Physique
Sous la tonnelle, les rayons de soleil s’accrochaient encore, offrant un reflet lustré aux feuilles vivaces des vignes en contrebas. Lui, venait contempler les féeries pré nocturnes et tranquilles de la campagne croate, posant son poids conséquent dans l’une des chaises en osier. Il adorait cet endroit qui l’avait vu naître.

Tomislav était immédiatement reconnaissable comme un slave, par son profil solide, ses épaules larges et sa carrure massive. Mais également par les traits épais de son visage, qui l’indiquaient comme issu du peuple et non de ces races aristocrates. Assis, on voyait peu de muscle dessinés mais on imaginait aisément ses dimensions immenses receler une certaine force. Si il n’était pas d’une hauteur excessive, il atteignait confortablement le mètre 80, ce qui suffisait assez a faire impression. Peau claire, type tout a fait européen qui se laissait a brunir vaguement au soleil.

Si l’on examinait ses mains, adroites et précises, adaptées au travail minutieux, on remarquait des ongles souvent courts et peu propres, entretenues a l’occasion. Il portait aux paumes une peau peu douce et plus calleuse qu’ailleurs.

Quoiqu’il en soit on pouvait également le reconnaitre comme de type méditerranéen, de part sa pilosité fournie et brune, joignant son torse a son ventre, soulignant ses membres, apparaissant au bas de son dos, sans épargner le dessous de son menton, en prolongement de sa barbe. Mais également par son expressivité, sa gestuelle accompagnant sa parole. Ou alors ce regard brun, chaud, réconfortant.

Au dela de ces quelques considérations, son individualité s’indiquait dans un style et une attitude choisis. Quoiqu’on  ne pouvait pas dire qu’il choisissait volontairement sa démarche peu rapide, lourde et pesante. On pouvait simplement constater qu’il avait un style soigné, tenant a paraitre classe, des vêtements de qualité, des chemises, des cravates, lorsqu’il ne portait pas son uniforme aux manches souvent remontées a ses coudes. On pouvait également compter dans sa garde robe son très légendaire maillot a damier de supporter d’équipe nationale, ainsi qu’un costume traditionnel šestine, qu’il ne sortait jamais et qu’il ignorait pourquoi il l’avait embarqué au Canada.

S’il se laissait pousser la barbe autant qu’il pouvait, ne la rasant qu’entre jamais et rarement celle ci n’était pas encore fournie comme monsieur le désirait. Tout en lui donnant toutefois un air plus mature que son age. Ses cheveux étaient quant a eux coupés courts. Seulement plus longs sur le dessus ce qui impliquait qu’il avait un peu de matière a coiffer. Mais, parfois, par saison il les laissait plus longs et les coiffait en arrière de sorte a ce qu’ils ne lui reviennent pas dans le visage.

Hors cela on lui trouvait peu de problème, si l’on exceptait qu’il était considéré en surpoids et qu’il avait le rhume facile. Aucune cicatrice notable, ni piercing et pas encore de tatouages, même si il réfléchissait bien sérieusement a ceux ci.

Mais pas en cette heure, ou il inspirait l’odeur familière des plantes et se laissait porter par les sons mesurés de la nature alentour…

Caractère
‘’Tomo ? Tomo, tu reves ? ‘’. Il cligna des yeux, se tourna, emergea de ses pensées pour la voir elle, a côté sur la terrasse un verre d’eau en main. Petra, sa grande soeur, fait du même bois que lui, solide et pourtant plus finement taillée. Il ne l’avait pas entendue venir. Mais elle elle ne s’inquiétait pas. Elle savait a qui elle avait a faire et cela ne la dérangeait pas.

Elle savait qu’elle pouvait lire sur son visage toutes ses nuances d’émotions, sauf celles qu’il barricadait en lui pour avoir l’air fort. Pour ne pas déborder. Celles qui faisaient qu’il fermait son visage, sa personne au monde. Elle lui aurait bien assuré de ne rien en faire, que c’était tout ce qu’il donnait de lui aux autres en bien comme en moins bien qui le rendait charismatique, mais elle ne pouvait pas le changer, têtu et campé sur ses idées comme il pouvait l'être.

De la mauvaise foi pour des raisons qu’il estimait bonnes.

Elle savait qu’elle pouvait être heureuse de l’avoir comme frere, peut etre parce qu’il avait cette loyauté indéfectible, impossible a briser, car trahison était pour lui synonyme de ses pires blessures. Parce qu’il avait ce sens de la famille la portant en valeur racine a ses principes. La famille, les amis, la nation, des cercles concentriques de priorités s’enchassant les unes dans les autres pour lui. Et il ne laissait pas parler le moindre mot de critique sur ceux a qui il était loyaux.

Irritable ? Facilement, avec les bonnes méthodes. Avec les bonnes accusations. Sous les attaques. Dérangé dans son sommeil ou déniant ce qu’il disait, ignoré, pris pour un imbécile, il pouvait sortir de lui même. Ou prendre sur lui jusqu'à exploser. Elle l’avait déjà vu, exploser de colère, sortant tout ce qu’il conservait à l’intérieur de lui, démesuré et sans limite. Un berserker, sans peur, aux antipodes de ses volontés à ne pas blesser. Aux antipodes de ses volontés à donner le meilleur de lui même.

Les conséquences de ces événements heurtaient sa bienveillance naturelle, ses élans hospitalier, son sens de la réjouissance. Et lorsque le torrent était passé il pouvait se laisser aller a la mélancolie et au regret. Ou alors il gardait rancune avec ténacité. Car si on portait des cicatrices a sa fierté, celle ci pouvait mettre un temps a guérir.

Ses meilleurs aspects rejaissaient en amour autant qu’en amitié, si l’on exceptait une légère possessivité, il avait a coeur de défendre et protéger, il donnait humour et affection, chaleur physique, chaleur mentale. Uniquement attiré par les femmes, étant de plus aussi traditionnel que croyant, il savait déployer un romantisme élégant, accentué par ses efforts de style personnel et son goût pointu de la table.

Si il n’était pas forcément le premier a sourire et bien direct lorsqu’il fallait exprimer sa volonté, sans prendre de détour et sans ménager ses interlocuteurs, il était amateur de nombreuses choses. Il pouvait se laisser entraîner dans des plans n’étant pas les siens, ouvert au monde. On le qualifiait de chauvin, patriote, attaché a sa terre. Chaque fois qu’il pouvait y faire référence et louer les qualités de celle ci, il n’y manquait pas. Bien qu’il sache le faire par humour, en se parodiant lui même, dans une digne autodérision.

Au dela de ces choses, il avait l’esprit curieux et scientifique, ayant longuement hésité entre choisir la section technologique ou la botanique en tant que cursus. Il aimait et savait bricoler, il l’avait toujours fait. Il savait réfléchir la Magie en terme de science. Bien que son attachement pour la Nature l’ait poussé a y retourner, il savait également l’étudier sous l’oeil du biologiste.

Parfois, encore, plus rarement, il se laissait a rêver, a perdre son esprit dans ses pensées, a explorer son monde interne. Et sous les oracles des alcool il devenait presque philosophe, il révélait cette nature plus profonde et méditative, que l’on devinait déjà un peu sous ses airs calmes de rempart solide et posé. De force tranquille.

Elle posa une main presque maternelle sur la tête de son frère, qui lui aussi aimait a jouer les parents de substitution a l’occasion. Il y aurait encore tant et tant a penser a son sujet mais elle se contenta de venir discuter avec lui sans plus l’observer, donnait elle aussi son attention au panorama ou leurs deux vues devraient se perdre sans se mêler...

Histoire

Je ne rêve pas. Je réfléchissais

Lorsqu’elle s’enquit de savoir ce qui occupait ses pensées il évoqua des souvenirs. Le premier d’entre eux les ramenait vers un age ou la magie ne faisait pas encore partie de leurs vies…

Elle courrait entre les vignes, beaucoup trop couverte pour la saison, un bonnet enfoncé sur la tete et le visage enfoncé dans une écharpe. Lui même était trop accoutré, parce que Baba s’occupait d’eux et Baba avait très peur qu’ils attrapent froid. Elle veillait depuis la même terrasse de son oeil de vielle femme slave, les mains parcheminées occupées comme d’ordinaire. Baba Ljuba avait toujours été vielle. Eux ils couraient, parce qu’ils avaient pas peur, parce qu’ils jouaient à être des soldats, peut importe si Petra est une fille. Tomislav tendit deux doigts, pistolet factice et lui tira dessus. Elle tomba, pour de faux, pour son petit frère.

Et leurs rires s’élevèrent. Répercutes jusque dans la vielle maison.

Un escargot indolent attira leur attention. Le plus gros du monde disait Tomo, tendant une main pour le saisir. Petra fut plus rapide, s’érafla sur une branche et se remit a courir. Rapporter le butin a Baba. Ce jeu la aussi fut vite oublié, car ils passaient d’un monde a l’autre sans transition, car la rumeur des cloches montait d’Oroslavje ouvrant en eux un appétit d’enfant, car Mama et Tata étaient trop loin pour leur apporter leur rigueur parentale.
Zagreb n’était en réalité qu’a peu de distance, mais le monde, aux yeux d’un enfant ne s’étendait pas dans les mêmes dimensions. Peu importait en réalité. Ils rentraient en se percutant un peu, bousculades pour trouver la porte et allèrent engouffrer leurs doigts dans le paquet de pain d’épice.

- Je me souviens oui, quand on restait sans les parents. Mais quitte a rappeller des souvenirs, j’en ai un en tête moi aussi. Tu te souviens forcément des vendanges de 2008…

La chaleur était lourde, les nuages refusaient de passer devant le soleil ce qui faisait qu’on travaillait lentement. Il y’avait peut être tout Oroslavje et même au dela, les Kovačević de Varaždin, et quelques Zagrebački, sur lesquels il convenait de faire quelques blagues bon enfant sur la vie de citadin. Si Petra et Tomislav participaient par principe, on ne s’attendait pas a ce qu’ils ramènent beaucoup de grappes, ni les plus belles, c’était pour l’ambiance, pour apprendre et pour venir fourrer leur nez dans les verres de rakjia des adultes. L’oncle Slavko chantait pour se donner de l’entrain et peut être aussi un peu a cause de la chaleur et de la bouteille qui passait de mains en mains. Ivana ne tenait pas vraiment a l’oeil ses enfants, confiante, tandis que Josip promettait encore « une excellente année ».

Les enfants s’étaient défaits de leurs cousins. Ils connaissaient les vignes, les sentiers de la maison et savaient où fureter. Leurs sécateurs n’étaient que des jouets. Pourtant ils comptaient bien les utiliser pour ramener du raisin. Petra menait une marche volontaire, puis s’arrêta devant un pied, semblant choisi bien arbitrairement. Elle lança le défi fraternel de ramener assez pour impressionner tout le monde. Alors lui il acquiesçait mais ne s’attendait pas a voir sous sa main tendue, les sarments s’écarter et les feuilles offrir, en étendant leurs branches le trésor vert pale qu’elles protégeait. Et elle trancha la tige, récupérant son butin, mutine comme un esprit des champs. « Comment tu fais ? » Ebahi il disait, la bouche et les yeux ouverts. Elle prit sa main pour l’encourager a faire pareil, pour lui expliquer que les plantes les connaissaient forcément bien a force.

De ce mouvement il dégageait de ses petites mains les raisins murs. Ils continuèrent leur jeu jusqu’a ce qu’on se souvienne d’eux et les rappelle, jusqu’a ce que leur petit panier déborde. Des sourire jusqu’aux bords des joues, des bousculades, aller mettre leurs mains encore pleines de feuilles et de terre sur les vêtements de leur mère.

Et présenter leur butin sous son regard troublé et ébahi.

- …Et le lendemain on a rencontré Dado. J’ai l’impression qu’un siècle s’est passé depuis cette époque.

Une Volkswagen noire s’était garée devant l’entrée de la maison. En plein après midi, on imaginait recevoir un client ou un touriste, mais le grand dalmate en costume taillé n’était ni l’un ni l’autre. Il ferma la portière, peu habitué a ce genre de véhicules, s’avança vers l’entrée. Haut, fin, le cheveu noir il avait tout de ceux du littoral. Il entra par la pièce qui tenait lieu de boutique, ouverte au visiteur pour s’approcher d’un comptoir déserté a cette heure. Les enfants qui avaient vus la voiture, s’étaient précipités pour venir dévisager l’inconnu entrainant leur mère a la suite.

S’enquérant de savoir si elle était bien Mme Kovačević et si les enfants étaient bien les siens, il se présenta lui même comme Damir Horvat. Il voulait parler de choses concernant les petits et bien qu’on était sceptique, il fut quand même invité a entrer prendre un café. Elle voulait le laisser discuter avec Josip, mais il requerra qu’elle et les enfants soient présents. C’était la première fois que la famille entendait parler de magie. Il expliqua qu’il venait du Ministère, du département de l’Intégration et s’occupait de tutorer les jeunes nés de familles sans magie. Ils furent déroutés et Josip agacé « mes enfants ne sont pas des sorciers ». Cela ne semblait pas très catholique.

Damir démontra que la magie était un fait avéré en sortant sa baguette. Celle ci fut remise entre les mains des enfants successivement, qui sur la demande du sorcier, en tiraient des gerbes colorées de magie. Sa baguette, très réactive, servait parfaitement son métier puisqu’entre les mains de tout sorcier elle pouvait fonctionner. Il y eut un silence, naturel, durant lequel le dalmate buvait son café. La nouvelle question était « que faire ? ». La réponse évidente, fut que Damir prendrait en charge leur éducation magique. Qu’il leur expliquait tout, qu’il n’y avait rien a craindre, que ce n’était pas anti religieux, étant lui même croyant.

Et il les invita a observer d’eux même la vie sorcière de Zagreb. C’était un monde en marge d’un autre, mais c’était toujours la Croatie et les croates. Josip, flatté dans sa fibre patriote, se proposa d’accompagner. Les enfants se retenaient mais trépignaient d’impatience. De la magie, de la vraie magie. Damir souriait, pour cette lueur dans les regards. Les invita a se lever, rejoindre la petite berline noire. Puis conduit jusqu’a Zagreb, un air de klapa a la radio.

- Je me souviens encore de cette musique, c’est dire. Mais le vrai émerveillement c’est la première fois dans Zagreb sorcier

Ils avaient laissé la voiture a coté d’une station de tramway. Ce fut vers celle ci qui se dirigèrent attendant les indolents véhicules bleus qui reliaient entre eux tout les quartiers de la capitale croate. Tomislav et Petra n’allaient pas souvent a Zagreb mais appréciaient la ville, le coup de canon de midi, les fritules encore chaudes vendues sur la rue enveloppées dans du papier journal, les murs qui se couvraient par endroits de dessins impressionnants ou énigmatiques. Des touristes aussi, parfois, parlant d’autres langues. Mais cette fois on retenait son souffle en se demandant pourquoi il fallait prendre le tramway pour aller chez les sorcier. Quel endroit de la ville pouvait ne pas être accessible en voiture ?

Damir précisa alors que les wagons arrivaient en vue qu’ils devraient tous se tenir par la main et pas se lacher. Et que si c’était plus simple pour eux, ils pourraient fermer les yeux. A l’arrivée a station, au lieu d’entrée par une des portes, Damir traversa le flanc du véhicule et a sa suite ils furent tous entrainés. Ils se retrouvèrent dans un wagon de tramway presque semblable aux autres.

Si ce n’était sa population, le nom des arrêts et le fait que le véhicule ne se situait absolument pas au même endroit que la station. Ils s’assirent, remplissant leurs yeux de la vue de ses rues qui semblaient projeter dans le passé. Beaucoup de ceux qui se trouvaient dans les rues ou dans le wagon étaient vêtus de façon traditionnelle, avec très probablement les costumes de leur région d’origine. Les devantures arboraient des écritures en glagolitique. Il n’avait que deux stations avant le ministère croate. La ligne en comprenait une douzaine, et formait un cercle, desservant tout les endroit important de Zagreb sorcier. Un arrêt, Mali Dolac s’ouvrait sur les parasols rouges caractéristiques du marché moldu partageant le même nom. Le « petit » Dolac, n’avait rien de petit a vue d’oeil et semblait regorger de produits étranges. Mais ils ne purent pas s’attarder que déja on les emmenait vers l’arrêt suivant, Trg Ivana Brlića-Mažuranića. La place semblait coquette, entourée de cafés, restaurants et hotels. En son centre trônait une statue faite par Meštrović illustrant l’écrivaine, accompagnée des personnages fantastiques de ses histoires.

Ils descendirent a l’arrêt du ministère, qui dressait une façade légèrement abimée, au linteau gravé de l’entrelacs traditionnel et des damiers. Elle arborait également deux imposant drapeaux de la nation et au dessous de son titre on pouvait lire «  Dok je srca, bit će i Hrvatske ».  Damir leur laissa le temps de regarder, de s’imprégner des rues, de l’atmosphère particulières, de la vue de cette population hétéroclite et non nécessairement humaine, apercevant un groupe de vilas (vélanes), les fées de Velebit.

Les intérieurs du bâtiment étaient plus solennels, mais non moins émerveillants. Des arbres poussaient dans le hall, qui menait vers un centre ou trônait une statue de la Reine Noire de Zagreb, très célèbre sorcière dont on disait qu’elle pouvait se changer en serpent. Ils montèrent a des escaliers mouvants, auxquels Damir indiqua la destination a prendre. Département de l’intégration. Et ils suivirent l’ensemble des couloirs, jusqu’a un bureau faisant figure d’élément normal dans tout ce décors. Seuls des cadres peut être nostalgiques illustrant des bateaux voguant paisiblement sur une mer calme et bleue troublaient un peu ce coté beaucoup plus habituel.

Il répondit a leurs questions et sortit des dossiers. Entre autres précisions de quelques règles élémentaires liées a la magie et au territoire croate, il leur demanda de signer, avant de leur distribuer trois flyers sur les écoles de magies. Plus un autre pour des cours a domicile s’ils préféraient. Koldovstoretz, premièrement affiliée depuis longtemps a tout les pays slaves, longue traditions magiques sur de bases païennes cependant, Ilukaan, internationale depuis peu, moderne et ouverte et Durmstrang qui sous circonstances particulière pouvait accepter des étudiants croates. Quoi qu’étant nés moldus ils ne pouvaient pas prétendre a cette école.

- Je te coupe un peu mais quitte a parler des écoles, je dois absolument rappeler les débuts dans la mienne

Comme sa soeur un an avant, Tom était retourné dans Zagreb avec Damir avant de prendre un portoloin pour l’école canadienne. Sur le témoignage de sa soeur a propos de l’école russe, il avait déterminé que celle ci n’était pas pour lui et tentait la seconde option. Ils s’arrêtèrent sur la rue Nikola Tesla, car ici se situait l’unique vendeur de baguette magiques croates. La boutique produisait peu, mais chaque baguette était l’objet d’un soin particulier qui faisaient leur renommée.

Pour lui, une baguette de chêne blanc et de cheveu de rusalka. Composition solide et fiable. Puis, a l’aide de la bourse allouée par le ministère il termina ses achats. Puis fut envoyé avec son tuteur au Canada. Une fois confié a Ilukaan, il se sentit seul, parlant un anglais sommaire et largement lacunaire. Il suivit, un peu sans savoir, le flot vers le dôme. Puis son nom fut annoncé et tout les regards se tournèrent vers lui. Il avait vu les maisons et il avait presque peur, comme si pour lui exceptionnellement la fontaine allait rester dans un grand silence et on finirait par le sortir de la « désolé, c’était une erreur, on doit vous renvoyer en Croatie ». Mais il approcha, les yeux sous des touffes de cheveux. Observa son reflet. Qui offrit l’image d’un ours puissant dont le cri le surprit autant qu’il lui réchauffait le coeur. On lui passa un saphir autour du cou.

Les premiers mois consistèrent a discuter en signes, en mots simples et en onomatopées. Enfin, il progressa petit a petit en anglais, tout en faisant sa place chez les Ours. Il appréciait sa maison. Parfois légèrement nostalgique, parfois enthousiaste il découvrait également beaucoup le monde  magique, apprenant le Quidditch, entre autres. De son coté, il donnait de son talent pour montrer des choses moldues et en ce but il s’intéressa aux sciences afin de savoir en parler. Ce qui le poussa a chercha des liens entre les deux mondes.

- Dire que dans nos écoles on imaginait pas ce qui allait arriver a Dado…

Damir était devenu un proche, comme un parent, il venait souvent a Oroslavje partager le vin de la maison. Une fois, il avait même invité les Kovačević sur son ile natale, Šolta, face a Split. Une fois qui avait donnée d’autres occasions et qui encourageait a partager leurs vacances d’été entre l’Istrie de la famille maternelle et la côte dalmate avec sa famille de sorciers. Les Horvat étaient des gens simples également, au dela du fait d’avoir la magie dans le sang ils avaient le sens de recevoir.

Sauf qu’un jour un hibou vint se déposer devant la maison pour livrer un message : Leur tuteur ne pouvait plus officier en tant que tel. Ils leur demandaient s’ils nécessitaient une nouvelle tutelle ou si ils désiraient que leurs écoles se portent garantes. Ils ignoraient ce qu’ils s’étaient passé et appelèrent le concerné. Il leur dit qu’on l’avait renvoyé et qu’il ne désirait pas revenir dans la région de Zagreb pour le moment. Ce qui motiva un voyage pour lui rendre visite, étant donné qu’il coupait court a toute discussion.

Sur place, il ne put refuser de leur ouvrir. Ils avaient fait le déplacement ce qui n’était pas rien. Sa maison était plongée dans une pénombre peu commune et il apparaissait pale, comme malade. Mais la réalité qu’il leur annonça était qu’il était désormais un vampire. Un gang l’avait ciblé pour son poste au ministère afin de protester contre l’éviction des vampires de la sphère décisionnelle croate. Un non humain ne pouvant pas officier au ministère, il s’en était vu exclure. Ceux qui étaient des amis lui tournèrent le dos.

Et si le frère et la soeur en étaient choqués il ne pouvait pas abandonner celui qui s’était tant investi pour eux. Avec cela la peur que Tomislav concevait a propos de se faire mordre par quelque chose pouvant lui faire perdre son humanité augmenta. Si il se sentait déja un peu mal a l’aise a ces égard, c’était que les histoires a propos des loups garous l’effrayaient. On lui avait raconté que la guerre d’indépendance croate avait également existé sur le plan magique. Et qu’une unité serbe de loups garous était arrivée dans une ville sorcière croate un soir de pleine lune sans Tue Loup et avaient dévasté la population, laissant les survivants avec des séquelles durables.

- Pour moi c’était difficile a vivre qu’on puisse se faire exclure de tout comme ça. Et ça avait été le début du moment ou j’ai voulu devenir animagus

Être animagus était l’unique garantie a ce que cela ne lui arrive jamais. C’était également le seul moyen de cotoyer vampire ou loup garou sans avoir peur que même sans faire exprès, ca lui revienne dessus. Il s’était renseigné auprès d’élève ayant des parents l’étant et dans des livres. Par son talent en botanique, il avait accès aux serres et donc pouvait se procurer la mandragore requise.

En ces temps la il était vers la fin de sa sixième année. Il était encouragé par sa soeur, dans leurs échanges de courrier. Juste avant de repartir en Amerique il avait acheté sa chouette, Nadalina, rendant leurs échanges plus simples. D’un autre coté on lui demandait de repenser son projet voir on désapprouvait, le rituel était compliqué et risqué. Mais têtu comme il était il poursuivit et celui ci arriva a don terme en début de septième année.

Amato Animo Animato Animagus

Lever du soleil. Deuxième battement de coeur.

Amato Animo Animato Animagus

Le ciel est clair, l’été est stable.

Amato Animo Animato Animagus

S’annoncent des rumeurs d’orages au pays. Il y retournait, exceptionnellement pour récupérer sa fiole. Avait invité sa soeur a l’assister au cas ou. C’était la fin d’un cycle et d’une quête. La potion semblait rouge. Il avait choisi une petite ile non habitée au large de Rovinj, a laquelle il accedait en empruntant le voilier de son grand père. Sous le couvert de la petite forêt, il avait vidé la potion d’un trait. Petra était restée au bateau.

La douleur fut intense, plus que tout a ce dont il s’était préparé. La douleur le secouait sans refluer et sans trace de la metamorphose. Il avait raté. Il avait raté quelque chose, peut être n’y avait il pas eu d’orage, peut être la fiole avait elle été au soleil, peut être avait il oublié certains jours la formule. Il sombra dans l’inconscience, toussant un sang acre, n’arrivant pas a se relever. Il ne sut pas quand elle arriva. Il ne sut pas que elle transplana instantanément, l’amenant, vide de force chez ses grands parents. Que de la elle contacta Zagreb pour demander une hospitalisation d’urgence. Détresse et panique.

- Tu n’imagines pas comment ça a été un cauchemar, le voyage jusqu’a Dom Mevednica. Puis les mois que tu as passé la bas étaient difficiles…

Elle le maintenait en stase en attente de secours médical magique, grace a ses quelques connaissances en médicomagie. C’était hors de son domaine de compétence, largement, mais au moins il restait vivant. Comme lui, elle pensait que tout se passeraient bien. Lorsque les médecins vinrent, il les transportèrent directement a l’hôpital, avant de l’admettre d’urgence au secteur métamorphoses.

Diagnostic : certains organes et os déplacés, ayant subit des déformations. Pas de risque létal immédiat mais un état pouvant s’aggraver. Elle prévint ses parents, mise a l’écart des opérations. Puis les amis qui s’inquièteraient de ne pas le voir revenir. La famille se relaya dans l’hôpital. Il resta un mois très faible et peu souvent éveillé. Puis un autre mois, se remettant lentement. Sa soeur le visita souvent, puis des amis également. Parfois il parlait avec animation, plaisantant sur les lits d’hôpitaux ou sur les perfusions et parfois il restait pensif, a fixer un point vague.

Les inquiétudes se dissipèrent a sa sortie qui fut fêtée. Il lui semblait avoir gagné en maturité, en tout cas il le pensait lui. Il n’avait pas de séquelles négatives notables et recommençait a vivre.

- Et maintenant y’a plus de problèmes. Juste la vie et un peu de responsabilités mais ca vaut le coup de l’évoquer

Parrain actif et intégrateur forcené, toujours volontaire, en tout cas très souvent, il fut choisi pour être vice président au conseil des élèves. Il hésita également longtemps entre les cursus de Botanique et Technologie avant de choisir le premier, a l’aise avec les plantes et appréciant bien leur compagnie. Il laissait sa chambre être envahie par des petits pots auquel il portait du soin et de l’attention.

En vérité il était beaucoup plus attentionné sur beaucoup de choses. Cherchant a profiter autant qu’a ce que les autres profitent. Sans manquer d’essayer d’être suffisamment sérieux dans son rôle. Il restait encore a préparer des ASPICs en ayant raté le début de l’année. C’était sur cette période qu’il commençait a avoir ce rêve récurrent, l’illustrant lui même, dans des vêtements traditionnels par une nuit étoilée. Venaient alors trois femmes d’age différents qu’il identifiait comme les suđenice. Elles cherchaient a s’adresser a lui mais il ne comprenait pas et le rêve s’arrêtait la en son milieu.

Bien qu’il en parlait peu cela constituait une enigme de plus pour lui.