Physique

Même s’il peut se targuer d’être légèrement plus grand que le restant de ses congénères asiatiques au sein de l'établissement, impression renforcée du fait qu'il se tient toujours bien droit, Hyung-Soo possède la physionomie typique de cette région de la planète : un corps aux formes élancées et finement musclés par un entretien physique régulier. Sa peau assez pâle, presque laiteuse, témoigne du climat rude qui règne la majeure partie du temps dans son pays d'origine où les hivers sont longs et les températures assez moyennes.

Il possède de longs cheveux noirs, lisses et longs, descendant en une longue natte toujours impeccablement coiffée jusqu’au bas de son dos et retenue par un nœud généralement rouge. Ceux-ci encadrent un visage aux traits plutôt doux, malgré un sourire trop souvent inexistant et une expression sérieuse, complété par deux orbes noisette à l’éclat.

L'uniforme, toujours impeccable, est porté avec soin et sérieux, la pratique ne le changeant guère de son pays natal. Cependant, et dès qu'il le peut, il le troquera volontiers pour une garde-robe passe-partout et confortable composées de tee-shirts, de sweats ou encore de pantalons cargos couplés à une bonne paire de rangers. À noter qu'il est coutumier du port de bracelets et autres pierres fines portées en guise de pendentifs.

Caractère

Quand, pour la première fois, on croise le Coréen dans un coin du dôme en train de bouquiner ou arpentant les couloirs pour se rendre à la prochaine salle de classe, la bête ne semble guère difficile à cerner : posé et tout à fait discret, à peine remarquable parmi la masse d'élèves de l'établissement, il n'aime clairement pas se mélanger aux autres, en tout cas, pas pour le simple plaisir de le faire. Le garçon parait préférer de loin le confort de sa tranquille et assumée solitude ou, au besoin, la compagnie des quelques amis soigneusement triés sur le volet et qu'il apprécie fréquenter. Ainsi, venir lui parler sans but précis est la garantie de repartir avec une fin de non-recevoir matérialisée par une phrase marmonnée du type « t'as pas d'amis à ennuyer ? » couplée à une mine revêche.

En plus de ces caractéristiques, disons-le, assez peu engageantes, Hyung-Soo semble avoir une certaine estime de lui-même. Disons plutôt qu'il est franc, trop franc… ou encore plus simplement, qu'il ne connait pas le tact, une forme de politesse rendant les relations sociales bien trop peu fluides à son goût et, de facto, tout à fait secondaire. Il juge sans retenue, pensant savoir ce que lui et les autres valent, en bien comme en mal. D'ailleurs, il n'hésitera pas à lancer des petits commentaires parfois cinglants. En somme, de la méchanceté gratuite pour certains et un service rendu pour lui-même puisque dire la vérité, ça fait gagner du temps à tout le monde. Par ce que oui, il faudrait presque lui dire merci.

Bref, qui décide de se frotter à cette fleur insaisissable (ou plutôt à ce buisson de ronces) se piquera forcément sans, d'abord, une bonne paire de gants et une volonté implacable de la cueillir. Pourtant, si on arrive à capter son attention et qu'on se montre patient, il peut accorder son amitié puis sa confiance (forcément dans cet ordre). L'Asiatique révélera alors sous sa personnalité à l'apparence monolithique sciemment cultivée quelques qualités tout à fait appréciables.

En premier lieu, il est loyal, très loyal. De fait, le premier retour pour vos efforts sera son indéfectible loyauté dans les meilleurs comme les pires moments. Vous avez besoin d'aide pour réviser un cours particulièrement épineux ? Il vous aidera comme il le pourra même s'il n'est pas excellent dans la matière. Vous lui demandez de vous aider à vous défendre contre une bande d'élèves ? Il dégaine sa baguette. Vous voulez jouer un mauvais tour à quelqu'un ? Il vous demandera l'heure et le lieu.

Parfois aussi, entre deux silences, il lui arrive d'être de bon conseil. L'inspiration elle-même semblant subtilement envahir l'esprit du jeune homme, il sortira exactement la phrase qu'il vous fallait, celle pour vous motiver ou aider à résoudre un problème. En effet, il sait se montrer à l'écoute bien plus qu'il ne le voudrait et analyse beaucoup, en conséquence. Trop. Calculateur, rarement dans l'immédiat, et bien que cela ne fasse pas de lui une personne très spontanée, ça lui permet d'avoir des réflexions et des points de vue que d'autres n'ont pas forcément.

Après tout, sous son double aspect de curiosité sur pattes entre ses origines nord-coréennes et sorcières, il reste foncièrement un jeune comme les autres. Il en surprendra plus d'un, au détour d'une phrase, à railler gentiment ou pourra se montrer partant, certains soirs, et à condition d'être bien luné, pour une virée nocturne loin de ses passe-temps habituels. De fait, comme le tout à chacun, il a sa petite vie, ses amis, ses bons souvenirs et de lointains ennuis auxquels il pense parfois trop, bien malgré lui.

Histoire

Hyung-Soo est né par une soirée pluvieuse de septembre, à Nampo, en Corée du Nord, d’une mère imprimeuse et d’un père cadre du Parti. En somme, une naissance tout à fait classique pour une enfance dès plus normale : enfant de la classe favorisée du pays, entendre par-là grâce au labeur de son père, il vit dans un relatif confort matériel, à l’abri de la plupart des pénuries qui menacent encore parfois le pays. A cette époque, et comme beaucoup d’autres jeunes, il se prend au jeu de la propagande, devenant un parfait petit enfant-soldat et se montrant, en prime, comme un bon élève à l’école élémentaire.

Il vit ainsi pendant des années, loin de l’idée qu’il puisse exister un autre monde que celui dans lequel
il vit au quotidien. Pour lui, son paternel n’est qu’un homme occupé par ses fonctions administratives à la capitale, le rendant régulièrement absent, mais assurant à sa famille, les revenus dont elle dispose ainsi que sa réputation. Cette dernière finira d’ailleurs par déménager à Pyongyang, capitale et vitrine du régime, ultime cadeau au plus méritants. Hyung-Soo a alors un peu plus de sept ans et  se voit ainsi bien plus à même de profiter de la présence de son père.

C’est aussi à ce moment que les choses commencent à changer dans la petite vie bien rangée, et
pourrait-t-on dire, totalement encadrée, du jeune garçon et les coupures intempestives d’une radio en parfait état de fonctionnement ou la spectaculaire combustion spontanée d’un coin de tapis n’y sont pas pour rien... Phénomènes étranges pour le garçon qui comprend bien de lui-même que ce n’est pas un sujet de conversation à aborder en dehors du cercle familial, réflexion de la part de son sorcier de père qui se dit que le moment est probablement venu de révéler à son fils sa nature de sang-mêlé.

Monsieur Im commencera dès lors à initier son fils aux secrets du monde magique, l’emmenant
pendant les vacances scolaires dans le lieu le plus emblématique du monde magique dans ces
contrées : le temple bouddhiste de Songbulsa à Sariwon, dispensant les premiers rudiments à
connaître sur la magie. Sariwon est d’ailleurs, de facto, la capitale magique du pays où le père du jeune travaille réellement pour le compte de l’administration magique locale.

Ce nouveau monde fascine rapidement l'esprit juvénile, bien plus encore que le monde moldu local, devenant bien trop terne et gris à son goût malgré les parades et les fêtes. Mais si son père, et dans une moindre mesure sa mère sont enclins à lui en montrer un peu plus à chaque fois, ils savent aussi réfréner les ardeurs grandissantes de leur fils qui découvre également l’équilibre fragile, encore bien plus qu’ailleurs, qui joint la communauté magique locale au gouvernement : sous la surveillance du cher leader, la communauté vit sous le régime du « donnant-donnant ». Comprendre par là qu'en l’échange d’une discrétion totale et de quelques services rendus par certains des leurs, comme monsieur Im, membres d'une organisation spéciale du nom de Cavaliers de Chollima (en référence au mythique cheval ailé coréen), à la communauté moldu (espionnage, renseignements et autres disparitions), les sorciers sont laissés tranquilles et loin des camps de travail du pays. Bien sûr, ce petit arrangement, bien que vital, est loin d'être au goût de la communauté magique internationale.

Puis vint le moment de se poser la question pour inscrire Hyung-Soo à une école de sorcellerie. Si
l’écrasante majorité des rares jeunes sorciers du pays font leurs études en Chine où la communauté est presque autant surveillée et complice, les parents du Coréen vont insister lourdement sur la volonté de l’inscrire à l’école d’Ilukaan. Avis favorables du temple de Songbulsa, important potentiel pour le gouvernement… Tous les arguments sont bons pour pousser à cette inscription qui se fait finalement.

Alors que l'Asiatique part entamer sa scolarité dans ce lointain pays, encore une fois plongé dans un nouvel environnement, certains au sein de la communauté magique de Corée du Nord se demande encore pourquoi ce choix. Véritable volonté des parents de faire de leur fils un agent des Kim ? Ou moyen pour le sortir de cette prison à ciel ouvert et de lui donner une chance de s’épanouir ailleurs ? D’aucun ne se demande également qu’est-ce qui a bien pu pousser l’administration de l’école canadienne à accepter une telle recrue venant d’une communauté si controversée… Probablement ces questions trouveront leurs réponses en temps et en heure.