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ILUKAAN est un forum MULTIFANDOM dans l'univers d'Harry Potter.
Ilukaan est une école de magie internationale se situant en Nouvelle-Écosse au Canada.
L'histoire se déroule en 2024, mélangeant magie et technologie.
Vous pouvez jouer des personnages de manga/anime, jeux vidéos, films d'animation, dessins animés, romans jeunesse ou encore un OC.
L'intrigue se fait à la fois en RPCB et RP-POST.
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La vie gigantesque - Blog de récit de vie et d'opinion de Taynara Ka'ana'ana
Taynara Ka'ana'ana
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ϟ Œuvre : OC
ϟ Parchemins : 112
ϟ Gallions : 227
ϟ Fiche : Par ici
ϟ Relations : Par là

ϟ Âge (RP) : 20 ans
ϟ Maison : Strixyst
ϟ Année scolaire : 10ème année
ϟ Don : Semi-géante
ϟ Baguette : D'orme, coeur en dent de géant, 36cm, rigide et parsemée de runes nordiques gravées.
ϟ Cursus : Créatures et Monstres magiques, spécialité Études magizoologiques - Animaux magiques sauvages
Taynara Ka'ana'ana
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Sujet: La vie gigantesque - Blog de récit de vie et d'opinion de Taynara Ka'ana'ana
Jeu 17 Nov 2022 - 4:15
                    

Qui je suis ? Pourquoi j'ai créé ce blog ?


Bonjour tout le monde !

Moi c'est Taynara Ka'ana'ana, je suis une sorcière américaine, verseau ascendant scorpion, née d'un père hawaïen et d'une mère finlandaise qui est également... une géante. Je suis donc une semi-géante et c'est pour ça que j'ai créé ce blog, parce que ma vie est un peu particulière et que j'ai essayé d'en tirer tous les enseignements possibles et que j'aimerai vous les partager. Et puis j'avais aussi envie de discuter avec un maximum de gens donc n'hésitez pas à réagir, commenter, j'aurai toujours grand plaisir à échanger.

Je suis actuellement étudiante à l'école de magie d'Ilukaan, au Canada, et j'y suis un cursus d'étude des monstres et créatures magiques. J'ai plusieurs passions dans la vie : manger, l'athlétisme, la zoologie, les rapports sociaux, les cultures polynésiennes, la musique et je vous partagerai tout ceci quand l'envie m'en prendra sans aucun scrupule. Ici vous êtes dans ma petite cabane de partage, libre à vous d'entrer ou de rester dehors, mais c'est moi qui fais la déco et qui décide de ce qu'on y mange !

Sur Une Vie Gigantesque je compte tout aussi bien raconter des épisodes de ma vie qui m'ont fait plaisir comme des vadrouilles gastronomiques, des aventures avec mes camarades ou ce que j'ai appris en cours, que partager des réflexions moins personnelles et plus construites. Je ne prétendrai jamais détenir la vérité, mais si je peux vous faire entrer dans les bottes d'une sorcière de 2m60 en 2022 je ne me priverai pas et, vous verrez, on peut parfois bien s'y sentir.

Je ne vous partagerai, évidemment, rien de trop personnel. Ne vous inquiétez pas, camarades étudiants, cela vaut pour votre vie privée aussi. Aucun nom ni événement ne sera cité si je n'ai pas l'accord de tout le monde, c'est logique. Mais malgré cette barrière que j'estime essentielle je vous promets de tout faire pour que vous passiez un bon moment, appreniez des choses et repartiez avec des bribes de nouveau regard sur le monde.

Bienvenue sur Une Vie Gigantesque, appelez-moi Tay et dressez-vous à ma hauteur, on y a une belle vue sur le monde.
KoalaVolant

PS : si vous voulez discuter avec Tay de son blog n'hésitez pas à lui envoyer un SMS ou de venir en RPCB, et si vous voulez en parler au joueur mes MP sont ouverts sur le fofo et sur Discord ! ♥
            
Taynara Ka'ana'ana
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Sujet: Re: La vie gigantesque - Blog de récit de vie et d'opinion de Taynara Ka'ana'ana
Mer 23 Nov 2022 - 2:13
                    

Comment qu'on dort et comment qu'on se lave ?


Bonjour tout le monde !

Premier véritable billet de ce blog et je voulais vous faire un petit room tour de ma chambre d'étudiante à Ilukaan. Comme des centaines de mes camarades, j'habite dans un des quatre dortoirs de l'académie et c'est là que je dors, mange, me lave et me détend, et chacun de ses aspects demande des aménagements particuliers que je vais vous décrire. C'est l'heure pour les plus radicaux de pester contre le poids que je représente pour la société sorcière, bienvenue !

Tout d'abord : dormir. La chose la plus basique de notre vie, on a besoin de le faire tous les jours et si on ne veut pas voir son cerveau tomber en morceaux il est nécessaire de bien dormir. Je ne vais sûrement pas vous étonner, mais les lits à Ilukaan ne sont pas tous designés pour ceux de mon espèce. Pourtant les humains seraient les premiers à apprécier un tel investissement puisqu'ils auraient d'énormes lits où se prélasser, mais non je suis l'une des seules à posséder cette chance, désolé, camarades ! Un lit ordinaire fait entre 1m90 et 2m20 de long, y compris à Ilukaan. Autant dire que si je devais dormir là-dessus la moitié de mes jambes dépasserait ! Un véritable calvaire ! Et puis il faut aussi une armature solide. Beaucoup de lits peuvent supporter 200 kilos, mais s'ils sont vraiment trop bas de gamme ou mal conçu, c'est le carambolage assuré. Alors mon lit, que nous avons dû financer avec mon père pour que l'école le fasse construire et placer, fait deux mètres quatre-vingt de long et n'a pas un sommier en lattes de bois, mais en planches épaisses et vissées au reste de l'armature. J'y perds en confort par rapport aux lits classiques, mais je préfère mille fois ça à un sommier qui se casse.

Vous devez vous dire « Oh quelle chance, j'aimerai avoir un lit aussi grand ! » et c'est vrai que je suis reconnaissant à l'école et mon père de m'avoir permis d'accéder à un confort aussi essentiel. Comme tout un chacun je peux bien dormir à Ilukaan, merci. Mais dans une journée type de la plupart des sorciers, après une bonne nuit de sommeil on se lève et là se pose un second problème : la plupart des pièces de l'école sont basses de plafond, ou plutôt elles ne sont pas à plus de 2m60 de plafond, ce qui est logique puisqu'Ilukaan a été construite pour accueillir des humains avant tout. Je tiens à le préciser, ce sera important pour comprendre tout ce billet de blog et les suivants, je ne reprocherai jamais rien à Ilukaan. Je suis hors-norme, les semi-géants sont rarissimes, ce serait ubuesque de tout penser en amont pour des gens comme moi. Être semi-géant ce n'est pas un handicap, il n'y a presque rien que je ne puisse pas faire et ce sont ces gens qui ont surtout besoin de vraies infrastructures adaptées, moi je peux souvent me débrouiller. Donc ces billets ne sont pas des plaintes, ce sont des constats, des exercices d'imagination et d'empathie pour vous, pour comprendre comment je vis.

Je disais donc, après s'être bien reposé il faut se lever et il me serait facile de heurter le plafond de ma chambre sans faire attention. C'est un aspect important de la vie d'un semi-géant chez les humains ça : faire attention, en permanence. C'est comme si vous, humains, vous viviez dans un monde fait uniquement de cabanes pour enfants. Si vous bougez trop, sans prudence, vous allez tout casser autour de vous et les gens vous regarderont mal. Pour moi c'est la même chose. Je ne suis pas toute seule dans ma chambre, il y a aussi une autre étudiante que je salue. D'habitude il y en a quatre par chambre, mais je prends malheureusement plus de place que prévu. Eh bien cette étudiante, si je ne marche pas avec précaution en sortant de la pièce, je peux bousculer son lit et faire tomber des fioles de potion, du maquillage sur les draps, un cadre photo précieux qui se brisera au sol, ou même casser une partie des étagères. Une fois que je me suis donc faufilée pour sortir je prends, comme tout un chacun, la direction de la salle de bain et comme vous l'aurez deviné c'est tout un nouveau monde de difficultés qui s'ouvre à nous. Encore une fois la hauteur au plafond n'est généralement pas énorme, donc je dois me courber et c'est à la fois fatiguant et dangereux pour la nuque et le dos sur le long-terme, mais en plus il faut passer par la douche... Théoriquement.

Je ne peux pas me doucher dans une salle de bain classique. S'il n'y avait que la hauteur, je ne dis pas, ça peut se négocier en se baissant, mais votre semi-géante préférée est aussi plutôt large, je ne suis pas un phasme, donc je prends facilement toute la place dans une douche. Je ne peux plus me tourner, attraper le pommeau, me savonner, rien du tout. Les humains qui ont un grand ou gros gabarit vous connaissez ce problème, on est ensemble, je vous soutiens. Alors donc, comment je me lave ? Je ne vous l'expliquerai pas précisément, dans le sens où j'ai mon intimité, quand même, et où l'école m'autorise à me laver dans une bassine qui se trouve sur le campus, à l'air libre. C'est tout à fait confortable, puisque je peux m'y mettre debout et même m'y allonger, mais d'une part quand l'hiver arrive je peux vous assurer que même moi j'ai du mal à me laver dehors, mais en plus je ne souhaite pas que des petits malins cherchent à savoir où je me rends pour prendre un bain, donc vous n'en saurez pas plus, juste que je me lave ailleurs que les autres et que je ne peux pas profiter d'une bonne douche chaude. Au-delà de ça je n'ai aucun problème pour me laver les dents, les cheveux, les brosser, parce que la plupart des ustensiles de soin du corps sont trouvables en grand format. Je suis donc toute aussi propre que n'importe qui, même si certains peuvent s'amuser à en douter.

Je ferais une seconde partie à ce billet qui aborde, disons, les besoins vitaux, pour parler de la nourriture, car c'est un sujet à part entière. Pour le moment je vous laisse sur ces deux aspects que sont le sommeil et l'hygiène, mais qui vous permettront de comprendre les difficultés que je rencontre et les précautions supplémentaires que je dois prendre au quotidien pour que ma présence soit la plus douce possible pour les autres. Parce que oui, la trame de fond derrière tous ces aménagements ce n'est pas seulement mon confort, mais aussi celui des élèves avec qui je vis. C'est ce qu'il y a de plus difficile dans l'existence d'une semi-géante, parce qu'on sait en permanence qu'on gêne les autres et je ne reproche ce sentiment à personne, je comprends l'inconfort causé par une personne comme moi. Quand vous dormez avec moi, le souci c'est que je ronfle, ou au moins je respire très fort la nuit, plus qu'un humain ordinaire et que ça importune ; quand mes camarades vont se brosser les dents le matin et que la moitié de la salle de bain est occupée par une gigantesque humaine qui s'étale devant deux lavabos, c'est embêtant ; quand je m’assois près de quelqu'un, quand je marche en face de lui dans un couloir, quand je monte les escaliers en même temps, quand je mange à sa table je suis une nuisance ambulante. C'est quelque chose que je peux combattre par la précaution et l'empathie, mais que je ne pourrais jamais effacer complètement et c'est douloureux de s'en rendre compte parfois. Par défaut je pars avec un a-priori négatif chez la plupart de mes camarades parce que je suis encombrante et bruyante et que je le serais toujours un peu.

En tout cas merci de votre attention, j'espère vous aider à mieux comprendre le quotidien d'une semi-géante, mais je vous assure que dans mes bottes, parfois, on est bien.

Ciao !
KoalaVolant
            
Taynara Ka'ana'ana
Strixyst
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Sujet: Re: La vie gigantesque - Blog de récit de vie et d'opinion de Taynara Ka'ana'ana
Sam 18 Fév 2023 - 1:06
                    

Une semi-géante et la violence



Bonjour tout le monde.

Cet article est particulier. Je pense qu'en lançant ce blog je n'imaginais pas le faire, mais j'estime que c'est désormais un devoir, une obligation morale. J'ai besoin de vous expliquer ma vision de la violence, ma vision de la violence que moi je peux employer et à quel point ce rapport complexe me répugne chaque jour un peu plus. Je le dis dès maintenant : si vous me connaissez personnellement et que vous lisez cet article, je vous en prie, discutez-en avec moi si jamais ça impacte l'image que je vous renvoie. La dernière chose que je souhaite c'est de voir mes proches s'éloigner parce qu'ils ont découvert une part sombre de moi-même et qu'ils ne souhaitent même plus m'adresser la parole. Maintenant que ceci est clarifié...

La violence ne me dérange pas. Là, déjà, je connais des proches qui hausseront un sourcil, étonnés, car ça n'a jamais été mon discours auprès d'eux. Auprès d'eux je déplore le fait qu'ils se battent entre eux, je les dispute, je les en empêche par tous les moyens et les sermonne alors qu'ils me supplient de me mêler de mes affaires. Pourtant le fait est que, dans mon strict for intérieur, ce qu'ils font ne me gêne pas. Je ne ressens pas de l'angoisse, du dégoût, de la colère lorsqu'ils se frappent, je ne ressens rien de particulier. Mon cerveau ne me transmet aucun signal, m'indiquant par la même occasion que ce que je vois je devrais le considérer comme banal, ordinaire, sans conséquence. Mais cette vision de la violence, qui m'est presque imposée par mon esprit sans que je n'y puisse rien, je cherche à la combattre à tout prix et c'est pour ça que je réprimande sans arrêt les comportements violents, que je me mets en colère face à leurs auteurs, que j'essaye d'être la plus pédagogue possible pour éviter la violence à tout prix.

Parce que j'estime qu'il y a une différence entre ce qu'on ressent et ce qu'on aimerait ressentir, ce qu'on veut transmettre comme message. Si moi je suis indifférente à la violence, ça ne signifie pas qu'elle est acceptable et qu'elle doit être acceptée. C'est une longue lutte pour outrepasser sa simple sensibilité du monde pour se discipliner et se convaincre que là, présentement, il y a un comportement incorrect et que je dois agir pour l'empêcher alors qu'en vérité je trouve ça normal. C'est un combat que je suis fière de mener parce qu'il montre qu'on a une part de choix dans la personne qu'on est et l'image qu'on renvoie, surtout que je suis préfète donc il y a nécessité que je sois irréprochable sur mon comportement. Donc je tiens à m'excuser, même si j'espère qu'ils ne me liront pas, à mes deux amis pour leur mentir effrontément à chaque fois que j'empêche leurs bagarres intempestives. Je vous ai menti, je ne déteste pas vous voir vous battre, enfin, pas dans l'immédiat. Par contre, sur le long-terme, je trouve ça particulièrement délétère pour l'ambiance dans l'école et pour la sanité de l'amitié que je partage avec l'un et l'autre, mais ça c'est de l'opinion réfléchie, mesurée, construite.

La violence ne me dérange pas, mais soyez assuré que c'est une partie de moi que je déteste. En fait, j'aimerai haïr la violence, parce qu'au fond de moi je sais que c'est une mauvaise chose, mais je n'y arrive pas. Je suis une demi-géante, fille d'une créature si monstrueuse, si immense, si cruelle que les Aurors du monde des sorciers ont tout fait pour décimer cette espèce et les confiner dans des forêts si lointaines qu'aucun être humain à des kilomètres à la ronde ne court le moindre danger. Voilà de quoi je suis issu et ça me fait mal parfois, parce que je sais que ma mère a probablement fait des horreurs innommables et ce sont des images qui s'imposent dans ma tête. J'ai peur aussi. J'ai peur de ce qu'une telle créature a pu me léguer, à moi, en plus de ma taille et de ma force. Qu'est-ce qu'un cerveau de géant produit comme envies, comme pulsions, comme besoins et qu'est-ce que j'ai récupéré de tout ça ? Aucun moyen de le savoir, alors je vis dans l'examen constant de mes pensées et mes émotions pour détecter toute trace provenant d'un monstre mangeur d'hommes. Oui, j'ose qualifier ma mère de monstre, et je n'autoriserai personne d'autre à le faire à part moi, parce que j'ai de quoi lui en vouloir, pas vous.

Je lui en veux parce que... je vais vous raconter une anecdote toute récente. Dans l'école où je suis, un endroit de forte affluence, qu'on appelle le Dôme, a souvent des effets particuliers, inexplicables, sur ceux qui se trouvent à l'intérieur. Des effets qui évoluent et, après concertation avec de nombreux camarades, il est apparu que ce vendredi soir le Dôme rendait les élèves euphoriques. L'euphorie est un état de bonheur intense, submergeant la personne et lui faisant faire, parfois, des choses déraisonnables, guidée par la puissance de ce bonheur immense. Et le problème c'est que moi, sous cet afflux intense d'hormones, mon cerveau de semi-géante a laissé un peu de contrôle à la partie géante.

J'ai senti mon esprit si léger... J'étais comme sur un petit nuage, sauf que contrairement à mes camarades qui, dans cet état, roucoulent en amoureux, dessinent, chantonnent, moi j'étais avec une amie à moi qui évoqua l'idée de se battre, chose qu'on avait fait, amicalement, quelques mois auparavant. Durant ce combat, et j'étais alors désolée pour mon amie, je ne l'avais pratiquement pas touchée, je l'avais simplement immobilisée dans les airs en attendant son abandon car j'en étais capable et que de toute façon je ne voulais pas la blesser en la frappant. Elle était sortie déçue de ce combat, avec un fort sentiment d'humiliation, et moi je me sentais stupide d'avoir accepté. Eh bien ce vendredi soir, on avait remis ça, mais cette fois je n'ai pas pu me retenir.

Il faut comprendre qu'être à ma place c'est particulier de bien des manières et une des choses les plus frustrantes, les plus dérangeantes, c'est d'être une créature bien plus grande que les autres humains, bien plus forte, et de subir quand même des moqueries, des brimades, des insultes sans pouvoir se défendre. On se sent pieds et poings liés car on sait que, si on fait quoique ce soit, on vivra une vie d'enfer car on sera considérés comme dangereux par le monde des sorciers. Alors on ne fait rien, on ne doit absolument rien faire, c'est un devoir. Il y a ça, mais il y a aussi le fait de se retenir en permanence. Ça vous est sûrement arrivé de donner une grande tape dans le dos de quelqu'un dans un geste de camaraderie défouloir, eh bien moi je ne peux pas faire ça, je n'ai pas le droit ; je ne peux pas non plus marcher à mon rythme « normal » en intérieur car ça fait trop de bruit et d'agitation ; je ne peux pas rire aux éclats à en taper la table parce que sinon je ferais du dégât ; je dois me retenir tout le temps, pas beaucoup, mais juste assez pour qu'à la longue ce soit épuisant mentalement.

Eh bien ce soir-là, avec mon amie, on a voulu se battre, puis elle a sauté sur moi. A ce moment, j'aurai dû faire comme au précédent combat, subir le coup. Parce qu'une contre-attaque aurait été trop risquée, j'avais trop de risques de la blesser, mais là je ne me suis pas écouté et j'ai attrapé ses jambes pour l'envoyer de l'autre côté en roulant par terre. Et vous savez l'horreur ? J'ai aimé ça. J'ai senti mon sang me chauffer partout, mon cerveau devenir un ballon de baudruche si léger et euphorique que j'aurai pu me laisser pousser des ailes, j'étais si bien ! Et ce n'était pas que de la faute du Dôme magique, parce que c'était un cran au-dessus de l'état dans lequel il me mettait avant le combat. C'était une sensation que je n'avais pas connu depuis très longtemps, que je m'étais interdit de rechercher parce que c'était un produit de ma violence et que je refusais d'en faire usage.

Mais le combat s'est poursuivi, mon amie semblait vouloir encore en découdre et me lança une chaise. Je ne lui en veut pas, contre un adversaire de cette taille qu'est-ce que vous voulez faire d'autre ? Seulement quand j'ai vu arriver ce danger vers moi, que je m'en suis protégé avec mes bras, que ça m'a fait mal, mon euphorie s'est amplifiée. L'adrénaline a commencé à me conquérir et c'est presque comme si je voyais rouge, mais j'étais si heureuse en même temps. En fait, j'étais heureuse de me battre, d'être violente. Et donc pour répondre à cette attaque, j'ai couru vers mon amie et je lui ai donné un grand coup de tibia sur le côté. Elle s'est protégée avec son bras mais a fini au sol, se tordant de douleur. Et moi je voyais mon amie comme ça, je venais de la blesser, mais ça ne redescendait pas, ou à peine ! J'étais toujours sur un petit nuage, à respirer bruyamment, comme surchauffée ! Parce que donner ce coup... ça me faisait tellement du bien ! Par la suite, mon amie a cessé le combat et nous avons quitté le Dôme et là...

Je me suis jamais sentie aussi mal de ma vie. Pas malade, non, mais une culpabilité infernale, une honte qui crevait le plafond et une envie de m'enterrer profondément quelque part pour ne plus m'infliger au monde. Je venais de blesser mon amie ! Et j'avais adoré ce combat, pouvoir me battre normalement, me donner à fond ! Vous imaginez quel genre de monstre ça fait de moi ? Quel genre de personne exécrable peut ressentir ça ? Parce que ce n'est pas comme si j'avais affronté quelqu'un de mon gabarit en cours de judo, je savais que j'allais écraser mon amie, parce que je fais cent-trente kilos et un mètre de plus qu'elle ! Evidemment que je vais la battre, c'est presque inévitable avec une telle différence ! Je ne devrais pas être fière d'écraser les plus faibles que moi, de pouvoir les faire voler sur deux ou trois mètres, parce qu'évidemment j'en suis capable avec un corps pareil !

Voilà pourquoi je déteste mon rapport à la violence : je n'ai pas le droit d'aimer ça. Je n'ai pas le droit parce que c'est foncièrement mauvais, moi j'ai blessé mon amie et mes deux camarades qui se battent entre eux n'y gagnent rien et manquent de perdre de nombreux proches, mais aussi parce que si je me mets à accepter l'idée que la violence est autorisée pour moi, que je peux en faire usage si c'est nécessaire ou que ça n'impactera pas négativement ma vie, je vais très mal finir ! Parce qu'avec mon cerveau de géant, je venais de plonger dans un état second juste parce que j'étais heureuse de faire un combat amical ! Je n'ai pas le droit d'être violente, encore moins que tous les autres êtres humains, parce que je perdrais leur confiance à la seconde où je le deviendrai vraiment. Certains n'attendent que ça, d'autres seraient horriblement déçus de mon comportement et d'autres encore seraient terrifiés de me croiser dans les couloir et je ne souhaite rien de tout ça. Moi je veux vivre en paix dans le monde des sorciers, je ne veux faire du mal à personne, c'est juste mon cerveau qui déconne...

Bref. Désolé L. et F. de vous mentir, désolé J. de t'avoir blessée...

Les autres, ne souhaitez pas trop être dans mes bottes, parfois c'est vraiment un calvaire.

A bientôt tout le monde.
KoalaVolant
            
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Sujet: Re: La vie gigantesque - Blog de récit de vie et d'opinion de Taynara Ka'ana'ana
                    
            
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