Physique

Aesop Carl était un jeune homme assez particulier. Que ce soit par le biais de son physique, de son aura particulière, de son regard cherchant la beauté en des choses dont peu partagerait son avis.

Si l’on doit s’attarder sur son apparence, il faut d’abord commencer par son impression générale. D'une stature fine, il n’était cependant pas petit, du haut de son mètre quatre-vingt-deux et de ses soixante-deux kilos. Un bon équilibre, de quoi il pouvait être fier selon son père qui considérait qu’il était tout aussi masculin que féminin. Il ne comprenait pas en quoi, au vu de sa voix grave, même si une certaine douceur se dégageait de chacun de ses mots.
Était-ce dû à toutes les sucreries et autres douceurs venant se loger dans son estomac qui ne prenait aucun kilogramme ? Peut être bien. On disait que le chocolat faisait grossir et donnait des boutons. Mais aucun de ses problèmes ne s’étaient présentés à lui.

Au contraire, son visage était ce qu’on pouvait qualifier de beau. A commencer par ses cheveux gris de naissance. Cette particularité de couleur était due à une sorte d'albinisme partiel, une maladie rare qui heureusement n'était pas plus dangereuse qu'elle n'y paraissait, suite à de nombreux examens médicaux pour le confirmer durant sa jeunesse. Aesop avait décidé de les garder mi-longs, retombant doucement sur sa nuque par une petite queue de cheval, et d'une frange sur le coté mettant en valeur le reste de son visage.
Concernant ses yeux, ils étaient d’un gris terne et à la fois envoûtants, même si malheureusement, ils n’étaient que rarement de fois brillants. Il fallait dire que malgré le maquillage soigneusement déposés sous ses pupilles, de légères cernes noires venaient ternir la pâleur de son teint. La forme de son nez n’était si notable que cela cependant, simplement fin et petit, l’allonge de celui ci plutôt droite.

Le plus féminin à noter chez lui n’était pourtant ni ses yeux ni son nez, mais ses lèvres, fines mais rosées. Elles étaient aussi de sa mère, de jolies lèvres douces, timides, qui n’osaient que trop peu bouger à l’air libre. Car presque personne ne savait pour cette dernière partie, Aesop venant se couvrir le visage la plupart du temps, et ce même pour dormir. Que ce soit par un masque médical, un masque de nuit, ou alors le col roulé de son pull, il était presque impossible d’entrevoir la partie inférieure de son visage.

Que restait-il de la part de son père ? On pourrait en dire le reste du corps, effectivement bien masculin, des bras aux muscles légèrement marqués, un torse pâle et fin et pour fini des jambes longues qui avaient gagné en robustesse par le manque de réveils matinaux des cours. Sa musculature restait banale, car non seulement il ne voulait pas faire de sport, mais il ne voulait pas non plus trop changer sa morphologie de peur de ne plus pouvoir mettre ses vêtements préférés.
Oui, l’anxiété venait le toucher jusqu’à son perfectionnisme. Il était hors de question que sa chemise blanche immaculée vienne être trop serrée à son torse ou sa taille, ou que son pantalon droit laisse dépasser bourrelet ou muscle. Pas de maigreur, pas de muscles ou de gras non plus. C’était un point primordial pour son physique.

Enfin, après avoir eu détail de son jeune corps, il était temps d’en venir sur ce qui le couvrait.
Malgré l’uniforme d’Ilukaan qui lui plaisait plutôt bien au vu du style sobre, la garde robe d’Aesop était encore plus monotone. Chemises repassées, pantalons ajustés, pulls impeccables, parfois quelques pièces fantaisistes, telle une chemise d'époque ou encore un pantalon à ceinturons. La couleur n’était pas vraiment la bienvenue dans son placard, malgré les minces efforts d’avoir quelques pièces de rouge, bleu ou vert, il restait toujours dans des tons de noir et blanc.
Coté accessoire, il aimait porter des boucles d'oreilles ainsi que des colliers de temps à autre, sans véritablement être marquant. La fantaisie venait surtout de ses masques, car au lieu de se contenter du simple masque de médecin blanc, il arrivait qu’il ne change pas celui qu’il avait pour la nuit, un masque noir avec un croissant de lune et de petites étoiles, ou un dont les tâches faisait penser à ces tests qui venaient sonder le cœur des autres….

Une apparence assez particulière et à la fois banale, voilà ce qu’est Aesop Carl.

Caractère

Le caractère d’Aesop est très différent selon s’il est avec des proches ou bien avec des inconnus. Les premiers abords seraient de le décrire comme distant, froid mais surtout antisocial. Du moins, c’est ce que les docteurs avaient diagnostiqué durant son enfance. Depuis ces temps là, la seule pensée de se retrouver auprès d’une marée humaine le faisait paniquer. Un sentiment d’impuissance, cette sensation de mal être qui parcourait son échine jusqu’aux tréfonds de son ventre, au point qu’il avait de petites gouttelettes de sueur dont son esprit les faisait couler. Il n’arrivait plus à respirer, sa cage thoracique avait l’impression d’exploser d’un coup.

Tout ceci était les réactions de sa peur des autres. Il n’aimait vraiment pas toute cette commotion, et restait la plupart de son temps seul. Son silence pesant et son regard froid suffisait souvent à finir toute conversation pour préserver son espace personnel vital. L’agacer était chose facile, mais l’énerver était plus dur. Fort heureusement, il était assez difficile de le sortir de ses gonds.
Si néanmoins, le pire se présentait, il fallait absolument fuir la furie dangereuse que devenait Aesop Carl en quelques secondes. Son visage devenait sombre, et l’impression d’aura noire venait casser toute son anxiété, réclamant excuses sous un air menaçant à en faire pâlir un Mangemort. De façon exagérée évidemment, mais ce n’était pas recommandé de vouloir se confronter à lui dans cet état.

Il arrive cependant quelques fois où Aesop est capable de parler normalement. Seule une poignée de personnes tolérable à ses yeux, et souvent, ce sont des gens qu’il juge similaire à lui, que ce soit par leur nature distante ou leur calme. Au fond, il était quand même quelqu’un capable d’être un tant soi peu sociable. Il fallait l’avouer, c’était surement le maximum que le jeune homme pouvait faire.
Des amis ? C’était un mot quasi inconnu pour lui. Une relation de proximité amicale entre deux personnes humaines ? Il se disait qu’il n’en avait aucune, et pourtant, sans se rendre compte, il est capable d’être entouré de bonnes personnes. Sa confiance est très dure à avoir, mais une fois acquise, Aesop ira poser une relation sincère et remplie de respect. Ce sont des points importants pour lui qu’il s’impose, et ira sans se rendre compte imposer aux autres.

Cependant, il n’en était pas méchant pour autant. De nature tranquille, il cherche surtout à ne jamais être au sein d’un conflit. Le calme autour de lui apportait une sérénité qui venait l’apaiser. Bien souvent, il était trouvable dans sa chambre, à méditer tranquillement, allongé sur son lit, bras croisés sur sa poitrine à écouter de la musique relaxante.
La présence d’animaux ne semblait pas le déranger. Il n’avait pas de réelle préférence, mais chaque animal qui croisait son chemin avait le droit à un regard, puis des fois à des caresses si l’envie lui prenait. Après tout, l’animal ne serait surement pas capable de lui répondre, en espérant au fond qu’il n’était pas tombé sur un Animagus. Car pour lui, ce serait avoir donné de l’affection à une personne humaine, et l’anxiété sociale reviendrait en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

Malgré ses problèmes de sociabilité, il était une personne dotée d’une grande curiosité. Ainsi, il aimait beaucoup observer son environnement, de près ou de loin, d’une certaine candeur et exposition, ses yeux gris venant parfois briller quand quelque chose lui plaisait, se donnant pleinement de lui même. Passionné, il en allait même jusqu’à affronter sa phobie sociale juste pour pouvoir en profiter pleinement. Des petites progressions petit à petit, qui lui permettraient de mieux être en accord avec lui même, et de s’ouvrir un peu plus.

Pour résumer, Aesop Carl paraît très froid et inabordable, telle un coffre fermé à double tour, mais il fallait prendre patience, respecter son intimité, et une personne timide mais gentille se présentera, mais cette opportunité n’est malheureusement donnée qu’à de rares personnes dont sa confiance est placée depuis bien longtemps.

Histoire

Une homme et une femme dans un hôpital situé à Düsseldorf. Une naissance au beau milieu de la nuit. Des petits pleurs, des yeux qui s’ouvraient peu à peu, et des sourires autour de ce bébé particulier. Il avait des cheveux et des yeux gris, qui surprirent les deux jeunes parents, se regardant mutuellement en se demandant si la magie ou bien une maladie avait frappé leur enfant.

Plus d'inquiétude que de mal cela dit, après que l'infirmière leur affirme que le nouveau né devait surement avoir un semblant d'albinisme. Précisément, le syndrome de Griscelli, une maladie rare qui donnerait un albinisme partiel, semblant dans le cas du bébé sans grave conséquence au vu de ses yeux "normaux".

Les Carl durent se souvenir que l'un de leurs ancêtres, coté paternel, avait de l'albinisme. C'en était fou à quel point la génétique pouvait engendrer de telles choses. Il venait de naître et allait surement déjà se démarquer des autres, en bien mais peut être aussi en mal.

Cependant, cela n'empêchait pas à cette jeune maman de donner tout l’amour qu’elle avait pour son fils. Aesop. Ce fut le nom qu’elle avait choisi, car sans qu’elle ne sache pourquoi, elle ne savait pas du tout dès le départ comment le nommer. C’était pourtant l’enfant de l’union à son mari, et elle n’avait que ce livre qu’elle avait gardé enfant. “Les fables d’Aesop”.
Voulant que son fils puisse alors développer sa belle histoire, elle vint alors rendre hommage en espérant tout le bonheur pour son fils.

Ce bonheur souhaité fut très vite interrompu. Elle qui voulait donner tout son amour, tout ses sentiments déclenchés par son instinct maternel. Cette période n’a duré que six ans.

Un cercueil ouvert, le linge intérieur d’un blanc immaculé qui venait faire ressortir les vêtements noirs du cadavre gisant à l’intérieur. Une belle robe de dentelles, un voile glissé sur de longs cheveux blonds, des roses venant adorner un visage dont la vie n’était plus présente.
Des pleurs, des sanglots, un discours macabre et sombre. Tous étaient vêtus de noirs, tout comme cette femme au centre de la pièce, alors que dans un fermement de livre, tous se mirent à se réunir, discuter et enfin venir auprès d’Aesop.
Pourquoi tous ces mots d’encouragement ? Pourquoi lui dire de “devenir fort” et “garder le sourire” ? Pourquoi toutes ces caresses ? Il n’aimait pas trop qu’on lui touche les cheveux, seule sa mère avait le droit de le faire pour lui.

“Pourquoi devrais-je être triste ? Maman a l’air heureuse aujourd’hui, comme toujours. Même si elle dort, elle est très belle… Alors non, je ne suis pas triste, je suis même content que maman continue de dormir paisiblement !”

A son jeune âge, Aesop Carl ne se rendait même pas compte du poids de la mort qui venait de prendre sa mère. Et pourtant, ce n’était même pas un déni de tristesse. Il était véritablement content que sa mère soit aussi souriante sous ce voile fin qui était déposé par son père.

Embaumeur magique, tel était son métier. Le jeune garçon avait toujours eu une vision quelque peu idyllique de la fin de la vie. Car après tout, Jerry Carl lui avait toujours inculqué une idéologie très particulière de la mort. La vie était un long pèlerinage, et la mort en était simplement une nouvelle.
Embaumer une personne était pouvoir redonner le sourire à la douleur des derniers instants des infortunés. Même si le petit garçon ne comprenait pas tout ce que son père lui disait, il en saisissait l’essence même de cette fascination et de cette façon paisible d’accepter la mort.
Ce fut ainsi qu’il acceptait alors que sa mère serait loin de lui, mais qu’elle resterait heureuse dans un autre monde qu’il ira visiter lors de la fin de son voyage.

Mais l’avis des autres n’était pas ainsi. Comment l’enfant pouvait il accepter si facilement la mort ? Comment est ce que le mari n’avait pas versé une seule larme, et au contraire avait embrassé sa femme dans ses derniers instants ? Des interruptions incessantes sur la mort de sa mère et des condoléances, ainsi que les rumeurs mortuaires sur sa famille firent que le sourire d’Aesop s'estompa peu à peu. Il ne voulait plus qu’on vienne l’embêter avec, et sans se rendre compte, il venait de se renfermer sur lui même, ne supportant plus les mouvements de foule et la présence de trop grand nombres de personnes autour de lui.

A peine avait-il eu le temps de se poser que la magie vint apporter son aide.

Aesop lisait un livre, posé dans la bibliothèque de l’école. Il voyait sur des illustrations de jolies roses jaunes, qui lui rappelait la chevelure de sa mère défunte. Avec un sourire, il se mit à penser à en apporter à sa tombe, priant pour qu’elle les apprécie. Cependant, il sentait que le livre n’était plus dans ses mains, et à la place, de fraîches roses jaunes venaient le remplacer, encore plus belles qu’il ne l’avait pensé.
Sans même se dire que sa magie venait de se manifester, il était dans le cimetière, venant poser les fleurs sur la tombe de Katherine Carl. Sans dire un mot, il eut un grand sourire, qui se fanait sous les yeux ébahis de son père, comprenant alors que le garçon de sept ans venait d’user de pouvoirs magiques.

Cinq ans plus tard, Aesop était entrain de choisir une école de magie qui irait le mener à son futur. Bien qu’il détestait l'insistance de son père envers son anxiété sociale qui s’était transformé en anti socialisme totale, il savait très bien que le choix de son école était le plus important. Aucune école allemande ne l’intéressait, pas même dans la capitale.
Il fallait dire que maintenant, Jerry Carl gagnait en renommée, et pas seulement pour ses talents d’embaumeur magique, mais aussi à cause des mauvaises rumeurs.

Puis d’un coup, un prospectus d’une école au Canada. Ilukaan. En réfléchissant aux points positifs et négatifs d’intégrer une école hors de l’Allemagne, il finit par trancher et fit de son mieux pour entrer là bas, priant qu’il aurait sa place au sein de cette école prometteuse que même son père avait accepté.

Plus vite qu’il ne le pensait, Aesop Carl était maintenant avec sa valise, prêt à prendre le train à sa nouvelle école. Plus que de nervosité de se retrouver en terre inconnue, il voyait le nombres de jeunes personnes dont la destination était la même que la sienne. S’empressant de rentrer à l’intérieur du train, il chercha rapidement une cabine seule, priant pour que personne ne vienne le déranger, voulant rester seul pour toujours et à jamais, la sérénité de son cœur venant embaumer sa solitude.

Cependant, le destin en décida autrement. Un autre jeune garçon avec sa chouette venait de rentrer auprès de lui. De petites discussions, quelques caresses pour l’animal, et des graines achetées. Une rencontre anodine, alors qu’il ne voulait pas plus se soucier de l’autre tant que cela. Il apprit néanmoins son nom, qu’il ne pensait pas être ancré dans son cœur : Eli Clark.

Malgré le fait qu’ils étaient dans différentes maison tous les deux, Aesop ne se déplaisait pas chez les Ursirre. Pour sur, il était surpris de savoir qu’il était de voir l’ours de saphir apparaître devant lui, et de finir orienté vers la magie de protection de soi et d’autrui. En était-il vraiment capable ? Il remarqua très vite le soutien qu’Eli était avec lui, se rapprochant de plus en plus de lui alors qu’il ne comprenait pas pourquoi tout son esprit était aussi chamboulé. Il rougissait, riait, souriait, s’ouvrait peu à peu à lui. Sans pouvoir se protéger de quoique ce soit. Ses sourires venaient lui donner le rouge à joues. Sa gentillesse venait l'apaiser. Eli Clark était le premier à être aussi proche.

Ce fut cependant la cinquième année qui lui fit comprendre tout ce qu’il vivait avec Eli durant tout ce temps. Une déclaration d'amour, une voix hésitante, mais un regard tellement sincère. Ses yeux bleus le fit chavirer, alors qu’il n’hésita pas à lui répondre que lui aussi, il partageait ses sentiments alors que ses lèvres se firent d’un coup fermées par une chaleur tendre. Il avait l’impression d’exploser, encore sous le choc de ce qu’il venait de se passer, mais allant donner une douce étreinte pour laisser sa joie s’exprimer avec la sienne.

Aujourd’hui, le cours de sa vie continuait, et de ses dix neuf ans, Aesop Carl continuait ses études auprès de son petit ami en Science Occulte, afin de pouvoir poursuivre la carrière d’Embaumeur magique de ses rêves et d’écrire la suite de son histoire, dans la vie et l’au delà, dans la joie et le bonheur.