Deux jours. Deux jours avant les BUSEs.

Comme chaque année, la santé d'Arthur stagnait à un état médiocre à l'approche d'examens. C'était comme ça tout les ans, entre trois et deux mois, pour un travail intensif voire acharné... mais là, c'est les BUSEs ! C'est le brevet des collèges sorcier ! C'est le premier gros examen de sa scolarité ! Arthur ne visait pas la moyenne, comme la plupart des élèves stressés : il visait au moins au-dessus. Obtenir une mention moyenne à toutes les matières (sans compter les Potions où Arthur ne dépasse jamais le Piètre), ce serait le décevoir que de recevoir un résultat pareil après tant d'efforts, tant d'heures de sommeil foutues en l'air et tant de boissons énergisantes consommées !

Non, il devait obtenir de bons résultats selon son jugement, pas juste des acceptables aux yeux des autres. Ce n'était pas pour rendre papa et maman fiers, c'était pour féliciter son reflet dans le miroir.

Alors, aujourd'hui, grandes révisions de groupe. Arthur préférait faire ça généralement seul, dans un coin tranquille de l'école, mais lorsqu'il a entendu plusieurs Lupy et Ursirre de sa classe en parler, le Fourchelang les a rejoint, attiré par la douce adrénaline qui flottait par-dessus la conversation. Arthur s'est donc chargé de finaliser le reste : fixer un lieu, une date et une heure de rendez-vous.

À la bibliothèque, après les cours, le 25 juin.

Parfait.

Enfin, jusqu'à ce qu'une des élèves prévues – juste une – s'approche de lui là-bas pour lui poser cette question :

« Euh salut... Tu sais où sont les autres ? »

Arthur balaya les alentours du regard. Il y avait bien des 3ème années, des 8ème... quelques 5ème, mais pas les leurs. Il haussa un sourcil.

- Il n'y a personne avec toi ?

Question rhétorique, autrement elle ne l'aurait pas abordé de cette façon. Le Lupy regarda son manuel d'Histoire de la Magie. Matière à réputation aussi basse que la sienne : on n'en veut pas, mais on est obligés de se la taper. Contrairement à l'avis général, Arthur aimait plutôt bien l'Histoire. Il était de nature curieuse et, même en ayant toujours vécu dans le monde magique, se passionnait toujours un peu tout les jours d'en savoir plus sur l'univers duquel il est issu.

Mais bon, là, ils ne sont que deux. Ils ne vont pas faire leurs « révisions de groupe » touts seuls, quand même ?

- J'hallucine... Ne me dis pas qu'ils se sont tous dégonflés... fit-il en grimaçant.

Ayana n'était plus ni plus ni moins qu'une camarade de classe, et encore... De la même année, dans les mêmes salles en cas de mix entre les Lupy et les Ursirre de cinquième année, mais pas plus que ça. Réviser seul, avec elle seulement, ou plein de monde... Tant que le boulot était fait, et bien fait, il se fichait des détails superflus du genre.

« Si tu veux on peut tout annuler... Mais sinon, voit le côté positif, on aura plus de gâteaux pour nous. »

La réplique accompagnée de l'odeur fit légèrement sourire Arthur. D'accord, il était mécontent de ce lapin gigantesque (autant dire un clapier entier) posé par le reste de leurs camarades de classe, mais quand même, il n'allait pas passer son agacement sur une demoiselle qui, elle, avait bien voulu venir ! Arthur regarda les gâteaux qu'elle lui présenta, et ne put retenir un soupir de dépit malgré tout.

- Ça m'énerve. S'ils ne voulaient pas réviser en groupe, ils n'avaient qu'à se taire.

Au moins, les bonnes intentions d'Ayana compensaient.

- Mais tu as raison. Et si ça se trouve, ils auraient été insupportables et juste là pour nous déconcentrer.

Il accompagna ces mots d'un geste décisif : il prit place à la table où la Ursirre avait posé ses livres, et invita cette dernière à faire de même pour aussi poser ses gâteaux. Non sans maudire une dernière fois les absents, le Lupy sortit ses propre livres qui semblent faire presque le double de ceux qu'a apporté la demoiselle. Mais c'était tout lui, ça : plutôt que de travailler, il se tuait à la tâche. Surtout quand il s'agissait de faire ses révisions.

En classe, il faisait le travail « moyen », afin de bien suivre l'enseignement des professeurs. De ce fait, personne qui ne faisait que le voir en classe ne pouvait se douter tout de suite qu'il frôlait l'insomnie en période d'examens quand il s'agissait de bosser de son côté.

- Mais si ça te dérange de ne travailler qu'avec moi...