Toute notre histoire commence juste avant le début de l'été. Car oui effectivement Bill est né de parents tout à fait moldus, dans une maison tout à fait moldue. Les problèmes de la vie à Detroit comme lui dira son père plus tard... Car oui la vie est dure quand on n'a pas d'argents. Et on peut le dire, May et Carl Mill n'ont pas été la famille la plus fortunée, d'autant plus à l'époque et en temps que jeunes parents. Voir un enfant leur tomber dans les bras à 19 ans n'étaient en effet pas dans leurs plans, loin de là. Mais ils l'ont pris comme un cadeau de la vie, et se sont débrouillés en multipliant les boulots. Carl ne compta plus ses heures à l'usine, et May se débrouillait pour trouver des petits jobs à droite à gauche. Ce qui explique en grande partie sa naissance à la maison. Trop de travail dira l'infirmier plus tard, et le bébé est sorti plus tôt. Elle préférera toujours dire que son Byron a toujours été un grand impatient pressé de voir le monde, et qu'elle l'a su dès le début. Les yeux ouverts qui scrutent tout, l'air rieur... Enfin, ce que disent toutes les mères quoi.

C'est donc dans une salle de bain que le petit Byron Axel Mark Mill a poussé ses premiers cris... Et les suivants aussi. Car, au grand dam de ses parents le nourisson est turbulent. Les premiers mois sont durs, et les premières années aussi. Retard sur le fait de faire ses nuits comme pour la pousse des dents, incapacité du petit garçon à tenir en place, des bêtises à ne plus quoi savoir en faire... La mère, le père et la nourrice sont parfois débordés. Mais toujours il se fait pardonner aux yeux de son paternel par ses sourires, ce qui lui permet généralement de s'en sortir. May y est moins sensible, et les nourrices varient beaucoup selon les moyens du couple, et leurs déménagements successifs. Bien vite le petit garçon apprend à se débrouiller seul, ou pas loin. Ils ne sont pas dans la misère et évitent les pires quartiers de Motor City. Mais dans la ville en faillite il n'y a que peu d'avenir pour un petit garçon comme lui. Et même si les perspectives d'avenir s'éclaircissent un peu avec les promotions de son père qui commencent à arriver après ses six ans, l'enfant n'en est pas conscient. Seuls comptent ses parents qu'il voit trop peu, et ses envies de voyage qu'il assouvit avec la télé, les récits des copains et le vol des avions qu'il envie parfois. Alors il s'invente des scénarios, rêve un peu d'être dans un autre monde, d'avoir de quoi se libérer. Magie, technologie, pouvoirs héroïques tout y passe tant que ça permet de s'imaginer ailleurs.

Dans le même temps l'enfant commence à écumer aussi les terrains de basketball, comme tout les enfants de la ville. Le titre des Pistons, l'équipe de Motor City, en 2004 a remis le sport au centre des rêves des enfants. Et là encore le petit Byron s'y illustre, même si c'est d'une autre manière. Assez grand pour sa taille il se fait vite remarquer pour ses capacités physiques en dessous de la moyenne... Et ses coups de vice au dessus de la moyenne aussi. Rapidement les plus âgés et les plus férus de la balle orange commencent à l'appeler Bill, en référence à Bill Laimbeer (si vous ne voyez pas qui c'st regardez tout en haut de la fiche, c'est celui qui fait un coup de la corde à linge, et ça représente le bonhomme). Joueur de basket des années 90, icône de la ville et surtout connu pour être le plus gros vicelard qui ait foulé les parquets de la ligue américaine. Autant dire que ce surnom est vite adopté, et même bien plus que ça. Son père se prend au jeu en venant voir un de ses matchs, et le surnom de Bill arrive aussi à la maison, même si les Byron résonnent toujours pour les fois où il dépasse les bornes. Ce qui arrive toujours aussi souvent, cela va sans dire.

C'est l'année de ses 7 ans que la vie du petit Mill bascule pour de bon. Tout d'abord, le départ dans le Massachusetts, dans une petite ville pavillonaire toute simple des Etats Uni. Les échelons gravis par son père ont fini par payer, et la famille est tout heureuse de pouvoir s'échapper de leur vieille ville de Detroit. Enfin... Les parents tout du moins. Pour leur fils quitter ses amis pour d'autres personnes qu'il ne connait pas fait l'effet d'un choc, et la monotonie du quotidien là bas l'ennuie encore plus. Alors il commence à expérimenter, et se renferme encore plus devant la télévision et la console, au grand dam de ses parents qui ne peuvent toujours pas l'en empêcher, travail oblige. Puis, un jour, le petit garçon finit par trouver une manière de se distraire. Simplement en le voulant il peut former des couleurs dans la maison, et en faire de nombreux dessins et motifs. Mais bien vite les parents s'en aperçoivent, et des services d'un ministère bizarre lui expliquent qu'il est un sorcier, que la magie ne doit pas être utilisée, et d'autres menues choses du genre, qui allument immédiatement des étoiles dans les yeux du blondin. Pouvoir échapper à la même vie que ses parents, et surtout quitter sa ville pour aller...  Ailleurs. Où il veut. Alors il se plie aux consignes, et attend ses onze ans avec une impatience renouvelée.

Lorsque le moment de faire un choix arrive il n'hésite pas. Tout pourtant devrait l'amener à Ilvermony mais il veut s'échapper de ses Etats Unis natals. Alors il file au Canada, malgré le fait que ce soit une ile. Envoyé à Lupy avec un petit sourire en coin le petit gars se fait sa place, son petit groupe. Puis en change, sans même savoir pourquoi. Il discute avec les plus âgés, voire les profs quand il est en retenue. Et il parle bien, et est curieux de tout, ce qui le rend toujours intéressant. Parfois même attirant aux yeux de certains et certaines. Ce qui lui permet d'essayer de nouvelles expériences ici et là. Il se met bien vite à travailler, dans l'unique but de voyager, de voir du pays. Enfin il peut vivre sans les contraintes de sa condition de moldu, encore plus à sa majorité. Avec celle ci vient la liberté de transplaner (trop souvent selon l'avis d'absolument tout le monde), mais également la responsabilité de choisir un cursus. Et après quelques hésitations dont personne n'a eu vent (soigneusement cachées derrière sa volonté de garder le suspense), il se dirige en communication et littérature. Sans doute pour faire journaliste, avec l'espoir secret de devenir poète, et de ne pas avoir à se poser quelque part ou de travailler pour quelqu'un. Mais bon, c'est un rêve qui ne paie pas... Si?

(c) Ilukaan