Couleurs de minuit,
paon-de-nuit,
tu étais las de cet ennui,
tu voulais juste dormir cette nuit.Tu t'étais endormi une petite heure, avant de te réveiller en sueur. Les souvenirs tournent dans ta tête comme une mélodie discordante. Tout est sombre, trop sombre. Le parieur aux mains d'or est désormais un misérable gamin aux pensées tourmentées. Tu aurais dû écouter cette petite voix dans ta tête. Cette voix qui t'avait dit de ne pas aller à cette soirée.
Tu es en deuil.
Tu es seul.Tu te levais de ton lit, une main froide se posait sur ce front bien trop chaud. Tu repenses à tout ce qu'il s'est passé, tes réactions, tes potentielles paroles, tes actions durant toute la soirée… Pourquoi. Pourquoi le jeu s'est - il acharné sur toi ? Pourquoi faut-il que la vie en elle - même s'acharne sur toi d'une façon ou d'une autre ? Tu prenais ton téléphone dans le creux de ta main, sortant de ta chambre en essayant de faire le moins de bruit possible. Il était deux heures du matin, il fallait que tu t'occupes la tête.
Tu ne veux pas retomber dans tes tréfonds,
tu as enterré ces envies très profond,
tu ne veux plus être la personne qui se morfond.Tu t'enfermais dans la salle de bain, la clé dans la serrure avait lâché un petit "clic" singulier avant de laisser place au silence. Tu n'avais même pas éteint la lumière, tu avais peur de voir ton visage dans le miroir. Peur de confronter l'Aventurine que tu étais. Tu n'étais actuellement plus capable d'être l'être excentrique et frivole que tout le monde apprécie. Tu n'es plus capable d'esquisser ce faux sourire, pourtant perfectionné depuis des années. Ce n'est plus Aventurine qui marche actuellement, c'est Akavasha. Ce gamin italien et tzigane, attristé et apeuré face à la vie qui lui retire les personnes qu'il aime.
Tu t'adossais contre la porte, te laissant glisser sur le sol, sans aucune force pour te retenir. Le mélange d'alcool, de tristesse et de frustration était difficile à gérer pour toi.
Ce soir, tu en as sûrement trop fait,
tu n'es pas parfait,
mais tu ne veux pas blesser ceux que tu aimais.Tu regardais ces marques sur tes bras. Des cicatrices d'un passé lointain. D'un passé où tu voulais en finir. Est-ce que ce passé est révolu ? Tu penses que oui, tu veux te raccrocher à la vie d'une quelconque façon... Mais comment faire quand la personne qui t'as tendu la main depuis que tu es petit n'est plus de ce monde ? Comment faire, alors que tu énerves tes rares amis au point de rentrer seul de la soirée où tu étais pourtant venu accompagner ?
Un soupire las. Tes yeux suivent tes cicatrices. Non, tu ne dois pas céder encore une fois à ça. Tu es plus fort maintenant, tu ne peux pas te permettre de retomber dans cette spirale vicieuse. A la place, tu saisissais ton téléphone, tapant un numéro de téléphone que tu connaissais si bien.
Heu... Hello. Vous êtes sur la messagerie de Liam, heuuu... Je dois être occupé, donc rappelez plus tard ou laissez un message. Bye.» Papa je... Je sais que je ne pourrais plus jamais te parler. J'ignore comment je fais pour accepter l'idée que tu sois parti, j'ignore même si je l'accepte complètement... J'ai tellement besoin de tes conseils. J'ai tellement besoin d'avoir un modèle à suivre. Ta perte est si soudaine, je ne sais plus sur quel pied danser. Je fais de la merde avec mes proches, je cède à une grande quantité d'alcool... Que dois-je faire ? Je n'ai... Plus de parent auquel me raccrocher, je suis seul, livré à moi même. Même si je suis un "adulte", je suis déboussolé.
Que dois-je faire ?
J'aimerais tellement que tu sois là. bip.Et de nouveau un silence.
Couleurs de minuit,
paon-de-nuit,
tu étais las de cet ennui,
tu voulais juste dormir cette nuit.