Un dernier verre ?

Laurent se considère comme une personne relativement raisonnable, qui sait se contrôler. Certes, sa famille est aisé tout comme son propre compte en banque, pour autant, il ne cherche pas particulièrement à l’afficher au travers de bijoux en or de sac de grandes marques ou en dépensant à tout va son argent comme si ce n’était rien. Non, le Strixyst fait preuve de bon sens et connait la valeur de l’or. Il sait faire attention sans pour autant ne s’accorder aucun plaisir. Car bien entendu, il reste vrai qu’il s’achète certaine fois des vêtements et autres objets ayant un certain coût, tout comme il offre à ses proches des cadeaux sans regarder les prix.

Mais ce soir, peut-être fait-il exception à la règle – qui ne le fait jamais, après tout ? Ce soir, il est en route vers la maison des Ursirre afin de partir avec Hanzo manger dans un restaurant. Pas n’importe lequel cela dit : le restaurant gastronomique de Bloombury. Qui aurait pensé qu’une petite ville au Canada comporterait un tel endroit ? En tout cas, les deux amis apprécient ce lieu, ils ont souvent l’habitude d’y aller. Sauf qu’à l’origine, ils réservent quelques jours à l’avance. Cette fois-ci, c’est au travers d’une discussion par portable qu’ils ont décidés qu’ils allaient y aller ce soir, malgré l’heure un peu tardive. Une envie de se faire plaisir en étant servi et en appréciant l’alcool proposé, tout simplement. Si Laurent garde son air froid et distant, il en reste néanmoins qu’il est satisfait du programme à venir.

Il faut dire que les soirées avec Hanzo changent de ce qu’il a l’habitude. En général, les repas avec sa famille ou des amis de ses parents dans des restaurants se focalisent sur les actualités, la politique, le droit et autres sujets. Ne vous trompez pas : Le Strixyst trouve définitivement que ces discussions sont loin d’être ennuyeuses, il y participe même avec une certaine complaisance, prouvant sans cesse que malgré son âge considéré comme jeune, il sait toujours de quoi il parle avec conviction. Mais il y a des moments où il veut relâcher son esprit et cesser ne serait-ce qu’un peu de réfléchir – oui, ça arrive ! Avec l’Ursirre, sans partir non plus sur des conversations bêtes et infantiles, mêlées d’idioties complètes, ils leur prennent souvent cette habitude se charrier mutuellement, de se défier et, comme certains le disent, « de ne partager qu’un seul neurone ». Bien entendu, c’est encore plus amusant lorsque Francis est présent. Mais le Cervirald ne se joint pas tout le temps à eux, se plaignant de leurs choix « de luxe » (alors qu’il ne refuse pas lorsqu’ils offrent de payer la note).

Enfin, la soirée va quand même être agréable, c’est le principal. Ils inviteront Francis une prochaine fois pour qu’il puisse se plaindre d’être l’oublié du groupe. Un petit sourire se feint sur les lèvres de Laurent, amusé à cette pensée. Son ex avait définitivement tout d’une « dramaqueen ».

Une fois arrivé devant la maison des Ursirre, il ne faut pas longtemps au Français pour apercevoir son ami, il s’en approche, le regardant en faisant un mouvement de tête pour le saluer.

" Bonsoir Hanzo, comment vas-tu ? Es-tu prêt à y aller ? Je pense que le restaurant commence son second service dans peu de temps. "

Juste après la réponse de son ami, il enchaîne, souhaitant préciser un fait supplémentaire.

" Je ne sais pas si tu l’as fais, mais je n’ai pas appelé le lieu pour prévenir de notre arrivée pour savoir s’il y a une table de libre. Cependant, je doute que ce soit complet. "

Certes, c’est un début de week-end, pour autant il est rare que ce lieu soit bondé de monde. L’ambiance n’est pas ce qui plait à une ville principalement remplie d’étudiants. Pourtant, s’ils sont là et qu’ils tiennent, c’est bien qu’il y a une clientèle régulière, dont font partis les deux compères.