Les écouteurs enfoncés dans ses oreilles laissaient entendre une musique chinoise. Cette dernière prenait l'esprit du jeune garçon pour l'emmener dans les paysages de son enfance, ceux qu'il avait dû quitter, ce qu'il regrettait très souvent. Ces paysages venaient parfois hanter ces rêves, mais lors d'une journée comme celle-ci, ils venaient parfois, comme des photographies anciennes, s'incruster dans son esprit, l'aidant à s'évader et à ne pas oublier d'où il venait.
Au contraire du jeune homme aux cheveux d'un violet vif qui parlait bien fort dans son téléphone comme s'il souhaitait que toute l'école soit au courant qu'il parlait à des gens bien loin, Xiao se montrait particulièrement silencieux, assis sur un banc non loin de l'inconnu en attente de son prochain cours.
La mélodie dans ses oreilles ne dissimulait pas tout à fait les paroles du garçon, mais il essayait tant bien que mal d'ignorer ce flot de paroles qui ne le concernait nullement. Xiao n'avait jamais trop apprécié ce genre de personne qui pense, sans doute sans le savoir, qu'il pouvait potentiellement déranger les gens aux alentours et que surtout, cela ne se faisait pas.La naturelle discrétion qu'il possède l'aide sans doute à penser ce genre de chose, lui qui n'aime pas les bruits inutiles et futiles. Mais à l’extérieur, il ne montrait rien.

Le dos droit sur le dossier du banc, les écouteurs dans ses oreilles, le regarde perdu sur un bouquin qu'il tenait devant lui, Xiao ne donnait pas l'impression d'être, d'une quelconque façon, déranger par la pipelette aux cheveux violets. Ses yeux balayés les lignes inscrites sur le papier, l'est naturel de son visage neutre pouvait donner l'impression qu'il était concentré sur sa lecture, alors que nullement. Son esprit voletait librement autour de lui, pensant à des choses inutiles, à des ressentit où à ce qu'il pourrait faire de plus intéressant pour faire passer le temps.

Au bout de quelques minutes, ses yeux dorés se levèrent très légèrement, observant le garçon assis en face de lui discrètement. Des cheveux longs aux reflets violets, des traits du visage signifiant qu'il n'avait sans doute pas d'origine ici et surtout, cet uniforme débraillé qui lui donnait l'air d'être un mauvais garçon. Purement le genre de personne que Xiao n'apprécie pas. La façon dont il parlait sans retenue pour les autres personnes montrer qu'il était du genre extraverti, tout l'inverse du jeune chinois qu'il était, introvertie et si peu avenant.  Bien qu'il ne portât pas grande importance aux styles vestimentaires en général, Xiao faisait toujours en sorte d'être un minimal propre sur lui. Sa mère n'avait cessée de lui dire, quand il était petit, que la façon dont les gens le voyaient pour la première fois était important, il devait donc être toujours un minimum présentable.

Malheureusement, ou heureusement, cela dépend du point de vue, ses parents lui ont également inculqué une franchise bien placée qu'il ne prenait que rarement le temps de retenir.Mais il ne pouvait laisser délibérément une personne calmer le calme d'un couloir par ces bavardages incessants sans l'ombre d'une considération sur les personnes autour de lui. Ne prenant même pas la peine de retirer ses écouteurs, Xiao déposa son livre sur ses genoux, il était refermé et seul l'un de ses doigts garder la page où sa pseudo lecture s'était arrêté, ses yeux fixaient intensément le jeune homme.

« Est-ce qu'il y a possibilité que tu fasses moins de bruit ? On n'est pas tous intéresser pour devenir témoin de tes discussions. »

Xiao observait le jeune homme aux cheveux longs de son regard toujours aussi neutre. Il n'était pas le genre de personne à embêter les gens autour de lui, sa discrétion le menait à penser que les gens pouvaient totalement agir de la même façon que lui. Et de par l'éducation que ses parents avaient pris soin de lui inculquer durant son éducation l'avait forcé à ne pas trop apprécier lorsque des personnes sortes du lot. Non pas qu'il les détestait, simplement qu'il ne sentait pas très à l'aise dans ce genre de situation.

Mais il ne démordrait pas sur le fait de se comporter comme s'ils étaient seuls au monde. Il n'y pouvait rien, il était ainsi. Cependant, il devait avouer une chose, la langue du jeune homme, bien que totalement inconnu à ses oreilles, était fort plaisante à écouter. Mais cela ne voulait pas pour autant dire qu'il trouvait cela fortement déplacé. Il écouta ses paroles, et ne pouvait pas lui donner tort. Il est vrai qu'il pourrait tout à fait monter le son de la mélodie qui raisonnée dans ses oreilles, mais cela l'empêchait alors de lire calmement les lignes de son livre. Et il n'écoutait pas réellement la discussion, il l'entendait, la nuance était importante et il devait le souligner.

« Je n'écoute pas ta discussion, je l'entends. »

Mais il ne démordrait pas sur le fait de se comporter comme s'ils étaient seuls au monde. Il n'y pouvait rien, il était ainsi. Cependant, il devait avouer une chose, la langue du jeune homme, bien que totalement inconnu à ses oreilles, était fort plaisante à écouter. Mais cela ne voulait pas pour autant dire qu'il trouvait cela fortement déplacé. Il écouta ses paroles, et ne pouvait pas lui donner tort. Il est vrai qu'il pourrait tout à fait monter le son de la mélodie qui raisonnée dans ses oreilles, mais cela l'empêchait alors de lire calmement les lignes de son livre. Et il n'écoutait pas réellement la discussion, il l'entendait, la nuance était importante et il devait le souligner.

« Je n'écoute pas ta discussion, je l'entends. »

Il le regarda se redresser légèrement pour mettre convenablement sa cravate et son uniforme. Xiao se rendit alors compte qu'ils étaient vraiment différents. L'inconnu ne semblait pas aimer convenir aux attentes de l'uniforme, il ne semblait pas vouloir se laisser entourer ses barrières, préférant sans doute les enjamber pour pouvoir vivre amplement sa vie comme il l'entendait. Xiao, lui, aimait porter son uniforme convenablement, non par respect pour les règles, mais plus par respect pour l'école qui lui offrait la possibilité d'avoir un avenir dont il voulait. Cependant, si l'homme aux cheveux violets aimait tant que ça enjambait les barrières, Xiao devait bien avouer qu'il aimait aussi enjambait les barrières pour ne pas avoir à répondre aux attentes des autres. Il était après tout fort agréable de se détacher des attentes des autres afin d'être vraiment soi-même, mais il était tellement rattaché à l'espoir de plaire aux personnes qu'il adore, qu'il respecte, qu'il n'arrive pas toujours à aller au delà des barrières.

Il retira ses écouteurs afin de mieux entendre ce qui l'entourait. Son regard ambré, toujours déposé sur son interlocuteur fortuit. Il le comprenait quelque part. Si ses amis d'enfance, ceux-là même qui avaient arrêté de lui parler quand ils eurent déménagé lui parler encore, il voudrait leur parler dès qu'il en avait l'occasion. Cela le détendit très légèrement, il comprenait la douleur que c'était d'être loin des siens.

« Hm... Où sont-ils ? J'avoue que la langue que tu parlais ne m'est pas connus. »

Monter ses écouteurs pour ne pas entendre les discussions d'un inconnu n'était pas une solution fiable pour lui. Dans un autre cas de figure, c'est ce qu'il aurait surement fait, monter le son pour ne pas que ses pensées ne soient parasitées par des bruits extérieurs. Mais dans le cas présent, c'était différent, les airs sortant de ses écouteurs étaient au volume idéal pour qu'il puisse lire ce qui était posé sur ses genoux. Monter ses écouteurs pour ne pas entendre les discussions d'un inconnu n'était pas une solution fiable pour lui. Dans un autre cas de figure, c'est ce qu'il aurait surement fait, monter le son pour ne pas que ses pensées ne soient parasitées par des bruits extérieurs. Mais dans le cas présent, c'était différent, les airs sortant de ses écouteurs étaient au volume idéal pour qu'il puisse lire ce qui était posé sur ses genoux.
Du coin de l'oeil, il l'observa remettre ses vêtements convenablement, ayant alors l'air d'un élève beaucoup plus banal. La banalité physique n'a, pour ainsi dire, pas grande importance pour Xiao tant que la personne réussit à briller par autre chose, son mental par exemple. Ses yeux se posant alors sur la chevelure violine de l'homme lui permirent alors de se perdre dans ses pensées durant un court instant. Ses parents l'avaient éduqué d'une façon telle qu'il agit de la même manière maintenant, c'est-à-dire sans montrer une once d'émotion et en faisant attention de ne surtout pas déranger la tranquillité des autres, mais en étant ainsi, il se permet, comme aujourd'hui, de dire aux gens de respecter la tranquillité des autres.

C'est pour cela qu'il décida arbitrairement de ne pas répondre aux paroles de l'homme concernant le fait qu'il avait la possibilité de monter le son de ses écouteurs. Cependant, sa seconde parole le tiqua. Le jeune homme venait donc d'un autre pays et il parlait aux personnes qu'il avait laissées dans ce pays. Un pincement au cœur apparu alors chez Xiao, il avait lui aussi dût quitter son pays pour aller dans cette école, quitter ses parents et les paysages dont il était habitué et parlait une langue qui ne lui était pas habituelle. Son regard se baissa alors que d'un mouvement discret, il retira ses écouteurs.

« Je ne connais pas ta langue, mais je pense pouvoir dire que je comprends maintenant pourquoi tu penses ainsi. Je viens de Chine et ma langue me manque. Donc s'il y avait un moyen quelconque que je puisse la parler avec une personne qui peut la comprendre, je me ficherais de déranger les autres... »

Et c'était la vérité, parler sa langue lui manquait plus que son pays. Il y avait tant de différence de langage et il avait parfois des difficultés à comprendre les autres. De plus, les habitudes pouvaient fortement changer selon les pays, et Xiao avait eu énormément de mal à s'habituer aux coutumes de ce pays. Mais il n'avait pas eu le choix, ses parents ne lui ayant pas laissé, il avait dû se forcer à accepter ce changement. Il ne dit rien, souffrant en silence de ce manque qui créer un vide dans son cœur, un trou béant de ne pouvoir parler à ses amies disparut depuis des années, élargies par le mal du pays qu'il ressent parfois en se sentant trop seul et lorsque ses pensées viennent ronger les quelques minutes de pur bonheur qu'il peut parfois connaître.

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Parfois, lorsque la nuit venait lentement à tomber sur l'école et qu'il se retrouvait dans le silence du dortoir, entendant les bruits de sommeil de ses camarades, il laissait ses pensées se perdre dans les souvenirs de son enfance. Il se souvient alors des rires qui l'entourait, de ces enfants qui ont grandi avec lui comme s'ils faisaient partie de sa famille mais qui n'ont pas le même sang. Il aurait aimé garder contact avec ses amis d'enfances, mais ils avaient coupés tout contact après son départ. Il n'avait plus de lien avec eux et ceci créer, depuis des années, un trou sans fond dans son cœur. Être loin de ses parents ne lui faisait plus aussi mal qu'avant, il en avait pris l'habitude depuis des années, il n'avait pas eu le choix. Pourtant, et même s'il considère cette école comme sa maison maintenant, il n'avait pas vraiment de lien avec les autres. Les rares personnes qu'il pouvait considérer comme des amis n'étaient pas assez proches pour être comme de sa famille. La solitude était plus proche que n'importe qui, elle était cette personne qui le prenait dans ses bras quand il était dans son lit, regardant son téléphone avec un regard vide.

« Il est vrai que le décalage horaire n'est pas toujours facile à gérer. »

C'est sans doute cela qui force ses parents à l'écrire de moins en moins, mais il est également en cause dans tout cela. Il ne prend que rarement le temps de répondre aux messages qu'il lui envoie, ne prend qu'encore plus rarement des nouvelles de ses parents. Ce n'est pas qu'il souhaite couper les ponts avec eux, mais c'est plus de la rancoeur. Il leur en veut de l'avoir fait partie aussi loin de chez lui, de ne pas lui avoir appris à gérer ses émotions internes autrement que par une froideur physique, de ne pas lui avoir appris à gérer les émotions des autres personnes. Il les considère, égoïstement, comme la cause de sa solitude, de celle qui lui murmure qu'il sera toujours seul, qu'il ne pourra connaître la joie de se sentir proche des autres, de pouvoir connaître l'amour.

Xiao se surprend parfois à observer les autres, ces personnes de son âge ou plus jeune qui s'amuse avec les autres. Il les envie de pouvoir rire aussi ouvertement comme si rien de grave n'existait dans ce monde, de pouvoir être en compagnie d'autrui sans peur d'être rejeté, de pouvoir discuter librement des choses de la vie et des pensées qui pouvaient passer dans leurs cerveaux.
Et il enviait également ces gens capables de rester seul en toutes circonstances, comme si la noirceur du monde ne faisait que rebondir sur leurs pensées. Et il enviait ces gens positifs comme la personne à côté de lui. Le jeune homme aux cheveux violets était l'inverse de lui, son opposé. Il semblait souriant, loin de la froideur du visage de Xiao, il était conscient des barrières que la bienséance créer autour de lui et pourtant, il les enjambait sans peur du regard et du jugement des autres. S'il devait réellement dire le fond de ses pensées, il dirait qu'il pourrait être un jour amener à le respecter.

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Jetant un coup d'oeil vers sa montre, il vit rapidement que l'heure de son prochain court approcher dangereusement. Il observa son interlocuteur remettre ses vêtements convenablement. Fouillant alors dans son sac, Xiao y rangea son livre préalablement fermé, mit ses écouteurs dans un étui spécial histoire de ne pas prendre le risque de les abimer. Ses écouteurs étaient une porte ouverte à une liberté qu'il ne se permettait pas d'avoir au sein de l'école, quand il était trop seul, la musique qui en sortait lui permettait d'occuper ses pensées. Il remit son attention sur le jeune homme, écoutant ses paroles.

«Alors bon cours. »

Il se leva tranquillement, mettant sans bruit son sac sur ses épaules et commença à longer le couloir. Même s'il avait eu du mal à se l'avouer, la discussion qu'il avait eue avec ce jeune homme, bien que très vite stoppé, fut agréable pour lui. Ses camarades de classe pensent presque bêtement qu'il se tait car il ne veut pas parler aux autres, qu'il se sent plus en hauteur qu'eux ou que tout cela l'ennuie, alors que ce n'est pas cela. Xiao a toujours eu un franc-parler direct, cela ne plaît pas à tout le monde, ni à lui d'ailleurs. Il a conscience lui-même de cela, et il se rendait compte que son franc parler avait encore frappé aujourd'hui.

Alors qu'il s'éloignait de plus en plus de ce banc, il sentait les remords remonter dans sa gorge, venant serrer lentement comme si une main invisible essayer de l'étrangler. Il s'en voulait d'avoir réagi ainsi, il avait manqué d'un tact évident avec un inconnu, il ne s'était pas montré poli et la phrase qu'il avait prononcée avait été dite d'une manière très froide. Sa mère lui aurait dit qu'il s'était mal comporté si elle avait été là. Ses parents ne sont pas au courant de la solitude qu'il connaît en ces lieux, briser de temps en temps par la compagnie d'un de ses rares amis. Dans les lettres et messages qu'il envoyait à ses parents, il disait que tout se passer bien, qu'il avait des amis, qu'il avait hâte de les revoir et que tout allait bien dans sa vie.

Ces mensonges éhontés qu'il faisait à ses parents étaient comme des pansements sur des plaies, comme s'il essayait de dissimuler les souffrances qu'il pouvait connaître. Il ne les montrera jamais, par peur de paraître comme une personne faible, il ne voulait pas laisser ses émotions négatives envahir son corps, craquer devant les gens et se montrer toujours aussi froid avec les autres. Il se stoppa près de la porte de son prochain cours avec un soupir. S'il croisait une nouvelle fois ce jeune homme aux cheveux violets, il allait devoir s'excuser, son comportement d'aujourd'hui n'avait pas été très respectueux, demander pardon, même si cela ne corrige pas l'erreur, est la moindre des choses.

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