Né dans la petite ville fleurie de Colmar, en Alsace, Tyli n'a jamais connu le monde de la magie jusqu'à ce que ses pouvoirs apparaissent.
Pour lui, tout ce qui pouvait être qualifié de "magique" se résumait aux petits tours de passe-passe d'inconnus dans la rue qui essayaient d'amasser un peu d'argent. Mais même là, il n'était pas convaincu.

Habitant dans une charmante petite maison, l'alsacien fut élevé uniquement par son père moldu - faute de la présence d'une mère qu'il n'a jamais connu et n'a jamais vraiment cherché à connaître. Elle ne lui manquait pas, après tout, comment manquer quelque chose qu'on a jamais eu dès le départ ?
Ceci dit, son père n'était pas l'exemple parfait d'un homme très présent non plus. En effet, celui-ci étant médecin en chef dans une ville voisine plus populaire, il lui arrivait de ne pas rentrer de la journée dans son petit foyer ; laissant son fils aux soins d'une baby-sitter. Peut-être que cela aurait posé moins de problèmes s'il rattrapait son absence en passant du temps avec son enfant et en créant une relation forte entre eux. Mais là encore, ce n'était pas un plan sur lequel le médecin était très doué ; particulièrement stricte et sérieux, dès qu'il avait un peu de temps à accorder à Tyli, c'était surtout pour s'enquérir de ses résultats à l'école et le diriger lentement mais sûrement vers la voie médicale comme lui.

De ce fait, dès son très jeune âge, le garçon était déjà un élève assidu et sérieux. Jamais il ne manquait les cours, il prenait tout en note et faisait correctement ses devoirs afin de rendre son paternel fier dès que celui-ci daignait être là. C'est d'ailleurs à cause de cela qu'il n'avait pas beaucoup d'amis, plus préoccupé à l'idée de bien travailler plutôt que de développer ses relations sociales.
Toutefois, ce n'était pas la seule raison qui le poussait à ne pas en chercher. Étant atteint d'une pigmentation de peau peu commune, et les enfants n'étant pas toujours très tendres dans leur propos - surtout à un certain âge -, c'était sans surprise quand Tyli se recevait des remarques sur son épiderme. Lorsqu'il s'agissait de le critiquer dessus, les bambins du coin étaient très imaginatifs : "Eh, Tyli la vache !" ; "Meuh-meuh" ; "Tyli le kinder !" ; "Des oiseaux t'ont fait caca dessus ou quoi ?". Bref. Ca aurait pu s'arrêter à de simples moqueries enfantines, d'ailleurs, mais à de plus rares occasions, certains enfants poussaient la chose plus loin et lui léchaient la peau ou tentaient de la toucher pour voir si c'était bien du chocolat.
En conséquences de tout cela, le jeune alsacien devint haptophobique. Le contact physique avec d'autres humains le répugnait profondément et lui provoquait des crises de panique ; quelque chose que son père ne manqua pas de remarquer mais ne su jamais régler.

Fort heureusement pour Tyli, l'optique de finir ses études entouré d'idiots intolérants changea lorsque, à l'aube de ses 9 ans, ses pouvoirs firent son apparition. Ce phénomène se déclencha alors qu'il s'apprêtait à jeter l'une des plantes de son balcon récemment morte, redonnant alors vie à celle-ci en un clin d'oeil. D'abord confus et ébahi, ces émotions se transformèrent vite en émerveillement pour le jeune enfant. Il n'en croyait pas ses yeux ! Etait-ce lui qui avait redonné vie à sa cette plante ? Ou bien était-ce quelque chose d'autre ? Impossible à dire pour le moment.
Dans tous les cas, il n'hésita pas à passer un coup de téléphone urgent à son père pour qu'il rentre et lui en parle. Cependant, comme il fallait s'y attendre, celui-ci fut perplexe quant à cette nouvelle. " Ramener la vie à une plante en quelques secondes ? C'est impossible. " Déçu et ne sachant comment prouver que ce qu'il disait était vrai, le garçon ne chercha pas à insister, surtout après qu'il ait été réprimandé par son paternel quant à son appel d'urgence "inutile".

Alors qu'elle fut la surprise des deux quand un duo d'hommes vinrent à leur rencontre pour confirmer ce qu'il s'était passé et apporter des réponses à cela. Il leur fallu bien montrer quelques tours au médecin pour que ce dernier finisse par accepter que tout cela était bien réel et qu'il existait bien un monde "magique" auquel les moldus comme lui ne connaissaient pas en règle général.
Ce que Tyli avait fait n'était que l'éveil de ses pouvoirs, et il était ce qu'ils appelaient un sorcier. Cette nouvelle fit écho dans les oreilles du jeune garçon, et il écouta avec toute l'attention du monde les explications de ces sorciers étant venus lui apporter leur aide, étant donné que ni lui ni son père ne connaissait quoi que ce soit sur la magie.

Vint ensuite la question de l'éducation magique. Bien que toujours particulièrement perturbé par toutes ces nouvelles, le père du petit Tyli prit quelques jours de congé pour se pencher sur les papiers qu'avaient laissés les deux hommes afin qu'il puisse choisir une école de magie dans laquelle son descendant irait. Évidemment, perfectionniste qu'il était, le prospectus pour Ilukaan sembla être le meilleur choix - certes, ce n'était pas la porte à côté, mais cette école semblait être celle qui irait le mieux à son fils pour que celui-ci ait la meilleure éducation magique possible. Innovatrice et très ouverte, elle avait de quoi intéresser. Cette rentrée ne serait prévue, toutefois, que lorsqu'il aurait 11 ans.
Cela faisait beaucoup de temps à attendre pour le jeune alsacien qui, maintenant qu'il savait tout cela, n'avait plus grand chose à faire de ses harceleurs à l'école. Sa tête était remplie de songes à l'idée d'intégrer une école magique, loin de cette petite ville qui le connaissait déjà trop bien. Loin de ces abrutis qui ne voyaient pas plus loin que leur pif. Il avait tellement hâte.

Jusqu'à ses 11 ans, Tyli continua de nourrir ses espoirs quant à Ilukaan. A quoi une école de magie pouvait-elle bien ressembler ? Est-ce que la magie était partout présente là-bas ? Qu'en était-il des élèves et des professeurs ? Aah. C'était à la fois si excitant et angoissant.
La journée même de la rentrée, le duo de sorciers revint pour proposer au père et au fils d'aller faire des petites "courses" afin de préparer au mieux le jeune sorcier pour son arrivée à l'école. Bien que réticent, le médecin accepta, au grand bonheur de Tyli qui se faisait une joie de passer du temps avec lui une dernière fois avant de creuser un peu plus la distance entre eux.

Bloombury avait déjà réussi à mettre des étoiles dans ses yeux, lorsqu'il la visita, le rendant d'autant plus impatient de découvrir le campus d'Ilukaan. C'était vraiment tout un autre monde ! Durant son tour des boutiques pour acheter le nécessaire, l'alsacien acquit aussi un animal de compagnie : une petite chatte entièrement blanche, qu'il nomma Edelweiss, en l'honneur de sa fleur favorite.
Après des adieux dotés de peu de sentiments du côté de la figure paternelle de l'enfant, au contraire de ce dernier, ils purent enfin faire chemin jusqu'à l'école. Le campus était grand et il semblait y avoir tant de choses à découvrir qu'il craignait de ne jamais avoir assez de temps pour le faire, malgré les années qui l'attendaient ici.

Son intégration fut sans remous, à contrario de ce que craignait Tyli qui avait l'habitude qu'on le regarde de travers à cause de son physique assez atypique. Mais ici, à Ilukaan.. des personnes spéciales, il y en avait partout. De toutes les couleurs, formes et tempéraments. Enfin il se sentait un peu plus à sa place ; bien qu'il continuait de garder une certaine distance avec les autres élèves. L'excitation et la joie de s'épanouir dans ce nouveau monde ne lui avait pas fait disparaître sa phobie, malheureusement, et encore moins l'assiduité dont il faisait preuve envers ses études.
Ces dernières s'avérèrent encore plus passionnantes qu'il ne l'avait prévu. Notamment celles sur les soins, plantes et créatures magiques ! Lui qui souhaitait suivre les pas de son père se voyait ouvrir de nouvelles portes avec encore plus de possibilités quant à la médecine. Il n'y avait rien de plus grisant que de découvrir ce que pouvait soigner la magie là où la médecine moldue échouait.

Et bien qu'il n'était pas particulièrement sociable, Tyli finit tout de même par se faire un ami, durant ses premières années à Ilukaan : Cléonos. Un étudiant sérieux dans ses études, un peu comme lui, et de bonne compagnie. Au moins, grâce à lui, ses débuts dans cette école furent moins solitaires et bien plus sympathiques.

(c) Ilukaan