Physique

Ses yeux bleus révélant parfois quelques nuances vertes durant les beaux jours, Jim les tenait de sa mère. Tout comme son nez légèrement épaté légèrement en trompette et ses grandes lèvres fines. De fait, le garçon aurait eu bien du mal à prétendre ne pas être la progéniture biologique de sa mère. Il avait tout de même hérité de la mâchoire anguleuse de son père ainsi que de ses épais sourcils. Les plus observateurs pouvaient noter une cicatrise sur sa joue droite.

Jim avait mis quelques années à trouver une coupe de cheveux adéquate bien qu’elle soit désormais totalement démodée. Rasé sur le dessous, il avait tout de même tenue à garder une mèche qu’il avait fini par tresser lorsqu’elle était devenu un peu plus longue. Sa chevelure brune n’était jamais très bien coiffée. Il faut dire qu’utilisait ses doigts au lieu d’une brosse n’aidait pas. Ses mèches de devant était un peu trop longue et caché un front déjà étroit.
Plutôt bel homme, Jim ne se souciait pourtant pas de son physique. Sa silhouette dégageait quelque chose de sympathique quand il n’était pas occupé à jouer à l’adolescent froid et solitaire. Ce qui pouvait lui arriver lorsqu’il décevait quelqu’un ou qu’on évoquait son père.
Le jeune homme était habitué à l’effort et sa pratique de la fuite en skate l’avait mené à développer quelques aptitudes physiques qui transparaissaient sur son corps. Il était difficile de le remarquer pourtant. Il faut dire que les habitudes vestimentaires de Jim n’aidaient pas à se faire une idée de son physique. Si ce n’est qu’il était dans les normes niveau taille et poids pour son âge. Peut-être prendrait-il quelques centimètres, mais rien n’était moins sûr.
Jeans, pantalon militaire trop large, il était aussi rare de trouver un T-shirt à sa taille, dans son armoire, qu’une fiole de Felix Felicis à disposition sur une table du réfectoire. Le jeune Hawkins avait même réussi à se procurer une chemise d’uniforme une taille au-dessus. Sa garde-robe restait par ailleurs très sombre. Tons brun, brique, kaki semblait les seules couleurs présentes. C’est pourquoi, dès que l’occasion se présentait, il quittait son pantalon scolaire à la couleur vive pour sauter dans un bas plus confortable et dans sa paire de rangers et enfiler sa veste préféré. Une sorte de gros blouson d’aviateur noir aux poches profondes.

Caractère
Plus jeune sa mère aurait venté la joie de vivre et l’énergie de son petit préféré –préférence fortement liée à son statue d’enfant unique- seulement les enfants grandissent et même si Jim garde toujours son obsession pour la piraterie, il tente d’être un peu plus réservé dans ses réactions et affiche plus souvent, aux yeux de tous, une mine neutre.
L’énergie enfantine du jeune Hawkins n’a cependant pas disparu. Que cela soit lié à un projet qu’il entreprend ou à une discussion dont le sujet l’intéresse particulièrement, on peut facilement ressentir toute cette émulsion contenu. Bercé par de nombreuses histoires d’aventures, le brun a part ailleurs un fort gout pour ces dernières et un grand rêve : vivre les siennes. Il ne manque pas de courage et serait près à sauter sur le premier bateau –ou balais- pour suivre une hypothétique piste et vivre sa propre équipée.
Le jeune homme aurait tout de même de gros scrupules à abandonner ses proches. Il a conscience de ce qu’implique la vie active et partage les tracas du quotidien seul avec sa mère. Jim a le sens des responsabilités et les soucis familiaux l’ont mené à développer une sorte d’optimisme pragmatique. Il est, par ailleurs, peu intéressé par les biens matériels tant qu’ils n’aident pas au bien être familiale.
Ces mêmes soucis ont aussi mené l’adolescent à développer une attitude rebelle, notamment et essentiellement vis-à-vis des figures d’autorités. Professeur, agent de la loi, préfet. Il est toujours plus difficile pour eux de se faire accepter par le jeune homme. Le français se montre prudent dans ses choix de relation et ne s’épanche que très rarement sur sa vie privé. Bien qu’il face figure d’honnêteté dans ses propos. Il est très rare que le garçon en vienne à mentir. Son attitude dissidente  se reflète le plus généralement en acte. Et même si son intelligence lui hurle que ce qu’il entreprend peut être dangereux ou totalement stupide, le brun traverse encore quelques phases où il se perd et recherche des sensations fortes en dépits du bon sens.
Hawkins a, malgré ce côté-là de sa personnalité, un cœur d’or. Il peut se montrer particulièrement attentionné envers ses proches et sera un ami loyal. Attention cependant car son sens de la justice n’est guidé que par sa propre empathie. Jim est apte à pardonner très facilement et sa compassion peut le mener à faire des choix regrettables du point de vu d’un œil extérieur. Peut importe au jeune homme tant qu’il garde à l’esprit le bien fondé de ses actions. Il a un côté extrêmement têtu et il est presque impossible de le faire revenir sur une de ses décisions.
Logique dans sa façon d’agir comme de pensé, le français reste quelqu’un d’indépendant. Ouvert d’esprit, il est prêt à accueillir qui le mérite dans sa vie mais n’en fait pas une priorité. L’abandon de son père lui a appris que les relations ne sont jamais éternelles et rarement aussi fortes qu’on ne le pense. C’est sans doute également le peu d’attention physique qu’il a pu recevoir étant plus jeune qui ont empêché Jim d’apprécier pleinement la chaleur d’un câlin et en a fait un jeune homme peu tactile.
Mais même si la vie n’a pas toujours été simple, elle a aidé le français à développer son sens de la répartie et il la remercie pour ça. Rien ne vaut une petite réplique sarcastique bien placé ou une bonne blague pour détendre l’atmosphère avec un brin d’espièglerie.  Car avant tout, Jim est quelqu’un de bon vivant qui s’adapte facilement à son entourage.

Histoire

L’ambiance dans l’auberge Benbow-Hispaniola n’était pas à son plus fort. La pleine saison n’avait pas ramené autant de clients qu’espéré. Heureusement, les propriétaires des lieux avaient d’autre raison de se réjouir. Sarah Hawkins, femme de Leland Hawkins, tenait dans ses bras un jeune nourrisson. L’allègement de sa charge de travail en vu du nombre réduit de client ressemblait plus à une aubaine pour prendre soin de son premier né.
Jim était un enfant plein de vie, enthousiaste pour un rien. Il apportait un souffle de légèreté donc l’auberge familiale avait bien besoin. Même jeune le petit avait déjà du répondant et sa mère bien du mal à ne pas s’attendrir sur les petites bêtises qu’il pouvait commettre. Que ce soit les tentatives culinaires désastreuses qu’il faisait discrètement goûter aux clients ou bien les nombreux animaux qu’il ramenait sans cesse directement à l’entrée de l’auberge. Madame Hawkins avait bien failli tourner de l’œil en le voyant ramener un poulpe encore vivant, dans une sorte d’aquarium. Soit disant qu’un pécheur lui avait donné. Le garçon accepta de le relâcher en mer seulement car il trouvait ça bien triste de priver la bête de sa liberté en l’enfermant dans un bocal. Aussi grand que soit ce dernier.
La ville portuaire dans laquelle la famille Hawkins avait établi son affaire était un lieu de transit et les voyageurs de passage, à la recherche d’un repas ou d’une chambre, étaient nombreux. Pourtant, les comptes étaient de plus en plus serrés. Les absences répétées du père de Jim n’aidaient pas à faire tourner les affaires familiales. Néanmoins, le petit garçon aimait cet homme et faisait de son mieux pour l’impressionner et retenir son attention. Ses nombreuses tentatives étaient souvent infructueuses mais il n’était pas question de baisser les bras !
Les histoires de pirates que sa mère lui contait le soir, dans le but de réussir à le coucher, avaient donné le goût de l’aventure à Jim. Lorsqu’il rentrait de l’école, l’enfant disparaissait en direction du port à la rechercher de son équipage. Sa bande de potes n’était jamais la même, mais le petit Hawkins n’avait jamais eu beaucoup de mal à se faire des amis. Il rentrait, moins épuisé que Sarah l’aurait souhaité, pleins de récits souvent rebrodés pour mieux calquer avec les aventures de célèbres pirates.

Le jeune Hawkins était un garçon doué et intelligent. Ses professeurs se désolaient juste qu’il soit si peu attentif en cours et toujours prompte à détourné l’attention de la classe vers des sujets qu’il considérait comme bien plus passionnant.
Vers ses 8 ans, la scolarité de Jim fut légèrement chamboulée. Le garçon avait récupéré une petite souris blanche dont les parents d’un camarade de classe voulaient se débarrasser.  Bien trop heureux de pouvoir présenter la petite bête à sa classe, il l’avait emporté à l’école. Elle était très docile et peu peureuse pour un rongeur. Les curieux étaient nombreux. On se questionnait de savoir si la bestiole était une femelle ou un mâle. Un élève avait plaisanté en sous-entendant que si c’était une femelle elle devrait être rose et non blanche et que si au contraire il s’agissait d’un mâle elle devrait être bleu et que tout le monde savait ça ! Le jeune Hawkins avait rétorqué qu’il savait parfaitement que l’animal était une fille et qu’il n’avait pas besoin de couleur pour le deviner même si elle aurait été très mignonne en rose. Le changement soudain de pelage de l’animal surpris tout le monde, y compris Jim qui faillis le lâcher.
La suite de l’affaire ne fit pas grand bruit. Jim se fit punir pour avoir apporté un animal à l’école et personne ne sembla se souvenir de la couleur non conventionnel de ce dernier. Désormais, l’enfant possédait une souris rose comme un autre aurait eu une souris blanche. Et si les gens l’acceptaient, Jim ne voyait pas pourquoi en faire toute une histoire, même si ses recherches tendaient à confirmer que les souris ne changeaient pas de couleur même pas envie. Il appela l’animal Morph.
Les petits incidents se multiplièrent sur quelques semaines. Le père du garçon qui jusqu’à maintenant n’avait montré qu’un intérêt très mitigé pour son fils - il lui accordait quelques gestes tendre, mais jamais trop longtemps, jamais trop souvent - fini par complètement abandonner ses obligations familiales.
Que son départ soit dû aux phénomènes étranges qui entouraient son fils, à sa soif d’aventure, à la mort de son amour pour sa femme … Jim ne le sut jamais. Un matin, il se réveilla au son de la voix de son père et des pleures de sa mère. Quand il descendit les escaliers, encore en pyjama, tout ce qu’il eu le temps de voir fut les bottes de son père passant le palier. Sa course effrénée à la poursuite de Leland Hawkins le mena au port. Trop tard. Le bateau levait l’ancre. Pas même un adieu.
Jim fut profondément touché par le départ de son père. Il devient un peu plus froid envers Sarah. Ils perdirent leur complicité. L’école rapporta plusieurs comportements problématiques et quelques absences. C’est à cette période que le jeune Hawkins développa ses talents de mécanicien/technicien. Sa première vraie réalisation fut un surf à voile motorisé. Malgré le manque de moyen de sa famille, le jeune garçon trouva facilement de quoi faire, au port. De vieilles caisses de cargaisons, des bouts de voiles récupérés ici et là ... Et le moteur de la tondeuse à gazon qui ne demandait qu'à servir une plus noble cause. Lors de la réalisation, certains outils lui vinrent d'eux même en main. Pratique lorsqu'on ne bénéficiait pas d'assistant et même si le garçon ne comprenait pas vraiment d’où venait cette capacité, il fut bien obligé de la prendre pour acquise. Ca ne faisait que rajouter du mystère à sa vie. Peut-être qu’un jour il obtiendrait des réponses tout comme il comprendrait pourquoi son père les avait abandonnés.

Ses réponses arrivèrent sous la forme d’un agent du ministère de la magie. Ou plutôt de deux agents. Ils encadraient Jim tout en le ramenant à l’auberge de sa mère. Sarah commença immédiatement à s’excuser pour le comportement de son fils avant que les agents arrivent à lui faire part de l’objet de leur visite. Les épaules de la jeune mère semblèrent s’alourdir sous le poids de la révélation. Comme si elle n’avait pas assez de problèmes avec son commerce pour devoir en plus gérer les pouvoirs magiques de son fils … Les agents les laissèrent avec fort nombre de paperasse.
La discussion qui s’ensuivit fut longue. Jim mit du temps à convaincre sa mère que tout ceci était une belle opportunité. Certaines écoles proposaient des bourses et en vu de leur situation financière, ça lui permettrait d’aller à bonne école sans alourdir les finances. Et puis la révélation de l’existence de la magie était une information fascinante. Qui sait les possibilités que ça pouvait ouvrir. Pour lui. Pour elle et pour l’auberge !  
Jim fut donc envoyé à Ilukaan. Ecole de très bonne renommée, avec des cursus variés et qui surtout offrait la possibilité aux plus démunis d’étudier, avec des enseignements de qualités.