-régulièrement des nouvelles avec t-ton téléphone, ils r-resteront tes amis. V-Vos relations vont sûrement évoluer, m-mais tu ne vas p-pas les perdre du jour au lendemain.
Dans ton coeur, la tristesse du gamin et de tes propres souvenirs ranimèrent le feu de ta rage envers cette société magique. Si la grande majorité des sorciers étaient adeptes du "vivons heureux, vivons cachés", c'était tout simplement car ils avaient toujours vécu dans ce monde. Il n'avait pas connu la perte de tout un pan de leur identité en devant quitter celui des moldus. Même si tu avais vécu des choses magnifiques à Ilukaan, Carmin, si on te demandait de choisir entre ces deux mondes, c'est ta magie que tu sacrifierais sans hésitation. Si le secret magique tombait, tu n'aurais plus à te cacher des tiens, plus à leur mentir. Tu ne te sentais pas sorcier, Carmin, tu te sentais plus comme un moldu avec des pouvoirs. Tu savais aussi que dans deux ans, ces belles années emplies de magie seraient derrière toi, vu que tu allais réintégrer totalement le monde moldu. Tu ne seras sorcier que dans l'intimité de ton foyer, avec Aaron à tes côtés. Tu aimerais faire péter le secret magique, Carmin, pour ne plus souffrir du masque que tu devais porter auprès de ceux que tu aimais le plus.
- J-Je suis moldu, o-oui.
C'était assez inhabituel dans le monde des sorciers, que quelqu'un se présente comme moldu. Mais c'était d'eux que tu te sentais le plus proche. De toute façon, tu ne pouvais pas répondre aux questions sur ton ascendance vu que tu ne la connaissais pas. Mais le gamin en face de toi était la preuve vivante que même les sang-mêlés pouvaient souffrir de la séparation entre ces deux mondes. Tu décidas de sortir ton téléphone portable à ton tour, cherchant dans ton dossier photo une image présentable de Léonie et toi. Est-ce que Léonie pouvait être présentable, même ? Toujours à tirer des sales têtes sur les photos, mais tu trouvais que ça la rendait encore plus attachante. Finalement, tu tombas sur un selfie de vous deux, que tu avais pris cet été avant d'aller en soirée avec elle. Tu montras l'écran au plus jeune, avec le sourire.
- C-C'est ma m-meilleure amie, elle est m-moldue et… E-Elle ne sait p-pas, pour m-ma magie. M-Mais regarde, ça ne n-nous empêche pas d-d'être amis. T-Tu n'es pas o-obligé de renoncer à-à ta vie m-moldue juste p-parce que tu as d-des pouvoirs. C-C'est compliqué de garder un p-pied dans les deux m-mondes mais… Ç-Ça se fait.
D'ailleurs, en sortant ton téléphone, tu avais remarqué que l'heure du goûter s'approchait à grand pas. À onze ans, c'était un repas important le goûter, non ? Puis un peu de sucre, ça redonnait toujours le sourire aux enfants.
- J-Je… T-Tu aimerais qu'on f-fasse un gâteau t-tous les deux, p-pour le goûter ?
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Sujet: Re: [Terminé] Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie. [PV : Carmin Alizarine] Sam 25 Mar 2023 - 18:07
Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie.
Ouf, Carmin ne s'en allait pas tout de suite, seulement dans deux ans ! Sans savoir pourquoi, Bob avait vu son cerveau adopter ce réflexe de préservation, hésitant sur la marche à suivre face à une personne qui, si elle voulait bien l'aider à ce moment précis, ne pourrait pas suffisamment rester à ses côtés pour endiguer durablement son sentiment de solitude. Et, évidemment, Bob avait tout sauf envie de renforcer cette horrible boule au ventre, cet étau autour de son cœur, en perdant quelqu'un d'autre dans les mois qui viennent. Après, cette gymnastique mentale était à moitié inconsciente et l'attention du garçon était plutôt fixée sur les conseils que Carmin lui offrait. C'est vrai que s'il pouvait profiter de cette école, de ce monde entier, qui s'ouvrait à lui sans perdre ce à quoi il tenait tout autant dans le monde des moldus... Et puis son aîné y allait preuve à l'appui, dégainant son téléphone pour présenter à Bob sa meilleure amie moldue et dans l'inconscience totale de qui était vraiment Carmin. Une question supplémentaire s'illumina dans son esprit, brûlante, une nouvelle frayeur dont il devait avoir le cœur net immédiatement !
- Oh vous avez l'air bien et elle est très jolie ! Commença-t-il poliment. Mais... toi tu te sens comment à lui cacher tout ça ? Je veux dire, c'est pas un petit secret. On passe toutes les journées et les nuits ici, on a beaucoup de matières... ça devient notre vie. C'est un énorme mensonge, je trouve, qu'on doit faire hein... je dis pas que tu mens exprès ! Oh ça non ! Mais je sais pas si j'y arriverai. Je veux dire... Johann, mon meilleur ami, je lui disais tout et il me disait tout, je pourrais plus être comme ça avec lui.
Il baissa la tête, à nouveau assommé par les prémices d'un deuil qui semblait inévitable, l'évolution d'une relation qu'il ne voulait pas voir changer, un éloignement imposé par sa nouvelle condition. Parce que même si, dans le futur, il pourrait tout à fait évoquer avec son meilleur ami des choses aussi variées et intimes que les peines de cœur, les convictions profondes, son avis sur des sujets importants, sur l'orientation du monde... Aujourd'hui sa vie c'était Ilukaan et le monde des sorciers. Tout ce qu'il faisait de ses journées, tout ce qui occupait ses pensées, l'endroit où il dormait, les gens avec qui il discutait, tout était sorcier. Alors comment garnir les messages adressés à Johann ? Avec quoi les remplir qui soit à la fois vrai et loin de tout ceci ? Jusqu'ici il n'avait pas trouvé de solution et même si ce que Carmin avait accompli avec sa propre amie moldue lui insufflait un peu d'espoir, il lui en faudrait plus pour combattre le flot d'idées noires qui l'envahissait et qui rejetait en bloc le moindre début de solution. Et ce petit plus qui lui remonterait le moral, sans même connaître Bob, le Cervirald sembla le comprendre, faisant s'écarquiller les yeux de son petit camarade dans une expression d'étonnement.
- Tu... Tu veux qu'on fasse un gâteau ? Toi et moi ?
Malgré l'importance du goûter, surtout dans la vie de ce gourmand, l'estomac de Bob était resté silencieux. La faim lui manquait lorsqu'il était aussi triste que ça, et depuis la rentrée c'était souvent le cas. Peut-être même avait-il maigri. Mais la perspective, d'une, de cuisiner quelque chose -une de ses activités préférées- et de deux de partager un moment supplémentaire avec ce garçon qui était venu à son secours lui réchauffa suffisamment le cœur pour ressentir à nouveau ses besoins vitaux s'exprimant.
- J'avoue que... j'ai un peu faim mais... On peut cuisiner quelque part ?!
Voilà autre chose qu'il ignorait, mais l'espoir dans sa voix ne permettait pas qu'on lui réponde que non. Une cuisine à Ilukaan où les élèves pouvaient se rendre ? Y travailler à loisir pour arroser ses camarades de cookies, de milkshakes, de pain perdu, de cinnamons rolls et de bonbons patates ? Le rêve ! Il se dressa sur ses pieds, mu par une énergie nouvelle et presque idiote car nourrie par quelque-chose de terriblement trivial.
- Je te suis ! Et merci beaucoup tu... T'es pas obligé de faire ça pour me remonter le moral, tu sais ?
Il le disait sérieusement, sans un air de chien battu rendant impossible le fait d'approuver cette phrase. Son expression se voulait affirmée, ferme, ne souhaitant pas influencer le choix de Carmin qui, tel le Grand qu'il était, devait avoir mille autres choses à faire que de s'occuper d'un petit pleurnichard. Mais, trahissant son profond espoir de véritablement aller faire cette activité avec son nouvel ami, il commençait à ranger fébrilement ses affaires dans son sac tout en continuant de regarder Carmin, ses yeux gonflés de larmes et son nez rougi par les mouchages successifs.
- Tu... tu aimes quoi comme gâteau ? Acheva-t-il comme s'il avait abandonné toute tentative de le convaincre que tout allait bien et qu'il pouvait être laissé seul, finalement.
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Sujet: Re: [Terminé] Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie. [PV : Carmin Alizarine] Sam 22 Avr 2023 - 12:37
Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie.Le gamin mettait le doigt sur ce que tu ressentais, Carmin, il avait raison de dire que ce mensonge était énorme. Et tu ne comptais pas le lui cacher, c'était quelque chose de lourd à porter, de mentir à tous ses proches moldus. Mais vous étiez nombreux à devoir faire ça, en vous découvrant sorciers, à cause du secret magique mis en place par des gouvernements clairement pas concernés par ce problème. Parce qu'ils étaient rares en réalité, les premiers ministres de la magie né-moldus n'ayant pas coupé les ponts avec leur vie non-magique. D'ailleurs, peu de né-moldus gardaient un pied dans chaque monde, en grandissant, beaucoup finissaient par faire un choix. La pression du mensonge poussait des gamins à renier une partie de leur identité ou de leur vie, et tu trouvais ça intolérable.
- J-Je… P-Pour être franc, c-c'est dur au début, d-de mentir tout le t-temps… C-C'est un péché en p-plus, le mensonge. M-Mais… O-On a pas le choix. E-Et pour moi, g-garder mes proches moldus, ç-ça vaut bien plus q-que le poids des mensonges. C-C'est lourd à p-porter, mais… O-On s'y habitue. P-Puis tu n'as p-pas à mentir sur t-tout, tu peux transformer la v-vérité. U-Un cours de potions p-peut devenir un cours d-de chimie, p-par exemple. P-Puis tu peux quand même parler d-de tes nouvelles r-rencontres, d-de tes profs, d-des gens que tu croises…
C'était comme ça que tu avais fait survivre votre amitié, Carmin. Léonie connaissait ta vie, mais à moitié. Elle savait que tu faisais des études en restauration, orientée mixologie, mais tout ce qui sortait de l'ordinaire, tu le glissais sous le tapis. Elle connaissait Scott, Clémentine, Simeon et bien sûr Aaron, mais elle pensait qu'ils étaient de simples moldus, comme elle. Tu avais deux téléphones portables, un pour les choses moldues et un pour les applications magiques… C'était toute une organisation mais tu y arrivais, avec un peu de rigueur.
- P-Puis même si Léonie reste m-ma meilleure amie, e-elle est ma meilleure a-amie moldue. J-Je lui confie tout c-ce qui n'est p-pas magique. D-Des fois, on a besoin d-d'un regard extérieur, d-d'un regard qui ne connait pas I-Ilukaan et ses élèves. E-Elle me conseillait e-en amour, p-par exemple… E-Et j'ai des meilleurs a-amis sorciers qui me conseillent p-pour les choses plus m-magiques.
Tu répartissais simplement les rôles, finalement. Avec Léonie, tu parlais aussi plus facilement de tes parents, tu avais grâce à elle des nouvelles de leurs états, des choses qu'ils voulaient te cacher. Il est vrai que ta famille était atypique, tes parents se faisaient vieux et tu n'étais pas là pour prendre soin d'eux. Plusieurs fois, tu avais pensé à tout abandonner en cours d'année car tu les sentais fatigués. Ton père avait eu 70 ans cette année, il était grand temps que tu reprennes sa place dans l'entreprise familiale. Léonie était plus franche avec toi, tu n'étais pas son fils, elle ne voulait pas te protéger des difficultés liées à la vieillesse.
- B-Bien sûr que je v-veux qu'on fasse un g-gâteau ensemble. Ç-Ça rend toujours le sourire, un g-gâteau. P-Puis je t'avoue q-que je suis un petit g-gourmand, m-moi aussi. O-On peut cuisiner dans l-la salle du club cuisine, t-tant qu'on ne met p-pas le bazar et q-qu'on ne pille pas t-tous leurs ingrédients. A-Après, vu que je suis en cursus d-de restauration, j-j'ai aussi le droit d'aller dans l-les cuisines de l'école, s-si je dis que je m-m'entraîne pour mes cours…
Mais bon, vu que tu avais un appartement maintenant, tu t'exerçais plutôt à la maison, dans ta propre cuisine. Tu en faisais profiter Aaron comme ça, même un peu trop vu le poids qu'il avait pris à cause de tes bons petits plats. Pas que ça te gêne, mais lui il avait un peu de mal à accepter que ses tablettes de chocolat se recouvrent d'une couche de gras. En tout cas, l'idée de passer du temps en cuisine avait l'air de donner un coup de boost à l'enfant. Ça te faisait plaisir de voir son regard se rallumer juste à l'idée d'un bon goûter.
- N-Ne t'inquiètes pas, j-je sais que je n-ne suis pas obligé. M-Mais ça me fait plaisir, d-de manger des g-gâteaux. E-Et mon fiancé râle un p-peu car j'en cuisine t-trop à la maison, s-selon lui. À-À ce qu'il paraît, c-ce n'est pas bon p-pour sa ligne.
Tu dis ça au gamin sur le ton de la confidence, un petit sourire amusé aux lèvres. Aaron grognait quand il se regardait dans la glace, mais jamais quand tu lui servais une bonne part de gâteau au chocolat, en réalité. Et ses lunch box que tu lui préparais tous les jours pour son alternance au ministère revenaient toujours vides, donc bon… Ce n'était pas de ta faute s'il était un petit gourmand lui aussi.
- J-J'aime beaucoup les t-tartes aux pommes. E-Enfin, tous les g-gâteaux ou desserts à la pomme sont mes p-préférés. M-Mais si tu n'aimes pas t-trop cela, on peut c-cuisiner autre chose. J-J'aimerais juste n-ne pas faire de pâtisserie au chocolat. J-J'en mange déjà b-beaucoup. E-Et toi, qu'est-ce q-que tu aimes ?
Tu tendis la main au petit rouquin, pour le guider jusqu'à la salle du club cuisine. Ils ne devraient pas être là, à cette heure-ci. Tu viendrais rapporter demain les aliments que tu allais utiliser pour ta recette d'aujourd'hui. De toute façon, Francis te connaissait et il savait que tu laisserais ta cuisine nickel, avec tout bien rangé à sa place. La première chose que tu fis en arrivant dans la salle du club, c'est de te laver les mains et de vérifier que Bob en fasse de même. Par précaution et surtout par habitude, tu relavas aussi tous les ustensiles que tu allais utiliser, avant de sortir les ingrédients des placards. Vivre avec les TOC d'Aaron, ça laissait un peu des traces même quand tu ne cuisinais pas pour lui.
- T-Tu cuisinais souvent, a-avant de venir à l'école ? S-Si tu aimes vraiment c-cela, tu peux p-peut-être t'inscrire au club cuisine p-pour rencontrer plein d-de monde et te faire d-des amis. J-Je connais bien F-Francis, c-c'est le garçon qui gère c-ce club. O-On est français t-tout les deux, ça rapproche un p-peu. I-Il fait souvent l'andouille, m-mais il est gentil d-derrière ses airs de d-diva. E-Enfin, il y a p-peut-être d'autres activités q-que tu aimerais faire, t-tu devrais te renseigner sur t-tous les clubs d'Ilukaan, on p-propose vraiment beaucoup d-de choses.
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Sujet: Re: [Terminé] Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie. [PV : Carmin Alizarine] Mar 25 Avr 2023 - 22:37
Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie.
C'était peu dire que cette discussion chauffait beaucoup le cerveau de notre pauvre petit Bob, accablé de tristesse. Mais, avec toute la bonne volonté du monde, il faisait son possible pour absorber chaque conseil de son alter-ego du futur, s'imaginant plus tard, quand il sera devenu « Carmin », avec ses amis moldus à devoir jouer le même rôle que lui. Ça s'annonçait difficile, à tout moment un mot de trop pouvait lui échapper, grillant sa véritable identité de sorcier, le condamnant à Dieu seul sait quoi comme punition par le monde magique ainsi trahi par l'un des siens. Bien sûr qu'il se faisait un peu trop de films, mais il était totalement ignare de ce monde, de la majorité de ses règles et de ce qui était sanctionné ou non, avec quelle sévérité. Lui avait grandi avec une imagerie de la sorcellerie certes enthousiasmante et épique, mais l'épique signifiait aussi souvent le violent, le dangereux. Ça lui donnait encore plus envie de se laisser moisir, tétanique, sous une table en espérant se faire oublier.
Mais « Carmin » ne lésinait pas sur les exemples et Bob attrapa un crayon de couleur rouge vif pour gratter un peu de son papier à dessin avec les mises en situation évoquées, de son écriture rendue encore plus maladroite par son corps encore secoué de soubresauts chagrinés. Après tout, ce n'était pas n'importe qui qui lui prodiguait ces conseils, c'était littéralement Lui, dans le futur, et ça il en était persuadé. D'ailleurs, il nota particulièrement le nom de Léonie qu'il n'avait pas encore rencontré, mais si elle était destinée à devenir sa meilleure amie c'était bien de le savoir à l'avance.
- Merci Carmin, j'ai tout noté ! Dit-il en exposant une feuille blanche martyrisée par ses coups de crayon hasardeux. C'était difficile de se dire qu'il dessinait aussi bien avec une telle écriture de cochon. Je suis vraiment content que tu arrives à garder ta meilleure amie malgré tout ça... J'espère fort que j'y arriverai aussi. Je sais pas pourquoi je suis si triste parce que... j'ai des amis, mais c'est pas non plus des gens avec qui je suis super super proche depuis longtemps. C'est juste l'idée de perdre des gens d'un coup ça... ça me rend triste un peu.
Même s'il forçait son visage à ne plus grimacer à cause de cette tristesse qui avait gonflé ses yeux verts et humidifié son philtrum. Il voulait paraître un peu plus brave, maintenant qu'il n'était plus seul dans ce parc et, surtout, montrer à son Lui du futur que ses longues minutes de paroles réconfortantes, qui devaient être encore plus pénibles à dérouler vu son bégaiement, avaient portées leur fruit. D'ailleurs, d'où venait ce bégaiement ? Comment allait-il l'obtenir ? Evidemment, il ne pouvait Se poser la question, « Carmin » étant sans doute sous couverture. Mais le doute n'était plus permis tandis que les questionnements de Bob prenaient petit à petit, et pour son plus grand bonheur, la place de sa tristesse. « Carmin » aimait même la cuisine, la pâtisserie ! Il était en cursus de restauration ! Alors c'est donc ça que Bob ferait plus tard ? Quelque part, c'était logique vu son amour de la bonne nourriture et de la convivialité offerte par un repas cuisiné maison.
Et, en réalité, à partir de cet instant Bob buvait encore plus les paroles de « Carmin ». Certes, ses conseils pour gérer l'éloignement des proches et de son monde moldu d'origine lui seraient utiles, mais tout ce qu'il pourrait grappiller comme information pour son futur aussi. Il apprit donc qu'il irait, plus tard, en cursus de restauration, qu'il se lierait d'amitié avec les gens du club de cuisine et qu'il aurait un... un fiancé ! « Carmin » parlait d'un fiancé ! Le cerveau de Bob cogita sur cette idée plus que sur les autres, naviguant en complète terre inconnue sur ce sujet. Il faudrait qu'il Se questionne pour en savoir plus. Mais, pour le moment, son alter-ego lui proposait la meilleure activité possible. Bob sauta sur ses pieds pour communiquer son enthousiasme sincère.
- Ça doit être super d'aller dans les cuisines de l'école, ça doit être si grand ! Tu dois te sentir privilégié, même le club de cuisine ne peut pas y aller, que tu dis !
Le duo s'en alla ensuite en direction des fameuses cuisines, Bob ayant vu son chagrin réduire significativement par cette étrange apparition de son alter-ego du futur. Tant de questions lui vinrent, mais il ne voulait pas importuner celui qui, même sous couverture, était venu l'aider. Il ne dévoilerait son secret à personne, ce devait être interdit d'aller se voir soi-même en voyageant dans le temps. A l'occasion il demanderait plus de précisions à un professeur ou au bibliothécaire. Il fit de son mieux pour garder un pied dans la discussion cependant, écoutant avec attention les desserts que Carmin préférait, s'étonnant que ses goûts aient évolués car, à cet instant précis de sa onzième année, Bob ne jurait que par le caramel et le chocolat, mais Carmin évoqua rapidement en consommer beaucoup, ce qui le rassura. Il n'était pas réticent de voir ses goûts changer en vieillissant, mais le chocolat quand même...
- Oh, ton fiancé en a de la chance, même s'il fait comme s'il aimait pas, je suis sûr qu'il adore avoir plein de gâteaux ! Et t'inquiète ! J'aime beaucoup le chocolat, mais n'importe quelle pâtisserie m'ira aussi ! C'est bientôt l'automne, on peut peut-être faire pomme et poire, pour varier un peu ! Enfin, si tu veux...
Lui n'appréciait pas plus que ça la poire, mais n'avait aucune idée de ses goûts futurs alors il préférait proposer comme s'il s'adressait à un véritable inconnu. Il emboîta le pas de son alter-ego, main dans la main, ses affaires sous le bras, traversant le joli parc et s'engouffrant dans des couloirs qu'il n'avait encore jamais arpenté, une sensation d'aventure mêlée à des restes de chagrin lui faisaient un cocktail étrange dans la cervelle. Mais il se raccrocha à « Carmin », à cette main tendue à lui-même et qu'il ne souhaitait surtout pas décevoir.
Les cuisines étaient tout simplement immenses, surtout à la hauteur de Bob. C'était presque intimidant, comme les coulisses d'un manège d'une station balnéaire abandonnée à l'hiver, mais tout était brillant, lustré, et ce qui ne l'était pas voyait des ustensiles de nettoyage frotter avec vigueur toutes les surfaces, flottant dans les airs grâce à des sortilèges. Un peu intimidé, Bob les observait tout en suivant « Carmin », craignant peut-être d'énerver une brosse en touchant une surface fraîchement nettoyée. Mais rien ne se passa et il tenta au maximum de les ignorer tandis qu'il aidait le Grand à nettoyer les ustensiles après s'être lavé les mains. Il n'était pas efficace pour un sou, n'ayant pas l'habitude de tout laver comme ça avant de cuisiner, mais il faisait de son mieux. « Carmin reprit la discussion », proposant à Bob de rejoindre le club de cuisine, une idée qui lui parut presque évidente et particulièrement amusante. Effectivement, il pourrait y trouver d'autres gens comme lui et... son autre lui, amoureux de la bonne cuisine et il pourrait apprendre un tas de recettes pour épater ses parents une fois en vacances ! Il tiqua aussi sur le fait que « Carmin » se présente comme français, certainement une nécessité de sa couverture, ça aussi. Bob connaissait quelques rudiments de français, mais guère plus. Cela voudrait dire que, plus tard, il aurait assez de compétences là-dedans pour se prétendre français ? Ce serait génial.
- Maintenant que tu le dis je pense m'inscrire, oui, si tu me dis que les gens y sont gentils ! Je m'attendais pas à un club de cuisine dans cette école, ce sera génial... Il laissa son imagination vagabonder un peu. Je n'ai pas trop regardé les autres clubs, j'ai tellement de devoirs et de choses à rattraper pour tout bien comprendre, j'ai pas encore eu le temps.
Il y avait aussi ça, comme source de tourments : un surmenage naissant, timide, mais présent. Quand on a tout un monde à « rattraper », ça demande du travail et même si le cursus était pensé pour que tout le monde, même les né-moldus, puissent suivre la cadence, force est de constater qu'il y avait quand même un peu plus de travail pour eux afin de pleinement s'intégrer.
- Donc ça te va, tarte pomme-poire ? On pourrait y mettre du sirop d'érable ! Tout est meilleur avec du sirop d'érable !
Il s'emballait déjà, furetant dans la cuisine à la recherche d'ingrédients, mais il faudrait ouvrir les placards et les frigos et ça il ne se sentait pas de le faire sans la supervision de « Carmin ».
- Tu es au club de cuisine, toi ? Quitte à suivre les pas de son alter-ego, autant lui demander la marche à suivre. Ou y'a un autre club qui t'intéressait encore plus ? Demanda-t-il en continuant d'explorer les lieux.
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Sujet: Re: [Terminé] Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie. [PV : Carmin Alizarine] Mar 22 Aoû 2023 - 21:56
Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie.Tu fus un peu surpris quand l'enfant te mit sous le nez une feuille pleine de gribouillages que tu n'arrivais pas à déchiffrer. Ce n'est même pas sa mauvaise écriture, qui te surprit, mais plutôt le fait qu'il ait pensé utile de noter tous tes conseils, comme si ce que tu lui disais était assez important pour cela. Vous n'étiez pas en cours, c'était juste une discussion entre deux élèves, que la magie avait privé de leur entourage moldu. Mais tu avais l'impression que le système scolaire était encore ancré dans la manière que le plus jeune avait de voir le monde. Tu lui donnais des conseils en tant qu'aîné et il devait tout retenir, tu sentais que le petit voyait le monde sous cet angle là. Alors que pour toi, c'était beaucoup plus instructif d'avoir une relation horizontale, plutôt que verticale. Vous échangiez, et tu apprenais de lui autant qu'il apprenait de toi. Même les enfants avaient des choses à apprendre aux adultes. Déjà, car tout le monde n'était pas bon dans les mêmes domaines, alors il pouvait t'aider dans ce que tu ne maîtrisais pas, mais surtout car parler d'égal à égal avec un enfant, cela permettait de ne pas oublier ce que c'était qu'être un enfant dans un monde fait et contrôlé par des adultes.
- J-J'espère de t-tout cœur q-que tu y arriveras a-aussi. T-Tu sais… On p-peut voir la v-vie comme un c-chemin. C-Chacun choisit celui q-qu'il veut suivre. D-Des fois, les chemins s-se séparent et on p-perd de vue d-des gens. M-Mais nos chemins c-croisent aussi celui d-d'autres personnes, ce q-qui nous fait faire d-des rencontres. I-Il arrive même q-que certains chemins se c-croisent et se p-perdent de vue p-plusieurs fois. C-C'est ta magie q-qui t'a éloigné d-du chemin d-de certains d-de tes amis, m-mais elle va t-t'en faire rencontrer d-d'autres. P-Puis tu aurais p-pu perdre de vue t-tes amis actuels p-pour plein d-d'autres raisons aussi. Un d-déménagement, un changement d-d'école ou d-de classe, une d-dispute… I-Il faut accepter q-que les relations se t-tissent et se d-défont au fil d-du temps, m-même si c'est d-dur au d-début.
En tout cas, le voir aussi enthousiaste pour aller pâtisser te mit du baume au coeur, Carmin. Tu savais que la cuisine était le remède à tous les maux, mais tu ne pensais pas à ce point. Tu avais l'impression de supprimer la tristesse de son visage en une proposition. Et tu espérais que ce moment lui ferait oublier le blues du changement de vie. Parce que pour beaucoup, Ilukaan était une simple école, mais à tes yeux c'était un vrai tournant dans la vie de nombreux enfants ayant grandi uniquement dans le monde moldu.
- Oh, n-ne t'en fais p-pas. J-Je sais qu'il aime m-mes pâtisseries m-même s'il râle c-car il n'en laisse j-jamais une miette. D-Derrière ses a-airs sérieux et un p-peu bougon, A-Aaron est vraiment un p-petit gourmand.
Parler de lui te faisait tout de suite sourire jusqu'aux oreilles, te donnant un air un peu niais, Carmin. Mais c'était cela l'amour, non ? Aimer l'autre, ses qualités et ses défauts, en toute circonstance. Puis tu aimais voir Aaron manger ce que tu lui préparais, même s'il râlait. Il te faisait confiance pour l'un des besoins essentiels de sa vie, la nourriture. On pouvait presque dire qu'il devenait dépendant de toi car on pouvait compter sur les doigts d'une main les repas qu'il avait dû se cuisiner lui-même depuis que vous étiez ensemble. Et tu aimais cela, Carmin, être indispensable pour ton fiancé. Enfin, tu hochas la tête pour montrer à l'enfant que pâtisser en ayant comme ingrédient principal de la pomme ou de la poire t'allait très bien. Tout en continuant votre chemin vers les cuisines du club. Tu semblais presque être le maître en ces lieux, vu comme tu t'y baladais avec aisance, lançant presque les yeux fermés quelques sorts de nettoyage avant de commencer votre activité. Tu en oublias presque que pour le plus jeune, c'était une découverte de pénétrer en ce lieu.
- I-Il faut rejoindre le c-club qui correspond l-le mieux à t-tes passions. T-Tu peux même en rejoindre p-plusieurs si le cœur t-t'en dit. L-L'avantage du club c-cuisine d'Ilukaan, c-c'est que tu peux apprendre d-des recettes du monde entier en t-t'y inscrivant, v-vu que les membres de ce c-club partagent s-souvent des recettes de chez eux.
Il est vrai qu'aller à l'école à Ilukaan était une chance de ce point de vue là. Le côté international de l'établissement permettait une ouverture au monde que peu d'autres écoles de sorcellerie avait. Nourriture, mode, manière de voir la magie, conception du monde… Tous avaient des avis et des connaissances différents là-dessus, tu trouvais cela vraiment enrichissant.
- A-Après, t-tu as le t-temps pour t-t'inscrire et c-choisir le club q-qui te p-plaît le p-plus. I-Il faut d'abord q-que tu t-te concentres sur t-tes cours, s'ils t-te posent soucis. M-Mais les c-clubs sont aussi d-de bonnes solutions p-pour rencontrer d-des amis et d-des élèves p-plus grands qui peuvent t-t'aider avec tes leçons. S-Sinon, tu p-peux aussi te tourner v-vers les membres du c-conseil ou les p-professeurs. T-Tout le monde est l-là pour que ta scolarité i-ici se passe l-le mieux possible. P-Puis tu as peut-être d-dans ta classe d-des élèves sang-purs ou sang-mêlés q-qui sont moins p-perdus que toi, n-n'hésite pas à aller les v-voir aussi.
Cela faisait peut-être beaucoup d'informations d'un coup, pour l'enfant. Puis s'il était timide comme toi lors de tes premières années d'études à Ilukaan, Carmin, lui conseiller d'aller parler aux autres n'était peut-être pas la solution la plus adaptée à sa situation. Tu hochas de nouveau la tête quand il te proposa la tarte fruitée avec du sirop d'érable. Pour aimer autant ce produit, le gamin devait sûrement être canadien. Cela lui faisait une difficulté de moins s'il parlait déjà anglais avant d'arriver ici. Tu le laissas papillonner partout pour trouver les ingrédients, un peu amusé par son énergie.
- N-Non, vu q-que je fais d-de la cuisine mon métier, j-je voulais un club p-pour profiter d-de mes passions. J-J'étais au club d-de musique, a-avant d'entrer en alternance. M-Mais je n'ai presque p-plus de temps pour jouer d-de la basse m-maintenant. S-Sinon, je f-fais partie d'un c-club de débats.
Mais tu pensais qu'à 11 ans, l'enfant était clairement trop jeune pour rejoindre les chevaliers de Walpurgis. Comment pourrait-il participer à des débats sur la magie et la politique du monde magique alors qu'il venait à peine de découvrir tout cela ? Il lui fallait le temps d'explorer par lui-même et de se forger ses propres opinions.
- P-Peux-tu p-peser les ingrédients solides p-pour la pâte et l-les mettre dans un s-saladier ? J-Je m'occupe de préparer les fruits.
Autant ne pas donner un couteau à un si jeune homme, ça pourrait être dangereux. Même si tu étais doué en sort de soin, à cause de ta maladie, tu ne voulais pas qu'une maladresse transforme ce beau moment en mauvais souvenir.
- E-Et… T-Tu aimerais que j-je t'aide, p-pour tes cours ? J-Je ne suis p-pas professeur, m-mais c'est sûrement m-mieux que rien.
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Sujet: Re: [Terminé] Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie. [PV : Carmin Alizarine] Dim 27 Aoû 2023 - 13:03
Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie.
Alors définitivement dans les cuisines, Bob pouvait encore une fois profiter du savoir de sa version plus âgée qui venait lui porter secours. Il était tout simplement impressionnant à regarder faire, faisant s'ouvrir les placards, arrangeant les ingrédients sur le plan de travail, nettoyant quelques surfaces grâce à un chiffon qu'il n'avait aucune nécessité de manœuvrer lui-même, tout obéissait à sa baguette, comme un chef d'orchestre dirigeant ses musiciens. C'était aussi ahurissant que joli et Bob s'enthousiasmait déjà de pouvoir accomplir autant de choses à l'avenir. Il se voyait maître d'une vaste maison où tout obéissait à sa volonté sans qu'il n'ait besoin de faire quoique ce soit. Non pas qu'il rechignait à aider à la maison lorsque l'occasion se présentait ou que c'était exigé, mais ça semblait tout de même plus simple ainsi ! Mais sûrement que sa maman ne souhaiterait pas qu'il déploie cette magie en présence de son papa, qui lui en était incapable. Depuis sa naissance, le garçon n'avait jamais vu sa mère user de ces sortilèges pour s'occuper plus vite des corvées, ou alors elle le faisait dans le plus grand secret de la maisonnée.
- Des recettes du monde entier ?! C'est vrai que j'ai croisé des élèves qui viennent de partout ! Des endroits dont j'avais jamais entendu parler ! Par exemple un de mes camarades de classe il vient de Bel... Belgique ! Tu sais où c'est ? Il m'a dit que c'était en Europe, mais c'est grand quand même !
Oui, Bob était un jeune garçon... canadien. La géographie était l'un des nombreux domaines où il avait un sacré retard, mais, sous-produit de ce que précisait « Carmin », côtoyer une population aussi internationale l'aiderait sûrement à pouvoir placer les pays du monde sur une carte. Pour en revenir au club, en vérité il hésitait à s'inscrire, notamment via ce que son alter-ego précisait avec justesse : il fallait d'abord qu'il se concentre sur ses cours, ce qui lui prenait déjà un temps faramineux et une énergie mentale qui le laissait épuisé à chaque fin de journée. La cuisine, ce ne serait sûrement pas pour tout de suite, ce qui le rendait un peu chagrin, en vérité. Mais il fallait qu'il apprenne la patience aussi !
- Il y a beaucoup de gens pour m'aider dis donc ! Mais bon, il faut aussi que ça vienne de moi. Ils ne tiendront pas ma plume aux contrôles ! T'as raison, je vais attendre d'être un peu plus à l'aise avec les leçons avant de rejoindre un club, même si j'aimerai beaucoup faire des petits plats dès la semaine prochaine !
Et l'enthousiasme se lisait dans l'attitude du garçon qui trépignait sur place en regardant « Carmin » disposer tous les ustensiles et les ingrédients qu'ils allaient utiliser. Au final, la cuisine sorcière employait, de ce qu'il avait pu voir, des aliments tout à fait similaires à ceux du monde des moldus, mais peut-être que certaines surprises l'attendaient encore de ce côté ! Un de ses camarades lui avait confié que, le Premier Avril, on donnait à manger une sorte de soupe qui pouvait te mordre la langue si tu ne mâchais pas assez vite !
Mais au lieu de se laisser aller à imaginer les créations culinaires sorcières les plus farfelues, Bob préféra recentrer son attention sur « Carmin » qui lui avoua ne plus avoir le temps pour s'adonner à sa première passion, la musique, ce qui étonna Bob -pas plus féru que ça du medium et ne jouant d'aucun instrument à l'heure actuelle- autant que ça le peinait pour son alter-ego. Ne plus avoir le temps de s'adonner à ses passions le terrifiait quelque peu. Par contre, il ressortait encore plus confiant dans sa théorie de son lui du futur, vu que Carmin évoquait le fait de travailler dans la gastronomie, ce que Bob se voyait totalement faire plus tard !
- C'est dommage que tu ne puisses plus faire de musique... J'espère qu'un jour tu auras le temps de t'y remettre ! Et tu dis que tu veux devenir cuisinier ou quelque chose comme ça ? Hm... intéressant ! Répondit-t-il de manière énigmatique, essayant petit à petit de faire avouer à « Carmin » sa véritable identité, au moins à demi-mot quoi !
Le garçon hocha ensuite la tête et exécuta la demande de « Carmin » en attrapant un bol pour y déposer la bonne quantité de farine, y casser quelques œufs, rajouter la levure, du sucre et finir par une pincée de sel.
- Voilà c'est fait ! Lança le pâtissier en herbe avec un air de victoire.
Et, en vérité, il aurait préféré qu'ils continuent à parler cuisine. Les enfants n'étaient pas les plus passionnés pour parler scolarité, même lui, au bout d'un moment.
- T'inquiète pas ! Avec tous les conseils que tu m'as donné et tous les gens que je peux aller voir pour m'aider, je t'embêterai pas ! Et puis moi je préfère qu'on parle de ce qu'on aime bien ! J'aime beaucoup apprendre, tout ça, mais quand même parler de pâtisserie avec toi j'aime beaucoup plus !
Et il le regardait avec autant de bienveillance que de joie alors qu'il s'était saisit d'un petit fouet pour commencer à mélanger les ingrédients secs de la préparation pour démarrer le fond de tarte.
- On fait un fond de tarte en mode génoise, hein ? Je sais pas encore faire de la pâte feuilletée, c'est trop dur !
Qu'il connaisse déjà la différence entre les différents types de pâte était déjà encourageant à son âge. Bob était sacrément passionné par la nourriture et c'était véritablement le sujet où il pouvait en apprendre beaucoup sans se lasser ni se fatiguer, puisqu'il expérimentait en même temps, ce qui était sa manière privilégiée pour retenir. Même raison pour laquelle, en vérité, il était plutôt à l(aise avec les sortilèges, puisqu'ils requéraient de la pratique, bien plus que les potions, par exemple, qui nécessitaient une bonne maîtrise technique avant de se lancer sous peine de causer de terribles accidents.
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Sujet: Re: [Terminé] Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie. [PV : Carmin Alizarine] Jeu 11 Avr 2024 - 13:54
Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie.Voir cet enfant s’émerveiller de tout fit naître une douce nostalgie dans ton cœur. Toi aussi, à son âge, tu trouvais la magie aussi impressionnante. Maintenant, elle était devenue banale à tes yeux, tu l’utilisais au quotidien et tu devais la cacher devant les personnes de ton entourage qui ne connaissaient pas son existence. Elle n’était plus source d’enchantement pour toi, elle était juste une capacité que tu avais, qui te facilitait parfois la vie mais qui faisait surtout peser sur tes épaules le lourd poids du secret et des mensonges. Tu ne pus retenir un léger rire, par contre, quand l’enfant te parla de la Belgique. C’était bien un enfant du continent américain que tu avais devant toi, pour faire des réflexions pareilles. Ça avait presque l’air d’un pays exotique, dans sa bouche.
- O-Oui, du m-monde entier. A-Aaron m’a appris à c-cuisiner des p-plats coréens p-par exemple. E-Et oui, je c-connais la Belgique. C-C’est un pays f-francophone et f-frontalier à la France.
Est-ce qu’on savait à onze ans ce qu’était un pays frontalier, Carmin ? Tu n’en avais aucune idée et tu ne t’étais même pas posé la question, en réalité. La Belgique, même si tu n’y avais jamais mis les pieds, était un pays dans lequel tu étais sûr de ne pas trop être dépaysé, tant que tu restais en Wallonie. Enfin, tu n’allais pas expliquer au petit canadien qu’il y avait une partie du pays francophone et une autre néerlandophone, tu avais peur de l’achever avec cette information. En tout cas, l’enfant avait l’air d’avoir une bonne mentalité, selon tes propres principes, Carmin. Il te semblait travailleur et aussi raisonnable que pouvait l’être un gamin de onze ans. Tu étais sûr qu’une fois un peu plus à l’aise avec la magie, sa scolarité se passerait sans encombres. Il avait le brin de curiosité nécessaire pour s’intéresser à la magie et toutes les nouveautés qu’elle apportait, en plus. Ce serait du gâteau pour lui de s’acclimater, une fois qu’il aurait réussi à surmonter la séparation avec ses parents. Toi aussi tu avais trouvé cela cruel à tes onze ans, qu’on t’éloigne si brutalement de ta famille. Mais tu n’aurais jamais pu apprendre correctement la magie sans cela.
- N-N’oublie pas d-de t’amuser un p-peu quand même. C-C’est bien q-que les cours restent t-ta priorité, m-mais il ne faut p-pas se dégoûter d-de l’école non p-plus. Et je n-ne suis pas v-vraiment sûr d-de pouvoir me r-remettre à la musique un j-jour, mais… C-Ce n’est pas si g-grave, tu s-sais. En g-grandissant, les g-goûts changent p-parfois et les p-priorités aussi. Q-Quand je travaillerai, j’aurai s-sûrement encore moins d-de temps. A-Alors je préfère me c-concentrer sur le d-dessin, la cuisine, m-ma foi, mon fiancé et m-mes amis. Ç-Ça me fait d-déjà beaucoup d-de choses auxquelles me c-consacrer, non ?
Tu ne relevas pas son “intéressant” énigmatique. Bob restait un enfant, on n'était pas toujours logique à cet âge. Puis tu étais surtout concentré sur tes pommes actuellement. La rapidité avec laquelle tu les coupais et les épluchais montrait bien ton expérience dans ce domaine. À vrai dire, tu en avais même coupé certaines en cube pour en faire une compote à mettre sur le fond de tarte. Ces morceaux étaient déjà dans une casserole avec un peu de sucre, prêts à aller sur le feu.
- D-Déjà ? Waouh, j-j’ai un vrai p-petit chef en c-cuisine avec moi.
Le sourire sur ton visage était doux, Carmin. Tu te demandais si plus tard, une fois que tu aurais quitté Ilukaan, il y aurait d’autres enfants avec qui tu pourrais cuisiner des gâteaux comme cela. Tu aimais pâtisser, mais tu te rendais compte que tu aimais presque tout autant transmettre ton savoir à la jeune génération. Comme ta mère t’avait appris ses recettes de sa propre mère, tu aimerais toi aussi les montrer aux jeunes générations pour que ce savoir ne se perde pas. Ce serait encore mieux si un jour tu pouvais les apprendre à tes propres enfants, mais… Cela te semblait être un rêve impossible. Entre ton homosexualité et le non-désir d’enfant d’Aaron, cela serait complexe. Tu rêvais pourtant depuis tout petit de former une famille à ton tour, même si tu avais refoulé ce désir tout au fond de ton cœur pour essayer de ne pas y prêter trop attention. Mais maintenant qu’Aaron et toi étaient fiancés, que vous parliez mariage, un autre rêve que tu t’étais interdit plus jeune, ton désir d’être parent revenait parfois.
- T-Tu ne m’embêtes pas, B-Bob, que ce soit p-pour parler cours ou p-passions. C-C’est vrai q-que je suis souvent occupé m-mais… O-On a tous b-besoin d’un vent d-de fraîcheur dans sa v-vie, des fois. Ç-Ça change les idées, d-de passer du t-temps avec plus jeune q-que nous. O-On voit le monde s-sous un autre angle.
Échanger avec Bob te faisait prendre conscience qu’Ilukaan existait avant toi et existerait encore après toi, Carmin. La vie continuait son petit bonhomme de chemin, des nouveaux élèves arrivaient et les anciens partaient. Ces murs abritaient les souvenirs de plusieurs générations d’adolescents et tu espérais que ça continue encore longtemps comme cela. Qu’Ilukaan soit pour eux une source de bons souvenirs comme l’école l’avait été pour toi. Plus tard, quand ton visage afficherait plus de rides que tu pourrais en compter, tu espérais qu’Aaron et toi évoqueriez encore ensemble les bons moments de votre passé au Canada. Votre rencontre, vos bêtises avec vos amis, vos premiers baisers, vos premières disputes, vos premières cuites… Est-ce que vous parleriez en souriant, avec du recul, des disputes entre Scott et Simeon avant qu’ils ne se mettent ensemble ? Et de celles de Clémentine et Lavinia ? Est-ce que tes amis se moqueront encore plus tard du temps qu’Aaron et toi avez mis avant de vous rendre compte que vous vous aimiez plus que des amis normaux ? Est-ce que vous trouveriez ridicules plus tard les petits carreaux qu’Aaron et toi dessiniez au blanco sur vos baskets noires pendant votre quatrième année ? Toutes ces pensées te laissaient un arrière-goût doux-amer dans la bouche. Cette école avait été ta maison, et le jour où tu lui dirais définitivement au revoir arrivait à grand pas. Tu avais presque envie de dire à Bob de profiter, que le temps à Ilukaan passait vite, mais tu savais qu’il était encore trop jeune pour comprendre cela. Tu remuas d’un coup de baguette tes pommes qui compotaient tranquillement, alors que tu finissais de couper le reste des fruits en jolies tranches fines.
- J-Je pensais faire une p-pâte brisée pour le fond, m-mais une génoise c-c’est parfait aussi si t-tu maîtrises mieux ce t-type de gâteau. L-Le principal c’est q-que ça soit b-bon.
Ce ne serait pas exactement la même recette que celle de ta mère, mais tu étais sûr que la tarte serait tout aussi délicieuse. C’était ça de cuisiner à plusieurs, il fallait enrichir la recette de ce que tout le monde avait à lui apporter. C’était comme cela qu’on finissait par améliorer des plats. Il y avait des ratés, parfois, mais si on suit la recette au mot près à chaque fois, jamais on ne pourra trouver de nouvelles variantes encore plus délicieuses. Tu finis de découper tes pommes, lançant un sort pour qu’elles ne s’oxydent pas, avant de venir aider le rouquin avec ses ingrédients liquides.
- S-Si tu as besoin que je p-prenne le relais p-pour remuer, n’hésite p-pas.
Tu savais d’expérience qu’il fallait avoir de bons bras pour remuer la pâte et faire disparaître tous les grumeaux qui auraient pu s’y glisser si on ne faisait pas attention en ajoutant les liquides. Après, le garçon avait l’air habitué à cuisiner, donc s’il s’en pensait capable, tu le laisserais faire. Votre génoise prenait rapidement forme en tout cas, et ça tombait bien car tu commençais à avoir vraiment faim.
ϟ Baguette : Noisetier, coeur en plume de focifère
Sujet: Re: [Terminé] Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie. [PV : Carmin Alizarine] Lun 20 Mai 2024 - 21:37
Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie.
Les conseils de Carmin étaient plus nombreux que ce que Bob pouvait assimiler, et il était certain que Carmin ne se rendait pas compte de la douce déferlante qu'il avait déployé pour transmettre à Bob tout ce qu'il aurait certainement aimé qu'on lui prodigue. Preuve supplémentaire, s'il en fallait une, que Carmin se trouvait bel et bien être le Bob Laurier du futur. Chaque recommandation, chaque leçon de vie transmise par son alter-ego, Bob les rangea soigneusement dans un coin de sa tête qui ressemblait plus à un vaste bazar qu'à un palais mental bien rangé digne de ce nom, mais il comptait bien tirer les leçons de chacune de ces maximes emplies de sa sagesse future. Il était d'ailleurs soulagé de se rendre compte que, plus tard, il serait aussi intelligent et philosophe, car ce n'était pas très bien parti si l'on ne prenait en compte que le Bob d'aujourd'hui.
Tout d'abord, il y avait le fait de ne pas vouloir s'étaler trop en occupations diverses et variées. C'est vrai que le jeune garçon avait déjà l'impression d'être sous l'eau avec les seuls dessins et cuisine, mais pour lui c'était important de ne rien lâcher. On l'avait bien prévenu qu'à la fin de l'école primaire la fête était finie, qu'il lui faudrait travailler tous les jours, réviser encore et encore et, certes, c'était des conseils de moldus pour d'autres moldus, mais l'ambiance semblait être identique à Ilukaan qu'à la JH Putman Public School d'Ottawa où il pensait entrer quelques mois auparavant. Non, Bob n'abandonnerait aucune de ces passions, mais... il lui semblait effectivement plus sage de ne pas en récupérer davantage.
Ensuite, il retint que Carmin aimait passer du temps avec lui, que c'était « rafraîchissant ». Et ce n'était pas automatique pour un gamin d'imaginer que les plus vieux puissent apprécier leur compagnie. Bob avait été habitué à suivre son, certes très aimables, parents dans les dîners entre amis et arrivait toujours l'instant où, absorbé dans ses dessins, Bob s'empressait de les montrer à la tablée qui le renvoyait avec un compliment formel avant de reprendre le sujet de la conversation. Au fur et à mesure, Bob avait arrêté d'imaginer que les adultes pouvaient démontrer le moindre intérêt pour ses créations et s'en était accommodé. C'était d'ailleurs une des raisons qui l'avait poussé à commencer la cuisine car, là, même les adultes ne restaient pas indifférents à d'aimables sucreries. Mais même s'il n'avait pas encore atteint l'âge de son alter-ego, et il en était loin, il conserva ce principe que discuter avec plus jeune pouvait être salvateur. A onze ans, Bob ne s'imaginait pas regarder avec mépris ceux qui le suivraient en première année, mais c'était quelque chose auquel il comptait faire attention. En bon people pleaser, il avait à cœur de ne pas laisser de côté des gens qui pourraient potentiellement le trouver sympathique.
Enfin, il retint la dernière mais si importante leçon que pâtisser aussi jeune c'était voir ses bras faiblir très rapidement face à la pénibilité de la tâche. Raison pour laquelle il tendit avec reconnaissance l'appareil vers Carmin, espérant ne pas avoir produit de grumeaux par sa vitesse de touillage qui frisait l'immobilité sur la fin. Il secoua ses mains comme s'il s'était coincé les doigts dans la porte, histoire de faire partir l'engourdissement et il remercia Carmin d'un franc « Merci ! » empli de cette joie simple qui caractérisait chaque centimètre carré de Bob, jusqu'à ses cheveux où s'épanouissaient quelques mèches rebelles.
- Je vais beurrer le moule à gâteau, moi ! Après on pourra mettre l'appareil à tarte directement !
Son esprit s'embrouilla et il ne sut pas si, ensuite, l'étape consistait à mettre directement les pommes et basta, alors qu'il valait mieux précuire le fond de tarte. L'ego naissant du garçon lui intima l'ordre de ne rien en dire pour ne pas éveiller les soupçons. Attrapant le moule et du beurre pommade laissé dehors quelques minutes plus tôt, il frotta généreusement le fond comme on fait dans les pays si froids et si en Amérique du Nord que calculer les calories de quoique ce soit semblait une idée saugrenue. Mais, au moins, la tarte serait bonne. Et, de ce qu'il se souvenait, « Carmin » n'était pas le pâtissier le plus à-cheval sur les calories, au grand damn de son petit-ami. Un petit-ami... Bob serait attiré par les hommes, alors ? L'idée lui semblait étrange, mais sans spécialement d'à-priori. L'ambiance retomba, mais pas dans le registre pénible, plutôt dans... le confort de deux êtres qui s'entendent si bien qu'ils peuvent s'économiser de parler et juste profiter de l'instant. Un tel niveau de proximité réconfortante, après la crise de larmes paniquée de Bob, qu'il se permit de poser une question à Carmin sur le ton de la confidence.
- Dis, Carmin, est-ce que plus tard mes parents seront fiers de moi ?
Ce qu'il entendait par là : « Est-ce que à ton époque nos parents sont fiers de toi ? » mais que Carmin ne risquait pas de comprendre dans ce sens. Ce n'était pas grave, le sage quatorzième année dégainerait sûrement une autre tirade remplie de bonnes ondes à son cadet en rousseur.
ϟ Baguette : Bois d'acacia et coeur en épines de monstre du Fleuve Blanc, 31 cm, fine et très rigide
ϟ Malle : Oppotion
ϟ Autres comptes : Lélio Murphy - Nazar A. Petrov - Firmin A. Dubois - Neil A. Josten
Sujet: Re: [Terminé] Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie. [PV : Carmin Alizarine] Jeu 27 Juin 2024 - 0:48
Un seul être vous manque et il faut une pâtisserie.Tu ne t’attendais pas à voir de manière si flagrante la reconnaissance orner le visage de l’enfant, Carmin, quand tu lui proposas de prendre le relai pour la génoise. Tu avais l’impression d’être un héros, rien qu’au soulagement que tu voyais dans les yeux de Bob. Tu te rappelais des après-midis en France, Carmin, quand tu préparais des desserts avec ta mère et qu’elle mélangeait toujours les pâtes à gâteau à ta place quand la consistance devenait trop ferme pour tes petits bras. Maintenant, les choses avaient bien changé, c’était toi qui épargnais les bras de la vieille femme en t’occupant des tâches laborieuses derrière les fourneaux. Tu avais l’impression qu’elle était invincible quand tu étais plus jeune, mais maintenant le temps avait fait son œuvre et chaque année elle te semblait un peu plus fragile. Il en était de même pour ton père, d’ailleurs, la vieillesse n’épargne personne. Plus tu grandissais, Carmin, et plus l’écoulement du temps te faisait peur. Plus peur pour eux que pour toi, d’ailleurs. Tu avais encore toute ta vie devant toi, avec un peu de chance, mais eux… Seraient-ils présent à ton mariage avec Aaron ou le temps qu’il revienne de son service militaire, ça sera trop tard ? Cette simple idée te terrifiait alors que ton père approchait à grands pas des 70 ans.
C’était pour cela que tu culpabilisais un peu, Carmin, de vouloir profiter au maximum des temps d’insouciance que te procuraient Ilukaan. En ne voulant pas quitter tes amis, ce merveilleux monde magique et en prolongeant ton temps au Canada, tu réduisais considérablement le temps qu’il te restait avec eux. Mais tu repoussais aussi ton retour dans ton village natal en faisant cela, tu repoussais ton futur plus plan-plan dans ton bistrot perdu au milieu des montagnes auvergnates, tu repoussais les journées où tu verrais encore et encore les visages des mêmes habitués… C’était ton choix de reprendre l’affaire de tes parents, mais tu étais quand même effrayé que le changement soit trop rude. Tout comme tu avais été terrifié en première année quand tu étais passé du petit village de campagne français à une école internationale canadienne. Malgré le temps qui passe, tu détestais toujours autant les changements. Il y avait des choses qui ne bougeaient pas.
En continuant ta tâche, tu regardas donc Bob beurrer le moule avec générosité et continuer les autres étapes de la recette. Le silence entre vous était confortable, alors qu’en le regardant agir tu te laissais envahir par tes pensées. Est-ce que si tu avais eu un petit frère tu aurais joué au mentor comme tu le faisais avec Bob ? Est-ce que le prochain enfant avec qui tu partagerais tes secrets de pâtisserie serait ta progéniture ou est-ce que tu n’en aurais jamais ? Est-ce que plus jeune tu étais aussi enthousiaste et énergique à l’idée de faire une tarte aux pommes pour le goûter ? Tu avais parfois du mal à te souvenir. Puis à l’époque tu étais l’enfant, donc il était difficile d’analyser tes souvenirs avec des yeux d’adulte. La tarte était en train de tranquillement dorer dans le four quand Bob brisa le silence entre vous. Tu ne t’attendais pas à une telle question. C’était une interrogation que chaque enfant se posait au moins une fois dans sa vie selon toi, Carmin. C’était un sujet important, tu savais qu’il fallait une réponse à la hauteur des peurs que Bob dissimulaient derrière ces mots. Alors tu réfléchis consciencieusement à ce que tu allais répondre, pour que tes paroles aident au mieux le rouquin, comme tu aurais aimé qu’on te rassure à son âge.
- B-Bien sûr q-qu’ils seront fiers d-de toi, B-Bob. Ils le sont d-déjà, non ? T-Tu as l’air d-d’être un p-petit garçon travailleur et surtout t-très gentil. P-Pourquoi ne seraient-ils p-pas fiers si t-tu continues sur cette voie ? T-Tu es une graine d-d’artiste, un p-petit chef p-pâtissier en herbe, un jeune sorcier q-qui fait de son mieux p-pour réussir… M-Moi, à leur p-place, je serais le p-parent le plus heureux d-du monde si j’avais un enfant c-comme toi.
Tu espérais que tes mots étaient compréhensibles pour le rouquin, qu’ils arrivaient à chasser ses doutes et lui donnaient confiance en lui. Tu ne voyais pas comment des parents pourraient ne pas être fiers d’un enfant au sourire si lumineux, d’un enfant qui donnait tout ce qu’il avait pour faire de son mieux. Toi, tu étais fier de Bob, de cet enfant qui apprenait la magie dans une école si loin de sa famille alors qu’il n’avait que 11 ans. Peut-être qu’en le voyant, Carmin, tu étais aussi un peu fier de toi. Fier du chemin que tu avais parcouru pour arriver jusqu’ici. C’était maintenant au tour de Bob de parcourir ce chemin, mais tu savais qu’il allait y arriver. Tu croyais en lui, comme d’autres élèves plus âgés avaient cru en toi à l’époque. Il fut finalement temps de sortir la tarte du four et de l’accompagner d’un bon chocolat chaud. Rien de tel qu’un goûter gourmand pour chasser la tristesse du cœur de chacun, autant pour faire disparaître ses larmes que pour apaiser ton élan de nostalgie. Alors que tu croquais dans ta part, un sourire vint illuminer ton visage.
- C-C’est délicieux, on a fait d-du bon b-boulot toi et moi. Félicitations au p-petit chef pâtissier !