ILUKAAN est un forum MULTIFANDOM dans l'univers d'Harry Potter. Ilukaan est une école de magie internationale se situant en Nouvelle-Écosse au Canada. L'histoire se déroule en 2024, mélangeant magie et technologie. Vous pouvez jouer des personnages de manga/anime, jeux vidéos, films d'animation, dessins animés, romans jeunesse ou encore un OC. L'intrigue se fait à la fois en RPCB et RP-POST.
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« – … Merci beaucoup d’avoir écouté mes inquiétudes et d’avoir répondu à mes questions. Je peux constater qu’on est représentés par des personnes clairvoyantes.
Tu n’as que peu d’attention visuelle pour la personne qui se tient assise devant toi, tu lui jettes des coups d'œil réguliers qui pourraient te faire apparaître comme une personne suffisante, voire hautaine. Mais la conversation qui prend fin, où surtout le langage de ton corps durant celle-ci, lui a démontré à de multiples reprises que ce n’est pas le cas. Bien que tes iris d’eau froide aient passé la grande majorité de ce moment partagé ensemble rivés sur un coquillage que tu manipules dans tous les sens, tes sourcils se sont froncés lors de ses explications. Et bien qu’il n’y ait eu qu’un contact visuel unilatéral entre vous, tu as hoché de la tête à cette petite coque de nacre quand tu as compris et emmagasiné ses explications.
Tu as trouvé ce petit coquillage lors de ta baignade matinale. Il n’est pas particulièrement beau. Il n’est pas brillant. Il n’est pas coloré. Il a clairement été éprouvé par les allers et venus sur le sable, ballotté par les vagues. Il n’en est pas pour autant particulièrement tranchant. Un coquillage anonyme, comme tant d’autres sur la plage. Mais il a attiré ton attention malgré tout. Et tu as décidé de le prendre.
« – Je me posais une question. C’est peut-être juste moi qui n'ai pas les mêmes codes sociaux que toi, après tout on est dans une école très riche culturellement, mais qu’est-ce qui pousse un homme à être syndicaliste si celui-ci ne traîne jamais avec ses collègues en dehors des horaires de bureau ?
La naïveté de ta question n’est pas feinte. Tu ne comprends pas qu'on puisse être apte à défendre les intérêts de personnes qu’on ne connaît pas. Car selon toi, on ne peut pas connaître des personnes sans passer du temps avec elles dans différents cadres. Pour quelqu’un tout en nuances, il t’arrive parfois de faire preuve de manichéisme. Mais, comme maintenant, lorsque c’est le cas, tu apprécies demander de but en blanc ce qui pousse une personne à réfléchir ou agir de telle manière. Tu es tant habituée à ne pas faire partie de la norme, à ne pas te comporter comme la majorité, que tu ne te rends pas compte que tes questions peuvent faire ressortir l’atypie de l’interlocuteur en face.
ϟ Titre(s) : Professeur de Défense contre les forces du Mal et Duel
ϟ Baguette : Genévrier, ventricule de dragon, 29.4cm
ϟ Autres comptes : Gabriel ; Henry ; Guerlain ; Darren
Sujet: Re: If we being real | ft. Ambroise Lun 30 Sep 2024 - 16:28
Spina ☼ Ambroise
The optimist sees the rose and not its thorns; the pessimist stares at the thorns, oblivious to the rose.
La vérité sur les roses, c'est qu'elles ne sont souvent que des leurres de beauté. Ces rosiers, que l'on dresse en symboles de raffinement et de pureté, sont en réalité parmi les végétaux les plus vulnérables, les plus sujets aux affres de la maladie, rongés par une pourriture lente qui les détruit à l'intérieur. Leur éclat n’est qu’une façade trompeuse, derrière laquelle se cache un univers de déceptions, et rarement répondent-elles aux attentes qu’on place en elles. Pourtant, quelle illusion magistrale ! Quelle renommée, alimentée par des regards aveugles et des éloges sans fondement !
Et toi, tu n’es pas différent de ces rosiers. Tu n’es qu’apparence, un masque bienveillant, une lumière passagère qui dissimule un vide que tu crois bien caché, mais que tous devinent sans peine. Ce n’est pas le néant en soi qui te définit, mais plutôt l’absence de ce qui fait la véritable force d’une rose : ces épines invisibles qui défendent, et ces pétales soyeux qui promettent la douceur. Or, tu n’es ni l’un, ni l’autre. Tu n’es qu’une esquisse de rose, une création inachevée, dépourvue de la vitalité authentique qui donne à une fleur son éclat sous la caresse du soleil ou sous la pluie bienfaitrice.
Tu aurais pu répondre, comme à ton habitude, par un éclat de rire, un mot léger, une blague facile pour désamorcer la situation. Mais cette fois-ci, non. On t’attrape, on te force la main, on t’oblige à dévoiler ce qui se cache sous tes masques, à arracher ces racines que tu enfouis si profondément. Tu n’as ni l’envie ni la volonté de te plier à ce jeu. Tu n’as jamais été prêt pour ce genre de confrontation. Et pourtant, face à elle, tu te résous enfin à la dévisager. Elle, qui incarne la rencontre brutale entre l’océan glacial, avec ses vagues d’écume mordantes, et la fausse chaleur d’une roseraie domestiquée, cet artifice humain, cette hypocrisie d’une nature déformée pour plaire.
Tout n’est que supercherie, une beauté dévoyée sous des constructions artificielles, une serre de verre qui ne fait qu’imiter la vie sans en saisir l’essence. En cet instant, tu perçois toute l’amertume de ce mensonge. Alors, un soupir lourd t’échappe, un souffle qui trahit la lutte intérieure que tu mènes. Puis, enfin, tu brises le silence.
« – Tu me trouves distant ? Ce n'était pas la question, tu le sais bien, et pourtant tu tentes de détourner l'attention, de faire glisser la conversation ailleurs. C'est un effort futile, une échappatoire que tu reconnais toi-même comme vaine, mais qui pourrait te reprocher de ne pas avoir tenté ?
Tu laisses échapper un rire épuisé, lourd de lassitude, presque un soupir étouffé, avant de t’abandonner contre le bureau, cherchant désespérément l’appui d’un dossier pour soulager ton dos courbé par le poids invisible des interrogations. Il te faut un soutien, une base tangible, quelque chose qui te permette de rester debout face aux questions qu’on te jette à la figure, sans pitié, sans relâche. A quoi bon prétendre, à quoi bon manier les finesses des conventions sociales ? La fracture est là, béante, impossible à ignorer. Entre ce que tu montres et ce que tu fais, un gouffre s’est creusé, un décalage flagrant, évident pour qui sait observer.
Tu le sais mieux que quiconque, tu as tes raisons, et d’une manière obscure, ton cœur les justifie. Chaque battement dans ta poitrine semble répondre à l’écho de tes pensées, une mesure implacable qui suit une cadence rigide, méthodique, comme si tout trouvait sa place dans cet ordre intérieur, malgré le chaos apparent qui t’entoure. Et pourtant, parfois, le doute s’installe. Tu te demandes si cette barrière, cette distance que tu ériges entre toi et tes collègues, cette frontière invisible mais infranchissable, n’est pas plus accusée que tu ne l’aurais voulu, plus criarde, plus marquée.
« – C’est juste que… c’est dur parfois, d’me dire que socialement, je dois passer du temps principalement avec les gens de mon travail. On ne parle pas assez d’à quel point le fait d’habiter sur le campus nous isole du reste du monde.
Fausse vérité, mais la seule que tu peux énoncer, car elle contient une part de réalité. Ce n’est pas entièrement un mensonge, et tu t’y accroches. Combien de professeurs, après tout, passent leur existence à chercher leur moitié parmi leurs pairs ? Combien d’entre eux se trouvent enfermés dans ce cercle restreint, sans amis véritables en dehors des murs de l’école ? Oui, tu as quelques amis, des syndicalistes, des locaux de Bloomsbury, des âmes qui échappent à la monotonie scolaire, mais quand tu regardes tes collègues, il en va tout autrement.
C’est peut-être cette crainte qui te ronge en silence, cette peur sourde de sombrer dans une vie routinière, sans échappatoire, où tu te retrouves à partager non seulement ton travail, mais aussi tes loisirs, tes conversations, tout ton univers, avec les mêmes visages, jour après jour. Un monde clos, une cage dorée, où chaque instant est prévisible, où la nouveauté s’efface derrière la répétition. Il y a dans cette pensée une angoisse, un frisson que tu t’efforces de masquer sous une façade de contrôle.
Aussi car ce cercle social serait toujours construit sur le mensonge, ce mensonge. Tu as appris à l’oublier, mais il est bien là.
« – Je suppose néanmoins que je pourrais faire un peu plus d’efforts, si tu le souhaites, je peux peut-être t’offrir, on va dire… mhh. Une vingtaine de minutes en dehors du travail, là tout de suite ? Je ne garantis absolument pas de venir à vos prochaines soirées, par contre, là, à la bande.
Tu ignores tout du séisme intérieur que tu as provoqué en lui. A vrai dire, tu te fiches de secouer l’imperturbable. Ce qui t’importe à présent, et ce n’est pas usuel venant de toi, c’est les mots. Car les actions sont inexistantes venant de lui jusqu’à présent, alors c’est la dernière chose à laquelle tu peux te raccrocher. Si tu appuies tes opinions sur des mots seulement, c’est en dernier recours.
Mais les mots sur ton collègue manquent également. Aucune rumeur ne tourne à son sujet, aucun de vos collaborateurs n’a quoi que ce soit à rapporter sur lui. Il est une ombre qui traverse les couloirs de l’école, un écran de fumée, une illusion. Mais c’est une bonne illusion, car elle sait vous faire oublier que c’en est une.
« – Distant ? Non, je n’irai pas jusque-là.
Tu t’exprimes comme si tes mots étaient définitifs. Tu restes stoïque, sans pour autant apparaître comme une vulgaire statue de marbre antique qui aurait traversé les âges. Tu es colorée, tu apparais joviale, comme lors de leur âge d’or.
« – Hm …
Bien qu’il ne réponde pas directement à ta question, sa réponse te suffit presque. Si elle ne te suffit pas, tu réfléchis aux implications de son discours. C’est au tour du sol sous tes pieds de s’ébranler, c’est à ton tour d’être déstabilisée. Toi qui aimes à te penser libre, volatile, il te force à faire face à ton nouveau reflet : celui d’une femme emmêlée dans une toile complexes de relations qui la bloque quelque part.
« – Et pourtant, tu as choisi de te mettre dans cette situation. Ne me dit pas que tu ignorais qu’on serait isolés du reste du monde magique en venant t’installer sur une île …
Tu as trouvé la brèche. Tu as trouvé le détail qui te dérangeait dans sa réponse. Toi qui glissait déjà dans la remise en question, tu mets à temps le doigt sur le détail qui remet en cause sa sincérité. Ce n’est pas que tu doutes de son honnêteté, mais tu as pris l’habitude d’analyser l’argumentaire face à toi pour ne pas plier sans véritable raison, sans que la balance soit réellement déséquilibrée en ta défaveur.
Ta voix est légèrement moqueuse, la perspective qu’il ignorait réellement toutes les implications du contexte dans lequel il viendrait enseigner t’amuse. Car après tout, si l’idée d’avoir changé aussi vite te met mal à l’aise, c’est aussi ce que tu es venu chercher en postulant à Ilukaan : de la stabilité, du confort…
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Sujet: Re: If we being real | ft. Ambroise Lun 14 Oct 2024 - 16:58
Spina ☼ Ambroise
The optimist sees the rose and not its thorns; the pessimist stares at the thorns, oblivious to the rose.
Roseraie élégante, tu as déjà laissé entrevoir une part de toi, suffisamment adéquate dans ta réponse, dévoilant une vulnérabilité que tu caches habituellement au monde. Mais, telle la fleur que tu es, tu refermes presque aussitôt tes pétales, à la première trace de l’obscurité qui s’affiche sur la discussion. Tu as fait le choix d’être ici, en effet, mais, après tout, tout choix n’a pas forcément besoin de sens profond, ni d'être réalisation consciente des possibilités qui résultent de ce choix. Aujourd'hui, tu parais moins pensif, plus assuré. Un sourire légèrement taquin se dessine à nouveau sur tes lèvres, comme pour réaffirmer cette confiance.
« – Même à Beauxbâtons, j’avais cette crainte, isolé dans les Pyrénées, entouré de montagnes, de vastes plaines. Ce n’est pas tant le lieu, plus que le métier en lui-même, qui est isolant.
Tu te redresses et commences à marcher, sans direction définie, sans objectif précis, simplement porté par tes pas. Tu passes devant des manuels scolaires soigneusement entreposés ici et là, certains parfaitement alignés, d'autres un peu moins, créant une étrange harmonie dans le désordre. Bouquet de mensonges, bouquet d’obligations. Les fleurs du mal, une métaphore peut-être futile, mais qui sert bien d’exutoire aux maux de cette insularité, de cette isolation. Bouquet de missions, bouc émissaire. Pourtant, tout ne peut être dit, ni même souhaité. Ta langue est scellée sous le poids du plomb, un métal lourd, le souffle du méthane des plus grands, de tes supérieurs, et de ceux de cette terre, retenus dans une attente silencieuse.
« – Pour être tout à fait honnête avec toi… Énoncer des mots à voix haute ne les rend ni plus réels, ni plus sincères. Le son ne confère pas aux paroles une vérité qu’elles ne possèdent pas déjà. Tu continues, néanmoins.
« – Ilukaan est cible de nombreuses discussions depuis des années. Rien ne pouvait prévoir les recherches de Leroy, mais que le gouvernement s’immisce dans la vie de l’école, c’est sans surprise.
Tu réfléchis à la manière dont tu vas t’exprimer, à la façon d’articuler tout ce flot de pensées qui t’enveloppe. Tu pèses ce que tu peux dire et ce que tu ne peux pas dire. Qui oserait rejoindre une école en ce moment, alors que l’extrême droite a déjà pris le pouvoir dans ce pays ? Aucun enseignant qui réfléchirait plus de deux minutes n’aurait de raison valable de le faire. Alors, tu admets, tu avoues, que ta présence ici a un sens - ce n’est pas le cadre qui t’a attiré.
« – Je suis là pour défendre contre les forces du mal, si on peut dire ça.
Une part de vérité vague, mais tu peux te permettre de divulguer ce genre d’informations. Les doutes entourant Vincent existent depuis longtemps, et le fait que tu sois engagé par Interpol pour ce travail, que tu sois un informant… eh bien, tu n’as pas à le dire. Après tout, la lutte contre les forces du mal n’est plus ce qu’elle était. Les chasseurs de monstres sont devenus une facette du mal à combattre, alors qu’ils représentaient les mêmes défenses qui illustrent les pages des enseignements, tandis que les institutions corrompues se révèlent plus dangereuses dans notre quotidien que les véritables créatures de la nuit.
« – Mais alors, si tu en étais consciente, pourquoi as-tu décidé de t'isoler du monde sorcier, de ton côté ?
Ton ton sérieux s’adoucit, devient plus léger, plus espiègle, alors que tu regagnes en stabilité. Tes poumons se remplissent d'air, ancrés par la présence de la terre sous tes pieds, offrant un soutien à tes mots, une provocation presque. Tu as tes raisons, mais la question se pose pour tous : pourquoi Ilukaan ? Dans ce contexte, en cette période de terreur ? La notion de foyer est-elle suffisante pour justifier sa présence ici ? Tu n’as aucune attache aux supérieurs ni aux lieux, et tu te poses légitimement la question.
Un pas vers elle, tu attends qu’elle fasse de même.