Tu avançais vers le restaurant pour ton deuxième date de la semaine… Tu te demandais vraiment « Pourquoi j’ai fait ça ? ». L’inscription sur l’application n’était que due au dôme. Ça c’était sûr. Tous tes matchs étaient donc accidentels en réalité. Au début, tu n’avais même pas eu envie d’y aller. Mais la réaction de Percy… c’est elle qui t’avait convaincu d’y aller. Pourquoi ça serait trop chelou que toi tu cherches quelqu’un ? Après tout, tu es canon, intelligente. Et le seul gars qui t’a fait craquer, bah malheureusement trouves ça « chelou » que tu cherches à l’oublier d’une manière ou d’une autre. Alors oui, tu t’étais lancé dans cette aventure que sont les rendez-vous. Soyons honnête, tu te réserves le droit de fuir ou d’appeler à l’aide, et bien sûr tu as ce qu’il faut pour te défendre.

Tu approchais et tu vérifiais juste une dernière fois ton reflet dans une vitrine pour être sûre. C’était Mateus qui avait choisi ta tenue, des vêtements que tu avais achetés pendant ta sortie shopping. Tu n’étais pas très à l’aise dedans, car ton style c’était plus jean t-shirt. Mais bon, tu faisais des efforts. Tes cheveux étaient remontés en queue de cheval et descendaient en ondulant dans ton dos. Une mèche elle descendait sur ton visage que tu avais maquillé d’un maquillage simple et naturel, aussi choisi par Mateus par ailleurs. Donc tu arrivais pile à l’heure, tu étais quelqu’un de ponctuel, tu regardais devant et repérait un grand japonais, et au vu de la photo, cela te semblait être lui. En tout cas, tu n’étais pas la seule à avoir pris soin de te préparer pour le rendez-vous.

« Aryu je suppose ? »

Demandais-tu en venant te poster en face sans détourner le regard. Tu n’étais pas gênée par la situation, tu n’étais pas comme les autres filles à être tout excité par des rendez-vous. La seule chose qui t’inquiétait c’était qu’il soit suffisamment intéressant pour avoir des choses à raconter lors de votre rendez-vous.

« Je suis Annabeth. Ravie de faire ta connaissance. »

Ravie, ravie…, enfin maintenant qu’on est là. Autant y aller jusqu’au bout. Heureusement, tu savais garder une expression neutre.

Tu haussais un sourcil, sur sa manière de dire qu’il était heureux de te voir. Non pas que ça te surprenait, tu disais cela par politesse, mais tu aurais pu sortir ce genre de phrase. Il t’indiqua qu’il avait réservé une table et il t’accompagna, te tira la chaise telles les normes de la galanterie. Enfin certaines femmes auraient râler, criait au sexisme et sur ces pratiques dépassées. Mais personnellement, pour le moment, ça t’importait peu. Il s’installait en face de toi, lançant donc la discussion entre vous, ce qui te facilitait la tâche, car effectivement, tu n’étais pas connu pour ta loquacité. Il démontrait quand même avoir fait des recherches sur toi, mais toi aussi tu en avais fait sur lui.

« Moi de même, effectivement, je suis devenue Poursuiveuse des Lupy il y a quelques semaines. Tes renseignements sont exacts. Mais oui, effectivement j’ai hâte d’affronter les autres équipes, avec Mulan nous nous entrainons dur et on élabore des plans pour marquer le plus de points. Enfin, cela serait caduc si notre attrapeur n’attrape pas le vif d’or. »

Oui c’était un point qui pourrait te frustrer. Même si vous marquiez un nombre de points incalculable, seul le vif d’or comptait. Et te remettre à quelqu’un d’autre pour gagner, c’était une difficulté pour toi. Mais bon, tu devais apprendre à faire confiance aux autres, et tu y arrivais, tu faisais confiance à Mulan.

« En tout cas, ce n’est pas courant un artiste qui fait du sport »

Dis-tu montrant que tu avais fait tes petites recherches avant le rendez-vous sur ce qu’il faisait.

« Mais je ne jugerais pas, je souhaite rejoindre le parcours d’arts magique et aussi continuer dans le quidditch. Mais si ce n’est pas indiscret, que souhaites-tu faire plus tard ? »

Tu attrapais doucement le menu devant toi pour regarder la carte tranquillement pour choisir ce que tu allais prendre.

Hm. Imbu de lui-même, tu espérais que derrière ces paroles se trouvait quelqu’un avec vraiment du talent. Être sûr de soi était une chose et être doué en était une autre. Pour toi une confiance en soi mal placée te rendait juste stupide. Tu ne pouvais pas encore juger pour savoir s’il était imbu avec raison, ou alors juste stupide. Tu commandais pour ta part un simple verre d’eau. Tu n’avais pas l’âge légal pour boire encore et les boissons sucrées n’étaient pas très bonnes pour le corps, tu n’en prenais qu’à de rares occasions, tu commandais aussi des lasagnes de légumes. L’abus de viande n’étant pas le plus optimales pour le corps, puis tu levais la tête pour écouter ses dires sur le sport en forme d’art. En tout cas, il est vrai que toi et Mulan vous peignais un drôle de tableau avec vos techniques d’étoiles et de chauve-souris. Enfin, celle-ci est encore secrète pour le moment.

Tu écoutais sa partie sur sa recherche de l’art, il cherche quelque chose, mais il ne sait pas quoi. La trace de beauté la plus pure… C’était si abstrait, c’était même une question philosophique à voir mathématique. Mais tu te doutais que lui en parle plus en termes de spiritualité. On vous apportait vos boissons et il te demandait ce que tu voulais faire toi. Mais tu voulais d’abord rebondir sur ses phrases à lui.

« Je pense que cela peut dépendre, les esprits mathématiciens te diront de te rapprocher du chiffre d’or. Ce chiffre d’or est connu pour les propriétés divines, et il est d’ailleurs souvent utilisé dans l’architecture. On dit qu’un visage avec ce s propriétés serait la perfection… Enfin en terme purement scientifique. En terme plus littéraire, la beauté est très subjective, les plus romantiques diraient que la forme la plus pure serait l’amour voire les âmes sœurs. Quand on est prêt à sacrifier notre propre bonheur pour la personne aimée. En tout cas… pour ma part, je ne pense pas que la beauté parfaite existe enfin au terme littéral. Par exemple, je trouve les visages « parfaits » dérangeants, ce qui fait la beauté d’une chose… c’est parfois aussi son imperfection. On trouve de la beauté dans la laideur, mais aussi de la laideur dans la beauté. »

Tu n'aurais jamais cru avoir ce genre de discussion dans une date.

« Enfin je parle, mais j’estime… que si les gens ne visent pas la perfection dans leur vie, alors ils ne réaliseront jamais rien d’extraordinaire. Pour pouvoir réussir, il faut au moins se donner les moyens. Je souhaite devenir une architecte de renommée mondiale que ce soit pour les moldus où pour les sorciers. Je veux arriver dans le monde des sorciers à concilier l’architecture et la magie pour crée un bâtiment, enfin non une œuvre d’art d’architecture qui allie mes deux mondes. Si possible j’aimerais aussi faire des références à l’architecture grecque. Et pour le monde des moldus, j’aimerais juste réaliser des prouesses d’architecture moderne. Mais pour être honnête. Même si l’architecture est ce qui me passionne, je m’intéresse à tous les sujets. J’aime apprendre et peu importe le sujet. »

Tu bus une gorgée d’eau tranquillement.

« En tout cas, tu as une vision du monde très particulière, mais je suppose qu’on te le dit souvent. »

Tu étais cash dans tes propos, mais tu ne connaissais pas où peu de jeune homme qui appréciait du vin.

« Tu préfères quel type de vin, et pourquoi ? »

Les âmes sœurs… Tu ne sais pas si tu y croyais, c’était beau de croire que quelqu’un était ton âme sœur, peut être même que lui l’est… mais non tu ne voulais pas croire cela, car ça voudrait dire que tu ne serais jamais heureuse alors. Tu étais persuadé qu’il y avait plusieurs formes d’amour, enfin tu ne l’as pas beaucoup expérimenté, mais des livres, de ton entourage… l’amour toxique, celui qui te consume et te détruit à petit feu. L’amour d’un parent envers son enfant, l’amour passionnel, quand deux personnes n’arrivent pas à se retenir tellement la flamme est forte, l’amour de routine, quand on est habitué d’être avec quelqu’un est qu’on aime sa présence… Enfin beaucoup trop pour être tous énumérés. Mais tu étais d’accord avec lui, n’avoir qu’une seule âme sœur, cela serait terrifiant.

Puis quand il t’écouta parler de tes projets d’avenir il te souhaitait réussir et il put voir sur ton visage un vrai sourire se dessiner. Non pas un sourire poli lors d’une discussion, mais tu étais vraiment heureuse de cette discussion avec lui. C’était rafraichissant ce style de discussion, personne ne partageait cette passion pour la perfection dans ton entourage. Ton envie d’apprendre, de découvrir. Tu hochais la tête avec la réponse.

« J’avouerais que l’œnologie ne fait pas encore partie de mes compétences, mais j’en prends note. Je me renseignerais sur le sujet. Je sais que l’étude des vins est complexe en fonction des régions, des fûts, du sol et de la météo… enfin après je crois qu’il y a d’autres critères comme les produits utilisés pour couper une fermentation et autre. Mais je ne m’y connais pas plus que ça. C’est un vin de quel pays ? En tout cas, peut-être que cet été pour mes 18 ans, je pourrais goûter ce vin. »

Oui, tu étais mineure donc c’était ta raison principale au fait que tu ne buvais pas, mais aussi tous les méfaits de l’alcool. Enfin, tu sais que tu devras un jour y passer, goûter de l’alcool ne serait ce que par curiosité. Et ton âge n’est actuellement qu’un prétexte, tu n’as juste jamais eu d’occasion de boire à vrai dire.

« Et du coup tu es japonais c’est ça ? Cela fait loin comme école, pourquoi es-tu venu jusqu’ici ? Enfin si ce n’est pas indiscret. »

En soi il n’avait pas tort, tu te servais surtout la légalité moldue comme excuse, car même en Amérique les jeunes commencent à boire tôt. Mais ça ne t’avait jamais intéressé, tu étais trop concentré sur tes études pour te laisser embarquer dans des soirées. Même les bals de l’école, tu n’y as été que peu de fois. La plupart du temps c’était pour faire plaisir à Percy, mais bon. Il t’expliqua qu’il était mi-japonais, mi-français. Tu n’aurais pas pu devenir pour son origine juste au vu de son physique, mais cela expliquait sa personnalité. Son goût pour l’art, le vin et une légère pointe de snobisme.

« Pour ma part, j’ai une part américaine malheureusement. »

En même temps, au vu de comment s’illustrer tes compatriotes moldus sur internet, être américain était loin d’être une bonne chose.

« Mais heureusement, je suis aussi à moitié Grecque. Du côté de ma mère, même si je n’ai pas eu le plaisir de la connaître. D’ailleurs c’est pour ça qu’à l’origine je me suis intéressé à la culture grecque, la mythologie et que j’ai découvert tous ces monuments et de fil en aiguille ma passion pour l’architecture. »

Vos plats étaient arrivés sur la fin de ton dialogue, tu attrapais doucement ta fourchette, tu relevais la tête alors qu’il te disait ne pas être déçu de ce rendez-vous et qu’il était content de te rencontrer.

« Et bien, moi de même je dois dire. »

Tu plantais doucement ta fourchette avant de lui souhaiter un très bon appétit. En tout cas le restaurant n’était pas mauvais. C’était tout à fait mangeable, bon tu avais déjà mangé mieux, surtout quand tu avais été à New York avec Percy pendant des vacances. Mais pour toi qui passais la plupart de ton temps ici et qui ne rentrais pas pendant les vacances, c’était tout à fait normal.

« Mais du coup, quel est ta forme d’art préféré ? Et celle que tu aimes le moins ? »

Demandais-tu après avoir bu un peu d’eau.

Effectivement, tu aimais beaucoup cette nationalité, d’ailleurs c’est l’un des seuls cadeaux que ta laisser ta mère vu qu’elle n’a jamais daigné à te rencontrer. Hormis son prénom, son ascendance sorcière et sa nationalité, tu ne savais pas grand-chose. Tu avais vu des photos, tu savais que tu lui ressemblais, ton père t’avait déjà dit que tu lui faisais penser à elle, mais tu ignorais à quel point. Tu mangeais doucement en écoutant la réponse à ta question sur l’art. Donc c’était un peintre, tu ne t’étais jamais essayé à la peinture, seul l’architecture te plaisait et c’est dans ce but que tu avais appris à dessiner.

« Hm… Effectivement c’est bien l’architecture dans mon top classement, mais je trouve que la poésie peut être rythmé par exemple il existe de très beau slam et cela change totalement le sens, le poids des mots. Enfin… si je devais réfléchir je dirais… hm… »

Tu prenais le temps de réfléchir, de voir toutes les options, tu t’intéressais à tout, mais tu étais encore jeune, tu n’avais pas tout étudié, loin de là… mais parmi ceux-là…

« Je dirais les arts du cirque, après c’est plus pour une question d’éthique sur la maltraitance des animaux, au final l’art du cirque c’est aussi un peu de la gymnastique. Enfin, c’est un peu ridicule comme avis je sais. Mais j’avoue ne pas être assez penché dans les arts pour avoir un avis plus critique. Je sais surtout dessiner et surtout une bonne maîtrise des perspectives. Enfin tu te doutes pour du pourquoi. »

Oui tu avais un objectif et tu faisais tout pour ça. Tu continuais de manger doucement et demandais :

« Tu as des photos de tes œuvres dans ton portable ? Je serais curieuse de les voir, tu peins quel style ? »

Oui il y avait des grandes catégories, c’est propre aux moldus de vouloir mettre un nom sur tout, de ranger tout dans des cases. Même sur les personnes ils aiment mettre des étiquettes et si quelqu’un sort d’une case, il est mis de côté. Enfin bref, là n’était pas le moment pour toi de débattre sur la profondeur des moldus. Tu parlais plutôt de ses toiles. Tu souhaitais les voir, on dit que l’art pouvait refléter l’âme de l’artiste. Tu regardais ses toiles, c’était... abstrait et ça reflété presque sentiment d’une âme torturé pour toi. Il t’expliqua que le dernier était censé représenter la solitude, tu te reconnaissais un peu, mais tu ne disais rien de ton passé sur ça.

« Je trouve que le sentiment est assez bien passé. Mais pourquoi tu fais ce genre de tableau, est-ce par rapport à un sentiment personnel ? Où juste pour explorer ce sentiment ?»

Il te proposait de t’en montrer des plus vieux. Tu hochais la tête continuant de manger :

« Pourquoi pas, bon malheureusement, je ne peux pas te montrer les miens, je n’ai pas pensé à prendre mon carnet, après c’est plutôt des dessins moi. Mais à une autre occasion je te les montrerais. »

Tu regardais avec attention ses œuvres en même temps de manger, ça te permettait de découvrir une partie de sa personnalité.

Tu ne te considérais pas comme perdu. Si une chose ne te définissait pas, c’était bien ce mot. Tu savais ou tu voulais aller, et comment tu voulais y aller. Ta vie était déjà toute tracée dans ta tête, ton life plan était ta ligne de conduite. Tu aimais t’organiser, tu faisais des emplois du temps pour savoir quand étudier, quand te détendre, même si parfois ils étaient bousculés par les aléas de la vie. Tu suivais ton propre code à fond. Au moins, ce jeune homme te ressemblait sur ça. Même si ce qu’il recherche est beaucoup plus abstrait que ce toi tu souhaites.

« Peut-être, mais je pense que les émotions… Sont une bonne et une mauvaise chose. Pour des artistes, c’est une mine d’or, aller au fond de soi, d’apprendre à se découvrir, mais les émotions peuvent parfois être un frein à notre réussite. Ils peuvent te détourner du droit chemin, ils peuvent te perturber, t’empêcher de réfléchir calmement. Il n’y a rien de pire que de perdre le contrôle sur sa vie. »

Lui t’expliquait que c’était sa façon de voir l’une des utilisations de l’art. Et tu hochais la tête.

« En même temps, c’est la base de la majorité des arts. Sans émotions, l’art serait vide. Même dans de simple portrait. Il est possible de distinguer l’amour que porte l’artiste à son sujet quand c’est le cas. Mais parfois, il est possible aussi de ne pas en mettre. Cela donne souvent lieu à du travail très clean, très… frais. Comment dire. Ces œuvres là manquent en même temps d’âme, mais sont belles à leur manière, elles ont leur propre charme ne trouves tu pas ? »

Tu attrapais ton verre d’eau pour en prendre une gorgée.

« Enfin, pour ma part, je me sers surtout de mes émotions comme motivation. Elles servent à me pousser pour me dépasser. Plutôt que les mettre dans mon art, elles me servent à me forcer à me dépasser. »