Gabriel n'a pas réellement de souvenirs de son enfance. Il a toujours dû se fier aux photos de familles et aux dires de ses proches. Ainsi, Il n'en sait que peu sur ses parents.. En effet, il ne se rappelle plus d’eux et pour une bonne raison, ces derniers sont décédés dans une avalanche dans le massif du Mont-Blanc lorsque ce dernier était très jeune. Il n'y a jamais eu de malaise à ce propos, après tout, c’est la norme dans laquelle il a été élevé par sa marraine. Bien que parfois, le manque de ses parents pouvait se faire ressentir, le jeune homme n'était pas triste pour autant. Il n'arrivait pas à ressentir de la tristesse pour des personnes qu'il n'avait pas connues. Parfois, il devait l'admettre, il se disait qu'il aurait voulu le rencontrer, en savoir plus sur eux, mais il évitait d'en parler, simplement parce qu'il savait que le simple fait d'évoquer cet accident était, pour sa marraine, un devoir de mémoire bien pénible.

Sa tutrice était une femme haute en couleur. Ancienne professeure d’astronomie à Beauxbâtons, elle avait décidé de s’installer dans les Alpes pour étudier les étoiles. Une femme aimant, mais qui n’était peut-être pas la personne la plus apte à élever un jeune sorcier. Enfant calme, Gabriel était quelqu’un qui s’était rapidement habitué à la solitude et à la tranquillité. Il nourrissait son ennui en lui fournissant de nombreuses connaissances. À ce propos, l’école se faisait à la maison. La magie n’ayant jamais été un sujet évité, il n’eut jamais la surprise de la découvrir.

Concernant son intégration avec les autres enfants, elle n’était pas ce qu’on pourrait qualifier de simple. C’est un jeune timide, qui n’arrivait pas spécialement à se faire des amis. Ce n’était pas quelque chose de dérangeant pour le rouquin. Il s’était fait quelques amis proches à la patinoire de la ville, et il passait la plupart de son temps libre avec eux, sur la glace. C’est sûrement pour cette raison qu’il pratique encore cette activité aujourd’hui. L’importance de l’endroit. Les souvenirs agréables entre amis. Le goût de la tarte aux pommes encore chaude après le sport. Le fait de rentrer chez soi et de se mettre au chaud.

Si on doit pointer un jour en particulier de son enfance, c’est sûrement le jour où il a découvert ses pouvoirs et au passage, qu’il était bien différent des autres sorciers. Le pauvre rouquin avait passé la journée au lit à cause d’une mauvaise grippe dragonnière comme on en faisait plus. Son front était brûlant, et le bruit de l’horloge l’agaçait particulièrement. Les tics et les tacs jouaient des notes stridentes. Voulant faire taire cette dernière, il passa sa main longuement sur le cadre avant de vivre une expérience bien étrange. Ses mains étaient celles d’un homme, un homme qui construisait cette horloge. Un long moment, où il s’amusait à redresser les rouages de l’instrument.

Bien qu’il pensait que cet événement n’était qu’un symptôme de sa grippe, ce genre d’événements se montrèrent de plus en plus courant. Les proches de l’astronome parlaient parfois d’une malédiction, d’autres parlaient d’une prophétie. Celle d’un enfant qui allait faire de grandes choses. C’est avec cette mentalité que le jeune garçon a vécu son développement magique avant qu’on puisse donner un nom à sa condition. La psychométrie. C’est d’ailleurs ce label qui fut responsable de sa curiosité mordante pour les formes de divinations. Il se construisait de plus en plus sa propre bulle, s’enfermant dans un monde dirigé par son imagination. Ainsi, quand vint le choix d’une école, l'esthétique présentée par le flyers d’Ilukaan en fit un coup de cœur direct. L’histoire de l’école, le grand Nord. Il s’était persuadé que s’il devait être le personnage principal de sa propre vie, alors ça se ferait dans un cadre ressemblant aux légendes liées aux neiges de son enfance.

Les premiers mois en Nouvelle-Écosse demandent un temps d'adaptation pour le jeune homme. Comme beaucoup d'autres, c'est sa première expérience où il se retrouve loin de sa famille dans un monde qu'il ne connaissait qu'à travers des textes et les récits de ces derniers. Il lui faut quelques mois pour s'habituer à la vie en dortoirs et, prenant de plus en plus confiance en lui, il commence à se faire de nouveaux amis dans l'école de magie. En premier lieu, il se rapproche de ses camarades appartenant à la maison qui lui est assignée, puis, avec le temps, des autres élèves. Vers ses quatorze ans, Gabriel a développé un véritable amour pour la métamorphose.

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