La plupart des histoires commencent par, il était une fois, un homme et une femme qui s'aimaient et qui voulaient montrer le fruit de leur amour en construisant une famille. En ayant des enfants. Un début d'histoire heureuse qui n'a malheureusement pas eu lieu pour la protagoniste de notre récit. Le deux fevrier à l'hôpital d'Ichinoseki au Japon. Une jeune d'à peine seize ans était en train de donner la vie. Un moment difficile. Des heures interminables de travail pour réussir à mettre au monde cette enfant. Une vie dont elle ne voulait pas s'occuper. Un déni de grossesse, apprit beaucoup trop tard pour y changer quoi que ce soit. Le père était parti en apprenant la nouvelle, se disant trop jeune pour gérer un bébé. Quant à la mère, elle avait fait bonne figurine devant les infirmières. Après plusieurs jours passés dans ces murs blancs pour se reposer, elle était rentrée chez elle et ensuite moins d'une semaine s'était écoulée. Seulement quelques jours où elle n'avait fait que maudire le nourrisson qui ne faisait que pleurer. Il n'avait pas fallu longtemps à l'adolescente pour prendre cette décision. Abandonner cette fille qu'elle n'avait jamais voulu. Mise dans un panier avec une simple couverture et une feuille avec son nom d'inscrit, la petite avait été laissé devant les portes de cet orphelinat. Ainsi avait commencé la vie de Maki Harukawa.

À cette époque il y avait peu d'enfants dans l'orphelinat. Quelques bébés abandonnés tout comme elle et des plus grands qui ont eu la chance de trouver une famille. C'était un petit bâtiment qui n'avait pas beaucoup de moyen mais où il y faisait bon vivre. Les jours se ressemblaient. La vie y était simple. Maki s'était liée d'amitié avec une petite de son âge. Toutes ses journées se résumaient donc à jouer à la dînette, faire la cuisine pour s'amuser, faire des gâteaux et des bonbons, elles faisaient aussi semblant d'être une famille en s'occupant des enfants. Parfois le rôle était tenu par de simples poupées, parfois par les enfants même de l'orphelinat. Avec le temps, les places libres dans l'orphelinat se faisaient rares. Il y avait un gros manque de personnel. La brune étant une des plus grandes même du haut de ses six ans, elle avait donc apprit à s'occuper des plus jeunes. Ils la collaient tout le temps. Elle n'aimait pas ça et ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi ils l'appréciaient autant, comme elle ne faisait rien de particulier pour. 

À côté de ça il y avait l'école. Enfin si on pouvait appeler ça comme ça. Des cours donnés dans une des pièces de l'orphelinat, pour y apprendre à lire et à écrire. D'autres petites choses aussi qui pourraient leur être utile lorsqu'ils sortiront d'ici. Partir... Un rêve utopique pour la petite brune. Qui voudrait d'une enfant qui ne souriait presque pas si ce n'est avec sa seule et unique amie? Elle voyait les enfants partir. D'autres arriver. Et le quotidien revenait. S'occuper des plus jeunes avant de jouer de son côté. Jusqu'à ce fameux jour.

Maki avait environ huit ans. Un homme et une femme particulièrement bien vêtus s'étaient présentés en disant vouloir rencontrer les plus grands enfants. Sans en dire plus, ils s'étaient contenté de les observer en train de jouer, jusqu'à ce que leur attention se porte sur la meilleure amie de la japonaise. Ils l'avaient choisi. Mais... Maki avait un mauvais pressentiment. Elle s'était vivement levée et alors qu'ils s'apprêtaient à quitter la pièce en tenant la petite par la main, la porte s'était claquée violemment devant eux. Un geste qui les avait fait se retourner vers la brune avant de la prendre elle avec eux. 

Il s'avérait que ces deux personnes étaient membres du gouvernement sorcier et avaient entendu parler de manifestations magiques dans cet orphelinat. En regardant les petites, ils avaient pensé qu'ils s'agissaient de la meilleure amie de Maki. Elle était plus rayonnante. Ça matchait avec ce qui se passait durant la nuit dans le dortoir. Les jouets qui flottaient dans les airs pour recréer des scènes du quotidien. Cuisine, s'occuper des enfants,... Mais non. C'étaient les pouvoirs endormis de la brune qui se manifestaient pendant son sommeil. 

Dans un premier temps, elle était heureuse. Heureuse d'avoir enfin une vraie famille, même si ça voulait dire quitter son amie et ceux qui avaient prit soin d'elle. Et puis ses nouveaux parents étaient gentils avec elle. Ils lui avaient tout expliqué sur le monde sorcier. Ce qu'elle était au fond d'elle. Une sorcière. Et qu'ils allaient l'aider à développer ses pouvoirs et tous ses autres potentiels. Ils avaient d'ailleurs même déjà choisi l'école dans laquelle elle allait aller ses onze ans passés. À Ilukaan. Une grande école réputée. Tout allait pour le mieux direz vous. Des parents qui était si prévoyant sur l'avenir de leur fille. Mais les choses avaient très rapidement changé.

Les pouvoirs de Maki ne se manifestaient plus ou que très rarement. Elle avait beau essayer meme si c'était interdit, il n'y avait rien. Du moins, rien d'assez bien pour ses "parents". Il lui hurlait dessus. Disait qu'elle n'était qu'une bonne à rien. Qu'elle ne travaillait pas assez dure. Son avenir était déjà tout tracé. Ils voulaient en faire une auror. Mais à leurs yeux elle ne bossait pas assez. En dehors de l'école à la maison, ayant interdiction de sortir, Maki était forcé d'en apprendre le plus la magie, même si cela devait la rendre malade. Elle devait étudier la théorie et les lois magique jusqu'à parfois très tard le soir. Il lui arrivait parfois même d'en faire des nuits blanche, s'écroulant de fatigue au petit matin. Et à côté, elle devait apprendre à se battre. Inscrit de force à beaucoup trop de sports de combat, arts martiaux, lutte, boxe,... Mais aussi des sports de combat armée comme l'escrime et le kendo -qu'elle a commencé a pratiquer juste après son entrée a Ilukaan-. Pourquoi? Parce que comme ils avaient décrété que sa pauvre magie n'était pas suffisante, il fallait qu'elle soit capable d'abattre un criminel d'une autre manière. Ils étaient haut placé au gouvernement. Ils avaient des preuves que sa magie se manifestait par moment, même peu. Ils trouveraient un moyen d'en faire une auror. Coûte que coûte. Sa vie était devenue un enfer. Elle regrettait l'orphelinat. Même si les jours se ressemblaient. Elle y était heureuse. Ici, elle se couchait en larme tous les soirs et s'ils y avaient des invités, elle devait se comporter comme l'enfant parfaite. Comme s'ils étaient une bonne petite famille. 

Trois s'étaient écoulés. Trois ans qu'elle considérait comme atroce. Ce n'était pas une vie pour une enfant, de s'entraîner sans relâche. Et l'heure était maintenant venue pour entrer à Ilukaan. Ce serait mentir de dire qu'elle n'avait pas peur. Avec l'éducation qu'elle avait reçue ces dernières années, elle s'imaginait une école horrible. Sa surprise n'en fut que plus grande.

Maki trouvait l'école magnifique mais surtout, elle ne s'attendait pas à voir autant de personnes souriantes et qui semblaient juste... Heureuses d'être là. Elle se souviendrait toujours de son arrivée. À essayer de retenir les bâtiments, les cours qu'elle allait avoir et puis sa cérémonie. Il lui était apparemment arrivée quelque chose d'assez rare. Deux animaux s'étaient battus dans la fontaine. Un loup et un cerf. Elle avait fixé le combat avant de regarder respectivement les deux groupes représentant ses maisons dans la salle. Les Lupy. Assez bruyants. Et les cervirald, beaucoup plus calmes. C'est sur cette pensée que le cerf était sorti victorieux de ce combat. Officialisant sa maison et surtout, ouvrant un nouveau chapitre de sa vie. 

Elle avait beau détester ses parents, elle était bien heureuse qu'ils aient choisi cette école. Les cours y étaient certes durs par moment. Il n'y avait aucun doute sur le fait que les professeurs y étaient formidables, certains sévères. Mais elle y était bien. Elle était souvent seule. Se faisait difficilement des amis. Mais à Ilukaan elle avait vraiment l'impression d'être chez elle. Jusqu'à ce qu'elle rentre au Japon. La brune n'avait même pas son mot à dire. À chaque vacances elle se devait de rentrer et c'était le retour de cette vie horrible. À s'entraîner sans relâche, se faire hurler encore et encore dessus et parfois même à recevoir une pression insupportable si ses résultats n'étaient pas suffisants. Avec les années, la violence psychologique s'était un peu estompée. Elle donnait le meilleur en cours pour avoir de bons résultats. Faisait partie des meilleurs durant les examens. Ça lui donnait un peu de répit quand elle rentrait à Ichinoseki. Juste un peu. Elle devait toujours s'entraîner à la théorie et aux restes, tout ses sports, sait on jamais qu'ils disaient. Mais après elle était presque tranquille. Jusqu'à ce que tout bascule à nouveau.

Elle avait obtenu ses ASPICS. Mais elle avait décidé de ne pas suivre le choix de ses parents, au lieu de prendre le cursus d'auror comme ils l'avaient toujours souhaité, elle avait choisi éducation magique, pensant s'occuper d'enfants plus tard. Curieux elle qui disait ne pas les aimer mais, elle avait cette facilité. C'était plus naturel que ce qu'ils avaient choisi. Plusieurs mois s'étaient écoulés sans qu'ils ne se rendent compte de rien. Elle faisait les entraînements en rentrant chez elle mais s'abstenait de parler des cours. Mais ils avaient fini par apprendre la vérité et c'était pire que la descente au enfer. Elle ne serait même pas capable de raconter ce qui c'était passé ce jour là. Son cerveau avait simplement supprimé ces souvenirs. Elle se souvient juste que dès le lendemain la demande de changement de cursus avait été faite pour prendre celui d'auror des la nouvelles années. Aussi, ils avaient décidé de lui rajouter de nouvelles activités, des cours de tire supervisé par les meilleurs. Tire à l'arc, arbalète, carabine et d'autres encore.

Depuis elle a l'impression d'avoir régressé. Elle travaille dur oui. A de bons résultats. Mais elle n'aime pas ce qu'elle fait et ça se ressent sur son caractère et sur ses relations. Maki s'est renfermée et a l'impression de n'être que l'ombre d'elle même. Mais ici on est à Ilukaan. Cette école qu'elle a trouvé si merveilleuse à son arrivée. Peut être que les choses vont finir par changer et dans le bon sens. Après tout, avec quelques personnes, elle arrive à être heureuse.

(c) Ilukaan