Physique
Mary, c'est une silhouette grande et fine, au port altier, à la démarche gracieuse et qui a un air pouvant parfois paraître quelque peu austère. Pour une femme, elle est en effet assez grande, même au-dessus de la moyenne de taille des françaises, du haut de son 1mètre76. Fine car elle ne pèse 59 kilogrammes. Poids ni trop élevé, ni trop bas. Elle est dans la moyenne. Et heureusement car vu le soin qu'elle apporte à son apparence, elle ne supporterait de n'avoir ne serait-ce qu'un seul kilo de trop. Surtout qu'elle a tendance à porter des vêtements relativement moulants, que ce soit des corsets d'époque ou des habits plus modernes. Elle a conscience de son charme et sait se mettre en valeur. De part ce style vestimentaire, on remarque d'ailleurs facilement qu'elle n'a pas tant de formes que ça. Bien sûr, on ne peut pas s'y tromper, c'est bel et bien une femme, mais son bonnet est assez petit. Quelle lettre ? Allons, on ne demande pas ça à une femme.

Mais soit, il serait impoli de continuer de s'attarder là-dessus, alors changeons de sujet... Mary a un teint très pâle. On pourrait presque le qualifier de fantomatique. Si sur certains, cela pourrait laisser une impression dérangeante, cela lui va bien. Quoique, ça renforce son image froide et austère... Mais cette image est aussi une partie de son charme. Commençons à la décrire plus en détail. Parlons de son visage. Entre sa blancheur et ses traits délicats et fins, on pourrait le compare au visage d'une poupée de porcelaine. Surtout qu'elle a souvent cette expression figée. Un sourire en coin, quelque peu énigmatique. On ne saurait dire s'il est bienveillant ou si ce n'est qu'une façade de circonstance. Probablement un peu des deux, selon son humeur du jour.

Elle est toujours soigneusement maquillée. Ses lèvres en rouge, ses cils noirs de mascara, parfois un peu d'eye-liner, quand l'envie lui prend. Ce n'est pas forcément les artifices les plus discrets qu'il soit mais ça ne lui va pas mal pour autant. Même si ça ne concerne pas son visage, sachez qu'elle affectionne aussi tout particulièrement le vernis. Ses ongles sont longs et manicurés, et recouverts d'une couche de vernis rouge. Mais à trop décrire les efforts qu'elle fait pour s'embellir, nous en oublions d'autres caractéristiques importantes...

Ses cheveux. Une courte chevelure dont les pointes rebiffent en boucles anglaises. Coiffure digne de ces perruques d'époque. Ca ne serait guère surprenant, au vu de son amour pour l'histoire. Cependant, c'est bel et bien naturel. Si ce n'est la décolaration de ses cheveux pour qu'ils soient blancs comme neige. En effet, Mary est une ancienne brune. Changer de couleur fut pour elle une manière de prendre un nouveau départ. Depuis, elle ne cesse de renouveler la décoloration dès que ses mèches brunes réapparaissent. Peut-être s'en lassera-t-elle un jour. Ou peut-être pas.

Autre trait physique important : ses yeux. Deux trous noirs plantés sur son visage. La frontière entre son iris et sa pupille est mince, à peine visible. Les deux noirs se confondent l'un l'autre, donnant l'impression qu'elle a deux yeux vides et sombres. Les yeux noirs, selon l'individu peuvent renvoyer des images diamétralement opposées. Chez Mary, de part sa froideur et son côté énigmatique qui la rend dure à cerner, ça laisse une impression de malaise. Pourtant, son regard n'est en réalité pas si que ça. Quand on a l'audace de s'y plonger et suffisamment de perspicacité, on ne peut que constater que ses yeux sont le miroir de son âme. Elle perd rarement contenance et de part ce fait, il est assez difficile de deviner son état d'esprit. Mais ses yeux ne sont pas sous l'emprise de la façade qu'elle se construit. Ils renvoient ses réelles émotions.

Maintenant que vous avez l'image générale, faisons juste un dernier aparté sur son style vestimentaire. Amoureuse de l'histoire qu'elle est, elle adore les robes d'époque. Quand bien même ça peut être encombrant. Elle aura une préférence pour les robes d'un rouge profond, mais tout vêtement d'époque mérite une certaine attention, à ses yeux. Cependant, elle a bien conscience que ce style n'est pas toujours d'actualité, et sait, s'il le faut, s'habiller de manière plus moderne. Toujours avec élégance, évidemment.

Voilà donc le tableau de Mary. Et pour ceux qui se disent qu'elle paraît beaucoup plus jeune que son âge, sachez que c'est là une caractéristique qui lui est héritée de son sang de vampire qui s'accompagne d'une longévité et d'une jeunesse supérieure à la moyenne.

Caractère

Au premier abord, Mary vous semblera froide et hautaine. A cause de son expression figée et de son sourire de circonstance, de sa démarche fière qui respire une certaine confiance en elle. Confiance ou narcissisme ? Difficile à dire. Mais moi je vais vous l'avouer : oui, Mary est un peu narcissique. Elle se sait belle et aime admirer son reflet plus que nécessaire. En quoi est-ce mal ? Il vaut mieux ça qu'un manque de confiance. Néanmoins, sa confiance en ses capacités n'est pas forcément être imbue d'elle-même. Non elle est juste très perfectionniste et a en plus eu une famille très exigeante. Par conséquent, elle a toujours dû donner le meilleur d'elle-même. Après tant d'efforts, il est logique de croire en ce qu'elle a appris à maîtriser. Cependant, on ne peux pas être parfaite partout, alors elle saura le reconnaître si elle fait une erreur. Bien que ça lui brûlera la langue. Elle ne le montrera juste pas, sa trop grande fierté l'empêche de donner ce plaisir à son interlocuteur.

La blanche a aussi une certaine superficialité. Bien que modérée. Dans le sens où elle exigera la perfection d'elle-même et se créera une façade pour correspondre à ses propres critères mais saura accepter les différences des autres. Certains disent que c'est une autre preuve qu'elle se sent supérieure mais ce n'est pas tout à fait ça. Elle a eu une éducation si exigeante que c'est resté ancré en elle. Et puis quel mal y a-t-il à vouloir se plaire à elle-même ? Il est important de plaire aux autres mais encore plus de plaire à sa personne. Car si on ne s'aime pas soi-même, on ne pourra trouver nul part la motivation pour s'améliorer. Alors oui, elle aime cette image qu'elle se construit, c'est pourquoi même si on lui dit qu'elle est superficielle ou hypocrite, elle ne changera pas.

Ce n'est pas non plus comme si elle étouffait sa vraie personnalité pour correspondre à son idéal. A part quelques petits secrets dont elle a honte qu'elle préfère cacher. Mais qui n'en a pas ? Passons... Derrière cette apparente froideur et distance se cache en réalité une personnalité stricte mais bienveillante. Tout comme on a demandé beaucoup d'elle, elle peux se montrer exigeante. Cependant, sa méthode est différente que celle de ses parents. Plutôt qu'un regard froid et agacé, elle conseillera ses élèves. Elle leur dira avant tout ce qui était correct et bien amené dans leurs devoirs, puis les points améliorés. Elle le tournera de la manière la moins négative possible. Plutôt que de dire "votre réponse ici était plus que médiocre, c'est honteux", elle préférera "quant à ce point, si vous n'avez pas eu le point, c'est parce que... mais la prochaine fois, pour vous améliorer, je peux vous conseiller de...". Et même lorsqu'elle fera face à un comportement qu'elle n'approuvera pas, elle se montrera la plus compréhensive qu'elle le peux. Par exemple, si un élève lui rend son devoir en retard, elle fera ce que le règlement stipule en cas de retard -et si rien n'est dit dessus, elle appliquera elle-même une sanction- mais son comportement envers ledit élève ne changera pas et elle étudiera son devoir avec attention, faisant fi du délai. Si elle ne le faisait pas, ça serait être injuste dans la notation.

Et Mary déteste l'injustice. Les traitements de faveur, les accusations à tort... Toute chose qui s'y réfère de près et de loin. Autant dire qu'elle n'a pas de chouchou parmi ses classes. Il y a peut-être bien des élèves avec qui elle a plus d'affinités que d'autres, mais ça ne se ressentira pas dans les notes. De même, elle ne se montrera pas moins aimable avec un élève qui n'aime pas ou est mauvais dans sa matière. C'est pourquoi même dans son exigeance, elle sait que l'histoire de la magie n'est pas faite pour tous et qu'elle ne peux pas reprocher à quiconque d'avoir des difficultés dans sa matière ou de ne pas l'aimer. Comme elle, elle n'aime pas les potions, d'autres n'aiment pas l'histoire. C'est ainsi. Et elle ne les en soutiendra pas moins. Tout ce qu'elle veut, c'est que ses élèves réussissent, mais dans le domaine qui leur plaît. Et même si l'un d'eux lui demande des conseils sur autre chose que l'histoire, elle n'hésitera pas à l'aider en la mesure du possible.

Elle est aussi de ces professeurs qui adaptent le barême en fonction des copies. Si elle voit qu'une grande majorité d'élèves n'a pas compris un point en particulier, elle se dira que le problème venait peut-être de sa manière d'enseigner et baissera le barême concernant l'exercice. Puis réepliquera le tout au prochain cours. Toutes ces raisons font qu'elle est plutôt appréciée des élèves (ou alors elle est la seule à le croire, à voir). Même si au premier abord elle peut sembler quelque peu intimidante. Si là le contexte est purement scolaire, sa haine de l'injustice et ce côté compréhensif caché derrière son exigeance est aussi valable dans sa vie de tous les jours. Bien sûr, l'impression qu'elle fait à ses interlocuteurs ne se limite pas qu'à ça.

Que ce soit dans son métier ou en dehors, on remarque de suite qu'elle emploie langage assez soutenu et s'encombre de politesses parfois inutiles. Elle a tendance à appeler les gens d'abord par leur nom de famille précédé d'un "Sieur" ou "Dame" selon le sexe, même quand elle les connaît depuis un certain temps. Si on lui demande d'être moins formel, elle s'y pliera mais on pourra dénoter un certain agacement. Bien que respectueuse, ce n'est pas uniquement pour ça qu'elle emploie de tels termes. Il faut dire que Mary est un peu vieux jeu. Elle aime ce type de salutations démodées. Elle en apprécie la sonorité. Tout comme elle aime les robes d'époque. Pour elle c'est du bon goût. Elle a d'ailleurs un sens de l'esthétique assez pointu. Tout ça pour dire que son amour de l'histoire s'immisce peut-être un peu trop dans sa vie privée. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle n'aime pas trop les technologies récentes et se contente très bien d'une vieille télé. Et encore juste pour regarder ses séries (un peu stupides, soyons honnêtes) à l'eau de rose. Enfin... Les goûts et les couleurs ça ne se discute pas.

C'est quelque chose que peu de personnes savent, mais elle peut parfois avoir un esprit assez compétiteur. Pas forcément dans le domaine de ses connaissances car elle estime que tout le monde à le droit au savoir et que plutôt de se vanter d'être plus savant, il vaut mieux enseigner aux autres. Mais parfois, pour des raisons stupides, elle peut montrer son côté compétiteur. Si quelqu'un attire les regards de part un sens vestimentaire d'époque tout aussi excentrique que le sien, elle soignera encore plus son apparence. Car oui, elle aime attirer les regards. Tout en restant relativement passive. Ca a encore plus de valeur d'attirer la foule sans chercher à se mettre au-devant de la foute. Son sens de compétition lui vient surtout du fait qu'elle n'aime pas lâcher quelque chose qu'elle désire. Mais ça reste "bon enfant". Ce n'est pas son plus gros défaut...

Non, son plus grand défaut, c'est sa rancune. Qui va de paire avec son "sens de la justice". Dans sa compréhension, elle peut pardonner mais elle n'oublie pas. Cependant, selon la "gravité d'injustice" commise, elle aura beaucoup de mal à pardonner. Surtout si ça la concerne directement. Elle se montrera alors très rancunière. Le pardon n'arrivera même jamais si elle ne reçoit pas d'excuses dignes de ce nom. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle a quitté la France. Même si les fausses rumeurs auraient pu finir par êtres tues, personne n'aurait eu l'humilité de s'excuser, elle le savait. Dans ce cas, il ne méritait plus sa présence. Et puis c'était de sa faute d'avoir été trop naïve... Bien que sachant être réaliste quand il le faut, elle oublie parfois que sa vision du monde n'est pas forcément partagée de tous.

Il rest une dernière chose à dire, plus personnelle et qu'elle gardera probablement toujours pour elle... Ce qu'elle pense du sang de vampire en elle. Sa propre attirance pour le sang la dégoûte. Elle se limite au strict nécessaire, se faisant souvent la réflexion que si ça n'avait pas été dans sa nature, elle aurait probablement était phobique du sang. Quant à sa fragilité face au soleil, ça ne la dérange pas particulièrement car elle aime son teint pâle et y tient. Ainsi, même si elle n'était pas si sensible au soleil, elle éviterait tout autant de s'y exposer.

Histoire

Mary est né un jour d'hiver. Le 3 Janvier 1961. Oui, même si on lui donnerait la trentaine, elle en a quasiment le double, faute au sang dilué de vampire dans ses veines. Soit. Une saison bien morne et triste pour entrer en ce monde, non ? Pas vraiment, car de part le sang de vampire en elle, elle n'apprécie pas vraiment la forte lumière de l'été. C'était donc en réalité la meilleure saison pour qu'elle se développe le mieux possible, alors qu'elle n'était encore qu'un fragile nourrisson. Peut-être que ce "don" a attisé votre curiosité et que vous vous demandez de quel ancêtre il lui vient ? Bien, parlons donc de sa famille. Cela ne pourra qu'être utile pour poser le contexte.

Son père était le chef d'une puissante famille de sorciers française. De sang-pur, évidemment. A ses yeux comme aux yeux de tous ses prédécesseurs, il n'avait jamais été question de souiller la lignée par de misérables moldus. La seule exception fut son épouse. Si on pouvait appeler cela une exception. Cette dernière s'appelait Suzanne, et si la moitié de son sang était de sang-pur, l'autre moitié était vampire. Ce n'était donc pas qu'une vulgaire moldu. Tout comme Mary par la suite, Suzanne suscitait méfiance et respect. Cependant, ce mariage de convenance plaisait autant aux deux partis et le couple formé fut donc uni dans leur intérêt et ils s'entendirent tous deux très bien. De plus, ils partageaient une trop grande fierté et un honneur bien trop lourd.

A cause, ou grâce à cela, tout dépend du point de vue, ils furent très dur avec Mary. Si aux yeux de la population moldue, elle semblait être une enfant normale si ce n'est qu'elle venait d'une famille riche -car oui, la famille n'était pas reconnue que parmi les sorciers-, dans le monde de la sorcellerie, elle était la princesse de la branche principale des Dauvergne. La future Reine, en quelques sorte. Même si c'était un titre officieux et non pas officiel. Une image, une métaphore. Mais cela suffisait à ce que de lourdes attentes pèsent sur ses épaules. Dès qu'elle en eut l'âge, elle rentra dans une célèbre école moldue privée, suivant en parallèle des cours de sorcellerie. Avec des professeurs à domicile, elle devait évidemment recevoir la meilleure éducation possible dans ce domaine. Il fallait que ses enseignants n'aient qu'elle comme priorité, donc il n'était pas question d'aller dans une école.

En parallèle, sa mère l'éduquait aussi quant à sa condition de vampire. L'enfant qu'était Mary s'était souvent fait la réflexion que si elle n'avait pas été vampire, elle aura probablement été phobique du sang. Son attirance pour ce fluide la dégoûtait. Elle n'était qu'une petite fille et sa personnalité était en grande partie construite parce que lui disaient son entourage alors certes le fait qu'on lui répète "tu ne bois que le sang qu'on te fournit, tu ne le prends pas sur quelqu'un, c'est mal" jouait mais elle comprenait aussi d'elle-même qu'elle ne voulait pas devenir ainsi. Alors elle faisait ce qu'on lui disait. Elle évitait le soleil qui lui brûlait la peau encore plus vite que ça l'aurait fait pour un moldu à la peau simplement sensible. Elle n'en mourait pas ni n'en tombait en poussière, évidemment, mais ça l'affaiblissait considérablement. Oui, elle avait déjà "essayé". On ne peut pas être sûr que le feu brûle tant qu'on n'en a pas fait l'expérience, non ? Elle se cantonnait au sang qu'on lui donnait, sans jamais se plaindre. Elle était une enfant sage et travailleuse. Voulant rendre ses parents fiers d'elle.

Mais il y avait une ombre au tableau. Ses cours sur la magie n'étaient que... théoriques. Pourquoi ? Parce que elle n'avait encore manifesté aucun signe magique. En grandissant, elle voyait autour d'elle ses cousins et ses cousines des branches secondaires montrer des signes de magie. Tandis que de son côté : rien, le néant. Le sang-pur coulant en elle semblait lui faire faux-bond. Tout ce qu'on retenait d'elle, pourtant future Reine de la famille, c'était qu'elle était une vampire. Pas complètement, certes. C'est ainsi que lui vient le surnom de "Bloody Queen". Plutôt que d'être une Reine sorcière, elle serait une Reine Vampire, semblerait-il. Et la jeune demoiselle n'aimait pas vraiment ça. Si ses parents ne lui disaient rien, elle sentait l'agacement et l'impuissance qui se dégageait d'eux. Ils n'étaient pas contents. Au début, on disait juste qu'elle était en retard, et pour la rassurer, certains lui racontaient que sa magie n'en serait que doublement plus puissante. Puis on commença à réellement s'inquiéter. Si sur le moment, ce fut une période très dure à vivre pour Mary, aujourd'hui cela lui paraît lointain et sans importance. Puisque sa magie a bel et bien fini par se manifester, à l'âge de ses 11 ans.

Elle ne fut pas plus puissante qu'une autre, contrairement à ce que lui disaient ceux voulant la rassurer mais elle était là. Et c'était tout ce qui comptait. Ca se manifesta par un surplus de stress. Toutes ces attentes... La peur de décevoir... La domestique qui lui parlait encore de ça en la coiffant devant son miroir. C'était une domestique dont elle était assez proche, qui s'occupait d'elle depuis sa naissance. Elle avait voulu aborder le sujet pour la rassurer mais Mary ne l'avait pas vu ainsi. Ce moment où elle était pouponnée par sa nourrice adorée, ça devait être un moment rien qu'à elles deux, où les difficultés de la vie étaient rangées dans un petit coffre le temps de revenir à la réalité. Alors même si ça partait d'une bonne intention, elle n'avait pas aimé qu'on lui parle encore de ça. Et alors, sous son agacement, son stress et son inquiétude, le miroir dans lequel elle aimait tant s'admirer -déjà à son âge- explosa ! Heureusement, sa magie lui permit aussi d'être épargnée des débris de miroir, ainsi que sa domestique.

Evidemment, s'ensuivit des louanges et des cris de soulagement quand "l'incident" fut annoncé aux parents. La jeune demoiselle en fut si heureuse qu'elle redoubla d'efforts. Quoique elle avait parfois une petite lueur de doutes en elle. En effet, elle comprit vite que même si ses efforts payaient lentement mais sûrement, elle ne prenait pas autant de plaisir qu'elle le voulait à apprendre à maîtriser sa magie. Elle avait encore préféré la théorie. Elle aimait feuilleter des livres et agrandir ses connaissances. Et plus encore, elle aimait découvrir le passé. Que ce soit celui des moldus ou de la magie. Elle trouvait amusant de comparer les deux versions, d'expliquer certains événements décrits que vaguement et de constater que c'est parce qu'il y avait des phénomènes magiques derrière. De plus, plutôt que par un professeur particulier, l'histoire lui était enseignée par ses deux parents. Raison de plus pour apprécier ces moments. Elle prenait plaisir aussi à se renseigner seule dans son coin pour pouvoir impressionner ses géniteurs. Elle s'intéressa d'ailleurs tout particulière à Marie-Antoinette dont elle avait reçu le nom, à quelques modifications près.

Enfin... Voilà que je dérive. Même si la théorie et la pratique étaient deux choses bien différentes, pour combler les attentes de ses parents, elle donna beaucoup et atteint petit à petit un niveau plus que respectacle en maîtrise de sorts. Cependant, les potions restaient sa bête noire. Non seulement elle trouvait ça salissant, et indigne d'elle que de toucher tous ces ingrédients... bizarres, mais en plus elle n'était naturellement pas douée à ça. N'abandonnant pas, elle finit malgré tout par atteindre un niveau correct, mais elle n'irait pas se vanter de la qualité de ses potions. Ni même tenter à en réaliser une particulièrement compliquée. Les bases lui allaient très bien. Et si elle désirait une potion en particulier, ce n'était pas comme si elle manquait d'argent pour se la procurer, au vu de sa famille. Les années passèrent. Elle eut quelques fois à prouver son niveau en tant que sorcière : on ne laisserait pas n'importe qui succéder à la famille, après tout. Mais tout semblait aller pour le mieux.

Mary commençait aussi à s'émanciper de l'influence de ses parents. Elle voulait devenir une personne fiable et responsable, et pour cela, il fallait qu'elle fasse un bout de chemin seule. Elle apprit aussi à s'intéresser plus en détail à sa propre famille. Pourquoi ne l'avait-elle pas fait, jusque-là ? Même si ses pouvoirs s'étaient manifestés, elle restait la "Bloody Queen" future héritière de sa famille. Il fallait qu'elle connaisse ce qui lui appartiendrait par la suite. Oh, bien sûr, elle avait vaguement conscience des possessions de sa lignée mais ça ne suffisait pas. C'est ainsi qu'elle visita l'orphelinat de sorciers géré par les Dauvergne et surtout la bibliothèque de la famille. Et d'autres choses, mais retenez surtout ces deux lieux. Car ils auront un rôle bien spécial par la suite.

C'était un petit orphelinat que Mary prit plaisir à visiter de plus en plus souvent, s'attachant aux enfants. Elle leur parlait de ceci, de cela, adorant voir leurs yeux briller de soif d'émerveillement. Mary comprit alors ce qu'elle voulait : apprendre à ces jeunes. C'était l'avenir après tout. Sauf qu'elle avait ces responsabilités sur les épaules... Ce n'était pas grave. Elle était une personne fiable alors elle les assumerait et trouverait en même temps un moyen de réaliser ce rêve qui venait de germer dans son esprit. La jeune femme avait alors 23 ans. Et pour la première fois, elle sentait un désir plus fort que les autres objectifs qu'elle avait pu avoir jusque-là. Et puis, en attendant, rien ne l'empêchait de continuer à visiter ces enfants et à leur apprendre ce qu'elle savait. Ce n'était pas tout de suite qu'elle hériterait de tout ça.

Le temps passa ainsi paisiblement. Puis vint le moment tant attendu et redouté en même temps où ses parents se décidèrent à lui passer le flambeau. Elle avait 43 ans. Et oui, durant toutes ces années, elle se contenta de vivre dans le manoir familial et d'enseigner à ces enfants. Tout en notant dans un petit carnet les projets qu'elle metterait en place quand on lui laisserait les rênes. Imaginant les difficultés qu'elle rencontrerait, cherchant un moyen de les contrer. Vous voulez savoir ce que fut son premier projet ? Ouvrir la grande bibliothèque familiale à tous. Surtout aux orphelins. Mais aussi aux autres familles. Comme elle s'y attendait, elle se heurta à beaucoup de résistance au sein de la famille. Il faut dire que cette bibliothèque contenait aussi bien de petits bouquins sans grande importance que des sources de connaissance qu'ils ne voulaient pas dévoiler. Mary tenta la diplomatie mais cela ne fonctionna que moyennement. Elle finit donc par quelque peu abuser de son pouvoir en tant que personne à la tête de la famille. Et pour la première fois elle alla contre ce que lui demandaient ses parents. Eux qui voulaient qu'elle abandonne.

Cet "abus de pouvoir" fut son erreur. Le jour de "l'inauguration" de la bibliothèque, elle brûla. Partie en fumée. Il existait des copies entreposées ailleurs, des ouvrages les plus importants, cependant beaucoup de choses furent perdues. Et ça ne pouvait être un hasard. A vivre ainsi dans l'abondance, Mary n'avait pas compris que même si son but final était bon, certains étaient trop égoïstes pour l'accepter. Néanmoins, elle sut d'abord garder contenance et le premier réflexe qu'elle eut fut de réunir les différentes branches en expliquant que ça ne resterait pas impuni et qu'elle trouverait les coupables. Sauf que ça se retourna contre elle. Tous s'étaient mis d'accord pour la désigner comme fautive. Si elle n'avait pas voulu changer quelque chose qui durait depuis des années, rien de tout cela ne serait arrivé. C'était évidemment qu'un prétexte pour ruiner son projet mais ça eut un impact bien plus gros que prévu sur Mary. Elle ne comprenait pas. Elle avait tant fait pour être reconnue par ses parents, être digne de ce rôle d'héritière et pourtant...

Quand on l'accusait, qu'on la pointait du doigt, qu'on murmurait dans son dos, tout ce qu'elle pouvait demander, c'était "pourquoi ?". Il n'y avait pas eu de morts, ni de blessés mais s'il y en avait eu, elle se serait sentie tout aussi vide. Pourquoi ? Elle n'avait pas pensé à mal... Elle n'avait voulu que le bien des enfants... Et puis aussi ouvrir petit à petit les portes de la famille... Rester si enfermé n'était pas une bonne chose avec le monde qui évoluait, non... ? Son manque de réaction parut comme un signe de faiblesse et l'occasion de se débarrasser d'elle et pas uniquement de son projet. Tout prétexte était bon pour la juger. Son statut de "vampire" (même si elle ne l'était pas totalement) qui autrefois suscitait autant de méfiance que de respect servait à lui peindre un portrait effrayant. "Cette fois-là, l'incendie n'a emporté que des objets, mais qui sait si un vampire comme elle ne pourrait pas tenter pire, à l'avenir...". Même s'ils ne lui dirent pas clairement, elle voyait ses parents se rapprocher de ses cousins, ou de ses cousines, comme à la recherche d'un remplaçant.

Ca dépassait les bornes. Comme si elle allait accepter ça. Elle ne les laisserait pas l'évincer. Elle partirait d'elle-même. Car c'était eux qui n'étaient pas dignes d'elle. Et non l'inverse. Ce soir-là, elle entra dans la pièce, pour le dîner. Son aura était différente. Quelque chose avait changé. Elle s'avança vers ses parents. Malheureusement, pour pouvoir vivre une autre vie, elle aurait besoin de fonds de départ. Elle les fixa. Plutôt que "pourquoi", seul mot qui sortait de sa bouche depuis un moment, quand elle leur parlait, elle murmura "C'est parce que comme aux échecs, la Reine est la pièce la plus ciblée, n'est-ce pas... ?". Seul le silence lui répondit. Mary soupira. "Alors je ne vous laisserais pas me prendre. Je ne vous laisserais pas cet honneur. Je vais partir. J'apprendrais à gagner ma vie, je vivrais de moi-même et je vous contemplerais dans votre chute. Même lorsque vous serez au bord du gouffre, ne pensez même pas à venir réclamer ma pitié.". Elle avait alors 44 ans. Elle régna bien peu. Moins d'un an. Tout comme la véritable Marie-Antoinette.

Même si elle perdait ce titre, elle ne perdait pas son rêve. Laissant volontiers le rôle de chef de famille à ses parents, en attendant qu'ils lui trouvent un remplaçant, elle se contenta de leur emprunter de l'argent pour pouvoir prendre son indépendance. Qu'aujourd'hui, elle leur a évidemment remboursé. Même si elle ne veut plus avoir à faire avec eux, et réciproquement, pas question de rester endettée. Bien qu'ils ne lui auraient probablement pas réclamé, ne voulant surtout pas la voir revenir, et toutes les rumeurs avec. Mary fut tout d'abord perdue, jetée ainsi dans ce monde inconnu, elle qui avait toujours eu le droit à tout. Cependant, sa rancune était telle qu'elle s'interdisait l'échec. Elle passa un diplôme pour avoir officiellement le droit d'enseigner. Puis, elle voulut partir loin... Elle parlait très bien anglais, ça n'était donc pas un problème. Elle étudia les différentes écoles de magie de divers pays. Ilukaan était au centre de l'attention depuis le changement de directeur. "Pourquoi pas...", murmura-t-elle. Et c'est ainsi qu'elle envoya sa candidature.

Elle devint officiellement professeur d'histoire de la magie à Ilukaan le 3 Octobre 2010. Ca commence maintenant à faire un moment qu'elle y enseigne. Tout ne lui plaît pas forcément. Elle n'aime pas vraiment le système de points qu'elle trouve injuste, par exemple. Certains élèves doivent en effet payer pour le mauvais comportement d'autres membres de leur maison, alors qu'ils n'y sont pour rien. Lorsqu'elle fait face à un de ces élèves, cela engendre d'ailleurs un grand débat intérieur en elle. Doit-elle lui enlever les points comme le stipule le règlement ? Mais ça serait injuste pour ceux qui n'ont rien fait. Sauf que ne pas le faire serait injuste pour ceux qui ont perdus des points pour la même raison seulement car ils faisaient face à un autre professeur. Sauf que le faire serait injuste pour ceux qu'elle a épargné auparavant... C'est le genre dilemmes auxquels elle fait face désormais. Et même si son sens de la justice trop exagéré la fatigue elle-même, parfois, elle préfère largement ça aux dilemmes de son ancienne vie. Elle a l'appartement que lui offre l'école, son chat, ses affaires, ses élèves et encore et toujours sa passion d'enseigner... C'est ce qui compte. Un quotidien apaisant et une routine bien agréable.